Ostioles* regroupés en papilles ou verrues rondes
Oscules* alignés sur la crête de l'éponge
Couleur jaune caractéristique
Eponge à ventouses
Yellow boring sponge (GB) Cliona amarilla, esponja perforante amarilla (E) Gelber Bohrschwamm (D)
Manche, Atlantique et Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestSur les côtes françaises on la rencontre en Manche, en Atlantique et en Méditerranée.
Cette espèce a aussi colonisé la mer du Nord et la mer Baltique. On la rencontre également du golfe du Saint Laurent au golfe du Mexique.
La forme alpha se trouve sur un substrat calcaire y compris sur des coquilles de mollusques.
La forme bêta creuse la roche en général calcaire et s'installe dans celle-ci.
La forme gamma se fixe sur des substrats durs fortement exposés au courant.
Elles occupent la zone infralittorale de 0 à 200 m de profondeur.
Cette éponge se présente sous 3 formes différentes (alpha, bêta et gamma). La forme alpha est quasi invisible et forme des galeries dans les roches calcaires qu'elle envahit. Cette forme ne laisse paraître que les oscules surélevés. La forme bêta est encroûtante et le corps de l'éponge est alors visible en surface de la roche qu'elle érode en dessous.
La forme gamma est massive et en surplomb par rapport à la roche ou au substrat sur lequel elle est fixée. En Méditerranée, on rencontre en plongée les formes alpha et bêta, en Atlantique, les formes bêta et gamma. La forme alpha peut perforer les coquilles calcaires de certains mollusques (maladie du pain d'épice) et être quasi invisible mais causer des dommages importants à l'ostréiculture. La forme gamma est reconnaissable par sa couleur jaune orangé et les multiples pores (ostioles*) regroupés en papilles ressemblant à des ventouses ainsi que par la présence d'oscules* importants sur les crêtes de l'éponge. La taille peut être importante en moyenne 70 cm.
Cette espèce est un filtreur actif planctophage.
Des cellules spécialisées, les choanocytes*, créent un courant d'eau qui entre par les ostioles et ressort par un oscule. Ces mêmes cellules prélèvent au passage la nourriture : plancton*, détritus et sels minéraux.
La reproduction est sexuée avec un hermaphrodisme* simultané : les 2 sexes coexistent dans le même individu, mais les gamètes* mâle et femelle sont expulsés à des moments différents. La larve nage avant de se fixer à son tour.
Il y a aussi une possibilité de multiplication asexuée par gemmules.
On peut considérer que son installation dans une coquille de bivalve relève du parasitisme, puisqu'elle mène à la mort du coquillage (maladie du pain d'épices).
La clione s'attaque aux thalles* de certaines algues rouges calcaires et certains bivalves.
Elle-même est attaquée par des crabes et également par des mollusques (nudibranches notamment).
Sur la forme gamma, on constate que certaines ascidies coloniales se développent.
La plus grande éponge de France métropolitaine (jusqu'à 2 m d'envergure), avec l'éponge fesse d'éléphant Pachymatisma johnstonia.
Les spicules siliceux sont des tylostyles.
La forme regroupée des ostioles fait penser à des ventouses d'où le nom éponge à ventouses,
La couleur : clione jaune.
Cliona : du latin [Clio] = nom d'une Néréide.
celata : du latin [celata] qui signifie cachée, secrète (à cause de son développement à l'intérieur du substrat).
Numéro d'entrée WoRMS : 134121
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Hadromerida | Hadromérides | Squelette constitué de grands spicules de type tylostyles, concentrés à la périphérie et orientés perpendiculairement à la surface. Pas de spongine. |
Famille | Clionaidae | Clionaïdés | Eponges perforantes, avec des papilles inhalantes à la surface du substrat. Les spicules caractéristiques sont des tylostyles et des spirasters. |
Genre | Cliona | ||
Espèce | celata |
Détail des ostioles
Détail des "ventouses" de cette éponge où l'on perçoit les ostioles.
Paimpol, Memgaro, 15 m
18/06/2006
Biotope sur fond
Forme gamma de Cliona celata.
Cette clione jaune s'est développée perpendiculairement au courant de marée, les oscules en partie supérieure et les ostioles dans le flux.
Ile de Batz, 32 m
11/09/2004
Dans un surplomb
Cette clione jaune est partiellement incrustée dans le surplomb. Les oscules, gros orifices, sont bien visibles et les "ventouses" où se concentrent les ostioles (orifices d'entrée de l'eau) sont encore visibles mais une partie de l'animal est recouverte. Noter sur la gauche une Thecacera pennigera.
Baix de Morlaix, 12 m
07/2005
Forme alpha
Biotope à Cliona celata. Cette forme est aussi présente en Méditerranée.
Zélande, 20 m
01/09/2005
Sur roche granitique
Forme massive de Cliona celata sur roche granitique. La taille de cette éponge dépasse les 70 cm.
Carantec, 17 m
15/07/2005
Détail et prédation
Détail des "ventouses" remplies d'ostioles invisibles par lesquels l'eau rentre et nourrit l'animal. Une cadeline Cadlina levis est un prédateur des éponges encroûtantes.
Trébeurden, le Four, 20 m
11/06/2006
Encroûtée par des bryozoaires
La plaque orange encroûtante est une colonie du bryozoaire Smittina landsborovii, sans doute fixée au dessus, un autre bryozoaire arbustif Bugula sp..
Sud Bretagne
17/03/2005
Spécimen parasité
Spécimen de Cliona celata recouverte par une ascidie composée Polysyncraton lacazei.
Baie de Morlaix, Cahlic, 12 m
18/12/2005
Spécimen immense
Cette éponge mesure plus d'un mètre cinquante et se nourrit du zooplancton présent dans le chenal d'accès à la rivière de Morlaix.
Carantec, Cahlic, 18 m
18/08/2006
Spécimen méditerranéen de grande taille
Cliona celata forme bêta (encroûtante) est rare en Méditerranée. Le corps de l'éponge est visible en surface de la roche qu'elle érode en dessous.
Palavas, site les Porquières, 12 m
08/04/2017
Détail des ostioles
Les zones d'ostioles de cette clione de Méditerranée forme Beta sont bien visibles à droite. L'oscule est visible à gauche.
Antibes, Rascoui 15 m
12/08/2007
Forme Alpha
Forme Alpha de la clione jaune incrustée dans la roche.
Carry le Rouet (13), 30 m
20/05/2007
Maladie du pain d'épice
Une huître (qui n'est sans doute plus vivante !) a été victime de la maladie du pain d'épice. Sa coquille, désormais recouverte d'un feutrage d'épibiontes, a été perforée par une clione jaune.
Grevelingen, Zélande, Pays-Bas, 7 m
27/06/2005
Coquille perforée par Cliona celata
Une huître a été victime de la maladie du pain d'épice, en échouage on retrouve sa coquille perforée.
Zélande
01/05/2007
Spicules
Spicules issus d'une forme gamma de Cliona celata. Microscopie optique grossissement 400. Taille des spicules d'environ 300 µm.
Trébeurden, le CAP, Laboratoire de biologie
13/07/2007
Rédacteur principal : Denis ADER
Vérificateur : Jacques DUMAS
Vérificateur : Magali PERRIN
Responsable historique : Denis ADER
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ