Forme hémisphérique
Cérates aplatis très développés
Noir à points jaunes
Indo-Pacifique Ouest et central
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueOcéan Indien (présence à Mayotte), Indo-Pacifique, Pacifique (présent en Nouvelle-Calédonie et Polynésie française).
Plutôt nocturne mais pas uniquement.
C. nigricans se rencontre sur les fonds d'algues où il trouve sa nourriture, mais également sur les récifs coralliens.
Cyerce nigricans a un corps mou, dépourvu de coquille. Sa taille adulte est d'environ 20 mm.
La forme globale apparaît hémisphérique, à dominante noire. La face dorsale est entièrement masquée par de larges cérates* discoïdes et aplatis, qui ondulent au gré des déplacements du mollusque.
La livrée de l'animal est noire, ponctuée de petits points jaune vif. Le corps et les cérates portent uniformément cette coloration. Chaque cérate est en plus cerclé de trois bandes : de la plus interne vers la plus externe : nous pouvons distinguer une épaisse bande jaune à orange, puis une bande noire plus fine, et enfin une très fine bande blanche.
L'avant de l'animal est marqué par deux petits tentacules* buccaux qui peuvent être au contact du substrat, surmontés par deux rhinophores* bifides enroulés un peu plus grands. Ces quatre appendices sont noirs et bordés, sur le dessus, d'un liséré jaune. Un liséré jaune et rectiligne divise verticalement l'avant de l'animal en deux en passant entre les tentacules.
Lorsque C. nigricans mange, son mufle est projeté vers l'avant. A l'arrière de son corps, le pied noir en pointe dépasse légèrement.
Le genre Cyerce présente des similarités morphologiques, car beaucoup d'entre eux ont des cérates très développés, discoïdes et aplatis, ce qui induit des confusions entre les différentes Cyerce.
La similitude est forte entre C. nigricans et C. nigra. Les deux espèces ont en effet une livrée noire, avec des cérates cerclés d'une bande jaune ou blanchâtre. Mais chez C. nigra le corps est orné de rayures blanchâtres au lieu ou en plus des points jaunes de C. nigricans.
C. nigra est même vue par certains auteurs comme une forme de C. nigricans dont la livrée est différente.
Un des arguments en faveur de l'existence de deux espèces distinctes est leur régime alimentaire : C. nigra semble manger exclusivement les algues de genre Udotea, tandis que C. nigricans se nourrirait uniquement des algues Chlorodesmis fastigiata.
C. nigricans est herbivore et semble se nourrir exclusivement de l'algue Chlorodesmis fastigiata.
Sa radula* porte des dents spécifiquement adaptées pour percer la paroi des cellules de l'algue, dont elle aspire alors le contenu.
Les Cyerce sont hermaphrodites*.
La fécondation est interne, ils déposent une ponte filamenteuse sur le substrat*.
La larve* véligère* possède une coquille, qui disparaît chez le juvénile.
Les cérates sont des excroissances servant aux échanges gazeux. Ils peuvent se détacher en cas d'attaque d'un prédateur, comme certains lézards avec le bout de leur queue.
C. nigricans a été observée en train de nager grâce aux ondulations de ses cérates.
Généralement, les Sacoglosses sans coquille (comme les Cyerce) ont beaucoup d'appendices (tels que les cérates) sur la face dorsale.
Des recherches en chimie ont permis de mettre en évidence la présence de métabolites secondaires dans les tissus de Cyerce nigricans. Il s'agit d'une stratégie de défense chimique qui repousse les poissons de récif. Il en est ainsi pour beaucoup d'espèces de Sacoglosses qui ingèrent les toxines contenues dans les algues dont ils se nourrissent. Ils n'éprouvent pas leurs effets toxiques qui n'ont d'effet que sur leurs prédateurs. Cependant, il existe aussi chez les Sacoglosses des synthèses de novo* de molécules défensives.
Ces Opisthobranches ont une vie plutôt courte, de 1 à 12 mois.
Cyerce noirâtre : ce nom est très descriptif de la couleur générale de l'animal.
Cyerce pourrait provenir de la racine latine [cercius] signifiant « vent de l'ouest », utilisé notamment par les occitans (cers = vent d'ouest), par François Rabelais (Cyerce = nom du vent du Languedoc), par Gaffiot (cercius = mistral).
Ceci donne une connotation mythologique à ce nom de genre. Le rapport entre ce patronyme et les Opistobranches en question est-il l'effet ondulant des cérates lors des déplacements et au moindre courant d'eau ?
Apparemment, Bergh (l'auteur du nom de ce genre) a créé un grand nombre de nom de genre aux consonances mythologiques, mais sans réel rapport avec la mythologie.
nigricans : du grec [nigr-] = noir, noirâtre. Ainsi, ce nom fait allusion à la couleur noire de cette cyerce.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Sacoglossa | Sacoglosses | Coquille à paroi fine et en forme d’œuf ou de 2 valves, ou absente. Les espèces sans coquille sont pourvues de parapodies ou de cérates. 2 paires ou pas de tentacules sur la tête (rhinophores en tube). |
Famille | Hermaeidae | Hermaeidés | |
Genre | Cyerce | ||
Espèce | nigricans |
Les lisérés bien visibles
L'avant se distingue sur ce cliché et l'on voit que l'animal se déplace vers la droite.
Nouvelle-Calédonie, Nouméa, 3 m
05/11/2005
Chlorodesmis fastigiata
Chlorodesmis fastigiata semble être la nourriture exclusive de C. nigricans.
Nouvelle-Calédonie, Ilôt Canard, 4 m
2006
Individu mahorai
L'espèce se rencontre également dans l'océan Indien. Ici, dans la passe en S qui ouvre le lagon de Mayotte.
Passe en S, Mayotte (océan Indien), 6 m
24/06/2009
Rédacteur principal : Cédric MITEL
Vérificateur : Virginie LEON
Vérificateur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Cédric MITEL
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Rabelais F., 1552, LE QUART-LIVRE DES FAICTS ET DICTS HEROIQUES DU BON PANTAGRUEL, édition Michel Fezandat.
Roussis V., Rawlik J.R., Hay M.E., Fenical W., 1990, Secondary metabolites of the chemically rich ascoglossan Cyerce nigricans, Experientia, 46, 327-329.
La page de Cyerce nigricans dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN