Pagure des rochers

Clibanarius erythropus | (Latreille, 1818)

N° 748

Atlantique, Méditerranée, mer Noire

Clé d'identification

Petite taille
Cornée noire à points blancs
Pinces subégales
Doigts des pinces et des deuxième et troisième pattes à points rouges et bleus
En zone rocheuse très peu profonde

Noms

Autres noms communs français

Pagure misanthrope, piadion, piade de roche, pagure de roche, petite piade, ermite de roche
Pada (Catalan), pado (Provençal)

Noms communs internationaux

Intertidal hermit crab, rocky-shore hermit crab, Latreille’s hermit crab (GB), Piccolo paguro, clibanario, paguro, mano del diavolo (I), Pequeño cangrejo ermitaño, piada (E), Einsiedlerkrebs (D), Rak-otshel’nik (Roumain)

Synonymes du nom scientifique actuel

Clibanarius misanthropus (Roux, 1829)

Distribution géographique

Atlantique, Méditerranée, mer Noire

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Cette espèce se rencontre dans les mers côtières européennes entre 30° Nord et 48° Nord ; du nord-ouest de la Bretagne jusqu'au Maroc et aux Açores, toute la Méditerranée, et la mer Noire.
Il existe des anciens signalements aux Canaries mais ceux-ci demandent confirmation.
Dans les années 1955-1962, le pagure des rochers a gagné le nord de la Bretagne et le sud-ouest de l’Angleterre, mais il n’y serait plus présent régulièrement. La présence en Manche occidentale de cette espèce est très faible et irrégulière depuis des décennies. En avril 2009 cette espèce a été observée en Manche orientale (île de Tatihou)
Merci de signaler toute autre observation en Manche au rédacteur de cette fiche (voir "Page participants").

Biotope

Le pagure des rochers se rencontre à très faible profondeur dans les zones rocheuses, les herbiers de zostères et de posidonies, sous les gros blocs. Il est également présent en milieu lagunaire.
En Bretagne, il se rencontre entre le niveau des pelvéties* (ceinture des algues brunes la plus élevée) et celui des ascophylles noueuses (algues brunes de mi-marée).
En Méditerranée, c’est un élément de la biocénose* des algues photophiles* et indicateur des hauts niveaux de substrat* dur de l’étage infralittoral*.
Il fréquente surtout la zone intertidale* et les eaux très peu profondes, jusqu'à cinq mètres, guère plus ; les signalements plus profonds doivent être considérés comme douteux.

Description

C'est un bernard-l’ermite de petite taille : mâles de 3,5 mm à 10 mm, femelles de 3,5 mm à 6,5 mm de longueur du céphalothorax*, exceptionnellement jusqu'à 15 mm.
Le rostre* est fixe, court et triangulaire ; les pédoncules oculaires* cylindriques, longs et étroits.
Les pédoncules antennulaires* sont allongés. L'écaille antennaire* ne dépasse pas ou faiblement l'avant-dernier segment du pédoncule antennaire*.
Les yeux ont la cornée noire à points blancs.
Les pinces de taille presque identiques, subégales*, présentent de gros granules, et les doigts se terminent par un ongle corné noir très évident. Quelques soies éparses sont réparties sur le corps et les appendices.
Les doigts des pinces des deuxièmes et troisièmes pattes portent des points rouges et bleus ; le céphalothorax est souvent teinté de blanc.

Espèces ressemblantes

Le pagure des rochers C. erythropus est remplacé à Madère et aux îles Canaries par une espèce très proche, Clibanarius aequabilis Dana, 1851.
En Méditerranée, le pagure sédentaire Calcinus tubularis ressemble un peu au pagure des rochers mais il vit un peu plus profondément, sa coloration est un peu différente et il habite des tubes fixés aux rochers ou des coquilles très concrétionnées.

Attention, sur Internet
, des photos censées représenter cette espèce peuvent en fait se révéler des clichés de Pagurus anachoretus, Calcinus tubularis, Diogenes pugilator...

Alimentation

Espèce opportuniste : carnivore, microphage*, ou encore nécrophage*.

Reproduction - Multiplication

Les femelles ovigères* portent les œufs en été, de mai à septembre en Méditerranée et en Bretagne.

Vie associée

Le pagure des rochers peut être parasité par l’isopode épicaride Urocryptella fraisseri, par l’hyperparasite* Cabirops perezi, et par les rhizocéphales Septosaccus rodriguezi ou Septosaccus cuenoti.

Divers biologie

Le pagure des rochers a un comportement grégaire à certaines époques de l'année : des groupes de plusieurs dizaines d'individus aiment à se chauffer au soleil sur les rochers à basse mer. On ne connaît pas d’explication à ce type de comportement.
Il habite souvent dans des coquilles de Phorcus, de Gibbula, de Nassarius, d'Ocenebra, de cérithidés... adaptées à sa petite taille. Au fur et à mesure de sa croissance, il doit changer de coquille pour une plus grande. Ce moment délicat et plein de risques est précédé d'une étude attentive de la nouvelle coquille.

Origine des noms

Origine du nom français

Cette espèce est appelée pagure des rochers car elle fréquente préférentiellement ce milieu.
L'orthographe du nom bernard-l'ermite est variable, avec ou sans trait d'union, avec ou sans h, avec ou sans majuscules au B et au H.

Origine du nom scientifique

Clibanarius = désignait à l’époque romaine un soldat revêtu d'une cuirasse.
erythropus : du grec [erythro-] = rouge et [pous] = patte, donc à pattes rouges.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 107196

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Arthropoda Arthropodes Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette.
Sous-embranchement Crustacea Crustacés Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes.
Classe Malacostraca Malacostracés 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen.
Sous-classe Eumalacostraca Eumalacostracés Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax.
Super ordre Eucarida Eucarides Présence d'un rostre.
Ordre Decapoda Décapodes La plupart marins et benthiques. Yeux composés pédonculés. Les segments thoraciques sont fusionnés avec la tête pour former le céphalothorax. La première paire de péréiopodes est transformée en pinces.  Cinq paires d'appendices locomoteurs (pinces comprises).
Sous-ordre Anomura Anomoures

Les anomoures sont caractérisés par une cinquième paire de pattes atrophiée. Ils sont essentiellement représentés par les galathées et les bernard-l'ermite.

Famille Diogenidae Diogénidés Dissymétrie générale, une pince plus grosse que l'autre. L’abdomen n’est pas protégé par l’exosquelette.
Genre Clibanarius
Espèce erythropus

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