Tête ronde comportant 5 barbillons, un sous le menton et quatre sur le museau
Corps élancé dépourvu d'écailles
Coloration brun sombre uniforme, jaunâtre sur les flancs et ventre clair
Variantes de teinte générale jaune ou rose, voire légèrement mouchetée
Motelle, nounche, nounch' (Dunkerque), loutche, loche, loque, loquette, cinq barbes
Fivebeard Rockling, five-bear cockling, five-bearded rockling, five-beard rockling, live-bearded rockling (GB), Madreanguila, mollareta (E), Fünfbärtelige Seequappe (D), Vijfdradige meun (NL)
Gadus mustela Linnaeus, 1758
Enchelyopus mustela (Linnaeus, 1758)
Gadus mustela (Linnaeus, 1758)
Motella mustela (Linnaeus, 1758)
Gaidropsarus mustela (Linnaeus, 1758)
Onos mustela (Linnaeus, 1758)
Onos mustelus (Linnaeus, 1758)
Ciliata glauca (Couch, 1832)
Couchia glauca (Couch, 1832)
Couchia minor (Thompson, 1839)
Motella argenteola (Düben & Koren, 1846)
Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]On rencontre cette espèce en Atlantique Nord-Est (Manche incluse), du Portugal à la Norvège, autour des îles Britanniques et jusqu'à la côte sud de l'Islande.
La motelle à 5 barbillons est une espèce benthique* côtière territoriale vivant dans la zone intertidale*. On la trouve quasiment toujours à proximité du rivage, dans des profondeurs ne dépassant pas la zone des algues vertes (environ 20 m). Elle occupe principalement des zones rocheuses ou caillouteuses mais on la rencontre également sur des zones sédimentaires (boue, graviers, débris de coquilles), notamment à l'âge adulte. C'est un poisson discret qui reste généralement caché à l'abri des roches ou sous les pierres à marée basse.
La motelle à 5 barbillons est un petit poisson allongé qui atteint la taille moyenne de 20 centimètres à l’âge adulte (30 cm maximum). Il possède une tête ronde représentant un cinquième de la longueur du corps et comportant 5 barbillons : un médian sous le menton et quatre sur le museau (mâchoire supérieure). Les barbillons situés sur le museau sont répartis comme suit : une paire de longs barbillons au niveau des yeux près des narines et une seconde paire de barbillons plus courts localisés juste au-dessus de la mâchoire supérieure.
Le corps est élancé et comprimé vers l’arrière, il est dépourvu d'écailles. La couleur du haut du corps est généralement brun sombre uniforme, jaunâtre sur les flancs avec un ventre plus clair. Il existe des variantes de teinte générale jaune ou rose, voire légèrement mouchetée. La première nageoire dorsale vibratile est réduite à un seul rayon, la seconde est formée de courts rayons et s’étend jusqu’à la base de la nageoire caudale, elle-même de forme arrondie.
La motelle à 5 barbillons peut être confondue avec d'autres espèces de motelles, la différenciation porte essentiellement sur le nombre de barbillons et la teinte de chaque espèce.
Gaidropsarus vulgaris, la motelle commune, porte trois barbillons. Son dos et ses flancs sont brun clair à beige avec de nombreuses taches sombres. Elle peut mesurer jusqu'à 50 cm de long.
Gaidropsarus mediterraneus, la motelle à trois barbillons porte trois barbillons. Son corps est brun sombre parsemé parfois de taches plus claires, notamment au niveau de la ligne latérale*. Elle mesure jusqu'à 25 cm de long.
Enchelyopus cimbrius, la motelle à quatre barbillons porte quatre barbillons. Son corps est gris-brun parfois avec quelques taches. Cette espèce est plus profonde, elle vit entre 20 et 500 m.
Ciliata septentrionalis, la motelle nordique porte cinq barbillons complétés de petits appendices sur le bord de la lèvre supérieure. Son corps est brun sombre et son ventre plus clair. Cette espèce moins commune, plus nordique (de la Norvège à la Manche) vit plus loin du bord et plus profondément (entre 10 et 90 m) que la motelle à 5 barbillons. Sa tête représente un quart de la longueur du corps.
La motelle à cinq barbillons se nourrit essentiellement de petits crustacés (amphipodes, crabes, crevettes, copépodes, ostracodes et isopodes). Il lui arrive de consommer des algues, des gastéropodes, des vers polychètes et de petits poissons. Du fait de ce régime alimentaire spécifique, les scientifiques ont tenté d'utiliser l'espèce comme indicateur de la concentration en métaux lourds dans le milieu.
Les mâles et femelles atteignent la maturité sexuelle au bout d'un an environ. Les femelles pondent entre 9 000 et 30 000 œufs par cycle de reproduction selon leur taille. Les œufs et les larves* sont pélagiques*. La reproduction a lieu au large à la fin de l’hiver.
La motelle à 5 barbillons est potentiellement porteuse des ectoparasites* suivants (copépodes) :
Anchistrotos laqueus (Leigh-Sharpe, 1935)
Anchistrotos onosi (Scott T., 1902)
Bomolochus confusus (Stock, 1953)
Pseudocaligus brevipedis (Bassett-Smith, 1896)
Taeniacanthus laqueus (Leigh-Sharpe, 1935)
Taeniacanthus onosi (Scott T., 1902)
Elle peut également être parasitée par des myxosporidies :
Sphaeromyxa balbianii (Thélohan, 1892)
Zschokkella russellii (Tripathi, 1948) ; quasiment 90 % de la population de motelles à 5 barbillons sont parasitées dans certaines zones du Royaume-Uni.
Cette espèce assez commune ne figure pas parmi les espèces présentant un risque d'extinction. Les changements climatiques et le développement des activités humaines semblent néanmoins avoir conduit à une raréfaction de l'espèce en Atlantique Nord au cours du 20e siècle.
Les mâles et les femelles présentent une croissance différente. Tandis que les femelles mesurent environ 14 cm au bout d'un an, les mâles ne mesurent quant à eux que de 11 cm à 13 cm de long. A deux ans, les femelles atteignent 20 cm et les mâles 17 cm. La durée de vie moyenne est d'environ 3 ans pour une taille proche de 25 cm. Les variations de température supportées vont de 8 °C à 24 °C.
Ce poisson, généralement farouche et nocturne, fuit très rapidement lorsqu’il est débusqué. Les pêcheurs à la ligne le capturent occasionnellement du bord lorsqu'il est présent.
Motelle : de l'ancien français [moteule], [moteille], [mostela] = lotte, poisson de mer, provenant du latin [mustela] = belette, poisson de mer inconnu. Le nombre (5) de barbillons est mentionné dans la suite du nom.
Ciliata : du latin [cilium] = cils, sourcils,
Mustela : du latin [mustela] = belette, poisson de mer inconnu.
Numéro d'entrée WoRMS : 126448
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Paracanthopterygii | Paracanthoptérygiens | |
Ordre | Gadiformes | Gadiformes | Présence d’un barbillon mentonnier (peut être absent). Inclut les morues, aiglefins (haddocks), merlans, tacauds, mostelles, lieus, etc. |
Famille | Gadidae | Gadidés | Corps fusiforme à allongé. La plupart des espèces ont des dents bien développées sur la tête du vomer (voûte buccale). Barbillon mentonnier souvent présent. Nageoires dépourvues d'épines. 1, 2 ou 3 dorsales et 1 ou 2 anales. Pelviennes thoraciques. |
Genre | Ciliata | ||
Espèce | mustela |
Motelle à cinq barbillons juvénile
Petite (environ 10 cm) motelle à 5 barbillons découverte sous une valve de coquille Saint-Jacques (Pecten maximus). La motelle à cinq barbillons (Ciliata mustela), dont la teinte est brun chocolat plus ou moins rougeâtre avec un ventre plus clair est commune à basse mer sur les côtes de la Manche et de l'Atlantique.
Baie de Saint Brieuc, Bretagne (22),12 m, pleine mer
28/02/2015
Dans le Morbihan
Cette motelle s’est un peu déplacée mais sa cachette était bien sous une pierre.
Le tour du Parc, Morbihan (56), estran
30/10/2008
Sur l'estran normand
Dans le Cotentin, on appelle cette espèce "loche". Les plus grosses motelles à 5 barbillons observées mesurent environ 25 cm. Celle de cette photo mesure 10 à 12 cm.
Manche Ouest, Agon Coutainville, estran
11/08/2010
Tête de motelle à 5 barbillons
Ciliata mustela est aussi appelée loche de mer, du moins en Bretagne. Il existe plusieurs autres espèces de motelles en Normandie dont la motelle à 3 barbillons (cf espèces ressemblantes) Gaidropsarus vulgaris, qui elle aussi est appelée loche, mais qui ne possède que 3 barbillons. Ciliata mustela en possède cinq, et est bien plus petite que Gaidropsarus vulgaris.
Manche à Agon Coutainville, estran
11/08/2010
En Manche centrale
Saint-Valéry-en-Caux se situe à proximité Dieppe en Seine Maritime et où la roche calcaire est bien blanche.
Saint-Valéry-en-Caux (76)
06/12/2008
Vue de dessus
Les cinq barbillons sont visibles sur le museau. L'unique rayon dur au démarrage de la nageoire dorsale est suivi plus en arrière par une longue série de rayons courts et mous jusqu'à la caudale. Au-dessous de la paire de nageoires pectorales arrondies, la paire de nageoires pelviennes formées de rayons libres sert à la motelle à se poser sur le fond.
Urville-Nacqueville (50), estran
02/12/2017
Cinq barbillons
Juste en avant des yeux se trouvent les narines suivies vers l'avant des deux plus longs barbillons. La seconde paire de barbillons, plus courts et rapprochés, se situe sur la lèvre supérieure. Le cinquième barbillon unique est médian et implanté sur la mâchoire inférieure.
Urville-Nacqueville (50), estran
02/12/2017
Femelle grainée
Une fois de plus débusquée sous une pierre sur l'estran à marée basse, cette motelle semble bien être une femelle gravide.
Noirmoutier (85), estran
01/02/2018
4 motelles et un gobie cachés sous une pierre
Sous une pierre lors d'une grande marée en Manche. Le gobie est au centre.
Agon-Coutainville (50), estran
20/10/2017
Rédacteur principal : Gaël MODRAK
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Badsha K.S., Sainsbury M., 1978, Aspects of the biology and heavy metal accumulation of Ciliata mustela, J. Fish Biol., 12, 213-220.
Davies A.J., 1985, Zschokkella russelli Tripathi (Myxozoa: Myxosporea) from five-bearded rockling, Cilita mustela L., (Teleostei: Gadidae) in Wales, Journal of Fish Diseases, 8, 299-308.
Kotrschal K., Finger T.E., 1996, Secondary connections of the dorsal and ventral facial lobes in a teleost fish, the rockling (Ciliata mustela), The journal of comparative neurology, 370, 415-426.
Kotrschal K., Whitear M., Finger T.E., 1993, Spinal and facial innervation of the skin in the gadid fish Ciliata mustela (Teleostei), The journal of comparative neurology, 331, 407-417.
La page sur Ciliata mustela sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Ciliata mustela dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN