Petit éolidien de 30 mm en moyenne
Corps blanc translucide
Cérates dorsaux de couleur rouge
Large anneau blanc à l’extrémité des cérates
Fjordia browni (Picton, 1980)
Flabellina browni (Picton, 1980)
Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette coryphelle est présente en mer Baltique, en mer du Nord, en Manche des côtes sud de l’Angleterre à la côte de Granit rose en Bretagne. On l’observe également en Atlantique Nord-Est, de l’Islande au nord jusqu’aux côtes françaises du Finistère.
Cette espèce vit sur les fonds rocheux de l’étage infralittoral* dans des zones bien exposées aux courants de marée.
Ce petit nudibranche de 20 à 30 mm, mais qui peut atteindre 50 mm de long, possède un corps blanc translucide avec des taches blanc opaque à l’extrémité des tentacules, des rhinophores* et de la queue. Les cérates* (ou papilles dorsales) sont remplis de glandes digestives de couleur rouge ou brun rouge, leur extrémité portant un large anneau blanc. Il y a jusqu’à huit bouquets de cérates de chaque côté du dos et ces bouquets contiennent jusqu’à 15 rangées de cérates, chaque rangée ayant jusqu’à 5 cérates individuels. Les rhinophores sont lisses.
Carronella pellucida : ses cérates* sont plus longs avec une apparence hirsute.
Coryphella gracilis : espèce plus petite, seul un point blanc apparaît à l’extrémité des cérates à la place d’un large anneau blanc.
Coryphella lineata : espèce très semblable qui s’en distingue par une ligne blanche longitudinale sur les rhinophores* et les cérates (ou pailles dorsales).
Coryphella verrucosa : cette espèce très proche s’en différencie par la présence d’une ligne blanche sur la queue et par un anneau blanc moins large à l’extrémité des cérates.
Nota : il faut être prudent dans la détermination de Coryphella browni et de ces 4 autres espèces, quasi-identiques extérieurement, car elles sont extrêmement difficile à identifier en photo.
Cette espèce carnivore se nourrit principalement de l’hydraire Tubularia indivisa mais d’autres hydraires (Eudendrium spp. et Corymorpha nutans) peuvent être également consommés.
Ce nudibranche est hermaphrodite*. Les œufs sont disposés en rubans ondulés et spiralés autour des tiges d’hydraires. La ponte a lieu entre les mois de mai et d’août. Après 2 semaines, les œufs éclosent et donnent naissance chacun à une larve* planctonique* véligère* qui va voyager au gré des courants avant de se poser sur le fond.
On observe Coryphella browni parmi les hydraires sur lesquels elle vit et dont elle se nourrit : Tubularia indivisa, Corymorpha nutans, Eudendrium spp.
Comme la plupart des éolidiens, Coryphella browni récupère les cnidocytes* (les cellules urticantes) des cnidaires qu’elle consomme. Ces cellules sont conservées, intactes, dans des réserves appelées cnidosacs* et situées sur le dos, à l’extrémité des cérates*. Elles deviennent ainsi le moyen de défense de l’animal qui s’est approprié ces éléments à son propre usage. Dès lors et eu égard à l’efficacité de cette arme de défense, on ne connaît pas vraiment de prédateur à la coryphelle.
Une partie des nudibranches utilisant, comme la coryphelle, des moyens de défense très efficaces (recyclage de cnidocytes, acides...), doublent ce système de protection d’un moyen de dissuasion parfait en « prévenant » d’éventuels agresseurs de leur dangerosité. Pour ceci, ils portent souvent des robes très colorées que l’on appelle tenues aposématiques.
L’animal, comme beaucoup de mollusques opisthobranches, possède dans le larynx une radula*, sorte de râpe dentelée mobile, munie de denticules acérées, qui lui sert à attaquer les polypes d’hydraires lui servant de proies.
« L'air de famille » qu'ont les éolidiens constitue une sorte de mimétisme partagé et réciproque entre les membres de ce même groupe zoologique.
Son utilité est claire : un prédateur « apprenant » la non-comestibilité d'un animal à la suite d'essais malheureux, si dix espèces mutuellement mimétiques sont confondues par le prédateur, chacune aura à subir, en moyenne, dix fois moins d'essais... (Gérard Breton).
Coryphella browni se rencontre plus particulièrement au printemps et au début de l’été parfois en compagnie d’un autre éolidien Fjordia lineata.
Coryphelle de Brown : traduction francisée de l’ancien de nom de genre latin (Coryphella) et de sa dédicace à Gregory Brown.
Coryphella : du latin [coryphella]. Dans la mythologie grecque, Coryphé était la fille de l'Océan.
browni : dédié à Gregory H. Brown, biologiste marin anglais, spécialiste des opisthobranches et auteur de plusieurs ouvrages.
Numéro d'entrée WoRMS : 139980
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Cladobranchia | Cladobranches | |
Famille | Coryphellidae | Coryphellidés | |
Genre | Coryphella | ||
Espèce | browni |
De face
Vue de face permettant entre autres de bien voir la bouche, fendue.
Les Ridens, Boulogne-sur-Mer (62), 20 m
14/06/2008
Coryphelle sur des hydraires
On distingue parfaitement les papilles dorsales rouges et le large anneau blanc à leur extrémité.
Iles Chausey, Granville (50), 10 m
09/05/1987
Après un repas
Ce bel individu descend d'un tubulaire, après en avoir consommé le polype.
Les Ridens, Boulogne-sur-Mer (62), 20 m
14/06/2008
Rhinophores et cérates
Ce cliché permet de bien voir la surface des rhinophores, relativement lisse, et les cérates (ou papilles dorsales).
Les Ridens, Boulogne-sur-Mer (62), 20 m
14/06/2008
Alimentation
Individu se nourrissant de l'hydraire Tubularia sp.
Dunkerque (59), 20 m
20/06/2002
Abondance
Quand la nourriture abonde on peut voir au même endroit de nombreux individus.
Les Ridens, Boulogne-sur-Mer (62), 20 m
02/05/2008
Sur un fond breton
Cet individu rampe sur un fond de graviers et de coquilles des Côtes d'Armor.
Ploumanac'h (22), 8 m
04/2009
Reproduction
Au moins trois individus, l'un d'eux dépose une ponte.
Dunkerque (59), 20 m
20/06/2002
Pontes
De nombreux individus et plusieurs pontes sont visibles sur ce cliché.
Les Ridens, Boulogne-sur-Mer (62), 20 m
02/05/2008
Dans l'herbier de zostères
Sur une feuille de Zostera marina par petit fond à marée basse.
Plage de la Varde, Saint-Malo (35), 1,50 m
09/07/2017
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
La page de Coryphella browni sur le site de référence de DORIS pour les mollusques : MolluscaBase
La page de Coryphella browni dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN