Algue calcaire érigée, articulée à articles en forme de losange aplati
Ramification pennée
Articles portant deux rameaux latéraux
Algue photophile présente à faible profondeur en mode battu
Pour C. caespitosa : coralline cespiteuse, coralline carénée
Pour C. officinalis : coralline rose, coralline médicinale
Rough coral moss, common coral weed (GB), Corallina carenada (E), Korallenmoos (D), Koraalwier (NL)
Pas de synonymes pour C. caespitosa R.H.Walker, J.Brodie & L.M.Irvine
Pour Corallina officinalis Linnaeus :
Pour Ellisolandia elongata (J.Ellis & Solander) K.R.Hind & G.W.Saunders :
Méditerranée (C. caespitosa uniquement), Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]La distribution réelle de ces espèces a été révisée à la lumière des analyses génétiques, mais doit encore être précisée par de nouvelles analyses. C. officinalis est plutôt une espèce des eaux froides à tempérées, présente en Atlantique Nord-Est (a priori jusqu'au nord de l'Espagne) et le Pacifique Nord.
C. caespitosa est une espèce des eaux plutôt chaudes, présente dans de nombreuses mers du monde. Sa limite nord-atlantique pourrait être au nord de l'Angleterre. Elle semble être la seule coralline présente en Méditerranée et en mer Noire.
On rencontre les corallines sensu lato sur les zones rocheuses à faible profondeur (de la surface jusqu'à 5 m environ) où elles peuvent former des ceintures denses. Elles sont photophiles*. Elles vivent sur les rochers de mode battu, dans les cuvettes exposées dans la partie inférieure du médiolittoral* et dans l'infralittoral* en Atlantique.
En Atlantique, C. caespitosa est présente dans la zone intertidale* et l'infralittoral* le plus exposé, alors que C. officinalis serait un peu plus profonde.
La coralline est une algue calcifiée. Le thalle* est dressé à ramification régulièrement pennée. Il est composé d'articles (segments) calcifiés et d'articulations non calcifiées flexibles. Les segments sont en forme de losange, plus longs que larges. La partie supérieure du segment est élargie. Le thalle se fixe par une croûte basale.
La croissance du thalle est apicale*. Les extrémités en croissance apparaissent plus claires.
Les thalles sont de couleur variable : rose clair à rouge lilas, mais aussi gris violacé.
En France métropolitaine, on distingue 3 espèces très ressemblantes qui sont encore regroupées sous le nom de corallines :
C. caespitosa R.H. Walker, J. Brodie & L.M. Irvine :
Thalle érigé, fixé par une croûte basale pouvant atteindre 10 mm de largeur, portant des touffes de frondes ramifiées et rigides pouvant atteindre 45 mm de longueur.
Les ramifications sont simples à pennées, très denses et irrégulières. Les branches latérales sont séparées par un espace bien visible caractéristique.
Les articles sur les axes principaux sont cylindriques à comprimés et mesurent de 0,5 à 1 mm de longueur et de 0,3 à 0,7 mm de largeur. A l'extrémité de la ramification, on compte 3 à 4 articles (parfois 7) ou un seul article irrégulier et non divisé.
Les articulations mesurent entre 0,16 et 0,22 mm de longueur et entre 0,2 et 0,34 mm de largeur.
C. officinalis Linnaeus:
Thalle érigé, fixé par une croûte basale pouvant atteindre 70 mm de largeur, portant des touffes de frondes ramifiées et rigides pouvant atteindre 120 mm de longueur.
Les ramifications sont simples à pennées, pouvant être denses ou ocassionnelles, souvent irrégulières. Les branches latérales sont séparées par un espace visible.
Les articles sur les axes principaux sont cylindriques à comprimés et mesurent de 1 à 2 mm de longueur et de 0,3 à 1 mm de largeur. A l'extrémité de la ramification, on compte en général 3 articles, parfois plus, et rarement un seul article irrégulier et non divisé. Les articulations mesurent entre 0,18 et 0,35 mm de longueur et entre 0,18 et 0,35 mm de largeur.
Ellisolandia elongata (J. Ellis & Solander) K.R. Hind & G.W. Saunders :
Thalle érigé, fixé par une croûte basale pouvant atteindre 150 mm de largeur, portant des touffes de frondes ramifiées et souples pouvant atteindre 200 mm de longueur.
Les ramifications sont simples à pennées, souvent denses, parfois irrégulières. Les branches latérales sont accolées ou sont séparées par un espace peu visible.
Les articles sur les axes principaux sont comprimés et mesurent de 0,5 à 1 mm de longueur et de 0,4 à 0,8 mm de largeur. A l'extrémité de la ramification, on compte en général 3 articles, parfois 4. Les articulations mesurent entre 0,14 et 0,19 mm de longueur et entre 0,19 et 0,24 mm de largeur.
Pour des raisons de confusion au niveau des noms vernaculaires et de la quasi-impossibilité de discriminer ces espèces en photo, la description de l'espèce Ellisolandia elongata a été traitée au même niveau que les 2 Corallina de la fiche.
Les différents pigments des corallines dont le pigment rouge (phycoérythrine), la chlorophylle (vert) et les caroténoïdes (jaune/brun) permettent à ces algues d'effectuer la photosynthèse* et de constituer leur biomasse à partir de lumière et de sels minéraux.
La reproduction a lieu en hiver.
Les corallines ont un cycle trigénétique* isomorphe (caractérisé par trois générations sans changement de morphologie). Les organes reproducteurs se développent dans des cryptes spécialisées appelées conceptacles*. Chez les corallines, les conceptacles sont de forme pyriforme ou arrondie, et ont une ouverture apicale ou ostiole* (conceptacles unipores). Ils sont toujours situés à l'extrémité des thalles en position latérale. Au niveau des conceptacles femelles, on décrit la présence de ramules* formant des cornicules*. Ceux-ci sont fragiles et sont souvent absents sur le thalle rendant l'identification délicate.
Ces algues sont pérennes* par leur base, les axes étant saisonnièrement renouvelés. Elles supportent des épisodes d'assèchement. Elles se développent bien en présence de pollution.
Les 3 espèces sont très proches morphologiquement et ont souvent été confondues.
L'espèce C. caespitosa a été décrite de Grande-Bretagne en 2009, suite à une publication faisant le point sur les corallines de l'Atlantique Nord-Est. L'analyse génétique a montré que ce que l'on appelait C. officinalis dans l'Atlantique Nord-Est correspondait en fait à 2 espèces différentes. Il semble que seule C. caespitosa soit présente en Méditerranée.
L'espèce C. elongata a été renommée Ellisolandia elongata en 2013 suite à des analyses génétiques.
Les corallines présentent une activité anti-inflammatoire.
Corallina est une des algues récoltées traditionnellement sous le nom de « mousse de Corse » pour ses propriétés vermifuges. L'activité vermifuge a été décrite chez Corallina officinalis (fraction active acide kanaïque). Cette même espèce est utilisée comme biomatériau pour la chirurgie osseuse (hydroxylapatite). Elle est également utilisée pour ses propriétés anticoagulantes, hypocholestérolémiantes et hypoglycémiantes.
Pour C. caespitosa :
Coralline de Méditerranée : tient compte de sa zone géographique.
Coralline cespiteuse : traduction littérale de son nom scientifique.
Pour C. officinalis :
Coralline officinale : traduction littérale de son nom scientifique.
Corallina : du latin [corallum] = corail : à l'allure de corail.
caespitosa : du latin [caespes] = touffe ou motte de gazon. Terme utilisé en botanique, qui désigne une plante ou un champignon qui croît en touffes compactes.
officinalis : se rapporte à l'usage pharmaceutique de cette algue.
Ellisolandia : nom de genre directement dérivé du nom des 2 auteurs Ellis et Solander du temps où cette algue s'appelait Corallina elongata.
elongata : du latin signifiant allongé.
Numéro d'entrée WoRMS : 145108
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Rhodobionta / Rhodophyta | Rhodobiontes | Algues rouges, pour la plupart marines. |
Sous-embranchement | Eurhodophytina | Eurhodophytinés | |
Classe | Florideophyceae | Floridéophycées | Thalle élaboré formé de fins filaments branchés ou en lames. |
Sous-classe | Corallinophycidae | Corallinophycidées | |
Ordre | Corallinales | Corallinales | Calcification très importante qui donne au thalle un aspect minéral. |
Famille | Corallinaceae | Corallinacées | |
Genre | Corallina | ||
Espèce | officinalis/caespitosa |
Détail du thalle de Corallina caespitosa
Le thalle a une forme de losange aplati de 2 à 3 cm de longueur. La ramification est pennée. Les articles qui le composent sont plus larges en partie supérieure portant 2 rameaux latéraux. L'extrémité de l'axe principal porte souvent 3 articles, mais il peut y en avoir plus.
Pour l'espèce C. caespitosa, on observe l'espace important entre les branches latérales.
Marseille (13), Les Moyades, 15 m
05/04/2015
Extrémités variables
Cet individu a des extrémités portant 4 à 5 segments terminaux.
Marseille (13), Les Farillons, 10 m
05/04/2015
Variante rose pâle
Sur une roche roulée sur la plage après une tempête hivernale.
Tamaris, Côte Bleue (13), estran
04/12/2005
Aspect général
La couleur est variable (ici rose foncé à rose clair, à comparer avec la couleur presque beige de la photo 1). Les thalles sont ramifiés dans un plan.
Galeria (2B), Le Tunnel, 13 m
16/10/2007
Conceptacles
En période fertile, on observe des conceptacles* latéraux (petites boules blanches).
Rosas (Espagne), La Figuera, 10 m
30/06/2010
Algue photophile
La coralline peut recouvrir entièrement la partie éclairée des roches à faible profondeur.
Galeria (2B), Morsetta, 5 m
15/10/2007
Mousse de mer
Juste sous la surface, dans la zone de ressac, la coralline peut complètement recouvrir la roche. Les thalles forment des petits massifs denses et compacts, rappelant l'aspect de la mousse. Traditionnellement récoltée sous le nom de mousse de Corse ou mousse de mer, la coralline faisait partie de la pharmacopée pour ses propriétés vermifuges.
Saint-Raphaël (83), Calanque du Cap Roux, estran
11/09/2016
Détail coralline bretonne
Corallina caespitosa peut être confondue avec Ellisolandia elongata ou Corallina officinalis, espèce prédominante dans la zone atlantique. Sur cette photo, pourtant prise de près, il n'est pas possible de déterminer de quelle espèce il s'agit, même pour un spécialiste.
Compte-tenu de l'aspect et de la profondeur, il s'agit probablement de C. caespitosa.
Plougasnou (29), Meloines, 1 m
16/06/2007
Dans la Manche
Cette photo a été prise sur l'estran, il s'agit probablement de Corallina caespitosa.
Donville (50), estran
01/01/2016
Coralline de Bretagne Nord
Compte-tenu de l'aspect et de la profondeur, il pourrait s'agir de Corallina officinalis.
Kerlouan (29), 10 m
23/05/2009
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Catherine DUPRÉ
Correcteur : Marc VERLAQUE
Responsable régional : Véronique LAMARE
Walker R.H., Brodie J., Russell S., Irvine L.M., Orfanidis S., 2009, Biodiversity of coralline algae in the northeastern Atlantic including Corallina caespitosa sp. nov. (Corallinoideae, Rhodophyta), Journal of Phycology, 45, 287-297.
Williamson C.J., Walker R.H., Robba L., yesson C., Russell S., Irvine L.M., Brodie J., 2015, Toward resolution of species diversity and distribution in the calcified red algal genera Corallina and Ellisolandia (Corallinales, Rhodophyta), Phycologia, 54(1), 2-11.
La page sur Corallina caespitosa sur le site de référence de DORIS pour les algues : AlgaeBase
La page sur Corallina officinalis sur le site de référence de DORIS pour les algues : AlgaeBase
La page sur Ellisolandia elongata sur le site de référence de DORIS pour les algues : AlgaeBase
La page de Corallina caespitosa sur le site de l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page de Corallina officinalis sur le site de l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page d'Ellisolandia elongata dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN