En forme de ruban
Tête étroite
Bouche entourée de six petits barbillons
Tache noire au départ de la caudale
Taches sombres alignées sur les flancs
Loche épineuse, moutelle
Spined loach, spotted weather loach, weatherfish (GB), Cobite fluviale, cobite europeo, cobite comune (I), Colmilleja, cobita (E), Dorngrundel, Steinbeisser, Steinpicker, Steinspitzer (D), Kleine modderkruiper (NL)
Acanthopsis taenia Agassiz, 1835
Europe
Zones DORIS : ● Eau douce d'EuropeOn la rencontre dans toute l'Europe, à l'exception de l'Islande et de l'Irlande : sud-est de l’Angleterre, nord de l’Allemagne, sud de la Suède et de la Norvège, États baltes et Russie ; et au sud : Espagne, Italie, Dalmatie, nord de la Grèce et de la Turquie. Elle est également présente en Afrique du Nord.
En France, cette espèce se rencontre dans les cours d’eau du bassin versant du Rhin : Moselle, Meuse, Sarre ; dans les parties amont de la Seine et de l’Yonne. Elle est aussi localisée en basse Durance. Des signalements sont à confirmer dans le bassin de la Garonne.
Elle est présente en Belgique et en Suisse.
La loche de rivière vit dans les cours d’eau lents : rivières de plaine, lacs, sablières.
Les fonds sableux ou vaseux lui conviennent. Le jour, quelques rochers ou racines lui font un abri sinon elle s’enfouit souvent jusqu’à la tête dans le sédiment. Elle est active la nuit.
La loche de rivière a une taille de 6 à 12 cm.
Son corps, allongé, en ruban, est couvert d’écailles très petites. De couleur variable, brun clair à brun foncé, elle a les flancs marqués de taches sombres alignées longitudinalement (les points de la rangée inférieure sont plus gros). Son ventre est très clair presque blanc.
La tête est étroite. La bouche infère (en position ventrale) est entourée de six petits barbillons (4 sur la mâchoire supérieure et 2 à la commissure des lèvres). Au-dessous de chaque œil, se trouve une petite épine mobile très peu visible (elle se détecte surtout au toucher).
La nageoire caudale porte une tache noire en croissant à sa naissance, puis elle est marquée de quatre lignes de points foncés. Les nageoires pectorales sont longues.
Si on a de bons yeux, on peut distinguer le mâle de la femelle grâce à ses nageoires pectorales plus longues et plus épaisses.
La loche franche Barbatula barbatula est de taille légèrement plus forte mais vit dans des milieux différents : les eaux fraîches des têtes de bassins (zone à truite). Sa tête est plus large et aplatie, ses six barbillons sont plus longs.
Microphage, la loche de rivière possède un filtre branchial qui lui permet de séparer du sable les proies minuscules : larves diverses (crustacés, mollusques…), vers et particules organiques.
La période de reproduction se déroule d’avril à juillet sur le sable et les racines du fond dans les zones peu profondes avec de l’eau courante. Le mâle s’enroule autour de la femelle et les deux émettent ainsi ensemble œufs et laitance. La femelle pond en plusieurs fois un total de 100 à 500 œufs d’environ 1 mm de diamètre. L'éclosion a lieu après une dizaine de jours (environ 120 degrés jours* sont nécessaires).
L’espérance de vie est de cinq ans maximum.
(*) "120 °C jours" est une notation très utilisée pour signaler la durée d'incubation en fonction de la température de l'eau. Par exemple :
- si l'eau est à 12 °C, l'incubation durera 10 jours ;
- si l'eau est à 15 °C, l'incubation durera 8 jours ;
- si l'eau est à 20 °C, l'incubation durera 6 jours.
Cette espèce est peu commune mais surtout peu connue car elle est peu recherchée.
Elle peut être observée en lacs, en plongée, sur fonds sableux ou vaseux.
La loche de rivière devient active au crépuscule et pendant toute la nuit.
C'est une espèce menacée par le colmatage des fonds et par les pollutions toxiques des sédiments.
Communautaire :
Directive Habitats-Faune-Flore : Annexe II
International :
Convention de Berne : Annexe III
De portée nationale :
France : Poissons protégés - Article 1
Belgique : Annexes 3 et 9 du décret du 6 décembre 2001 sur la Conservation de la Nature - espèce partiellement protégée et de référence pour la définition de sites Natura2000.
Loche : du gaulois [leuka] = blanc, pour la couleur de la partie ventrale.
Cobitis : du latin [cobitis] = [gobitus] = [gobio] venant du grec [kobios] = goujon selon Aristote ; ce nom semblerait assez générique pour les petits poissons.
taenia : du latin [taenia] = bande, bandeau, bandelette ; en allusion à la forme étroite de la tête et du corps.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Ostariophysi | Ostariophysaires | |
Ordre | Cypriniformes | Cypriniformes | Presque tous d’eau douce. |
Famille | Cobitidae | Cobitidés | |
Genre | Cobitis | ||
Espèce | taenia |
Sur le sable
La tête est petite, tronquée avec 6 barbillons assez courts.
Estavayer, lac de Neuchâtel (Suisse), 6 m
06/10/2008
En Italie
Certains individus se cachent sous le sable.
Aquarium du MHN de Milan, Italie
04/2008
Livrée
Sa taille va de 6 à 12 cm. Son corps est allongé, en ruban. Elle a les flancs marqués de taches sombres alignées longitudinalement (les points de la rangée inférieure sont plus gros).
La tête est étroite. La bouche infère (en position ventrale).
La nageoire caudale porte une tache noire en croissant à sa naissance.
Put van Ekeren (Anvers - Belgique), 8 m
12/09/2020
Rédacteur principal : Jean-Pierre HEROLD
Vérificateur : Michel KUPFER
Vérificateur : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Michel KUPFER
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Hérold J.-P., 1998, Les Poissons : le point sur les espèces disparues et nouvelles au cours des 19 e et 20 e siècles en Franche Comté, Bulletin de la Société d'Histoire Naturelle du Doubs, 87, 63-72.
Huet M., 1954, Biologie, profil en long et en travers des eaux courantes, Bulletin Francais de Pisciculture, 175, 41-53.
La page de Cobitis taenia dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page sur Cobitis taenia sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase