Forme revêtante
Couleur rouge orangé
Canaux exhalants apparents
Oscules grands et surélevés
Microciona strepsitoxa Hope, 1889
Clathria strepsitoxa (Hope, 1889)
Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Cette espèce est présente autour des îles Britanniques, en mer du Nord, en Manche ainsi qu’en Atlantique Nord-Est. On la rencontre également dans les archipels de Macaronésie (Açores, Canaries, Cap Vert) en Atlantique Est tropical et dans la partie occidentale de la Méditerranée.
Cette éponge vit sur les parois rocheuses verticales, sur les pierres, les coquilles de bivalves (peignes) des premiers mètres jusqu'à l'étage circalittoral*. Elle préfère les zones à fort courant.
Cette éponge revêtante, de couleur rouge orangé à rouge écarlate, forme de fines croûtes de quelques millimètres d'épaisseur sur des étendues de 10 à 20 cm². On observe à sa surface de nombreux canaux translucides qui convergent vers de grands oscules* aux bords légèrement surélevés. Les pores* inhalants sont minuscules et répartis sur la totalité de la surface.
Douce au toucher, elle est de consistance très friable.
Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".
De nombreuses éponges rouges revêtantes peuvent ressembler à Clathria (Microciona) strepsitoxa : Clathria (Microciona) atrasanguinea, Antho (Antho) inconstans, Crambe crambe ou Spirastrella cunctatrix. Une identification visuelle devient par conséquent très difficile et seule une observation des spicules* au microscope permettra de différencier ces espèces.
A ce propos, les photos que nous présentons ont été identifiées grâce à l'aide de spécialistes des spongiaires et, lorsque cela était possible, par l'examen des spicules au microscope.
Les éponges sont des animaux filtreurs* suspensivores* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas 3 micromètres en général. Le courant d’eau nécessaire est créé par le mouvement de cellules ciliées* spécifiques des éponges : les choanocytes*. Celles-ci captent et digèrent les particules organiques microscopiques et les produits de la digestion sont distribués aux autres cellules de l’organisme. Les déchets non métabolisables sont évacués par des orifices exhalants : les oscules.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
- Sexuée : par œufs et spermatozoïdes*, aboutissant à la naissance d’une larve* ciliée* nageuse qui, après une courte vie pélagique*, se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge. L’émission des gamètes* mâles et femelles est parfois spectaculaire, mais rarement observée. Cette espèce est vivipare*.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.
Description microscopique : les spicules mégasclères sont des acanthostyles* légèrement courbés à tête lisse ou parfois faiblement épineuse (350-700 x 5-7 µm), des acanthostyles totalement épineux, droits ou légèrement courbés (70-200 x 4-6 µm) et des subtylostyles* longues aiguilles à tête rêche ou très légèrement épineuse (150-500 x 2-5 µm).
Les spicules microsclères sont des isochèles* palmés (12-20 µm) et des toxes* très fins de deux types : à grande courbure centrale (40-140 µm) et à petite flexion centrale (200-460 µm).
On notera que chez les éponges du sous-ordre Microcionina, les cellules dermiques peuvent, en contact avec le substrat ou divers corps étrangers, sécréter une substance muqueuse sous forme d’une membrane très fine ou cuticule protectrice.
Clathria : le nom vernaculaire est directement dérivé du nom scientifique.
veinée : les canaux translucides visibles font penser à des veines.
Le site DORIS propose le nom de "clathria veinée" pour cette éponge.
Clathria : du grec [clêtr] = grillage, à l'image du squelette de fibres de spongine et de spicules mégasclères formant un réseau.
strepsitoxa : du grec [strepsis] = tordu et [toxa] = toxes, nom des spicules microsclères* à un seul axe de symétrie (monaxone) en forme d'arc.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Poecilosclerida | Poécilosclérides | « Eponges à spicules variés ». Charpente de spicules siliceux (styles ou acanthostyles) renforcée de spongine. Plusieurs types de mégasclères et de microsclères (chèles, sigmas...). |
Famille | Microcionidae | Microcionidés | |
Genre | Clathria (Microciona) | ||
Espèce | strepsitoxa |
Canaux translucides
On observe à sa surface de nombreux canaux translucides qui convergent vers de grands oscules.
Les Ridens, Boulogne-sur-Mer (62), 18 m
21/10/2007
Oscules bien visibles
Les oscules sont bien visibles au milieu d'un réseau aquifère convergent. Leurs bords sont légèrement surélevés.
Les Cattons, îles Chausey (50), 9 m
02/10/2013
Rouge écarlate
Cette éponge est de couleur rouge orangé à rouge écarlate,
Basse de la Corbière, îles Chausey (50), 18 m
13/09/2012
Bord des oscules surélevé
Le bord des oscules est légèrement surélevé.
Sud de Longue Ile, îles Chausey (50), 14 m
16/09/2014
Sur une coquille de pétoncle
Cette éponge vit sur les parois rocheuses verticales, sur les pierres ou, comme ici, sur les coquilles de bivalves.
Bassin d'Arcachon (33), 15 m
15/08/2010
En Manche
Cette espèce est présente autour des îles Britanniques, en mer du Nord, en Manche ainsi qu’en Atlantique Nord-Est.
Sud de l’île du Large, îles Saint-Marcouf (50), 15 m
07/04/2010
Spicule acanthostyle
Les spicules mégasclères sont des acanthostyles légèrement courbés à tête lisse, parfois faiblement épineuse ou comme ici totalement épineux, droits ou légèrement courbés (70-200 x 4-6 µm).
Observation microscopique d'un échantillon (x25) en laboratoire.
31/08/2012
Spicules divers
Spicules mégasclères et microsclères : acanthostyle, toxe, subtylostyle, 25x (CIFN-ZS)
Observation microscopique d'un échantillon (x25) en laboratoire.
31/08/2012
Piège !
Un spicule triactine (flèche) s'est trouvé là par erreur parmi les acanthostyles. Cette coquille est due certainement à la proximité d'une autre éponge lors de l’échantillonnage..
Observation microscopique d'un échantillon (x25) en laboratoire.
28/08/2012
Squelette
Le squelette est constitué de baguettes siliceuses (spicules mégasclères, 16x) associées à une matrice protéique (fibres de spongine).
En laboratoire, observation au microscope (x16) d'un échantillon.
31/08/2012
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Boury-Esnault N.,1971, Spongiaires de la zone rocheuse de Banyuls-sur-Mer II. Systématique, Vie Milieu, 22(2), 287-349.
Descatoire, A., 1969, Les peuplements sessiles de l'archipel de Glénan de l'infralittoral rocheux - II : Notes systématiques à propos de l'inventaire des spongiaires, Vie & Milieu, 20, 9-29.
Hope R., 1889, On a two new British Species of Sponges, with short notices of an Ovigerous Specimen of Hymeniacidon Dujardinii, Bowk., and fossil Toxite, Annals and Magazine of Natural History, 6, 4(23), 333-342, pl. XVI.
La page de Clathria (Microciona) strepsitoxa sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires est ici : World Porifera Database
La page de Clathria (Microciona) strepsitoxa dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN