Ombrelle en forme de disque, relevée au centre
Ombrelle blanche et jaune, ressemble à un œuf cuit au plat
De nombreux et courts tentacules terminés par de petits disques violets
Méduse-œuf au plat
Fried egg jellyfish, egg jellyfish (GB), Aguacuajada, acalefo encrespado, medusa de huevo frito (E), Knollen, Spielgeeiqualle (D)
Medusa tuberculata Macri, 1778
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Bassin méditerranéen
La nuit tombée, cette méduse nage en pleine eau au niveau des zones pélagiques, mais elle peut également se trouver à proximité des côtes.
Cette méduse se tient en général en surface. Elle reste fréquente près du rivage en été.
Méduse à symétrie tétraradiaire, à cavité gastrique cloisonnée, dépourvue de vélum*.
D'une circonférence pouvant aller jusqu'à 40 cm, l'ombrelle blanchâtre de cet animal est plane, sauf en son centre où l'on peut observer une proéminence jaune orangé en cloche.
Les tentacules entourant la bouche (tentacules buccaux) teintés de jaune, sont courts, anastomosés* uniquement à leur base, l'extrémité inférieure étant assez crépue.
Les palpes labiaux* sont de coloration violacée à blanche, et se terminent par une ampoule évasée.
Sa taille peut aller jusqu'à 30 cm de diamètre.
Aucune réelle confusion possible.
Une autre grosse méduse peut montrer un centre jaune vif au milieu de son ombrelle blanche ; Phacellophora camtschatica En anglais, elle est parfois également appelée fried egg jellyfish au lieu de egg-yolk jellyfish. Néanmoins, ses longs tentacules pouvant atteindre plusieurs mètres de long n'ont pas du tout le même aspect et le doute ne peut subsister.
Cette méduse se nourrit de plancton de petite taille, absorbé par les bras buccaux très divisés, criblés d'ouvertures communiquant directement avec la cavité stomacale.
Seuls les individus juvéniles possèdent l'équivalent d'une véritable bouche qui régressera progressivement par fusion des bras buccaux entourant la bouche.
Le polype issu de la reproduction se nourrit comme une anémone.
De plus, le caractère symbiotique* dû à la présence de zooxanthelles* dans les tissus assure une partie d'autotrophie* chez la méduse oeuf au plat.
Ces méduses ont un mode de reproduction à deux phases.
Les individus de cette espèce sont à sexes séparés. Les individus mâles et femelles émettent leurs produits sexuels en pleine eau.
A maturité sexuelle, les mâles se distinguent des femelles par la présence dans certains de leurs palpes de canaux spermatiques emplis de gamètes colorés en blanc.
Les larves issues de la fécondation, les planulas*, sont nageuses. Après une très courte période de vie pélagique* (en pleine eau) elles vont tomber et se fixer sur le fond. Chacune évoluera et se métamorphosera en minuscule polype, le scyphistome de 5 à 10 mm de haut, visible toute l'année bien que de petite taille.
Ce dernier peut rester ainsi tant que les conditions environnementales ne sont pas assez favorables.
En effet les conditions du milieu sont responsables du stimulus qui va déclencher la phase dite asexuée de la reproduction. Dès lors, le polype s'allonge et se transforme très rapidement pour donner une méduse juvénile : l'éphirule*, à l'ombrelle découpée en huit bras.
Cette dernière se développera en quelques semaines en méduse adulte capable de se reproduire à nouveau.
De la qualité de chaque phase reproductive dépend la qualité de méduses viables rencontrées. D'autre part, le déplacement des méduses étant souvent tributaire des courants et des vents, ces dernières peuvent donc se rassembler au large ou être au contraire déportées vers les côtes.
D'où une variation d'abondance d'une année à l'autre.
L'ombrelle de cette méduse sert fréquemment d'abri protecteur à des alevins tels que les bogues (Boops boops (Linnaeus, 1758)), les sérioles (Seriola sp.)… D'autres semblent réaliser des types d'associations qui vont de la symbiose vraie (association à bénéfices réciproques pour les partenaires, comme les algues unicellulaires) au parasitisme vrai (bénéfices pour un partenaire seulement).
Espèce sans danger pour l'homme.
C'est une espèce dite symbiotique*, possédant des zooxanthelles dans ses tissus.
Méduse œuf au plat : le centre de l'ombrelle est bombé, il est jaune orangé, le reste du disque est blanc… Cette méduse ressemble à un œuf sur le plat !
Cotylorhiza : du grec [cotyl-] : en forme de coupe et [rhiz-] : réseau, racine.
tuberculata : tubercules. Les bras buccaux transformés en une structure filtrante évoquent en coupe transversale un réseau racinaire.
Numéro d'entrée WoRMS : 135297
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Sous-embranchement | Medusozoa | Médusozoaires | Cnidaires présentant une phase méduse acraspède (le plus souvent libre et pélagique) dans leur cycle de reproduction. Scyphoméduses, cuboméduses et stauroméduses. |
Classe | Scyphozoa | Scyphozoaires | Méduses vraies (ou acraspèdes). Phase polype réduite à absente. Le plus souvent strobilisation du polype (de petite taille) pour produire des méduses pouvant atteindre une grande taille. Cavité gastrale cloisonnée en quatre. |
Sous-classe | Discomedusae | Discoméduses | Scyphoméduses à ombrelle discoïde, non sillonée. |
Ordre | Rhizostomeae | Rhizostomes | Pas de tentacules. Manubrium complexe avec des bras oraux ramifiés et fusionnés. Planctonophages. Quelques espèces ont des zooxanthelles dans le manubrium et vivent retournées. |
Sous-ordre | Kolpophorae | Kolpophores | |
Famille | Cepheidae | Céphéidés | |
Genre | Cotylorhiza | ||
Espèce | tuberculata |
Méduse au gré des courants
La méduse œuf-au-plat est visible toute l’année, près de la surface.
Pequerolle, cap d'Antibes (06), sous la surface
26/09/2010
Œuf au plat
Pourquoi le nom vernaculaire de méduse œuf au plat ?
Y a-t-il besoin d'explications ?
Porto Pollo (Corse)
09/2010
Plus de jaune que de blanc…
Les bords de l'ombrelle peuvent varier en couleur. Ici, le blanc de "l'œuf au plat" laisse place à du jaune.
Grande Baie, Rade de Villefranche (06) ; sous la surface
10/09/2003
Jaune, blanc & violet
On peut voir « sous les jupes » de l’œuf au plat la partie crépue englobant les 8 bras anastomosés. Les couleurs sont dues à la présence d’algues symbiotiques, les zooxanthelles.
Cap de Nice (06) ; sous la surface
19/08/2006
Profil
Un profil immédiatement reconnaissable.
La graillon, cap d'Antibes (06), surface
13/09/2005
Abri à petits poissons
A l’abri des tentacules du cnidaire, vivent souvent quelques petits poissons, des chinchards, des sérioles juvéniles ou des bogues … Sur cette photo, on reconnait des chinchards.
Grande Baie, Rade de Villefranche (06) ; sous la surface
10/10/2003
Méduse œuf au plat et poissons
Cette méduse sert d'abri pour certains petits poissons.
Alpes maritimes (06), surface
13/09/2005
Association avec Trachurus trachurus
L'ombrelle de Cotylorhiza tuberculata abrite fréquemment de jeunes chinchards (Trachurus trachurus).
Les Embiez (83), sous la surface
09/09/2007
Prédatrice et proie
Sous l’ombrelle, les palpes labiaux et leur ampoule violette dépassent en longueur les courts bras buccaux. Sur la photo, la méduse a été victime d'une attaque et son ombrelle a été croquée.
Cap de Nice (06), sous la surface
19/08/2006
Au-dessus d'un herbier
Photographiée au-dessus d'un petit herbier, cette méduse nous laisse voir un fin anneau entourant la partie bombée de son ombrelle.
Porquerolles (83), 1 m
03/09/2006
Vaisseau entre deux eaux
Individu observé à proximité du bateau en fin de plongée. On remarque les tentacules buccaux, courts, anastomosés.
Cap Roux (Estérel, 83), sous la surface
18/08/2006
Embarquée par les courants
Ce sont les courants qui décident de la destinée des méduses.
Cannes (06), surface
2008
Rédacteur principal : Aedwina REGUIEG
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Responsable historique : Aedwina REGUIEG
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Kikinger, R., 1992, Cotylorhiza tuberculata (Cnidaria: Scyphozoa)- life history of a stationary population, PSZNI Marine Ecology, 13, 333–362.
La page de Cotylorhiza tuberculata dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN