Minuscules bouquets sphériques (3 à 5 mm) à l'apparence de doigts de sorcière
Bouquets formés d'une douzaine de rameaux perlés et courbés vers l'intérieur
Coloration blanchâtre
Peut couvrir de larges surfaces mais de façon discrète pour le plongeur
Witch-finger bryozoan (GB)
Cellaria pyriformis Bertoloni, 1810
Eucratea cordieri Audouin, 1826
Chlidonia cordieri Audouin, 1826
Méditerranée, Indo-Pacifique, mer Rouge, Atlantique Est Central, golfe du Mexique
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]Le bryozoaire doigts de sorcière est principalement connu dans le bassin occidental de la Méditerranée, du nord au sud. Il a aussi été observé en mer Adriatique, en Turquie, en mer Rouge, en Afrique de l’Est, aux îles Canaries, dans le Golfe du Mexique et pour finir en Australie occidentale et jusqu’au Samoa.
Au nord de la Méditerranée occidentale, Chlidonia pyroformis se rencontre dans les 15 premiers mètres et autour des 40 mètres en Afrique du Nord. Il se développe principalement sur diverses algues rouges ou brunes littorales et plus profondément sur d'autres bryozoaires, sur les rhizomes de posidonies et autres substrat durs. Ce bryozoaire peut vivre sur le sédiment.
Ce petit bryozoaire dressé forme de nombreux et délicats bouquets sphériques. Chaque bouquet est constitué d'une douzaine (9 à 15) de rameaux d'aspect granuleux et courbé vers l'intérieur évoquant des doigts de sorcière. Chacun des bouquets mesure de 3 à 5 mm de diamètre, ils peuvent couvrir de larges surfaces jusqu'à plusieurs décimètres carrés. Chaque rameau est constitué d'un petit nombre (1 à 9) de zoïdes* organisés en file indienne et articulés entre eux. La forme globuleuse (en forme de poire au microscope) des autozoïdes* donne cet aspect de bracelet de perles évoquant les doigts d’une sorcière. Les rameaux perlés, développés symétriquement sur deux ramifications principales, se réunissent à leur base au niveau d'un pédoncule. Les pédoncules émanent de stolons* rampants peu visibles et reliant les bouquets d'une même colonie.
Parmi les petits bryozoaires dressés, aucun n'a cet aspect caractéristique de doigts de sorcière. En revanche l'aspect et la taille des bouquets peuvent évoquer certains kamptozoaires (Loxosomella pes, Loxosomella tethyae, ...).
Comme tous les bryozoaires, c'est un filtreur* suspensivore* microphage*. Les diatomées* (algues unicellulaires) sont à la base de son alimentation. Les cils des tentacules* sont capables de créer des micro-courants permettant l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore* (lequel assure aussi les fonctions de respiration et de nettoyage de la colonie).
Comme tous les bryozoaires, cette espèce est capable de se reproduire de manière sexuée. La fécondation* est interne. C'est une espèce ovovivipare* et les larves* sont libérées dans l'eau. La larve nageuse va ensuite se fixer pour former une nouvelle colonie par multiplication asexuée. La multiplication asexuée se fait par bourgeonnement de nouveaux zoïdes* le long des très fins stolons* rampants, premiers conquérants de nouveaux espaces.
Description microscopique :
Les autozoïdes*, en forme de poire et de petite taille, sont organisés en files linéaires au niveau des rameaux dressés. Trois types d'hétérozoïdes* (zoïdes structurels) sont présents au niveau des pédoncules*, des stolons* et de la base des rameaux.
Il n'y a ni ovicelle* externe, ni aviculaire*, ni épine.
Bryozoaire doigts de sorcière décrit l'apparence des petits bouquets dressés de cette espèce.
Chlidonia : signifie bracelet en grec. Probablement en rapport avec l'aspect perlé et courbe des rameaux terminaux.
pyriformis : signifie en latin en forme de poire (piriforme en français) et se rapporte à la forme des autozoïdes*.
Numéro d'entrée WoRMS : 111302
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Cheilostomatida | Cheilostomes | Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…). |
Famille | Chlidoniidae | Chlidoniidés | |
Genre | Chlidonia | ||
Espèce | pyriformis |
Petites sphères tentaculaires de 3 mm de diamètre portées par un fin pédoncule
Chez le bryozoaire doigts de sorcière, des petites sphères de 3 mm de diamètre sont portées par un fin pédoncule. Il forme ici une immense colonie de plusieurs mètres carrés de recouvrement à l'entrée d'une cavité.
Le Trayas, Saint-Raphaël (83), 2 m
11/11/2009
Minuscules bouquets blancs
La coloration blanchâtre est caractéristique de ce bryozoaire.
Le Trayas, Saint-Raphaël (83), 2 m
11/11/2009
Colonie étalée
Grande colonie gazonnante.
Le Trayas, Saint-Raphaël (83), 2 m
11/11/2009
Large colonie gazonnante et discrète
Confusion possible avec des kamptozoaires au port et à la taille similaires.
Impérial du milieu, Marseille (13), 10 m
28/09/2014
Détail de la photo précédente
L'aspect en "doigts de sorcière" des petits bouquets n'est bien visible que de très près et surtout sur de bonnes macrophotographies.
Impérial du milieu, Marseille (13), 10 m
28/09/2014
Dessins des bouquets et d'un autozoïde piriforme
A : bouquet en forme de main de sorcière et son pédoncule (position naturelle),
B : bouquet étalé sur un même plan, les deux ramifications principales émanant du pédoncule sont bien visibles sous les rameaux perlés,
C : autozoïde en forme de poire.
Canu F., Bassler R.S., 1929, Bulletin of the United States National Museum n° 100, vol. 9, Smithsonian Institution, 165-167 pp.
Reproduction de documents anciens
1929
Dessins anatomiques détaillés
Ces dessins anciens illustrent en détail l'anatomie des bouquets grêles et des différents zoïdes (autozoïdes et hétérozoïdes structurels).
Canu F., Bassler R.S., 1929, Bulletin of the United States National Museum n° 100, vol. 9, Smithsonian Institution, 165-167 pp.
Reproduction de documents anciens
1929
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Valérie CARO
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Canu F., Bassler R.S., 1929, Bulletin of the United States National Museum n° 100, vol. 9, Smithsonia Institution, 165-167.
Gordon D. P., 1989, Intertidal bryozoans from coral reef-flat rubble Sa‘aga, Western Samoa, New Zealand Journal of Zoology, 16:3, 447-463.
Reverter-Gil O., Souto J., Fernandez-Pulpeiro E., 2011, Revision of the genus Crepis Jullien (Bryozoa: Cheilostomata) with description of a new genus and family and notes on Chlidoniidae, Zootaxa 2993, 1-22.
Rosso A., Di Martino E., 2016, Bryozoan diversity in the Mediterranean Sea: an update, Mediterranean Marine Science, 17(2), 567-607.
Zabala M., Gili J.-M., 1985, Distribution des bryozoaires le long d'un gradient sédimentaire dans deux grottes sous-marines du littoral de Majorque, Rapp. Comm. int. Mer Médit., 29, 5, 137-140.