Limace de 1 à 4 cm de long
Tête évasée
Queue bifide avec la partie gauche plus développée
Couleurs : orange, bleu et noir
Marque en forme de T à l'avant de la tête
Poils sensoriels autour de la bouche
Limace à queue d'aronde
Leech aglaja (GB)
Atlantique Ouest tropical, mer Rouge, Indo-Pacifique Ouest tropical
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge], ● CaraïbesRégions tropicales des océans Atlantique Ouest (mer des Caraïbes, golfe du Mexique, Floride, Bahamas,...) et Indo-Pacifique Ouest (dont Mayotte, La Réunion et la Nouvelle-Calédonie).
On rencontre cette espèce sur des fonds sableux entre 1 et 25 m.
Le céphalaspide-sangsue est une petite limace de 1 à 4 cm de long de forme générale allongée et qui s’évase au niveau de la tête. Il possède une queue bifide ressemblant à une queue d’hirondelle mais avec la partie gauche plus développée que la droite.
Comme tous les Aglajidés, ses flancs sont prolongés par une membrane : la parapodie. Chez Chelidonura hirundinina, les deux parapodies sont rabattues sur son dos.
A l’avant de la tête, la bouche est entourée de poils sensoriels, plus proéminents que chez les autres espèces d’Aglajidés.
En Caraïbes, cet animal est de couleur orange avec des lignes bleues bordées de noir, avec parfois un ocelle blanc bordé de noir situé sur la partie postérieure du dos, un peu avant la queue. Dans la zone indo-pacifique, le noir est la couleur dominante, les parties orange et bleue étant réduites à de simples lignes, voire à des points. Une marque bleue, blanche ou jaune en forme de T à l'avant de la tête permet de distinguer cette espèce des autres Chelidonura.
Chelidonura philinopsis : seulement rencontrée en Afrique de l’Est, cette espèce n’est peut-être qu’une variante de couleur de Chelidonura hirundinina. Sa couleur dominante est le marron avec des lignes bleues et noires bordées de jaune ou d’orange-marron pâle.
Chelidonura varians : noire avec des lignes bleues mais sans la marque en forme de T sur la tête.
Chelidonura sp. : une espèce non décrite vivant dans le Pacifique central et Est, semblant très identique à C. hirundinina mais sans la marque en T sur la tête.
Tous les Aglajidés sont des prédateurs carnivores. Chelidonura hirundinina se nourrit de vers plats. Il les repère grâce à ses poils sensoriels qui détectent les traces de mucus laissées par les vers, puis suit leur trace et quand il arrive au contact de sa proie, l’aspire en un clin d’œil. En effet, le céphalaspide-sangsue est dépourvu de radula mais possède un bulbe musculaire buccal très rigide qui agit comme une pompe aspirante. Seules certaines espèces de vers plats lui conviennent. Les autres sont ignorées ou parfois aspirées, entièrement ou partiellement, et goûtées avant d’être recrachées. D'autres céphalaspides peuvent faire partie de son menu.
Chelidonura hirundinina est hermaphrodite : le pénis se trouve au niveau de la tête du côté droit et les organes femelles à l’arrière du corps également du côté droit. Il se reproduit souvent en groupes de plusieurs individus. Lorsqu’ils ne sont que deux, les partenaires se mettent tête-bêche pour former une ronde, le pénis étant situé près de la tête tandis que l’organe sexuel féminin est situé près de la queue. Les individus s’interpénètrent simultanément, généralement de 5 à 8 fois par accouplement, lequel peut durer plusieurs minutes.
Il a été démontré par Anthes et al. de l’université de Tübingen [Anthes & al, 2007] que Chelidonura hirundinina a développé le comportement d’échange de sperme” qui consiste à adapter la quantité de sperme qu’il transmet à son partenaire en fonction de la quantité de sperme qu’il en reçoit, favorisant ainsi les échanges “gagnant-gagnant” et évitant les conflits, fréquents chez les hermaphrodites, pour déterminer quel partenaire jouera le rôle de mâle et celui de femelle.
Il pond des œufs collés entre eux pour former un long filament qu'il enroule de nombreuses fois en une sorte de pelote contenue dans une masse gélatineuse transparente. Les petites larves éclosent au bout d’environ 4 à 5 jours.
Cette limace est parfois rencontrée en compagnie d’autres opisthobranches comme Philinopsis sp.
C'est une espèce diurne.
Cette limace possède une fine coquille calcaire interne (sous le manteau) à l’arrière du corps qui mesure environ 2 mm de diamètre et possède des stries d’accroissement bien marquées.
Elle peut sécréter une substance jaune qui peut paralyser ou tuer d’autres organismes. Elle l’utilise pour se défendre si elle est agressée. Il se pourrait qu’elle l’utilise également comme une arme pour capturer ses proies.
Céphalaspide : du grec [képhalé] = tête, et [aspidos] = bouclier. Les céphalaspides ont une tête élargie qui les aide à s’enfouir dans le sable et qui peut faire penser à un bouclier ;
sangsue : apparemment une erreur de traduction de son nom latin, hirundinina, proche de [hirudo] = sangsue. Ce nom peut aussi s’expliquer par le fait que Chelidonura hirundinina n’a pas de radula et aspire donc ses proies pour les ingérer.
Chelidonura : du grec [chelidon] = hirondelle et [oura] = queue. Sa queue caractéristique a, en effet, à peu près la même forme qu’une queue d’hirondelle,
hirundinina : du latin [hirundinina] = petite hirondelle.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Ordre | Cephalaspidea | Céphalaspides | Coquille externe ou interne, spiralée, très fine et réduite. Tête élargie en bouclier. Yeux développés. Pas de rhinophores. Cavité palléale à droite avec une branchie plissée. Parfois des parapodes. Marins et fouisseurs sur les fonds de sédiments. |
Famille | Aglajidae | Aglajidés | Coquille à dernier tour étalé couverte par le manteau, bouclier céphalique, bouclier dorsal postérieur, et 2 parapodies relevées. Pas de tentacules (sauf Navanax). |
Genre | Chelidonura | ||
Espèce | hirundinina |
Couleurs Caraïbes
Le bleu, l'orange et le noir sont les couleurs des spécimens vivant dans l'océan Atlantique tropical.
Port St Louis (Guadeloupe), 16 m
18/03/2007
Spécimen sombre de la zone indo-pacifique
Dans la zone indo-pacifique, les couleurs orange et bleue sont peu visibles et le noir domine.
La Réunion, 1,5 m
14/07/2010
Petite limace
Chelidonura hirundinina mesure de 1 à 2,5 cm. Les individus rencontrés en Martinique ne dépassent que rarement le centimètre de long.
Babody (Martinique)
06/06/2009
Queue d'hirondelle
Cette limace possède une queue caractéristique avec la partie gauche plus grande que la droite. Elle lui doit son nom scientifique.
Babody (Martinique), 12 m
02/07/2009
Tête en forme de bouclier
La tête en forme de bouclier est une des caractéristique de céphalaspides. L'animal l'utilise pour s'enfouir dans le sable.
Grande anse d'Arlet (Martinique), 5 m
02/07/2009
Cils
Les cils sensoriels sont bien visibles sur cette photo. Ils servent à la détection des proies.
La Réunion, 1,5 m
14/07/2010
Parapodie
Les deux côtés de la parapodie sont rabattus sur le dos de l'animal.
Guadeloupe
06/04/2007
Dans son milieu de prédilection
Chelidonura hirundinina vit dans les zones sableuses. Sa détection demande un certain entraînement ou un peu de chance.
Ilet Fajou (Guadeloupe), 1 m
23/04/2009
Scène de reproduction
Chelidonura hirundinina est hermaphrodite : la position tête-bêche permet de se féconder mutuellement. Le pénis se trouve au niveau de la tête du côté droit et les organes femelles à l’arrière du corps également du côté droit.
La Réunion, 1,5 m
11/08/2010
A La Réunion
Un individu réunionnais aux couleurs éclatantes !
Cap Lahoussay, La Réunion, 0,50cm de nuit et en PMT
Frédérique & Sébastien VASQUEZ
26/11/2014
Rédacteur principal : Silvio ANDREBE
Vérificateur : Jean-Michel SUTOUR
Responsable régional : Jean-Michel SUTOUR
Anthes N. & Michiels N.K., 2007, Reproductive morphology, mating behaviour, and spawning ecology in cephalaspid sea slugs (Aglajidae and Gastropteridae), Invertebrate Biology, 124 (4), 335-365.
Risbec J., 1951, Notes sur les Tectibranches de Nouvelle-Calédonie, In : Journal de la société des océanistes, 7, 123-158.
Rudman, W.B., 1998 (October 14) Chelidonura hirundinina (Quoy & Gaimard, 1832). [In] Sea Slug Forum. Australian Museum, Sydney.