Corps blanc translucide
Cérates marron, brun rouge, orangés ou rouges
Extrémité des cérates, des rhinophores et des tentacules oraux blanche
Rhinophores lisses ou rugueux
Nudibranche rouge (Québec), flabelline verruqueuse, coryphelle verruqueuse
Red-finger aeolis, red-finger nudibranch, red-gilled nudibranch (GB), Rotrückige, Fadenschnecke (D), Brun frynsesnegl (N)
Eolidia verrucosa Sars, 1829
Coryphella verrucosa Sars, 1829
Flabellina verrucosa (M. Sars, 1829)
Eolis rufibranchialis G. Johnston, 1832
Coryphella rufibranchialis (Johnston, 1832)
Coryphella verrucosa rufibranchialis (Johnston, 1832)
Eolidia embletoni G. Johnston, 1835
Eolis diversa Couthouy, 1839
Coryphella diversa (Couthouy, 1839)
Eolis mananensis Stimpson, 1853
Coryphella rufibranchialis cocholata Balch, 1908
Coryphella longicaudata O'Donoghue, 1922
Atlantique Nord, Pacifique Nord
Zones DORIS : ● Atlantique Nord-Ouest, ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Ce nudibranche se rencontre de l'Arctique au Cap Cod (cap sur la côte est des États-Unis). Il est présent dans l'estuaire du fleuve Saint-Laurent, dans l'Atlantique Ouest au sud de la Nouvelle-Angleterre, au nord du golfe du Maine, à l'est et l'ouest du Groenland, dans l'Atlantique Est en l'Islande, aux îles Féroé, au Spitzberg, dans la péninsule de Kola, dans les mers de Barents et de Kara, sur la côte norvégienne et autour des îles Britanniques. Des spécimens ont été identifiés en Bretagne sur l'île de Groix.
On note également sa présence dans le Pacifique Est (mer de Bering) et dans le Pacifique Ouest (mer du Japon).
La flabelline rouge est observée sur des fonds d'algues et de roches de l'infralittoral dans des zones semi-abritées mais exposées aux courants de marées, de la surface jusqu'à 33 m environ.
Coryphella verrucosa est un éolidien qui mesure de 20 à 35 mm de long. Il possède un corps blanc plus ou moins translucide. La queue porte une ligne longitudinale blanc opaque. Les tentacules buccaux et les rhinophores* sont blanc translucide et portent des taches blanc opaque à leur extrémité. Les cérates* ou papilles dorsales sont disposés en bouquets obliques serrés : normalement en 5 à 7 rangées transversales de chaque côté du dos chez les adultes. Ces cérates contiennent une extension de la glande digestive, généralement de couleur marron, brun rouge, orangée ou rouge, avec une tache blanche au sommet. Coryphella verrucosa peut parfois présenter une forme avec des cérates courts (description originale de Sars).
Les tentacules buccaux sont longs et fins, ils sont habituellement plus longs que les rhinophores qui sont, eux, lisses ou rugueux. La tête est petite et plus étroite que le pied. La bouche est ovale et subterminale. La queue est longue, fine et pointue. Les tentacules pédieux (aux deux coins antérieurs du pied) sont de largeur égale à la moitié de celle du pied.
C.verrucosa peut être confondue avec F. gracilis ou F. browni ainsi qu'avec des juvéniles d'autres espèces de Flabellina.
- Coryphella browni : les cérates se terminent par un plus large anneau blanc. Sa taille adulte est sensiblement la même que celle de F. verrucosa. Pas de ligne blanche sur la queue.
- Flabellina gracilis : sa taille adulte est deux fois plus petite de celle de F. verrucosa. Entre les tentacules oraux, la tête porte une légère entaille en forme de V. Chez les adultes (10 à 12 mm) on peut observer, par transparence, de petites boules blanches au centre du dos (ovotestis*). La glande digestive visible par transparence dans les cérates est brun-vert.
- Flabellina pellucida : ses cérates sont plus longs avec une apparence hirsute. Pas de ligne blanche sur la queue.
Le nudibranche rouge a un régime carnivore, il se nourrit d'hydraires et de botrylles tels : la grande tubulaire Tubularia indivisa, les obélies Obelia geniculata, Obelia longissima, l'hydractinie Hydractinia echinata, Campanularia integra, Dynamena pumila, le botrylle étoilée Botryllus schlosseri.
En 1988, Gröndahl, un biologiste suédois, a mis en évidence dans le Gullmarfjord en Suède (entre octobre et novembre) l'aspect sténophage* de F.verrucosa, de part la prédation importante sur les polypes d'Aurelia aurita. Une fois tous les polypes consommés, il a pu constater le déclin rapide des populations de nudibranches.
Cette espèce est hermaphrodite* synchrone : chaque individu porte en même temps les sexes mâle et femelle. Les pores génitaux se trouvent en dessous du premier bouquet de cérates, sur le flanc droit. Pour qu'une reproduction ait lieu, il est indispensable qu'il y ait copulation entre 2 individus distincts. Pour cela ils se placent tête-bêche et se fécondent mutuellement. Le pénis est de forme tubulaire.
La reproduction a lieu entre fin mars et début juin, les pontes à l'été. Elles ont la forme d'un cordon blanc torsadé contenant plusieurs milliers d'œufs posé de façon irrégulière à proximité de tiges d'hydraires. Déposé sur une surface plane, le cordon forme un motif cranté (frise grecque) et est enroulé en une spirale lâche. L'éclosion a lieu après sept à dix jours et produit des larves* planctotrophiques* et planctoniques qui peuvent rester de six à huit semaines dans la colonne d'eau.
Comme la plupart des éolidiens, C. verrucosa récupère les cnidocytes* embryonnaires (les cellules urticantes) des cnidaires qu'elle consomme. Ces cellules sont conservées, intactes, dans des cnidosacs* situés juste sous l'extrémité des cérates* (taches blanches) où elles terminent leur maturation. L'animal peut les éjecter en cas d'attaque par un prédateur. Compte tenu de l'efficacité de cette défense, on ne connaît pas de prédateur à la C. verrucosa adulte.
Les opisthobranches qui, comme C. verrucosa, utilisent des moyens de défense très efficaces (recyclage de cnidocytes, sécrétions d'acides puissants, etc.) présentent souvent des colorations très vives, que leurs prédateurs apprennent à associer aux désagréments subis lors d'un premier contact et à éviter ensuite.
Ce mécanisme de défense (dissuasion) par couleurs voyantes est appelé aposématisme (cf. aposématique*). Il bénéficie parfois aussi à des espèces inoffensives mais très ressemblantes.
L'animal possède, dans la bouche, une radula*, sorte de râpe dentelée mobile, munie de denticules acérés, qui lui sert à attaquer les polypes d'hydraires lui servant de proies.
L'anus se trouve en dessous de la deuxième rangée du troisième bouquet de cérates sur le flanc droit.
Flabelline est la traduction directe du nom de genre Flabellina,
rouge : en référence à la couleur habituelle des cérates.
Coryphella : du latin [coryphella]. Dans la mythologie grecque, Coryphé était la fille de l'Océan
Flabellina : du latin, diminutif de [flabellum] = en éventail, en référence à la disposition des cérates,
verrucosa : du latin [verrucosus] = qui a une verrue, en référence à l'identification originale de Sars, les cérates du spécimen étaient courts et évoquaient des verrues.
Numéro d'entrée WoRMS : 139987
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Cladobranchia | Cladobranches | |
Famille | Coryphellidae | Coryphellidés | |
Genre | Coryphella | ||
Espèce | verrucosa |
Rhinophores et tentacules buccaux
Les tentacules buccaux et les rhinophores* sont blanc translucide et portent des taches blanc opaque à leur extrémité. On remarque également l'aspect lisse et rugueux des rhinophores.
Baie Saint-Pancrace, Côte Nord, Québec, Canada, 12 m
14/06/2008
Spécimen marron sur une laminaire
La flabelline rouge est également observée sur des fonds d'algues.
Les Escoumins, Québec, Canada, 12 m
14/07/2008
Taille
Coryphella verrucosa mesure de 25 à 35 mm. La présence de l'oursin vert Strongylocentrotus droebachiensis nous permet de nous faire une idée de sa taille.
Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 12 m
12/07/2008
Présence sur les côtes françaises
On note également sa présence sur les côtes françaises.
Bauman, Ile de Groix, Bretagne, France, 21 m
07/05/2009
La queue
La ligne longitudinale blanc opaque sur la queue est bien visible.
Quai des pilotes, Les Escoumins, Québec, Canada, 10 m
16/05/2009
Disposition des cérates
Les cérates* ou papilles dorsales sont disposés en bouquets obliques serrés : normalement en 5 à 7 rangées transversales de chaque côté du dos chez les adultes.
Quai des pilotes, Les Escoumins, Québec, Canada, 10 m
16/05/2009
Alimentation
Coryphella verrucosa se nourrit principalement d'hydraires tels les tubulaires et les obélies.
Saint-Cast (22), Les bourdinots, France, 15 m
01/05/2006
Reproduction
Pour qu’une reproduction ait lieu, il est indispensable qu’il y ait copulation entre 2 individus distincts. Pour cela ils se placent tête-bêche et se fécondent mutuellement.
Baie Garde-Feu, Côte Nord, Québec, Canada, 9 m
15/07/2008
Ponte
Les pontes ont lieu à l'été. Elles ont la forme d’un cordon blanc torsadé contenant plusieurs milliers d'œufs.
Saint-Cast (22), Les bourdinots, France, 15 m
01/05/2006
Ponte isolée
Déposé sur une surface plane, le cordon forme un motif cranté (frise grecque) et est enroulé en une spirale lâche.
Baie des Anémones, Les Escoumins, Québec, Canada, 12 m
13/07/2008
Confusion possible
La flabelline rouge peut être confondue avec F. gracilis, F. pellucida ou F. browni ainsi qu’avec des juvéniles d’autres espèces de Flabellina.
Les Escoumins, Québec, Canada, 12 m
14/07/2008
Planche originale de Sars
Sars, Michael, 1829, Bidrag til soedyrene naturhistorie, Pt. 1 : pp. 1-59, pls. 1-6, Bergen.
N/A
Reproduction de documents anciens
1829
Rédacteur principal : Laurent FEY
Vérificateur : Magali PERRIN
Responsable régional : Laurent FEY
Kuzirian A.M., 1979, Taxonomy and biology of four New England coryphellid nudibranchs, Journal of Molluscan Studies, 45, 239-261.
Lucas C.H., 2001, Reproduction and life history strategies of the common jellyfish, Aurelia aurita, in relation to its ambient environment, Kluwer Academic Publishers, Netherlands, Hydrobiologia, 451, 229–246.
Korshunova T., Martynov A., Bakken T., Evertsen J., Fletcher K., Mudiantas I.W., Saito H., Lundin K., Schrödl M., Picton B., 2017, Polyphyly of the traditional family Flabellinidae affects a major group of Nudibranchia: aeolidacean taxonomic reassessment with descriptions of several new families, genera, and species (Mollusca, Gastropoda), ZooKeys 717: 1–139.
Rudman, W.B., 2007 (Sep 15). Comment on Flabellina verrucosa in West Puget Sound by Dave Washburn. [in] Sea Slug Forum. Australian Museum, Sydney.
La page de Coryphella verrucosa dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN