Taille maximale documentée : 11,5 cm
Quasi-totalité du corps gris très pâle
Calotte d’un gris plus ou moins foncé sur la tête
Rayons des nageoires blancs ou bleutés, membrane blanchâtre légèrement translucide
Caudale légèrement échancrée à lobes arrondis
Glyphisodon glauque (Cuvier, 1830)
Blue damsel, gray damsel, grey damselfish, grey demoiselle, pale blue damsel, sombre damsel (GB), blou nooientjie (Afrique du Sud)
Glyphisodon glaucus Cuvier, 1830
Abudefduf glaucus (Cuvier, 1830)
Glyphidodontops glaucus (Cuvier, 1830)
Glyphisodon modestus Schlegel & Müller, 1839
Glyphisodon phaiosoma Bleeker, 1849
Chrysiptera oxycephala (Bleeker, 1877)
Glyphidodon pallidus De Vis, 1884
Glyphidodon modestus Pfeffer, 1893
Abudefduf caesio Seale, 1906
Chrysiptera hollisi Fowler, 1946
Indo-Pacifique
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueOn peut rencontrer cette espèce dans les zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et des parties ouest et centre du Pacifique. Dans le Pacifique, sa distribution du nord au sud s’étend du sud du Japon aux côtes orientales de l’Australie et à la Nouvelle-Calédonie. Vers l’est, elle atteint la Polynésie Française.
On trouve cette espèce parmi les débris coralliens ou les roches des platiers* récifaux soumis à un hydrodynamisme modéré, mais aussi sur des surfaces sableuses et dans des herbiers entre 0 et 3 mètres. On peut encore la trouver à proximité des résurgences d'eau douce.
Le corps est ovale avec un dos élevé et un arc ventral prononcé. Sa hauteur (distance entre la base du troisième rayon dur de la dorsale et la base du premier rayon des pelviennes) entre environ 2,3 fois dans la longueur standard (longueur sans la queue). Il est comprimé latéralement. Sa taille maximale documentée est de 11,5 cm.
La quasi-totalité du corps est d’un gris très pâle, tendant vers le blanc chez certains individus. Ce gris devient foncé dans la moitié supérieure du corps, et peut être bleuissant ou jaunissant, parfois olivâtre. La tête porte une calotte d’un gris plus ou moins foncé qui part de la lèvre supérieure, englobe les yeux et va jusqu’au début de la dorsale en s’éclaircissant à partir de la nuque. Le corps peut aussi être uniformément blanc, mais cette variation est relativement rare. On peut observer sur la tête de jeunes adultes des lignes bleu électrique, qui sont des reliquats du patron de couleur du juvénile.
La tête est petite, avec une bouche oblique de petite taille à lèvres épaisses et de grands yeux. Son profil dorsal est faiblement convexe.
Les rayons des nageoires sont blancs ou bleutés, la membrane est blanchâtre légèrement translucide. La dorsale et l’anale présentent une bande marginale gris pâle et un fin liseré bleu, les rayons mous forment un lobe en fin de nageoire. La caudale est légèrement échancrée à lobes arrondis.
Le patron de couleur des juvéniles est décrit dans la partie Reproduction.
L’espèce se nourrit essentiellement d’algues benthiques*.
La reproduction n’est que partiellement documentée chez cette espèce. Toutefois, les Pomacentridés sont tous des pondeurs démersaux* dont les œufs adhèrent au substrat* et sont gardés et ventilés par les mâles. La reproduction se fait en couples (vs en groupes). La durée de vie larvaire chez C. glauca a été estimée entre 15 et 20 jours à partir d’un examen des otolithes*. Les larves* des Pomacentridés sont pélagiques* et apparemment incapables, contrairement à celles de nombreuses autres familles, de retarder leur métamorphose* en juvénile après le dernier stade larvaire. Il est donc impératif qu’elles aient trouvé un récif adapté à leurs besoins pendant cette période. Cette impossibilité limite la capacité de dispersion de ces espèces.
Une étude portant sur l’élevage de larves de C. glauca en situation expérimentale décrit des œufs de forme ellipsoïdale d’une longueur d’environ 1,2 mm et de couleur blanche à jaune pâle. La période d’incubation dure environ 78 h à une température d’environ 28° C. Les larves mesurent environ 2,6 mm à l’éclosion.
Des observations de terrain montrent que l’espèce, comme la plupart des autres Pomacentridés, est territoriale. Le mâle défend âprement le nid qu’il a aménagé sous un débris corallien. Les œufs sont déposés sur la face inférieure du débris.
Le patron de couleur des juvéniles est caractérisé par un gris-bleu très sombre s’étendant de la tête à la fin des rayons durs de la dorsale, le reste du corps étant d’un blanc plus ou moins bleuté. Les écailles sont bordées de lignes ou de pointillés bleus. Sur la tête, une ligne bleue formant une boucle au-dessus de la bouche marque l’espace interorbitaire* et la nuque. Une rangée de taches bleues prolonge cette ligne de part et d’autre de la nuque jusqu’au début de la dorsale. Une courte ligne bleue relie les lèvres aux yeux. Deux lignes bleues se trouvent sous les yeux, la seconde, sous la première, étant plus discrète et en pointillé. L’iris, doré autour de la pupille, est gris foncé à noirâtre au-delà, avec des tirets curvilignes bleus aux emplacements aléatoires. La partie supérieure de la protubérance charnue qui protège le globe oculaire est coiffée d’une large marque de même couleur. Toutes les écailles des joues portent une marque bleue. La dorsale montre deux rangées submarginales de taches bleu pâle et un liseré de la même couleur.
Une étude de 1995 montre que les populations des Maldives (océan Indien) et de Guam (océan Pacifique) présentent des différences génétiques substantielles et des variations de couleur : les populations des Maldives sont plus pâles et ont le dos légèrement teinté de vert alors que celles de Guam sont uniformément gris-bleu.
La dorsale comprend 13 rayons durs et de 12 à 13 rayons mous, l’anale comprend 2 rayons durs et de 12 à 13 rayons mous. La ligne latérale* comprend de 17 à 19 écailles perforées.
Demoiselle : ce nom donné à l’ensemble des Pomacentridés est aussi parfois employé pour les poissons-anges. Il semble associé aux assemblages de couleurs vives qui constituent la livrée de la plupart des espèces de ces groupes, peut-être en référence à une présumée coquetterie vestimentaire chez les jeunes filles.
grise : traduction de l’épithète spécifique latine glauca, reprise aussi dans l’un des noms vernaculaires anglais (gray damsel) de l’espèce les plus utilisés.
Chrysiptera : ce nom de genre est formé par l’association des mots grecs [chrysos], qui signifie « en or, doré » et désigne par extension tout objet brillant, et [pteron] signifiant plume, ou aile. Le mot signifie donc « plumes/ailes-dorées/brillantes », autrement dit, s’agissant de poissons, « nageoires dorées/brillantes ». William Swainson (1789-1855), créateur du genre en 1839, ne donne pas d’explication pour le choix de ce mot. Le genre contient actuellement 37 espèces acceptées.
glauca : féminin de l’adjectif latin [glaucus], qui signifie gris, ou gris pommelé, ou vert pâle, verdâtre (d’où vient l’adjectif français « glauque »). Cuvier décrit l’espèce en 1830 sous le nom de Glyphisodon glaucus, en lui donnant le nom commun « Glyphisodon glauque ». Il précise dans sa description : « Il paraît tout entier d’un gris brunâtre plus ou moins foncé, sans taches ni bandes aucunes ». C’est donc le sens de « gris » qu’il faut retenir.
Numéro d'entrée WoRMS : 218783
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Labroidei | Labroïdes | Une seule dorsale, dents molariformes formant un puissant appareil masticatoire. |
Famille | Pomacentridae | Pomacentridés | |
Genre | Chrysiptera | ||
Espèce | glauca |
Une demoiselle grise
De nombreuses espèces de Pomacentridés sont vivement colorées. Ce n’est pas le cas de Chrysiptera glauca, dont le corps est uniformément gris pâle à nuances jaunissantes, bleuissantes ou olivâtres, à l’exception d’une calotte grise sur la tête. Cette calotte est relativement discrète chez l’individu photographié.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
26/05/2012
Calotte
La calotte grise peut devenir noire. Notez la taille des yeux et des lèvres par rapport à celle de la tête.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
17/12/2011
Nageoire dorsale
La base de la nageoire dorsale est logée dans un fourreau d’écailles. Les rayons mous sont plus longs que les rayons durs et forment un lobe en fin de nageoire.
Les rayons et la membrane sont blancs.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
05/10/2011
Jeune adulte
Ce jeune adulte montre des traces résiduelles du patron de couleur des juvéniles sur la tête et le début de la partie supérieure du dos.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
23/11/2016
Juvénile
Les juvéniles sont beaucoup plus colorés que les adultes. Le bleu domine la livrée, depuis les marques sur les écailles jusqu'aux motifs en lignes et pointillés bleu électrique présents sur la tête.
Seule la partie abdominale est blanchâtre.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
19/02/2011
Garde du nid - 1
Les mâles ménagent un nid sous un débris corallien ou une roche. Les femelles déposent leurs œufs adhésifs sur le « plafond » de l’abri, puis c’est le mâle qui s’en occupe en les ventilant et en protégeant le nid contre les prédateurs.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
22/05/2012
Garde du nid - 2
Le mâle est très agressif envers tout organisme s’approchant trop près de son nid.
Cet individu est sorti du sien en se précipitant vers l’observateur. Il est possible que sa bouche ouverte soit un comportement d’intimidation.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
10/08/2013
Citadelle
Cet individu a réussi à trouver une citadelle fortifiée pour protéger sa descendance.
Son corps suffit à boucher l’ouverture du byssus de cette coquille de bénitier étrangement positionnée. Ce qui lui procure l’avantage inestimable de pouvoir y demeurer : les prédateurs des œufs sont généralement nombreux autour de l’aubaine et ils profitent des charges du mâle sur l’un d’entre eux pour en dévorer chacun à leur tour. Cela n’arrivera sans doute pas ici.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
01/10/2013
Ponte
On distingue ici la forme oblongue des œufs et les gros yeux des larves.
Cette ponte a été photographiée sous un bloc de corail mort soulevé lentement et replacé à l’identique après la photo, le mâle rejoignant immédiatement son poste à la fin de la manœuvre.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
09/11/2016
En groupe
La demoiselle grise peut être observée en petits groupes, qui peuvent aller jusqu’à une dizaine d’individus sans présenter d’organisation discernable.
Ce groupe occupe une zone mixte entre un herbier et une zone sablo-détritique de platier.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
10/08/2013
Distribution : à Mayotte
Cette espèce peut être vue dans tout le domaine indo-Pacifique (océan Indien et Pacifique Ouest et centre). Cet individu a été photographié à Tanaraki, au nord-ouest de Mayotte.
Tanaraki, Grande Terre, Mayotte (976), océan Indien, 1 m
25/04/2011
Rédacteur principal : Philippe BOURJON
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Cuvier G., Valenciennes A., 1839, Histoire Naturelle des Poissons, Tome cinquième, Seconde édition, Livre cinquième : Des Sciénoïdes, F.G. Levrault, Paris, p.475.
Hui-Ping T., Ming-Jong C., Yuan-Shing H., Yu-Ying J., Fan-Hua N., Ching-Hsiewn O., King-Jung L., 2012, Studies on the Artificial Propagation of the Gray Demoiselle (Chrysiptera glauca), Journal of Taiwan Fisheries Research, 20(2), 59-72.
Lacson J.M., Clark S., 1995, Genetic divergence of Maldivian and Micronesian demes of the damselfishes Stegastes nigricans, Chrysiptera biocellata, C. glauca and C. leucopoma (Pomacentridae), Marine Biology, 121(4), 585-590.
Wellington G.M., Victor B.C., 1989, Planktonic larval duration of one hundred species of Pacific and Atlantic damselfishes (Pomacentridae), Marine biology, 101(4), 557-567.
La page de Chrysiptera glauca sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page sur Chrysiptera glauca dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN