Test de forme sphérique avec de longues épines fines et cassantes
Coloration généralement noire avec parfois mélange de piquants clairs
5 lignes blanches ou bleues en forme de Y inversé sur le test
Papille anale noire, souvent gonflée
Oursin longues épines
Long-spined sea urchin, black longspine urchin, banded diadem urchin (GB), Riccio diadema a bande (I), Erizo diadema bandeado (E), Savignys Diademseeigel (D)
Cidarites savignyi Audouin, 1829
Centrechinus savignyi (Audouin, 1829)
Centrostephanus savignyi (Audouin, 1829)
Diadema globulosum Bölsche, 1865
Mer Rouge, Indo-Pacifique tropical
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]L'oursin-diadème de Savigny est présent en mer Rouge, dans tout l'océan Indien et dans l'océan Pacifique jusqu'en Polynésie française et Hawaï. Du nord au sud, on le rencontre depuis le sud du Japon jusqu'à l'Australie et la Nouvelle-Calédonie.
Diadema savignyi se rencontre dans les zones mixtes (sables et coraux) ou rocheuses et notamment dans les zones perturbées pour des raisons anthropiques* ou naturelles (cyclones). On retrouve cette espèce de la surface à 70 m de profondeur.
C'est un animal nocturne plutôt commun qui reste caché la journée.
L'oursin-diadème de Savigny a de très longues épines qui peuvent atteindre 25 cm de longueur. Ces épines sont fines, creuses et très cassantes. Elles ne sont pas réparties uniformément mais forment de petits groupes. Elles sont généralement noires, parfois violet foncé ou marron, mais une partie d'entre elles peuvent être grises ou blanches. Certains individus sont entièrement blancs. Chez les juvéniles, les piquants sont le plus souvent striés de bandes alternativement claires et sombres.
Le test*, de forme sphérique et légèrement aplati, atteint 9 cm de diamètre. Il est de couleur noire, très rarement blanche. Cinq lignes bleues ou blanches en forme de Y inversé courent le long des plaques ambulacraires* et se rejoignent pour former un cercle autour de l'anus. Celui-ci, situé au centre du test, sur la face dorsale (aborale*), est fréquemment gonflé et fait alors penser à un œil. Il est noir et peut être orné d’un cercle clair.
Au centre de la face ventrale (orale) se trouve la bouche, qui laisse apparaître 5 dents. Cet oursin présente une symétrie pentaradiaire*.
Dans la même zone géographique on trouve également :
Diadema setosum : très similaire mais possède un anneau orange autour de l'anus. Ses piquants sont plus longs que ceux de D. savignyi et présentent des reflets verts.
Echinothrix diadema, de couleur noire, possède un test plus large et des piquants plus courts.
Astropyga radiata possède également des piquants plus courts et un test large. La couleur du test est rouge.
Echinothrix calamaris, est une espèce de petite taille, avec des piquants blancs annelés de noir et pourrait être confondue avec des juvéniles de Diadema setosum, mais E. calamaris a deux types d'épines, un type très fin, de couleur foncée, et un type plus gros, de couleur claire.
Il existe d'autres espèces d'oursins-diadèmes très similaires, vivant dans d'autres régions (Diadema antillarum dans l'Atlantique tropical ou Centrostephanus longispinus en Méditerranée).
L'oursin-diadème de Savigny se nourrit du feutrage algal qui recouvre les coraux morts, les pierres ou le sable dans les milieux perturbés. Nocturne, il part à la recherche de sa nourriture à la tombée de la nuit. Il s'éloigne rarement de plus d'1 m de son abri. Avec ses dents puissantes, appelées lanterne d'Aristote, il arrache le feutrage algal ainsi qu'une partie du substrat*, participant ainsi à la bioérosion du récif.
Du fait de leur nombre, ces oursins sont les principaux responsables de la limitation de prolifération de ces algues qui sans eux étoufferaient les coraux.
La reproduction chez Diadema savignyi est de type sexuée. Les sexes sont séparés (individus gonochoriques*) mais il n'y a pas de dimorphisme* sexuel. Les mâles et les femelles relâchent en même temps ou le même jour leurs gamètes* directement dans la colonne d'eau où a lieu la fécondation. La reproduction est mensuelle, juste après la pleine lune. Les œufs puis les larves* sont planctoniques*. Elles sont plates, munies de bras armés de spicules* calcaires et d'une partie orale en formation. Elles subissent plusieurs transformations, puis tombent sur le substrat et se transforment alors rapidement en petit oursin.
Des hybrides inter-spécifiques entre Diadema setosum et Diadema savignyi sont possibles mais rarement observés car la ponte de ces 2 espèces n'a pas lieu au même moment du cycle lunaire.
Les très longues épines acérées de l'oursin-diadème de Savigny offrent une protection efficace pour plusieurs espèces qui viennent s'y réfugier. C'est le cas pour certaines espèces de crevettes, de vers plats et de poissons, principalement des Apogonidés.
Les prédateurs de cette espèce sont des poissons (Balistidés, Diodontidés) mais également certaines langoustes et gastéropodes.
Comme tous les oursins, l'oursin-diadème de Savigny se déplace grâce à des pieds ambulacraires* munis d'une ventouse. En cas de fuite, il peut également s'aider de ses piquant ventraux courts, s'en servant comme des échasses.
Cet oursin réagit aux variations d'intensité lumineuse. Au repos, les piquants sont largement déployés. Si un prédateur ou un plongeur s'approche de lui, il redresse ses piquants et les oriente vers le danger en les agitant rapidement.
La journée, les oursins-diadèmes de Savigny se réfugient à la base des patates de corail, dans les anfractuosités ou sous les tables d'Acropora renversées. Dans les zones dégagées, ils se regroupent sur le sable. Il s'agit d'une tactique de défense contre les prédateurs. A la tombée de la nuit, ils se dispersent à la recherche de nourriture.
La croissance de Diadema savignyi est plus rapide de celle de D. setosum, même si au final ces 2 espèces atteignent à peu près la même taille. Son espérance de vie est de 3 à 5 ans.
Les piquants de Diadema savignyi sont très fins et cassants. Ils pénètrent très facilement dans la chair des prédateurs, voire du plongeur, où ils se brisent alors et provoquent de fortes douleurs, qui sont accentuées par la présence d'une substance toxique. Ce venin est présent dans la matrice des piquants. Chez l'Homme, il provoque une sensation immédiate de forte brûlure. Après piqûre, la zone touchée devient violette, et le reste pendant plusieurs jours. Il se forme un petit œdème et la sensation de brûlure persiste plusieurs heures. Comme tout venin, suivant la sensibilité des personnes, la réaction peut être plus ou moins grave. Cela peut aller de nausées, à la paralysie de la bouche et dans les cas extrêmes à la paralysie respiratoire et l'arrêt cardiaque.
Les épines, une fois plantées dans la peau d'un plongeur, se cassent et il est très difficile de les retirer. De plus, elles ont tendance à s'enfoncer un peu lorsqu'on essaie de les extraire car elles sont munies de denticules* inversés. Pour faciliter leur extraction il est possible de baigner la zone touchée dans de l'eau de Javel afin de ramollir l'épiderme en le désinfectant. On peut également utiliser un acide faible (vinaigre, urine, jus de citron vert ...) afin de dissoudre en partie les épines et atténuer la douleur. Certaines personnes recommandent de ne rien faire ... pour laisser l'infection s'installer. La petite quantité de pus qui va se former autour des épines va alors servir de "lubrifiant" facilitant ainsi leur extraction. Signalons toutefois que la surinfection est un risque important lié aux piqûres d'oursins. Il est par conséquent recommandé de surveiller attentivement l'évolution de la zone piquée et de consulter un médecin au moindre doute. Dans la majorité des cas les morceaux d'épines restants seront éliminés progressivement avec le temps.
Diadema savignyi est un des oursins les plus abondants des récifs coralliens de l'Indo-Pacifique. Dans les zones perturbées où les prédateurs régressent, la population des oursins diadèmes augmente à un tel point qu'ils peuvent être responsables d'une grande destruction du récif (bioérosion). A l'inverse, la baisse du nombre d'oursins diadèmes peut se traduire par une prolifération d'algues étouffant le récif. L'état du récif dépend donc d'un équilibre délicat entre les herbivores (notamment les oursins) et les prédateurs.
Un laboratoire au Japon a développé, en 1984, des hybrides de D. savignyi et D. setosum.
Il existe une réglementation préfectorale à Mayotte : interdiction d’introduction, de détention, de transport, de reproduction, de mise en vente, de vente, d’achat et de cession de spécimens vivants d’espèces exotiques de la faune sauvage.
Le nom français est la traduction directe du nom scientifique.
Diadema : du grec [diadema] = diadème, bandeau royal.
savignyi : Marie Jules César Lelorgne de Savigny (ou Lelorgue de Savigny) (1777 - 1851) est un zoologiste français qui participa entre autres à la campagne d'Égypte de Napoléon (1798–1802) où il a décrit une partie de la faune de la Méditerranée et de la mer Rouge.
Numéro d'entrée WoRMS : 213375
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Echinozoa | Echinozoaires | Echinodermes non étoilés de forme globuleuse ou allongée. Ce groupe renferme les oursins et les concombres de mer. |
Classe | Echinoidea | Echinides | Ce sont les oursins. Forme globuleuse ou hémisphérique, squelette qui porte des piquants mobiles, des pédicellaires et des pieds ambulacraires. Pouvoir de régénération limité. |
Sous-classe | Euechinoidea | Euéchinides | Oursins plus ou moins sphériques, dits "oursins réguliers". Plaques ambulacraires composées. Bouche ventrale et anus dorsal. |
Super ordre | Diadematacea | Diadématacés | |
Ordre | Diadematoida | Diadématoïdes | Oursins réguliers avec un test rigide ou flexible, épines creuses et longues. |
Famille | Diadematidae | Diadématidés | |
Genre | Diadema | ||
Espèce | savignyi |
Longues épines
L'oursin-diadème se reconnaît à ses très longs piquants.
M'Bouzi, Mayotte, 8 m de nuit
15/05/2012
Motif blanc
Cinq lignes bleues ou blanches en forme de Y inversé courent le long des plaques ambulacraires* et se rejoignent pour former un cercle autour de l'anus.
Visayas, Philippines, 15 m
22/04/2012
Motif bleu
Autre variation, bleutée, du motif sur le dos du test.
Alor, Indonésie, 19 m
10/04/2008
Anus
L'anus, situé au milieu de la face dorsale du test, est souvent gonflé et en mouvement.
Sangihe, Sulawesie Nord, Indonésie, 15 m
11/04/2010
Bicolore
Parfois, il y a des faisceaux de piquants clairs alternant avec les piquants noirs.
La Réunion, 1,5 m
17/10/2011
Albinos
Un individu entièrement blanc, ce qui n'est pas si rare que ça.
Tadjoura, Djibouti, 7 m
24/11/2009
Juvénile
Les juvéniles ont souvent les épines striées de bandes alternativement claires et sombres.
Maldives, 8 m
16/12/2011
Biotope
Diadema savignyi se rencontre à faible profondeur dans les zones rocheuses ou mixtes (sables et coraux) et notamment dans les zones perturbées pour des raisons anthropiques ou naturelles (cyclones).
Sipadan, Malaisie, 10 m
08/09/2005
En Nouvelle-Calédonie
Cet oursin est présent depuis la mer Rouge jusqu'à Hawaï, y compris en Nouvelle-Calédonie.
Poindimié, Nouvelle-Calédonie, 15 m
09/10/2009
Nocturne
L'oursin-diadème est un animal nocturne qui reste caché la journée.
Tahaa, Polynésie française, 5 m
08/11/2009
Avec son cousin
Diadema savignyi (à droite) se rencontre souvent avec D. setosum (à gauche), qui s'en différencie par un anneau orange autour de la papille anale.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 12 m
22/06/2013
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Vérificateur : Sylvie DIDIERLAURENT
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Hoey, J., 2008, The effect of herbivory by the long-spined sea urchin, Diadema savignyi on algae growth in the coral reefs of Moorea, French Polynesia, (On-line pdf), http://www.escholarship.org/uc/item/7xj4g5dm
Frossard, B.A., 2011, The anti-predator behavior of the blach lonspine urchin (Diadema savignyi) : spatial vision and the rome of light in emergence, (On-line pdf), http://www.escholarship.org/uc/item/0p22r9w3
La page de Diadema savignyi dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN.