Taille maximale 26 cm, taille moyenne 18 cm
Museau pointu, nageoires dorsale et anale hautes, caudale en croissant
Couleur dominante brun foncé à brun clair, parfois jaunissant
De 30 à 40 lignes horizontales bleu pâle sur les flancs
Nombreuses taches orange dans la partie supérieure de la tête
Chirurgien noir, chirurgien strié (France), cirugien ripé (créole de l'île Maurice)
Toutes les espèces du genre Ctenochaetus sont aussi nommées
« chirurgiens à dents de peigne ».
Fine-lined bristletooth, lined bristletooth, orange-dotted bristletooth, striated surgeonfish, striped bristle-tooth (GB), Cirujano estriado (E), Brauner Borstenzahn-Doktorfisch, Gestreifter Borstenzahn-Doktorfisch, Längsstreifen-Borstenzahndoktorfisch (D), Barbeiro estriado (Portugais), Stribet kirurgfisk (Danemark), Gestreepte borseltand (Afrique du Sud)
Acanthurus striatus Quoy & Gaimard, 1825
Acanthurus argenteus Quoy & Gaimard, 1825
Acronurus argenteus (Quoy & Gaimard, 1825)
Acanthurus flavoguttatus Kittlitz, 1834
Acanthurus ctenodon Valenciennes, 1835
Acanthurus ketlitzii Valenciennes, 1835
Ctenodon ctenodon (Valenciennes, 1835)
Ctenodon cuvierii Swainson, 1839
Mer Rouge, océan Indien, océan Pacifique Ouest et centre
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]L’espèce est présente en mer Rouge et dans les zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et du Pacifique Ouest et centre.
Dans l’océan Indien, on la trouve de l’île de Socotra (Yémen) à l’Afrique du Sud (KwaZulu-Natal), en passant par l’Afrique de l’Est, ainsi qu’à Madagascar, dans les Mascareignes*, aux Seychelles et sur la côte occidentale de l’Australie.
Dans le Pacifique, on la rencontre du sud du Japon à la Grande Barrière de corail (Australie), avec une distribution vers l’est qui s’étend jusqu’à la Polynésie française (archipel des Tuamotu et Rapa), en passant par la Nouvelle-Calédonie.
Elle n’est pas signalée d’Hawaï ni des Marquises.
Le chirurgien strié est une espèce récifale qui fréquente les lagons*,
les platiers* et les pentes externes. On le trouve sur des fonds rocheux, "dallés",
détritiques* ou sablo-détritiques avec ou sans corail vivant.
Sa distribution
verticale va jusqu’à 60 m, mais on le rencontre généralement entre 0 et 30 m.
Description succincte : le corps du chirurgien strié est oblong avec un dos élevé et un arc ventral prononcé, une tête pointue et une caudale en croissant fortement concave. Il peut mesurer jusqu’à 26 cm, la taille communément rencontrée est de 18 cm. La couleur dominante peut être brun foncé à brun clair ; elle est parcourue sur les flancs par 30 à 40 fines lignes horizontales bleu pâle au dessin irrégulier. On trouve des lignes identiques sur les nageoires dorsale et anale, mais elles sont obliques dans leur moitié inférieure et horizontales au-dessus. De nombreuses petites taches orange marquent la partie supérieure de la tête.
Description détaillée :
Morphologie
Il n’y a pas de dichromatisme* sexuel dans cette espèce, et le dimorphisme* est limité à une plus grande taille moyenne des mâles.
Le corps du chirurgien strié est oblong avec un dos élevé et un arc ventral prononcé. Sa hauteur (distance calculée à l’aplomb de la base du troisième rayon dur de la dorsale) entre 1,9 à 2,3 fois dans sa longueur standard* (longueur sans la queue). Il est très comprimé latéralement. Sa taille maximale documentée est de 26 cm, la taille communément rencontrée est de 18 cm. Son pédoncule* caudal est armé de chaque côté par une épine érectile ou « scalpel » en forme de lame de faux qui est repliée dans un sillon en dehors des interactions agressives. Les très petites écailles dont son corps est couvert lui donnent un aspect lisse. La ligne latérale* suit le profil du dos jusqu’à l’aplomb de la moitié de la dorsale molle, puis elle descend vers l’axe médian du corps et se poursuit sur le pédoncule caudal jusqu’au scalpel ; elle est très discrète.
La tête est petite (sa longueur entre environ 3,5 à 4 fois dans la longueur standard) et son profil peut être bombé ou présenter une ligne plus ou moins concave entre l’espace interorbitaire* et la bouche, sans que cette différence paraisse assignable à des différences de taille. La bouche est petite, la lèvre supérieure, charnue, évoque la partie supérieure d’un bec arrondi. Les yeux sont haut placés, globuleux et de taille moyenne.
Les nageoires dorsale et anale sont hautes, longues et continues, leur extrémité forme une pointe. Les pectorales et les pelviennes sont pointues. La caudale est en croissant avec une forte concavité, qui peut entrer de 3,7 à 6 fois dans la longueur standard en fonction de la taille des individus.
Couleurs
La couleur dominante est brun foncé à brun clair, parfois jaunissant. Ces couleurs sont parcourues longitudinalement par 30 à 40 fines lignes d’un bleu très pâle au dessin irrégulier : certaines ondulent sur leur parcours, d’autres se dédoublent ou s’arrêtent en chemin, d’autres encore forment de longs tirets cernés par d’autres lignes, etc. Dans la partie antérieure de l’abdomen* elles forment souvent un motif évoquant un labyrinthe. Ces lignes sont le plus souvent continues, mais elles peuvent être pointillées ou composées d’un alignement de tirets. Contrairement à ce qu’on peut observer chez de nombreuses espèces de poissons-chirurgiens, le sillon des scalpels n’est pas surligné d’une autre couleur que celle du corps.
La tête est de la couleur dominante du corps ornée par de nombreuses petites taches orange dans sa partie supérieure : elles commencent au-dessus ou à courte distance de la lèvre supérieure et se prolongent jusqu’à la partie antérieure du dos en englobant l’œil et la moitié supérieure de l’opercule*. L’iris* est doré autour de la pupille et brun foncé au-delà. Les narines inférieures font deux taches rondes et blanches devant les yeux ; les narines supérieures, en forme de fente, sont beaucoup plus discrètes.
Des lignes bleu pâle identiques à celles qui marquent le corps se prolongent en oblique sur la moitié inférieure des nageoires dorsale et anale, leur moitié supérieure portant cinq lignes longitudinales plus larges de même couleur. Ces deux nageoires sont généralement de la couleur du corps à leur base, puis elles deviennent brun foncé à orange, jaunâtres ou noirâtres avec un fin liseré noir, puis bleu électrique. Chez les jeunes adultes, un point bleu peut marquer la base des derniers rayons de la dorsale et empiéter sur le pédoncule caudal. La caudale peut être intégralement brun foncé chez les individus bruns, ou avoir une base claire et le reste noirâtre chez les individus à couleur dominante claire. Chez les plus clairs de ces derniers, on peut observer de nombreuses lignes verticales ondulées de couleur grise dans la partie centrale de la nageoire. Le bord extérieur du lobe supérieur peut être marqué de jaune.
Le premier rayon des pectorales est marron foncé ou bleu marine, les 6 ou 7 suivants sont orange et les derniers sont de la couleur dominante du corps. Les pelviennes sont brunes à verdâtres, avec un premier rayon bordé de bleu marine.
La livrée des juvéniles est décrite dans la section consacrée à la reproduction.
Plusieurs espèces de poissons-chirurgiens à couleur dominante brune, rayés longitudinalement et porteurs de taches de couleur sur la tête, sont présentes dans la distribution de Ctenochaetus striatus, mais les confusions peuvent être évitées en considérant les détails suivants :
Le statut trophique* de l’espèce est ambigu : elle est principalement détritivore*, mais elle est aussi algivore*. Ses contenus stomacaux sont très variés : ils contiennent des diatomées*, des cyanobactéries, diverses particules organiques, des fragments d‘algues, divers petits invertébrés ou leurs œufs, des tests* de foraminifères, des spicules* d'éponge et de fines particules de sédiment. La plupart de ces contenus sont prélevés sur des genres d’algues eux-mêmes très divers : Lyngbya, Plectonema, Lophosiphonia, Polysiphonia, Enteromorpha, Ceramium, etc. L'espèce se nourrit aussi sur des débris coralliens plus ou moins couverts de sédiment.
L’espèce est gonochorique* (les sexes sont déterminés dès l’embryon et ne changent pas au cours de la vie des individus). La maturité sexuelle des mâles a été observée dès la taille de 8 cm (longueur à la fourche* de la caudale), et entre 10 et 11 cm chez les femelles, soit vers environ deux ans.
La reproduction a lieu toute l’année. Elle est l’occasion de grandes agrégations, qui peuvent compter jusqu’à plusieurs milliers d’individus. Une étude menée en Papouasie-Nouvelle-Guinée (Claydon et al., 2012) montre que mâles et femelles migrent l’après-midi de leurs sites d’alimentation vers des sites de reproduction, la distance moyenne étant de 58 m et la plus grande de 291 m.
Lors d’une agrégation de ponte en fin de journée dans une passe de Mooréa (Polynésie française), J.E. Randall (1961) a pu observer que les milliers d’individus réunis étaient très agités, et qu’ils ont soudainement changé de couleur, passant du brun foncé au brun clair en dehors des bordures des nageoires impaires, de la bouche et de la moitié supérieure de la tête, qui sont devenues noires. De petits groupes de 3 à 5 individus sont alors montés à environ 1,50 au-dessus de l’agrégation pour redescendre aussitôt vers elle en se dispersant après avoir émis leurs gamètes*.
Une femelle de 19 cm peut pondre environ 38 000 œufs. Les œufs mesurent moins de 1 mm de diamètre. Les larves* sont pélagiques*.
La durée de vie larvaire est longue : elle dure de 50 à 60 jours, ce qui permet une vaste distribution de l’espèce. A la fin de cette période, les post-larves* doivent coloniser* un récif, ce qui s’accompagne d’une transformation de leur dentition adaptée à leur nouvelle nourriture benthique*. Les fonds détritiques* font partie des biotopes d’installation* privilégiés par les recrues*.
Les recrutements* habituels se font toute l’année, mais il arrive qu’ils soient massifs, avec des cohortes de plusieurs milliers d’individus. Un recrutement de ce type a été observé dans les Samoa américaines (Trip et al., 2014), à l’issue duquel les auteurs ont calculé une densité de 22,9 recrues de 6 à 7 cm au mètre carré, et un taux de mortalité par prédation très élevé après cet épisode. Ils ont aussi établi que 90 % de la taille adulte des individus étaient atteints par les recrues dans leur première année. Un autre recrutement de masse a pu être observé à La Réunion : il avait la particularité de comprendre autant de poissons-lapins (Siganidés) que de chirurgiens striés. Parmi les seconds, se trouvaient des post-larves comme des petits juvéniles, ce qui signifie que le stade juvénile peut être atteint avant la colonisation.
On parle de « stade acronurus » pour le dernier stade larvaire des larves des poissons-chirurgiens (et de « stade post-acronurus » pour les post-larves) parce qu’elles ont longtemps été considérées comme une espèce à part entière appartenant à un genre qui avait été nommé Acronurus (par L.T. Gronow en 1854). Le stade acronurus chez Ctenochaetus striatus est caractérisé par un corps translucide laissant apparaître le squelette avec un abdomen argenté et un embryon de scalpels sur le pédoncule caudal. Le stade « post-acronurus », celui de la post-larve, est gris clair avec de 8 à 10 stries longitudinales blanches à jaunâtres, des nageoires translucides et un point noir à la base des derniers rayons de la dorsale. Le corps est semi-translucide, on distingue encore la masse viscérale argentée, l’ossature crânienne, la colonne vertébrale et les arêtes principales.
Juvéniles :
Le corps des juvéniles est moins haut que celui des adultes et leurs nageoires impaires sont proportionnellement plus grandes. Leur couleur de fond est brun foncé. Les flancs sont parcourus par 8 à 10 bandes longitudinales bleu foncé bordées de noir, et par des bandes orange plus fines intercalées entre ces bandes bleues. La moitié inférieure de l’œil est entourée par un demi-cercle orange portant une ligne bleue en son milieu, avec un court prolongement du motif devant l’œil en direction de la bouche. Quelques tirets orange foncé discrets peuvent être présents sur le front et la nuque. La pupille de l’œil est noire et entourée par l’iris de trois cercles concentriques, le premier doré, le deuxième noirâtre et le troisième bleu.
Les nageoires dorsale et anale sont grisâtres avec de nombreuses lignes longitudinales plus claires qui deviennent obliques en partie postérieure, et un fin liseré bleu électrique précédé par une ligne noire. On trouve un point noir ou bleu à la base des derniers rayons de la dorsale. La caudale est grise avec des rayons noirs, les pointes des lobes sont rouge-orangé et une ligne bleue borde les rayons extérieurs.
La taille à laquelle le patron de couleur de l’adulte est réalisé est variable, mais il est en général effectif au bout de trois à quatre semaines.
Juvéniles ressemblants : aucun des juvéniles des autres espèces du genre ne présente des bandes horizontales alternant le bleu foncé et l’orange sur les flancs.
La dentition du chirurgien strié, comme celle de ses congénères, est très particulière : elle consiste en plus de 30 dents longues, fines et séparées les unes des autres sur chaque mâchoire, l’ensemble évoquant des dents de peigne (mais elles sont aussi comparées à des soies*). Chaque dent est mobile et coudée vers l’extérieur à son extrémité, la partie coudée prenant une forme de spatule denticulée à son extrémité. Ces dents lui servent à brosser la surface des algues sur lesquelles il trouve l’essentiel de sa nourriture. La partie antérieure de son palais est armée par une fine couche de kératine* couverte de papilles destinée à sélectionner les particules nutritives contenues dans les bouchées de gazon algal prélevées. Dans la mesure où sa bouche peut s’ouvrir à presque 180°, sa collecte d’algues est rapide et importante.
Le chirurgien strié défèque ailleurs que sur ses sites de nourrissage. Ce que faisant, il transporte le sédiment avalé pour le déposer plus loin, et il participe ainsi à la vitalité des récifs en dégageant des zones d’implantation pour les coraux et en permettant la pousse de davantage d’algues pour les herbivores.
Parmi les nombreux prédateurs de l’espèce, on trouve des requins (par ex. Carcharhinus melanopterus), des barracudas (par ex. Sphyraena barracuda), des mérous (par ex. Plectropomus leopardus), des murènes (par ex. Gymnothorax javanicus) et des carangues (par ex. Selar crumenophthalmus).
Ctenochaetus striatus peut être solitaire mais il est souvent rencontré en groupes, qui peuvent être très importants et intégrer d’autres espèces. Les individus isolés peuvent être territoriaux et se montrer agressifs envers leurs congénères.
Il se nourrit de jour et se cache la nuit dans des anfractuosités ou sous les coraux.
On peut observer des chirurgiens striés en train de « nettoyer » des tortues marines en broutant les algues présentes sur leur carapace, leur tête ou leurs membres.
Ctenochaetus striatus peut vivre jusqu’à 36 ans au moins. Le poids maximum documenté pour l’espèce est de 437 grammes.
La nageoire dorsale comprend 8 rayons durs et 27 à 31 rayons mous, l’anale 3 rayons durs et 24 à 28 rayons mous. Les pectorales ont 16 à 18 rayons (généralement 17). Les pelviennes ont 1 rayon dur et 5 rayons mous.
Le genre Ctenochaetus est le seul genre de la famille des Acanthuridés à posséder des dents fines et mobiles et une dorsale comportant 8 rayons durs. Les autres genres sont Acanthurus, Naso, Paracanthurus, Prionurus et Zebrasoma.
Les scalpels sont tranchants et ils peuvent infliger des coupures douloureuses si le poisson vivant est manipulé. Ce sont des armes offensives (rivaux) et défensives (prédateurs).
Ctenochaetus striatus est l'une des espèces les plus abondantes du domaine indo-Pacifique en milieu corallien.
L’espèce est susceptible de transmettre la ciguatera*. Elle est cependant pêchée au filet, à la nasse ou au harpon.
Elle est visée par le marché aquariophile.
Le statut de l’espèce pour l’UICN* est LC (Least Concerned, traduit par « Préoccupation mineure »), ce qui signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, notamment dans les trois qui alertent sur une menace (CR : en danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : vulnérable). En fonction de quoi elle n’est pas actuellement concernée par des mesures de protection.
Chirurgien : ce nom se rapporte aux épines qui arment le pédoncule caudal des poissons de la famille des Acanthuridés. On appelle aussi ces épines des « scalpels », du nom de l’un des instruments tranchants des chirurgiens.
strié : traduction du latin « striatus », voir l’origine du nom scientifique.
Ctenochaetus : ce nom est composé des mots grecs [kteis], qui signifie « peigne », et [khaitê], qui signifie « longs cheveux, crinière ».
Le genre est décrit en 1884 par le zoologiste américain Theodore Nicholas Gill (1837-1914) dans Proceedings of the United States National Museum (volume 7, n° 435, p. 279). L’auteur ne justifie pas son nom, et sa description d’une ligne et demie ne donne que quatre caractéristiques dont aucune ne peut être en rapport avec ce nom (une paire de scalpels dirigés vers l’avant, de fortes dents fixes, des pelviennes à 5 rayons, une dorsale à 8 rayons durs). De surcroît, la mention des « fortes dents fixes » est manifestement une erreur du descripteur dans la mesure où les espèces du genre sont caractérisées par des dents fines et mobiles. C’est d’ailleurs ce qu’indique le nom de genre Ctenodon (qui signifie « dents de peigne »), placé par Gill dans la synonymie de son nouveau genre. On est donc fondé à penser que le nom « Ctenochaetus » évoque lui aussi ces dents fines, comparées à un peigne.
L’espèce-type* est Acanthurus strigosus (actuellement Ctenochaetus strigosus).
Le genre contient actuellement 9 espèces acceptées.
striatus : ce mot est le participe passé du verbe latin [strio], qui signifie « cannelé, strié ».
L’espèce est décrite sous le nom scientifique d’Acanthurus striatus et le nom commun d’Acanthure strié en 1825 par les naturalistes français Jean René Constant Quoy et Joseph Paul Gaimard, dans le Voyage autour du Monde...exécuté sur les corvettes de L. M. "L'Uranie" et "La Physicienne," pendant les années 1817, 1818, 1819 et 1820, Descriptions des poissons, chap. IX, pp 373-374. Les auteurs écrivent dans leur description : « La couleur de ce poisson est d’un brun rouge sillonné longitudinalement de neuf bandes de la même couleur, mais plus foncée », ce qui justifie l’épithète spécifique et montre que le spécimen étudié était un juvénile.
La localité du type* se trouve dans l’archipel des Mariannes, sans plus de précision de la part des auteurs.
Numéro d'entrée WoRMS : 219659
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Teleostei | ||
Ordre | Acanthuriformes | Acanthuriformes | |
Famille | Acanthuridae | Acanthuridés | |
Genre | Ctenochaetus | ||
Espèce | striatus |
Chirurgien strié
L’espèce tient ses noms commun et scientifique des lignes bleues horizontales qui marquent ses flancs. Leur organisation est plus ou moins régulière et change d’un individu à l’autre.
Les taches orange qui marquent la partie supérieure de la tête sont un des signes distinctifs de l’espèce.
Marsa Nakari, Egypte, mer Rouge, 10 m
19/11/2018
Lignes pointillées
Les lignes bleues peuvent être entièrement ou partiellement pointillées, comme chez cet individu, ou composées de tirets, de points et de fragments de lignes.
Egypte, mer Rouge, 15 m
17/10/2006
Robe claire
La couleur dominante peut être brun foncé ou brun clair jaunissant, comme chez cet individu.
Shaab Marsa Alam, Egypte, mer Rouge, 15 m
24/11/2023
Croissant
La caudale en croissant peut avoir une forte concavité, qui peut entrer jusqu’à 3,7 fois dans la longueur standard.
On peut aussi noter chez cet individu l’organisation en forme de labyrinthe des lignes bleues présentes dans la partie antérieure de l’abdomen, sous les pectorales.
St-John reef, Egypte, mer Rouge, 20 m
02/2010
Pectorales orange
Le premier rayon des pectorales est marron foncé ou bleu marine, les 6 ou 7 suivants sont orange et les derniers sont de la couleur dominante du corps.
Ras Nasrani, Egypte, mer Rouge, 15 m
27/11/2022
Point bleu
Chez les jeunes adultes, un point bleu peut marquer la base des derniers rayons de la dorsale et empiéter sur le pédoncule caudal, comme on le voit chez cet individu.
Cette marque est un vestige de la livrée des juvéniles.
Safaga, Egypte, mer Rouge, 15 m
08/04/2019
Scalpel
Ce gros plan permet d’apprécier la qualité de l’arme que constituent les scalpels qui équipent le pédoncule caudal de l‘espèce.
Le sujet faisait partie des centaines de cadavres de poissons jonchant le bord de la plage de l’Ermitage à La Réunion lors d’un épisode de mortalité massive de poissons coralliens en 2016.
Le scalpel était sorti de son sillon, probablement du fait du stress lié à l’agonie.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
09/11/2016
Subadulte
Cet individu est un subadulte, comme le montrent la hauteur encore modeste de son dos et la tache bleue à la base des derniers rayons de la dorsale qui empiète sur le pédoncule caudal
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
12/03/2011
Juvénile
La livrée des juvéniles est très différente de celle des adultes : les flancs sont marqués par 8 à 10 bandes longitudinales bleu foncé bordées de noir, et par des bandes orange plus fines intercalées entre ces bandes bleues.
La moitié inférieure de l’œil est entourée par un demi-cercle orange portant une ligne bleue en son milieu, ce motif se poursuivant devant l’œil en direction de la bouche. Les taches orange sur la partie supérieure de la tête sont à peine suggérées.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
03/03/2012
Recrutement massif
1 : les recrutements de l’espèce peuvent être massifs. Cette cohorte en train de traverser un platier pour coloniser un récif comprenait un bon millier d’individus.
2 : Ce plan rapproché montre que ce recrutement concernait autant de poissons-lapins que de chirurgiens striés, et que chez ces derniers il y avait des post-larves (avec des stries longitudinales blanches à jaunâtres) et des juvéniles (avec des stries rouges et bleues).
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
01/03/2014
De nuit
La livrée de nuit n’est pas différente de celle de jour, mais elle est plus terne.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
28/12/2015
Nettoyage de tortue
Les chirurgiens striés « nettoient » volontiers la carapace des tortues marines en broutant les algues présentes sur leur carapace, leur tête ou leurs membres. Ces algues nuisant à l’hydrodynamisme des tortues, le bénéfice est mutuel.
Passe en S, Mayotte (976), océan Indien, 5 m
04/03/2011
Agressivité
Ctenochaetus striatus est souvent grégaire, mais les individus isolés peuvent devenir territoriaux et se montrer agressifs envers leurs congénères. Leur dentition particulière ne leur permet pas de mordre efficacement, mais les scalpels peuvent provoquer des plaies profondes.
Maldives, océan Indien, 6 m, en snorkeling
04/2018
Distribution : à Mayotte
La passe en S, bien connue des plongeurs, est l'une des principales voies d'entrée/sortie dans le lagon mahorais.
Passe en S, Mayotte (976), océan Indien,10 m
19/03/2011
Distribution : en Indonésie
L’espèce a une large distribution indo-Pacifique. Cet individu a été photographié dans les eaux du parc national marin de Bunaken, situé à la pointe nord-ouest de l'île de Sulawesi, en Indonésie.
Parc marin de Bunaken, Sulawesi Nord, Indonésie, océan Pacifique, 15 m
12/04/2010
Distribution : dans les Philippines
Cet individu est philippin : il a été observé au sud de l’île d‘Apo, dans la province du Negros Oriental.
Rock point, Apo Island, Philippines, océan Pacifique, 5 m
22/11/2013
Rédacteur principal : Philippe BOURJON
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
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La page de Ctenochaetus striatus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page de Ctenochaetus striatus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : Fishbase