Forme de la coquille turriculée, fusiforme, canal droit
Entaille profonde sur le labre externe au niveau de la suture (encoche labiale ou sinus anal)
Couleur blanc-jaunâtre et plus ou moins violette
Lignes de couleur brun-rougeâtre discontinues
Animal de couleur blanche avec siphon blanc à transparent
Ruwe trapgevel (NL), Buttet pilsnegi (DK)
Murex linearis Montagu, 1803 (nom original)
Defrancia linearis (Montagu, 1803)
Mangelia linearis (Montagu, 1803)
Philbertia linearis (Montagu, 1803)
Raphitoma linearis (Montagu, 1803)
Pleurotoma tricolor Risso, 1826
Pleurotoma muricoidea Blainville, 1829
Murex cyrilli Scacchi, 1833
Fusus buchanensis MacGillivray, 1843
Cenodagreutes coccyginus E. H. Smith, 1967
Atlantique européen et Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Au niveau de l'Atlantique, on trouve l'espèce en Bretagne (Nord et Sud) ainsi que dans le nord de la France. Elle est présente dans le nord de la Norvège, l'est de l'Angleterre, sur les côtes du Portugal et aux îles Canaries.
Cyrillia linearis est présente dans toute la Méditerranée.
Espèce principalement de l’infralittoral*, soit jusqu'à 40 m (mais la profondeur maximale enregistrée est 133 m), que l'on trouve sous les pierres et les fonds détritiques*.
La coquille est épaisse, turriculée à tours convexes, fusiforme et d’une longueur de 8 à 10 mm.
La protoconque* (premiers tours initiaux sur la coquille) multispirale est formée de 3,5 tours, dont le premier est lisse et les autres finement réticulés. Sa couleur variable peut se teinter de jaune, beige clair, orange et parfois même de violet foncé.
La téléoconque* est formée de 6 à 7 tours. La sculpture du dernier tour est constituée de 11 à 12 côtes axiales fortes, traversées par 15 à 16 cordons spiraux fins qui forment en leur point de rencontre un aspect épineux. La suture est profonde et sinueuse. L’encoche labiale est bien marquée. Le siphon* est court.
Le labre* est mince et crénelé. Sur les sujets au stade gérontique* et dont le labre est épaissi, il est possible de voir neuf dents internes.
L’ouverture est allongée à ovale. Il n'y a pas d’opercule*.
La couleur est blanc-jaunâtre et plus ou moins violette pour les sujets vivants.
Les côtes spirales sont parcourues par une ligne de couleur brun-rougeâtre discontinue.
L’animal est de couleur blanche, siphon blanc à transparent. Les tentacules oculaires sont de la même couleur et portent les yeux à mi-hauteur.
On peut confondre Cyrillia linearis avec Cyrillia aequalis (Jeffreys, 1867), qui est une espèce du circalittoral*. Chez cette dernière, la protoconque multispirale est de couleur claire. Son aspect est non épineux, la coloration différente, blanche à blanc jaunâtre, avec des lignes sur les côtes spirales brunes ininterrompues.
La confusion est possible également avec de jeunes spécimens de Leufroyia concinna (Scacchi, 1836). Mais la coquille de ces derniers a des tours très convexes, un aspect non épineux, une ouverture plus grande. On note également la présence d’une ponctuation entre les lignes de couleur brun-violet foncé.
Comme tous les membres de la super-famille des Conoïdes, les Raphitomidés (dont les Cyrillia) sont des prédateurs carnivores* de petits invertébrés et notamment, pour cette espèce, de petits annélides polychètes. Elle est particulièrement active la nuit.
Cyrillia linearis n'a ni radula, ni glande à venin (Fassio & al. 2019).
Les sexes sont séparés.
Les œufs sont déposés dans des capsules ovigères*.
Les larves* planctotrophiques* qui en sont issues, sont transportées par les courants et peuvent passer des semaines voire des mois dans le plancton*, qui devient leur principale source d’alimentation. Cette vie planctonique* longue, permet une large dissémination de l’espèce sur de nouveaux biotopes*.
Le mode de vie larvaire est une caractéristique de l’espèce, dont le témoignage se retrouve sur la coquille qui possède une protoconque multispirale.
Peu d'observations sont associées à cette espèce. Citons dans son environnement direct (souvent épibiontes*) le petit bivalve Anomia ephyppium, quelques vers polychètes tubicoles, des algues encroûtantes et bryozoaires encroûtants.
Aucune espèce de Raphitomidé n’est abondante, et même si Cyrillia linearis ne fait pas partie des plus rares, elle ne se rencontre pas fréquemment. Le plus souvent, on ne découvre qu’un individu isolé.
Les Raphitomidés méditerranéens (7 genres, dont Leufroyia, Cyrillia, Raphitoma...) sont en cours de révision et comptent actuellement une soixantaine d’espèces en tout, dont certaines sont encore à décrire.
Raphitome à lignes : francisation de l'ancien nom scientifique Raphitoma linearis, nom valide au moment de la rédaction de cette fiche. Cette espèce n'avait alors pas de nom commun d'usage et le site DORIS a fait cette proposition. Cyrillia linearis est d'ailleurs une espèce appartenant toujours à la famille des Raphitomidés (Raphitomidae).
Cyrillia : genre créé créé par W. Kobelt, W (1887 - 1908). L'origine de ce choix n'est pas précisé. Peut-être le prénom féminin, mais sans certitude...
linearis : du latin [linearis] = linéaire.
Numéro d'entrée WoRMS : 1389226
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | Neogastropoda | Néogastéropodes | Coquille avec canal siphonal bien développé. Un repli du manteau forme un tube extensible : le siphon. La plupart sont des prédateurs ou nécrophages. Tous marins sauf le genre Clea. |
Famille | Raphitomidae | Raphitomidés | |
Genre | Cyrillia | ||
Espèce | linearis |
Tout petit gastéropode
Le raphitome à lignes est un petit gastéropode de 10 mm, que l'on trouve sous les pierres et les fonds détritiques de l'infralittoral.
Cap d'Antibes (06), 14 m
25/09/2016
Coquille annotée
Cette photo annotée permet de voir les caractéristiques de l’espèce sur la coquille.
Ex-situ
08/2017
Protoconque de couleur ocre à jaune
Forme turriculée et fusiforme.
Lignes de couleur brun-rougeâtre discontinues.
Protoconque (premiers tours initiaux sur la coquille) multispirale de couleur variable. Sur ce spécimen elle est ocre à jaune.
Agay (83), 6 m
26/04/2014
Protoconque de couleur orange
La protoconque de ce spécimen est orange avec un demi-tour originel qui est resté blanc.
Cap d'Antibes (06), 12 m
09/10/2016
Protoconque blanche et mauve
Ce spécimen présente une protoconque qui est beige clair dans sur premier tour et demi et ensuite mauve. La variabilité de couleur de la protoconque ne permet pas d’en faire un critère d’identification déterminant.
Plage du Liamone, Sagone (2A), 6 m
09/09/2014
Protoconque multispirale (détail)
La protoconque multispirale compte 3,5 tours. Elle est de couleur claire.
Cap d'Antibes (06), Méditerranée
19/07/2024
Vue arrière
Cette vue arrière permet de voir l’évolution des spires en partant de la protoconque.
Agay (83), 5 m
31/03/2012
Stade de croissance
Spécimen venant de terminer un stade de croissance et d’épaissir une côte axiale.
Cagnes-sur-mer (06), 8 m
20/06/2015
Juvénile
Ce spécimen est un juvénile d’environ
Anthéor (83), 4 m
17/10/2010
Juvénile au stade suivant
Ce juvénile, ou immature, de 4 à
Cap d'Antibes (06), 12 m
18/07/2017
Protoconque cassée
Sur ce spécimen, la protocoque est absente. Celle-ci étant fragile, elle est parfois cassée.
La protoconque est un critère déterminant chez les Raphitomidés en général. Dans le cas de C. linearis la couleur beige et mauve, les lignes brun-rougeâtre et le caractère épineux de sa coquille font qu’il y a peu de confusions possibles avec d’autres espèces, à l’exception de l’exemple qui suit.
Agay (83), 6 m
31/05/2014
Confusion possible avec la jeune Leufroyia concinna
Voici Leufroyia concinna. Cette espèce, jeune, a des tours très convexes, un aspect non épineux. A noter également, la présence d’une ponctuation entre les lignes de couleur brun-violet foncé.
Cap d'Antibes (06), 19 m
28/07/2017
Variations individuelles
Ces deux spécimens côte à côte, montrent une variabilité individuelle dans la couleur de la coquille.
Le spécimen de gauche ayant dû avoir un incident de parcours, sa protoconque est cassée...
Cap d'Antibes (06), 17 m
04/01/2015
Forme gérontique
La coquille de la forme gérontique de Cyrillia linearis présente sur la partie épaissie de son labre, plusieurs dents. Sur cette photo au moins six dents sont bien visibles.
La forme gérontique témoigne ainsi non seulement de l'âge avancé d'un individu mais surtout des changements morphologiques dus à cet âge.
Vallauris (06), coquille ré-immergée en milieu artificiel
17/09/2017
Vie associée sur la coquille - bryozoaires
Sur cette vue de face, on voit très nettement que la coquille est entièrement recouverte d’un bryozoaire encroûtant et vivant, probablement une des espèces du genre Hagiosynodos.
Agay (83), 7 m
14/07/2012
Vie associée sur la coquille - vers tubicoles
Sur cette coquille, un vers polychète tubicole s’est installé.
Agay (83), 6 m
02/06/2013
Vie associée sur la coquille - algue calcaire
Ici, probablement une algue calcaire encroûtante, qui masque complètement la couleur de la coquille.
Agay (83), 8 m
25/05/2013
Certitude ou inconscience
Ce spécimen semble bien imprudent. Le photographe a intitulé la photo "même pas peur"…
Mais est-ce que Cyrillia linearis doit craindre le poulpe comme un prédateur ? Peut-être pas…
La Ciotat (13), 12 m
30/06/2012
Rédacteur principal : André HOARAU
Rédacteur : Dominique HORST
Vérificateur : Elisabeth JUAN HORST
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Fassio G., Russini V., Pusateri F. Giuannuzzi-Savelli R., Høisæter T., Puillandre N., Modica M.V., Oliverio M., 2019, An assessment of Raphitoma and allied genera (Neogastropoda : Raphitomidae), Journal of Molluscan Studies, 85(4), 414-425.
Høisæter T., 2016, A taxonomic review of the Norwegian species of Raphitoma (Gastropoda : Conoidea : Raphitomidae), Fauna norvegica, 36, 9-32.
Montagu G., 1803, Testacea Britannica or Natural History of British Shells, Marine, Land, and Fresh-Water, Including the Most Minute : Systematically Arranged and Embellished with Figures, J. White, London, Vol. 1, xxxvii + 291 pp. and Vol. 2, 293–606.
Pusateri F., Giannuzzi-Savelli R., Stahleschmidt P., 2017, Description of a new species of the genus Raphitoma Bellardi, 1847 from the Mediterranean Sea (Mollusca Neogastropoda Conoidea Raphitomidae), Biodiversity Journal, 2017, 8(1), 205–210.