Demoiselle grise

Chrysiptera glauca | (Cuvier, 1830)

N° 4691

Indo-Pacifique

Clé d'identification

Taille maximale documentée : 11,5 cm
Quasi-totalité du corps gris très pâle
Calotte d’un gris plus ou moins foncé sur la tête
Rayons des nageoires blancs ou bleutés, membrane blanchâtre légèrement translucide
Caudale légèrement échancrée à lobes arrondis

Noms

Autres noms communs français

Glyphisodon glauque (Cuvier, 1830)

Noms communs internationaux

Blue damsel, gray damsel, grey damselfish, grey demoiselle, pale blue damsel, sombre damsel (GB), blou nooientjie (Afrique du Sud)

Synonymes du nom scientifique actuel

Glyphisodon glaucus Cuvier, 1830
Abudefduf glaucus (Cuvier, 1830)
Glyphidodontops glaucus (Cuvier, 1830)
Glyphisodon modestus Schlegel & Müller, 1839
Glyphisodon phaiosoma Bleeker, 1849
Chrysiptera oxycephala (Bleeker, 1877)
Glyphidodon pallidus De Vis, 1884
Glyphidodon modestus Pfeffer, 1893
Abudefduf caesio Seale, 1906
Chrysiptera hollisi Fowler, 1946

Distribution géographique

Indo-Pacifique

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique

On peut rencontrer cette espèce dans les zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et des parties ouest et centre du Pacifique. Dans le Pacifique, sa distribution du nord au sud s’étend du sud du Japon aux côtes orientales de l’Australie et à la Nouvelle-Calédonie. Vers l’est, elle atteint la Polynésie Française.

Biotope

On trouve cette espèce parmi les débris coralliens ou les roches des platiers* récifaux soumis à un hydrodynamisme modéré, mais aussi sur des surfaces sableuses et dans des herbiers entre 0 et 3 mètres. On peut encore la trouver à proximité des résurgences d'eau douce.

Description

Le corps est ovale avec un dos élevé et un arc ventral prononcé. Sa hauteur (distance entre la base du troisième rayon dur de la dorsale et la base du premier rayon des pelviennes) entre environ 2,3 fois dans la longueur standard (longueur sans la queue). Il est comprimé latéralement. Sa taille maximale documentée est de 11,5 cm.

La quasi-totalité du corps est d’un gris très pâle, tendant vers le blanc chez certains individus. Ce gris devient foncé dans la moitié supérieure du corps, et peut être bleuissant ou jaunissant, parfois olivâtre. La tête porte une calotte d’un gris plus ou moins foncé qui part de la lèvre supérieure, englobe les yeux et va jusqu’au début de la dorsale en s’éclaircissant à partir de la nuque. Le corps peut aussi être uniformément blanc, mais cette variation est relativement rare. On peut observer sur la tête de jeunes adultes des lignes bleu électrique, qui sont des reliquats du patron de couleur du juvénile.

La tête est petite, avec une bouche oblique de petite taille à lèvres épaisses et de grands yeux. Son profil dorsal est faiblement convexe.

Les rayons des nageoires sont blancs ou bleutés, la membrane est blanchâtre légèrement translucide. La dorsale et l’anale présentent une bande marginale gris pâle et un fin liseré bleu, les rayons mous forment un lobe en fin de nageoire. La caudale est légèrement échancrée à lobes arrondis.

Le patron de couleur des juvéniles est décrit dans la partie Reproduction.

Espèces ressemblantes

  • Amblyglyphidodon leucogaster : bien que cette demoiselle soit aisément différenciable de C. glauca du fait d’une zone abdominale jaune vif incluant les pelviennes et parfois une partie de l’anale, cette couleur peut être absente chez certains individus. La différence vient alors de la couleur noire des premiers rayons mous de la dorsale et de l’anale, ainsi que des rayons extérieurs de la caudale. On trouve cette espèce dans tout le domaine indo-Pacifique, mer Rouge incluse.

  • Chromis atrilobata : le corps est élancé, une tache noire marque la base des pectorales et une tache blanche est placée sous les derniers rayons mous de la dorsale. On trouve cette espèce dans l’est de l’océan Indien et dans le Pacifique.

  • Chrysiptera rollandi : le patron de couleur de cette espèce est proche de celui de C. glauca, mais la partie gris foncé englobe la majeure partie de la dorsale, et de là s’étend vers l’abdomen en incluant les pectorales, le reste du corps étant blanc. Chez certains individus, la partie du corps comprise entre le menton et les premiers rayons de la dorsale en passant par les yeux est jaune vif ; chez d’autres, c’est la moitié arrière du corps qui l’est. On trouve cette espèce dans l’est de l’océan Indien et dans le Pacifique.

  • Dischistodus perspicillatus : tout le corps est blanc à l’exception de deux grosses taches noires sur le dos, la première située sous la partie centrale des rayons durs de la dorsale, la seconde sous ses rayons mous. Ces taches sont prolongées par des bandes verticales grisâtres à noires plus ou moins distinctes traversant le corps. Deux à trois selles d’un gris olivâtre plus ou moins foncé sont présentes sur la tête, du museau au début de la dorsale, mais elles peuvent être à peine visibles. On trouve cette espèce dans l’est de l’océan Indien et dans le Pacifique.

  • Plectroglyphidodon imparipennis : le corps est blanc et la tête porte une calotte grise, mais le pédoncule* caudal est jaune vif, de même parfois qu’une bonne partie de la nageoire caudale. Les yeux sont marqués verticalement par une large barre noire du diamètre de la pupille. On trouve cette espèce dans tout le domaine indo-Pacifique.

  • Pomacentrus amboinensis : tout le corps est d’un blanc plus ou moins jaunissant. Une tache bleue marque le haut des opercules* et une autre la base des pectorales. Des marques de couleur parme ornent la moitié inférieure de la tête. Un ocelle* noir bordé de bleu, vestige de la livrée des juvéniles, peut être encore présent en fin de dorsale chez les jeunes adultes. On trouve cette espèce dans l’est de l’océan Indien et dans le Pacifique.

Alimentation

L’espèce se nourrit essentiellement d’algues benthiques*.

Reproduction - Multiplication

La reproduction n’est que partiellement documentée chez cette espèce. Toutefois, les Pomacentridés sont tous des pondeurs démersaux* dont les œufs adhèrent au substrat* et sont gardés et ventilés par les mâles. La reproduction se fait en couples (vs en groupes). La durée de vie larvaire chez C. glauca a été estimée entre 15 et 20 jours à partir d’un examen des otolithes*. Les larves* des Pomacentridés sont pélagiques* et apparemment incapables, contrairement à celles de nombreuses autres familles, de retarder leur métamorphose* en juvénile après le dernier stade larvaire. Il est donc impératif qu’elles aient trouvé un récif adapté à leurs besoins pendant cette période. Cette impossibilité limite la capacité de dispersion de ces espèces.

Une étude portant sur l’élevage de larves de C. glauca en situation expérimentale décrit des œufs de forme ellipsoïdale d’une longueur d’environ 1,2 mm et de couleur blanche à jaune pâle. La période d’incubation dure environ 78 h à une température d’environ 28° C. Les larves mesurent environ 2,6 mm à l’éclosion.

Des observations de terrain montrent que l’espèce, comme la plupart des autres Pomacentridés, est territoriale. Le mâle défend âprement le nid qu’il a aménagé sous un débris corallien. Les œufs sont déposés sur la face inférieure du débris.

Le patron de couleur des juvéniles est caractérisé par un gris-bleu très sombre s’étendant de la tête à la fin des rayons durs de la dorsale, le reste du corps étant d’un blanc plus ou moins bleuté. Les écailles sont bordées de lignes ou de pointillés bleus. Sur la tête, une ligne bleue formant une boucle au-dessus de la bouche marque l’espace interorbitaire et la nuque. Une rangée de taches bleues prolonge cette ligne de part et d’autre de la nuque jusqu’au début de la dorsale. Une courte ligne bleue relie les lèvres aux yeux. Deux lignes bleues se trouvent sous les yeux, la seconde, sous la première, étant plus discrète et en pointillé. Les yeux sont traversés par deux lignes horizontales bleues de part et d’autre de l’iris*. Toutes les écailles des joues portent une marque bleue. La dorsale montre deux rangées submarginales de taches bleu pâle et un liseré de la même couleur.

Divers biologie

Une étude de 1995 montre que les populations des Maldives (océan Indien) et de Guam (océan Pacifique) présentent des différences génétiques substantielles et des variations de couleur : les populations des Maldives sont plus pâles et ont le dos légèrement teinté de vert alors que celles de Guam sont uniformément gris-bleu.

La dorsale comprend 13 rayons durs et de 12 à 13 rayons mous, l’anale comprend 2 rayons durs et de 12 à 13 rayons mous. La ligne latérale* comprend de 17 à 19 écailles perforées.

Origine des noms

Origine du nom français

Demoiselle : ce nom donné à l’ensemble des Pomacentridés est aussi parfois employé pour les poissons-anges. Il semble associé aux assemblages de couleurs vives qui constituent la livrée de la plupart des espèces de ces groupes, peut-être en référence à une présumée coquetterie vestimentaire chez les jeunes filles.

grise : traduction de l’épithète spécifique latine glauca, reprise aussi dans l’un des noms vernaculaires anglais (gray damsel) de l’espèce les plus utilisés.

Origine du nom scientifique

Chrysiptera : ce nom de genre est formé par l’association des mots grecs [chrysos], qui signifie « en or, doré » et désigne par extension tout objet brillant, et [pteron] signifiant plume, ou aile. Le mot signifie donc « plumes/ailes-dorées/brillantes », autrement dit, s’agissant de poissons, « nageoires dorées/brillantes ». William Swainson (1789-1855), créateur du genre en 1839, ne donne pas d’explication pour le choix de ce mot. Le genre contient actuellement 37 espèces acceptées.

glauca : féminin de l’adjectif latin [glaucus], qui signifie gris, ou gris pommelé, ou vert pâle, verdâtre (d’où vient l’adjectif français « glauque »). Cuvier décrit l’espèce en 1830 sous le nom de Glyphisodon glaucus, en lui donnant le nom commun « Glyphisodon glauque ». Il précise dans sa description : « Il paraît tout entier d’un gris brunâtre plus ou moins foncé, sans taches ni bandes aucunes ». C’est donc le sens de « gris » qu’il faut retenir.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 218783

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Super classe Osteichthyes Ostéichthyens Vertébrés à squelette osseux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Ordre Perciformes Perciformes Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales.
Sous-ordre Labroidei Labroïdes Une seule dorsale, dents molariformes formant un puissant appareil masticatoire.
Famille Pomacentridae Pomacentridés
Genre Chrysiptera
Espèce glauca

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