Forme de losange, avec museau pointu
Queue en fouet avec épine dentelée
Dos lisse (absence de tubercules)
Face dorsale grise, face ventrale claire
Longueur supérieure à 1 m
Raie pastenague, terre, lancette (Marseille)
Common stingray, blue stingray (GB), Pastinaca comune, ferracia pastinaca (I), Raya látigo común, pastinaca, pastenaga, raja-vaca, serrata (E), Gemeiner Stechrochen (D), Pijlstaartrog (NL), Uge (P)
Dasybatus pastinaca (Linnaeus, 1758)
Trygon pastinaca (Linnaeus, 1758)
Trygon vulgaris Risso, 1827
Pastinaca olivacea Swainson, 1839
Méditerranée, Atlantique Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]On la rencontre tout autour de la Méditerranée et le long des côtes de l'Atlantique Est, de la mer du Nord au golfe de Guinée, y compris autour des îles principales de cette zone.
C'est une espèce côtière qui ne dépasse pas les 100 m de profondeur. Elle est plutôt fréquente entre 5 et 60 m. On la trouve sur les fonds sableux ou sablo-vaseux, mais aussi dans les estuaires, de préférence dans les eaux calmes et abritées.
Comme elle vit plutôt sur un fond meuble, elle a développé un système de respiration particulier : elle absorbe l'eau par ses évents sur la tête et la rejette par les fentes branchiales de la face ventrale. Cela lui évite de « s'ensabler ».
Le corps de la pastenague est aplati, en forme de losange, pointu à l'avant, avec de grandes nageoires pectorales : il est aussi large que long. La longueur totale de cette raie est généralement supérieure à 1 m, pour un poids de 15 à 20 kg. La longueur maximale connue est de 2,50 m. La queue, représentant 60% de la longueur totale, a une allure de fouet et, à un tiers de sa base, elle possède une épine dentelée, reliée à des glandes venimeuses sous la peau. La face dorsale est de couleur gris bleuâtre ou roussâtre, avec parfois des taches blanches. Ce dos est lisse, sans tubercule. La face ventrale est claire. La pastenague n'a pas de nageoire dorsale, ni de nageoire caudale et ses nageoires pelviennes sont très réduites.
Les yeux sont situés sur la face dorsale alors que la bouche, les narines et les fentes branchiales (cinq fentes de chaque côté) sont sur la face ventrale. Les yeux sont saillants ce qui lui donne un champ de vision très large. A côté des yeux, une valve inhalante, appelée spiracle*, amène l'eau dans les branchies. La bouche est située assez en retrait. Les dents sont nombreuses et petites, pointues chez les mâles, en forme de molaire chez les femelles.
La queue agit comme un simple gouvernail et ne sert pas au déplacement. Ce sont les grandes nageoires pectorales qui s'en chargent, par battement. Ces nageoires servent aussi à l'enfouissement dans le sable.
La pastenague commune se nourrit de crabes, crevettes et autres crustacés vivant sur le fond mais aussi de petits poissons plats. Elle chasse à l'affût, enfouie dans le sable, puis elle immobilise sa proie, et sa mâchoire et ses dents la broient.
Les jeunes ne se nourrissent que de crustacés.
La fécondation est interne. Les nageoires pelviennes du mâle sont transformées en appendices copulateurs, appelés ptérygopodes*, avec des crochets qui agrippent la femelle pendant l'accouplement. Une fois le transfert du sperme effectué, le mâle sécrète une autre substance qui ferme l'orifice génital de la femelle : ainsi, aucun autre accouplement ne pourra avoir lieu.
La pastenague est ovovivipare* : l'embryon se développe d'abord à partir des réserves de l'œuf, puis il est alimenté par une sécrétion de liquide des papilles utérines.
Le long des côtes, la femelle met bas de 4 à 7 petits, en été, après 4 mois de gestation. Les petits mesurent une dizaine de centimètres à la naissance.
L'appareil venimeux de la pastenague est formé d'un dard armé de deux rangées de pointes inversées, recouvert d'une enveloppe, relié à deux glandes latérales. L'aiguillon peut donc pénétrer facilement la proie et son retrait, comme un harpon, est bloqué. Les muscles de la queue pressent alors les poches à venin pour activer l'injection.
Le venin a des propriétés hémolytiques, neurotoxiques et des impacts cardio-vasculaires. Il est thermolabile. La douleur provoquée par la piqûre est immédiate et croît rapidement, avec irradiation et formation d'un œdème. La cicatrisation est très lente, parfois avec surinfection.
Ce n'est pas un animal agressif, sauf s'il se sent attaqué.
Les plus grandes pastenagues se trouvent sur les côtes du Maghreb.
La chair rouge foncé de la pastenague est peu prisée.
La pastenague commune est classée dans la liste rouge 2010 UICN sous le statut DD (data deficient). Cela veut dire que l'on ne dispose pas assez d'informations pour évaluer directement ou indirectement son risque d'extinction.
Pastenague : issu du nom latin ou provençal pour désigner localement le poisson.
Dasyatis : du grec [dasus] = velu,
pastinaca : du latin [pastinaca] = pastenague.
Numéro d'entrée WoRMS : 105851
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Chondrichthyes | Chondrichthyens | Squelette cartilagineux, deux nageoires dorsales et une anale (primitivement), nageoire caudale hétérocerque*, deux paires de nageoires paires, bouche disposée sur la face ventrale. |
Sous-classe | Elasmobranchii | Elasmobranches | Squelette des nageoires pectorales tribasal. Deux nageoires dorsales. 5 ou 6 paires de fentes branchiales et des spiracles. |
Super ordre | Euselachii | Sélaciens | Raies et requins. |
Ordre | Myliobatiformes | Myliobatiformes | Raies dont la dentition évoque une meule. |
Famille | Dasyatidae | Dasyatidés | Famille des raies pastenague. |
Genre | Dasyatis | ||
Espèce | pastinaca |
Queue en fouet
Cet individu est une femelle : pas de ptérygopode* à la base de la queue. Celle-ci, en fouet, s'est levée, en position de défense.
Milos, Grèce, 3 m
26/09/2007
Yeux et silhouette visibles
Lorsque la pastenague est enfouie, on ne distingue plus que les yeux et la silhouette.
Milos, Grèce, 5 m
20/09/2007
Yeux et évents ne s'ensablent pas
Yeux et évents ne s'ensablent pas même si tout le reste du corps est enfoui.
Tenerife, Canaries, 26 m
27/03/2006
Pastenague et poissons plats
Des poissons plats (Bothus ?) attendent les restes de la chasse à l'affût.
Corse, 5 m
06/06/2006
Battements des pectorales
Elle nage grâce aux battements de ses pectorales.
L'aiguillon venimeux est replié sur la queue.
Cet individu est une femelle : pas de ptérygopode* à la base de la queue.
Corse, 5 m
06/06/2006
Elle "vole" en pleine eau
Les reflets et l'ombre indiquent une faible profondeur.
Milos, Grèce, 5 m
20/09/2007
Beau mâle
Deux ptérygopodes* bien visibles sous la queue. Chez les raies, la fécondation est interne : les organes copulateurs sont donc bien développés chez les mâles.
Los Gigantes, Tenerife (Canaries), 17 m
17/08/2007
En phase d'enfouissement
La raie pastenague ne met que quelques secondes pour s'enfouir sous le sable. Pour cela, elle crée un nuage de sable grâce à des battements très rapides de ses "ailes" : ceci lui permet de s'enfoncer sous le sable et de se faire recouvrir de façon uniforme par le sable mis en suspension !
Los Gigantes, Tenerife (Canaries), 17 m
17/08/2007
A Banyuls
A proximité de la Réserve de Cerbère-Banyuls, un bel individu "en vol". Un mâle assurément, avec des ptérygopodes* bien visibles le long de la queue et des pelviennes.
Banyuls (66), 15 m
20/08/2003
Individu de Madère
Individu à la queue coupée. Le photographe précise que cette raie représente souvent d'une prise accessoire dans les filets car elle a peu de valeur commerciale comparativement à l'encombrement sur un bateau. Les pêcheurs lui coupent alors la queue, avant de la rejeter souvent à la mer, pour éviter de se blesser avec l'éperon venimeux.
Garajau, Madère, Portugal, 25 m
03/08/2014
Demi-tour et décollage
Elle vit plutôt sur un fond meuble et a développé un système de respiration particulier : elle absorbe l’eau par ses évents sur la tête et la rejette par les fentes branchiales de la face ventrale. Cela lui évite de « s’ensabler ».
Garajau, Madère, Portugal, 27 m
03/08/2014
Reproduction
La photo a été prise près de l’étale de marée basse, à la pointe du Cap-Ferret, en surface. La photographe précise avoir déjà observé cette scène auparavant.
Pointe du Cap-Ferret (33)
16/06/2011
Détail de l'aiguillon
Photo prise dans le bac des requins et des raies, à l'aquarium de Trégastel.
Aquarium marin, Trégastel (22), 3 m
06/2009
Dard
L’appareil venimeux de la pastenague est formé d’un dard armé de deux rangées de pointes inversées, recouvert d’une enveloppe, relié à deux glandes latérales. L’aiguillon peut donc pénétrer facilement la proie et son retrait, comme un harpon, est bloqué.
Marseille (13)
31/05/2002
Gravure ancienne
Cette gravure provient de l'ouvrage "Allgemeine Naturgeschichte der Fische" (Histoire naturelle des poissons) de Bloch, tomes 1 (1783) et 3 (1785) "Oekonomische Naturgeschichte der Fische Deutschlands" (Poissons d'Allemagne).
Elle provient de la Biodiversity Heritage Library.
N/A
Reproduction de documents anciens
1783-1785
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Vérificateur : Sylvie BABIN
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
La page sur Dasyatis pastinaca sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Dasyatis pastinaca dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN.