Ascidie souvent solitaire, pédonculée
Tunique transparente
Striation jaune clair du sac branchial
Une ligne bleu violacé ventrale (endostyle)
Courte anse intestinale bleu violacé
Siphons larges, terminaux et proéminents
Claveline cloche, claveline tachetée, claveline transparente
Bluestriped light bulb tunicate (GB), Ascidia trasparente (I), Durchscheinende Seescheide (D)
Bradiclavella dellavallei Zirpolo, 1925, baie de Naples, Italie.
Podoclavella neopolitana Salfi, 1927 (Brunetti 1987)
Méditerranée occidentale et océan Atlantique proche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Méditerranée occidentale et Adriatique jusqu'au détroit de Gibraltar et Madère dans l'océan Atlantique proche pour sa limite ouest de sa zone de distribution.
La claveline bleutée de Méditerranée vit fixée sur des substrats* durs : roches, coralligènes*, gorgones ou algues. On la rencontre le plus souvent au-delà des 10 m de profondeur, principalement au niveau du coralligène (20-40 m) et jusqu'à 90 m. L'espèce proche Clavelina lepadiformis est moins profonde.
La claveline bleue ou claveline transparente Clavelina dellavallei est une ascidie coloniale pédonculée* et dressée au dessus du substrat. Les individus isolés ou peu resserrés sont fréquents ("gazon" clairsemé), ils sont parfois regroupés en véritable bouquet. Les individus d’une même colonie sont reliés entre eux par de fins stolons* rampants.
Cette espèce est la plus grande du genre Clavelina dans sa zone de distribution : avec son pédoncule elle peut atteindre 6 cm, son corps mesure 3 cm au maximum et de 2 à 2,5 cm en moyenne. Elle est très semblable à Clavelina lepadiformis mais en diffère par la présence d’une fine ligne bleu violacé ventrale sur le sac branchial (endostyle*) suivie par une courte anse intestinale également bleutée, par une grande transparence, et par des lignes jaune clair circulaires toujours vaporeuses ou ponctiformes soulignant les rangées de trémas branchiaux. Le sillon branchial postérieur ou raphé est blanc et crénelé, débutant par une trace bleue entre les deux siphons*.
Les deux siphons largement ouverts et proéminents sont terminaux, proches et très légèrement ponctués de petites taches blanches. A travers le siphon buccal légèrement plus grand on arrive parfois à distinguer les nombreux et fins tentacules à l’entrée du pharynx (ou sac branchial).
La tunique* est chez cette espèce totalement transparente à faible reflets bleuâtres, ce qui facilite l'observation des organes internes : sac branchial avec 13 à 17 rangées de fentes branchiales suivi au dessous d’une anse intestinale courte et bleue, poche incubatrice formant une trainée blanchâtre latérale à droite sous la branchie, chapelets de fèces brunes, nodules bleus dans le pédoncule, etc.
A ce sujet, Salfi (Ann. bio., 1925-1926, p. 347.) a noté une particularité : " Cette ascidie présente un corps morulaire bleu, tout à fait particulier, qui se trouve à l'intérieur du pédoncule, assez court, au-dessous des organes viscéraux. A l'aide de ce corps bleu l'individu qui, pour une cause quelconque, tombe en dégénérescence, peut se reconstituer. "
En Méditerranée et Atlantique proche, plusieurs espèces de clavelines sont semblables :
Clavelina lepadiformis est la plus approchante, mais souvent plus opaque, plus serrée en bouquet, sans ligne bleue mais avec des lignes blanches bien dessinées. Biotope* moins profond.
Pycnoclavella spp. (Clavelina nana, Pycnoclavella taureanensis, etc.) sont nettement plus petites, jamais bleues et moins transparentes.
Clavelina sabbadini espèce récemment décrite (Brunetti, 1987) au corps cylindrique et marqué de jaune orangé (siphons et rangées de fentes branchiales), rare et limitée à l'Adriatique ?
Diazona violacea souvent confondue avec C. lepadiformis, l'est moins avec C. dellavallei. Les individus de forme plus cylindrique sont de même taille, les colonies sont plus denses et de couleur vert pâle ou jaune et la tunique est laiteuse. Tous les zoïdes* sont réunis sur une base commune gélatineuse.
Clavelina oblonga est une ascidie originaire de l'Atlantique Est (des Bermudes au Brésil), elle a sans doute été amenée aux Açores et en Méditerranée par des bateaux. Elle ressemble beaucoup à C. dellavallei, la ligne bleue ventrale en moins.
Dans l'Indo-pacifique et donc hors zone de distribution, Clavelina cyclus Tokioka & Nishikawa, 1975 est fort semblable.
Comme les autres tuniciers, c'est un animal filtreur*. L’eau, chargée des particules nutritives, pénètre par le siphon* buccal. Ce dernier est muni d’une couronne de tentacules sensoriels. Par contraction, ils sont capables de boucher l’entrée aux objets aspirés de trop grande taille. Le liquide qui a pénétré dans l'animal débouche à l’intérieur d’un sac branchial*, puis est amené au niveau de fentes que l'on appelle les trémas. Il passe ensuite dans la cavité péribranchiale, puis ressort par le siphon cloacal*.
Les particules sont retenues au niveau des fentes du filtre et sont enrobées par du mucus, l'ensemble constituant un agrégat nutritif qui est conduit par le battement des cils vers l'estomac via l'œsophage. La digestion y est facilitée par l'action d'une glande digestive qui y est accolée. Après le passage dans l'intestin, les déchets de la digestion sont évacués, sous forme de chapelets de fèces, par un anus débouchant dans le siphon cloacal.
La reproduction des ascidies coloniales présente une alternance de cycles sexués et asexués. Elles sont hermaphrodites*, la fécondation est interne et le développement indirect.
Les périodes de reproduction sexuée pour cette espèce sont mal connues, sans doute au printemps. On sait que pour C. dellavallei les embryons sont incubés dans la cavité cloacale* sur le côté droit du sac branchial et ils sont très nombreux, plus de 50 dans chaque individu adulte.
C'est par la reproduction asexuée que se forment les individus secondaires, par bourgeonnement le long des stolons émis initialement par l'individu souche issu pour sa part de la reproduction sexuée.
Cette espèce est, au moins dans la partie occidentale de la Méditerranée, associée à des Copépodes (symbiotiques ou parasites) comme Ascidioxynus ibericus et Fratia gaditana.
Clavelina : du latin [clava] = qui a la forme de massue.
dellavallei : dédié à Antonio Della Valle, 1850-1935, zoologiste italien (Naples), a travaillé sur les ascidies, les amphipodes et les copépodes.
Numéro d'entrée WoRMS : 103551
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Urochordata / Tunicata | Urochordés / Tuniciers | Chordés marins fixés (ascidies) ou pélagiques (thaliacés), solitaires ou coloniaux. Epaisse tunique cellulosique. Deux siphons, pharynx bien développé, la chorde larvaire régresse chez l'adulte (sauf chez les Appendiculaires). |
Classe | Ascidiacea | Ascidies / Ascidiacés | Tuniciers fixés. Solitaires ou coloniaux (seuls capables de bourgeonnement). Chorde uniquement au stade larvaire. Siphon inhalant au sommet, proche du siphon exhalant latéral. Souvent en eau peu profonde. |
Ordre | Aplousobranchia | Aplousobranches | Ascidies coloniales. |
Famille | Clavelinidae | Clavelinidés | Ascidies pédonculées en forme de petites massues. 4 genres : Clavelina, Euclavella, Nephtheis, Pycnoclavella (rq: la famille des Pycnoclavellidae n'est plus valide). |
Genre | Clavelina | ||
Espèce | dellavallei |
Tunique transparente et ligne bleue
Grâce à la grande transparence de son corps, nous pouvons facilement observer les organes internes (sac branchial, œsophage, estomac, intestin, anus, etc...) et suivre le chemin qu'empruntent les aliments.
Mucchillina, Scandola, Corse, 28 m
10/2007
Striations branchiales jaune clair
Notez le corps morulaire bleu, tout à fait particulier, qui se trouve à l'intérieur du pédoncule au-dessous des organes viscéraux. A l'aide de ce corps bleu l'individu qui, pour une cause quelconque, tombe en dégénérescence, peut se reconstituer.
Tabarka, côte nord de la Tunisie, 5-10 m
04/2007
Epiphyte de Caulerpa racemosa
Notez le chapelet de fèces jaune brun dans l'intestin et le stolon bleuté qui fixe l'animal sur l'algue verte Caulerpa racemosa.
Sec du Langoustier, Porquerolles (83), 36 m
19/05/2007
Beau bouquet sur une gorgone blanche
La gorgone blanche Eunicella singularis sert souvent de support à C. dellavallei.
Notez les nuances jaunes des striations branchiales.
Tabarka, côte nord de la Tunisie, 12 m
04/2007
Lignes blanches vaporeuses
Cette petite colonie s'est fixée sur le grand bryozoaire de Méditerranée Pentapora fascialis. Au centre, une petite branche d'une gorgone blanche Eunicella singularis.
La Gabinière, Port Cros (83)
31/08/2000
Groupement translucide
Souvent en colonie gazonnante, C. dellavallei affectionne en particulier les zones d'algues profondes.
Sec de la Gabinière, Port Cros (83), 30 m
01/07/2006
Poche incubatrice
La masse blanchâtre en quart de cercle et à droite sous la branchie contient environ 50 embryons.
Notez la forme caractéristique de la branchie en diabolo (taille cintrée vue de face ou de dos).
Remarque : ici l'ascidie est vue de dos, c'est à dire que le siphon cloacal est orienté vers nous.
La Gabinière, Port Cros (83)
30/07/2004
Macro : fentes branchiales
Les très fines fentes branchiales verticales sont aperçues sur cette photo. Elles forment des rangées dont la jonction est ponctuée de petites taches jaune clair ou blanches.
Notez le point bleu allongé situé entre les deux siphons.
Mucchillina, Scandola, Corse, 28 m
17/10/2007
Copépodes associés
Cette espèce est, dans la partie occidentale de la Méditerranée, associée à des Copépodes (symbiotiques ou parasites) comme Ascidioxynus ibericus et Fratia gaditana.
Non identifiés sur cette photo, on distingue par transparence et autour du sac branchial, deux petits copépodes bleu ciel (cerclés de noir).
Sec du Langoustier, Porquerolles (83), 24 m
19/05/2007
Corps bleu étoilé
Notez en bas à gauche le nodule étoilé de couleur bleu au niveau du pédoncule. Il est caractéristique de cette espèce.
A l'aide de ce corps bleu l'individu qui, pour une cause quelconque, tombe en dégénérescence, peut se reconstituer.
Corse
14/06/2018
Où suis-je ?
Très transparente, cette belle claveline passe souvent inaperçue en plongée, elle est ainsi plus fréquente que l'on ne le pense.
Mucchillina, Scandola, Corse, 28 m
10/2007
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Michel PEAN
Responsable régional : Michel PEAN