Éponge perforante de couleur violette
Papilles inhalantes en forme de tamis très largement ajourés
Oscules ronds et tubulaires
Répartition irrégulière des papilles et des oscules sur le substrat
Violet boring sponge (GB), Cliona viola (I), Esponja perforante morada (E), Roter Bohrschwamm (D), Rode boorspons (NL)
Vioa schmidtii Ridley, 1881
Cliona schmidti, avec un seul "i" est une erreur orthographique
Méditerranée et Atlantique proche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]La clione violette est présente dans toute la Méditerranée y compris la mer Adriatique et la mer Égée, et plus particulièrement sur les côtes nord du littoral espagnol, ainsi qu'en Atlantique limitrophe, aux Canaries.
Elle est également mentionnée aux Antilles et au Brésil mais il s'agit d'une erreur d'identification.
La clione violette est présente de 0,5 à 180 m de profondeur dans les substrats* calcaires, qu'elle contribue à détruire, et dans lesquels elle forme un réseau de galeries. Son substrat de prédilection est celui des roches calcaires et le coralligène*. Elle peut aussi perforer d'autres substrats calcaires comme les coquilles de mollusques ou les algues calcifiées.
Cliona schmidtii est une éponge perforante dont seules les papilles et les oscules* émergent à la surface du substrat*, leur couleur violette caractérise l'espèce. Les papilles inhalantes, semblables à de petits tamis très largement ajourés, sont de forme circulaire ou irrégulière, parfois fusionnées entres elles et mesurent 2 à 3 mm de diamètre. Les oscules sont ronds, tubulaires et dépassent de quelques mm la surface du substrat. Papilles et oscules sont répartis irrégulièrement à la surface du substrat. Le corps de cette clione, également de couleur violette, est toujours caché à l'intérieur de son support calcaire.
Sa couleur violette permet de distinguer Cliona schmidti des nombreuses espèces de cliones présentes sur les mêmes fonds méditerranéens.
Voir "Informations complémentaires" pour comprendre les erreurs fréquentes liées à l'identité des Clionaïdés de Méditerranée.
Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant généralement pas 3 microns. Le courant d'eau nécessaire est créé par le mouvement de cellules ciliées spécifiques des éponges : les choanocytes*.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
Sa couleur violette à pourpre caractéristique à l'état vivant est due à un pigment emmagasiné dans ses cellules sphéruleuses*. L'éponge devient violet foncé une fois conservée dans le formaldéhyde ou l'alcool.
C'est par un procédé chimique que cette éponge endolithe* perfore le substrat ou les coquilles de mollusques fragilisant ainsi le calcaire dans lequel elle creuse fissures et galeries. Elle participe à la bioérosion du substrat.
Description microscopique :
Les spicules charpentant les tissus de la clione violette sont de deux types : des tylostyles* (130-290 x 1-8 μm) et des spirasters* (8-72 x 2-12 μm) de taille, forme et courbures variables. Les tylostyles forment des palissades organisées en couronne au niveau des papilles et sont rares et épars dans le choanosome*. Certains types de spirasters épineux se concentrent principalement à la base des papilles alors que d'autres ne sont présents que dans le choanosome. Les spiraters, très nombreux, constituent une part importante du squelette de la clione violette.
Cliona carteri, souvent confondue par le passé avec Cliona schmidtii, est une clione perforante rouge vif absente de Méditerranée contrairement à ce qui a pu être indiqué dans d'anciennes publications, elle n'est présente que sur les côtes atlantiques d'Amérique du Sud.
Cliona schmidtii est décrite de couleur brune dans divers ouvrages et sites web, il s'agit d'une erreur ancienne plusieurs fois reprise ! (Entre autres sur DORIS jusqu'en 2015). Les cliones brun foncé des côtes méditerranéennes françaises sont à rapprocher de Cliona viridis, cette espèce prenant une coloration plus foncée par petits fonds bien éclairés. Il existe d'autres espèces de cliones brunes mais essentiellement décrites de Méditerranée orientale.
Clione violette est une proposition des auteurs de DORIS.
Cliona : de Clio, nom d'une Néréide, nymphe de la mer dans la mythologie grecque.
schmidtii : en l'honneur de Eduard Oscar Schmidt (1823-1886), naturaliste allemand qui a, entre autre, publié sur les éponges de la mer Adriatique.
Numéro d'entrée WoRMS : 134139
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Clionaida | Clionaides | |
Famille | Clionaidae | Clionaïdés | Eponges perforantes, avec des papilles inhalantes à la surface du substrat. Les spicules caractéristiques sont des tylostyles et des spirasters. |
Genre | Cliona | ||
Espèce | schmidtii |
Clione d'un beau violet lumineux
Cliona schmidtii est une éponge toujours présente sous une forme perforante (forme alpha des Clionaïdés), seuls de petits coussinets de quelques mm de diamètre sortent à la surface du substrat calcaire qu'elle envahit.
Ferranelles, Estartit, Costa Brava (Espagne), 11 m
20/09/2015
Sur les algues calcaires en Provence
Les papilles et les oscules de Cliona schmidtii percent sans difficulté les algues calcaires encroûtantes (Lythophylum spp., etc.).
Ilot de l'Aragnon, Côte Bleue (13), 11 m
12/08/2015
Papilles inhalantes et oscules
Les papilles inhalantes sont très ajourées et comme bordées d'une fine dentelle. Les oscules sont bien ronds, tubulaires et dépassent de quelques mm la surface du substrat.
Ferranelles, Estartit, Costa Brava (Espagne), 11 m
20/09/2015
En Catalogne
La densité des papilles à la surface est irrégulière chez Cliona schmidtii, la surface occupée relativement réduite, de l'ordre de 10 cm de diamètre. La clione violette est principalement observée sur les côtes méditerranéennes nord espagnoles, plus rarement ailleurs.
Arc del Dui, Estartit, Costa Brava (Espagne), 15 m
18/09/2015
Sur un bryozoaire encroûtant
Très beau contraste entre l'éponge violette et un bryozoaire noir qui est facilement percé par l'éponge perforante.
Le Lido, Villefranche-sur-Mer (06), 32 m, de nuit
18/11/2008
Spicules spirasters
Les spicules spirasters, des microsclères, ressemblent à de petits morceaux de fil de fer barbelé plus ou moins tordus.
Dr. R. von LENDENFELD
Reproduction de documents anciens
1898
Spicules tylostyles et organisation interne
Les plus longs spicules, des tylostyles, sont droits sauf à leurs extrémités renflées (B & C). Ils sont organisés en palissade (A) sur une couronne autour des papilles inhalantes, les spirasters se concentrent à leur base (A).
Dr. R. von LENDENFELD
Reproduction de documents anciens
1898
Cavités endolithes
Les différentes petites alvéoles (1-2 mm de ⌀) creusées dans le support calcaire sont nombreuses et reliées entre elles par d'étroits passages. La capacité de destruction du substrat par fusion des différentes chambres est importante.
Dr. R. von LENDENFELD
Reproduction de documents anciens
1898
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Sylvain LE BRIS
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Lendenfeld R., 1898, Die Clavulina der Adria, Nova acta Academiae Caesareae Leopoldino Carolinae germanicae naturaecuriosorum, 69, 1-251, pls I-XII.
Rosell D., Uriz M.J., 2002, Excavating and endolithic sponge species (Porifera) from the Mediterranean: species descriptions and identification key, Org. Divers. Evol., 2, 55–86.
La page de Cliona schmidti sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires : World Porifera Database
La page de Cliona schmidti dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN