Éponge encroûtante de petite taille (quelques centimètres)
Surface réticulée
Nombreux petits conules pointus
Couleur violet foncé à noirâtre
Oscules bien visibles et en petit nombre
Aplysille violet foncé
Aplysilla noevus Carter, 1876
Chelonaplysilla arenosa (Topsent, 1925), décrite de Méditerranée à l'opposé de Chelonaplysilla noevus décrite d'Atlantique, est considérée comme synonyme ou une espèce valide suivant les auteurs.
Méditerranée nord-occidentale, Adriatique, Atlantique Nord-Est, Manche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Cette éponge est présente en Manche sur les côtes sud et est de la Grande-Bretagne et en Bretagne Nord (Roscoff), en Atlantique Nord-Est sur les côtes occidentales de la Grande-Bretagne ainsi qu'en Atlantique Nord-Est tropical dans tous les archipels de Macaronésie (Açores, Madère, îles Canaries, îles du Cap Vert). En Méditerranée elle a été recensée dans le nord de l'Adriatique ainsi que sur les côtes françaises (Côte Vermeille, Provence, Corse).
Chelonaplysilla noevus vit sur les fonds rocheux (sous les pierres, dans le coralligène* et le détritique côtier) entre 5 et 115 m de profondeur. Elle préfère les surfaces verticales et les surplombs bien exposés aux courants.
Cette espèce encroûtante de quelques millimètres d'épaisseur recouvre des étendues de quelques cm². Sa surface d'aspect réticulé est très caractéristique. On distingue de larges oscules* légèrement surélevés au milieu de nombreux petits conules* pointus. Sa couleur est uniformément violet foncé à noirâtre. Sa consistance est douce au toucher.
Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".
L'aspect général typiquement conuleux peut faire penser à des éponges des genres Aplysilla ou Pleraplysilla mais la couleur très différente sera un bon facteur d'identification.
Dans l'Indo-Pacifique Chelonaplysilla violacea (Lendenfeld, 1883) est très ressemblante.
Chelonaplysilla noevus est un animal filtreur* microphage* non sélectif qui se nourrit de nanoplancton* (entre entre 2 µm et 20 µm) : bactéries, cyanobactéries*, eucaryotes*, ne dépassant pas en général 10 µm. Le courant d'eau nécessaire est créé par le mouvement des flagelles des cellules ciliées* spécifiques des éponges : les choanocytes*. Celles-ci captent et digèrent les particules organiques microscopiques et les produits de la digestion sont distribués aux autres cellules de l'organisme. Les déchets non métabolisables sont évacués par des orifices exhalants : les oscules*.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
Description microscopique : l'observation au microscope permet de découvrir un squelette de fibres de spongine* dendritiques* plus ou moins ramifiées, assez longues (75 à 80 µm) qui partent de la base attachée au substrat et remonte vers la surface de l'éponge en s'amincissant (20-30 µm). Cette espèce ne possède pas de spicules*.
Cette éponge est décrite comme étant recouverte de grains de sable, ce qui n'est pas bien visible sur les photos in-situ, mais s'observe facilement au microscope.
Les nudibranches doridiens se nourrissent généralement d'éponges, Chelonaplysilla noevus semble être en particulier consommé par Felimida binza.
Éponge réticulée violet foncé est une proposition du site DORIS.
Chelonaplysilla : chelon- vient directement du grec [chelone] = tortue, et aplysilla du grec [aplusias] = saleté et -[illa] = suffixe servant à former un diminutif. On pourrait donc traduire par petite saleté ou petite tache que l'on peut observer sur la tête de certaines tortues marines.
noevus : du latin [naevus] = envie, tache de vin.
Numéro d'entrée WoRMS : 132301
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Dendroceratida | Dendrocératides | Démosponges dont le squelette est constitué de fibres de spongine qui s’élèvent d’une plaque basale également en spongine et sont le plus souvent dendritiques. Pas de différences observables entre fibres primaires et secondaires. Les fibres ont toujours une moelle distincte et sont fortement stratifiées. Eponges vivipares, la larve est de type ‘parenchymella’. |
Famille | Darwinellidae | Darwinellidés | Eponges dont le squelette est composé uniquement de fibres de spongine à l’aspect dendritique*. |
Genre | Chelonaplysilla | ||
Espèce | noevus |
Petite éponge encroûtante violet foncé
Cette éponge est sans spicules, sa surface d'aspect réticulé est couverte de petits conules. C'est une éponge assez commune, voisine des Aplysilla qui ont le même squelette.
La Ciotat (13), 10 m
01/08/2015
Surface d'aspect réticulé, conules et oscules
Des formes noirâtres existent en Méditerranée en particulier.
Tamaris, Côte Bleue (13), 8 m
26/09/2009
En Manche
Les 2 masses sombres encroûtantes au milieu de l'éponge jaune (indéterminée) sont aussi des Chelonaplysilla noevus.
Bretagne St Quay Portrieux 20 m
29/10/2016
Sous une pierre parmi les bryozoaires
En haut à droite une petite colonie de Cellepora pumicosa, en haut à gauche le cnidaire est un Epizoanthus (Epizoanthus couchii ?).
Bretagne, Saint Quay Portrieux (22), 20 m
08/04/2017
Petits conules à la surface
Cette éponge assez commune mais discrète peut s'observer des premiers mètres à plus de 100 mètres de profondeur.
Rade de Marseille (13), 28 m
03/07/2011
Nudibranche prédateur
De nombreux nudibranches (limace de mer) se nourrissent d'éponges. Ici il s'agit de Felimida binza sur Chelonaplysilla noevus (syn.: Chelonaplysilla arenosa).
Cagnes (06), 9 m
28/05/2011
Prédateur
Le nudibranche Felimida binza est régulièrement rencontré en train de consommer cette éponge violette.
La Gabinière, Port-cros (83)
08/06/2014
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Boury-Esnault N., 1971, Spongiaires de la zone rocheuse de Banyuls-sur-Mer, II – Systématique, Vie Milieu, 22(2), 287-349.
Carter H.J., 1876, Descriptions and Figures of Deep-Sea Sponges and their Spicules, from the Atlantic Ocean, dredged up on board H.M.S.'Porcupine', chiefly in 1869 (concluded), Annals and Magazine of Natural History, (4) 18(105), 226-240; (106), 307-324; (107), 388-410; (108), 458-479, pls XII-XVI.
Manconi R., Cadeddu B., Ledda F., Pronzato R., 2013, An overview of the Mediterranean cave-dwelling horny sponges (Porifera, Demospongiae), ZooKeys, 281, 1–68.
La page de Chelonaplysilla noevus sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires : World Porifera Database
La page de Chelonaplysilla noevus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN