Taille maximale documentée 8 cm
Flancs bleu nuit à indigo, tête et dos orange à jaunes
Nageoire dorsale orange, nageoire anale bleue, nageoire caudale jaune
Longue épine bleue dirigée vers l’arrière à l’angle du préopercule
Une à quatre épines bleues plus petites dans le prolongement de la commissure des lèvres
Poisson-ange africain, poisson ange à dos flammé africain (île Maurice)
African cherubfish, jumping bean, orangeback angelfish, African pygmy angelfish, flameback angelfish (GB), Springboontjie (Afrique du Sud)
Holacanthus acanthops Norman, 1922
Xiphipops acanthops (Norman, 1922)
Ouest de l’océan Indien
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueL’espèce est présente dans l’ouest de l’océan Indien. On la rencontre des côtes est et sud de l’Afrique aux Maldives, ainsi que dans le canal du Mozambique, à Madagascar, dans les Mascareignes et dans l’archipel des Chagos.
Centropyge acanthops se rencontre usuellement entre 0 et 40 mètres sur des fonds coralliens détritiques*, et parfois entre les branches de coraux vivants.
Des signalements auraient été faits à 70 m de profondeur.
Le corps (nageoires exclues) a une forme ovoïde allongée avec un dos élevé et un arc ventral prononcé. Sa hauteur (distance entre la base du troisième rayon dur de la dorsale et la base du premier rayon des pelviennes) entre environ 2,2 fois dans la longueur standard (longueur sans la queue). Il est fortement comprimé latéralement. La taille maximale documentée est de 8 cm.
Description sommaire : ce poisson est de couleur bleu nuit, avec le dos et la tête orange vif. Une forte épine bleue se trouve à l’angle du préopercule*. La nageoire dorsale est orange, l’anale est bleue, la caudale porte une flamme jaune.
Description détaillée :
Les flancs sont bleu nuit à indigo. La tête, la gorge et le haut du dos sont d’un orange plus ou moins vif qui peut virer au jaune. La couleur de la gorge est parfois fumée, voire bleuissante et il peut y avoir des traces bleues sur les joues et les opercules*.
La tête, plus haute que longue, est massive. La bouche est petite, terminale et protractile*, les lèvres sont épaisses. Une marque bleue apparaît souvent à la commissure des lèvres. Les yeux sont globuleux, indépendants et de grande taille (leur diamètre entre environ 2,8 fois dans la longueur de la tête). Ils sont orange et généralement entourés d’un anneau bleu plus ou moins régulier. La limite verticale du préopercule est denticulée et porte, à sa limite inférieure, une longue épine bleue dirigée vers l’arrière mesurant plus d’un tiers de la longueur de la tête. La zone infraorbitaire peut porter de 1 à 4 épines bleues plus petites situées dans le prolongement de la commissure des lèvres.
Les nageoires dorsale et anale sont continues, la partie postérieure de leurs rayons mous est arrondie. La nageoire dorsale est orange avec une ligne submarginale noire et un liseré translucide ou bleu. La nageoire anale est bleue avec une bande submarginale grisâtre suivie d’une ligne noire à liseré bleu. De courts segments alternés bleus et noirs marquent parfois la dernière partie des rayons mous de ces deux nageoires. La partie centrale de la nageoire caudale est jaune, cette couleur s’estompant ou pouvant devenir noirâtre sur les rayons extérieurs. La base des pectorales et celle des pelviennes sont de la même couleur que la partie du corps où elles se trouvent (orange ou bleue, en fonction de l’extension de la partie bleue du corps). Les rayons des pectorales sont jaunâtres, ceux des pelviennes sont bleu foncé à noirâtres, les deux premiers rayons étant bleu vif. Quand la nageoire est repliée, l’extrémité de ces premiers rayons atteint l’origine de la nageoire anale.
Le patron de couleur des juvéniles ne diffère pas de celui des adultes.
Le patron de couleur du poisson-ange nain africain, couplé à sa distribution restreinte à l’ouest de l’océan Indien, permet de limiter les possibilités de confusion à une variation de couleur chez Centropyge fisheri (Snyder, 1904). La livrée de ce dernier est généralement uniformément bleu nuit à noirâtre en dehors d’une nageoire caudale jaune, mais il peut présenter un patron bicolore proche de celui de C. acanthops. En ce cas, la zone orange est limitée à la partie antérieure du corps, des premiers rayons durs de la dorsale à la région abdominale incluse. Certains individus peuvent présenter une teinte orange fumé sur les rayons mous des nageoires dorsale et anale et sur le pédoncule caudal.
Les espèces les plus ressemblantes sont Centropyge resplendens Lubbock & Sankey, 1975 et Centropyge aurantonotus Burgess, 1974. Mais le premier est endémique* de l’île de l’Ascension, au nord de l’Atlantique Sud, et le second ne se trouve que dans l’Atlantique Ouest, des Caraïbes au Brésil.
Cette espèce se nourrit d’algues et de petits invertébrés.
A notre connaissance, la reproduction de Centropyge acanthops n’a pas été étudiée à la date de publication de cette fiche (janvier 2019).
Cependant, les espèces du genre Centropyge sont connues pour être hermaphrodites* protogynes*, les changements de sexe étant réversibles en fonction des aléas de la structure sociale du groupe. Ces espèces forment des harems composés d’un mâle dominant, de femelles sexuellement matures dont la plus grande est dominante et de quelques femelles immatures. Les mâles rivaux se livrent des combats rituels sur la frontière de leur territoire. Les accouplements se produisent principalement entre le mâle dominant et la femelle dominante. Les gamètes* sont émis en pleine eau, œufs et larves* sont pélagiques*. La reproduction est annuelle, avec un pic pendant les mois d’été.
De nombreux cas d’hybridation, naturelle ou provoquée en laboratoire, sont documentés dans le genre Centropyge (par exemple C. flavissima x C. vrolikii, C. loriculus x C. potteri ou C. multifasciatus x C. venusta). Cependant, aucun cas d’hybridation naturelle ne semble avoir encore été documenté chez C. acanthops, bien qu’un cas d’accouplement hétérospécifique ait été observé en aquarium entre cette espèce et C. argi, et que des hybrides C. acanthops x C. fisheri puissent être obtenus en captivité. Une population des Maldives, dont la livrée est intermédiaire entre celles de C. acanthops et C. fisheri, a été considérée comme issue d’hybrides, mais il a été démontré qu’il s’agissait d‘une variation locale de couleur chez C. fisheri.
Les écailles sont cténoïdes*, c’est-à-dire qu’elles portent de
nombreuses pointes minuscules (les spinules, aussi nommées ctenii) sur
leur bord extérieur libre. Ces pointes, alignées en rangées, donnent une
apparence striée aux écailles.
Le sous-genre Xiphypops a été proposé dans le genre Centropyge en 2003. Ce nom reprend un nom de genre non accepté, créé par Jordan en 1922 pour classer C. fisheri (sous Holacanthus fisheri). Ce sous-genre se base sur des critères morphologiques, principalement sur la présence d’une à trois fortes épines dans la zone infraorbitaire. Il regroupe les six espèces suivantes : C. acanthops, C. argi, C. aurantonotus, C. fisheri, C. nigriocella et C. resplendens. Toutefois, cette division du genre ne fait pas l’unanimité et n’est pas reconnue comme valide par le World Register of Marine Species (WoRMS), mais ce sous-genre est toujours utilisé par certains auteurs.
Des analyses génétiques permettent de formuler l’hypothèse selon laquelle les trois espèces de Centropyge présentes en Atlantique (C. resplendens, C. argi et C. aurantonotus) seraient dérivées d’une invasion de l’Atlantique par C. acanthops via l’Afrique du Sud il y a 250 000 à 500 000 ans.
Les espèces du genre Centropyge regroupent les plus petites espèces de la famille des poissons-anges, les Pomacanthidés (ce pourquoi elles sont appelées « poissons-anges nains ») et C. acanthops est l’une des plus petites espèces de son genre.
On observe souvent C. acanthops par petits groupes d’environ dix individus. L’espèce est craintive, les individus nagent toujours à proximité d‘un abri et sont difficiles à observer.
La nageoire dorsale comprend 14 rayons durs et de 16 à 17 rayons mous.
La nageoire anale comprend 3 rayons durs et de 16 à 18 rayons mous.
La ligne latérale* comprend de 33 à 37 écailles. Son premier segment est rectiligne et monte obliquement vers le haut du dos, puis la ligne s’incurve et longe le dos à proximité de la base de la nageoire dorsale, pour s’achever peu avant la fin des rayons mous.
Son statut pour l’IUCN* est LC (Least Concerned, traduit par « Préoccupation mineure »), ce qui signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, notamment dans les trois qui alertent sur une menace (CR : En danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : Vulnérable). Fonction de quoi elle n’est pas actuellement concernée par des mesures de protection.
L’espèce est récoltée en vue du commerce aquariophile, mais la récolte ne concerne qu’une faible partie de sa distribution (le Kenya et l’Afrique du Sud pour l’essentiel).
Poisson-ange : c’est le nom commun donné à toutes les espèces de la famille des Pomacanthidés. Il leur vient probablement de leurs nageoires dorsale et anale continues, de grande surface quand elles sont déployées. Elles peuvent donc évoquer les ailes attribuées aux anges dans certaines traditions religieuses.
nain : du fait que les espèces du genre Centropyge sont les plus petites des espèces comprises dans la famille des Pomacanthidés.
africain : en référence à la localité du type, en Afrique du Sud.
Centropyge : nom composé des mots grecs [kentron], qui signifie aiguillon, dard et [pugê] qui signifie fesse.
Johann Jakob Kaup (1803-1873) décrit le genre en 1860 en se basant sur les quatre rayons durs supposés présents dans la nageoire anale (naissant à proximité de l’anus) chez Holacanthus tibicen (actuellement Centropyge tibicen), l’espèce type*. Kaup répétait ainsi l’erreur de Cuvier, le descripteur de l’espèce (la nageoire anale de Centropyge tibicen n’a que trois rayons durs). Il y a actuellement 33 espèces acceptées dans ce genre.
acanthops : mot composé des mots grecs [acantha], qui signifie piquant, épine, et [ops], qui signifie œil. Le choix de l’épithète spécifique est donc motivé par les épines présentes dans la zone infraorbitaire de l’espèce.
L'espèce a été décrite en 1922 par John Roxborough Norman (1898-1944) sous le nom de Holacanthus acanthops. La localité du type est Durban (Afrique du Sud).
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Famille | Pomacanthidae | Pomacanthidés | |
Genre | Centropyge | ||
Espèce | acanthops |
Bicolore
N’était une flamme jaune sur la nageoire caudale, le poisson-ange nain africain serait bicolore : bleu nuit à indigo, et orange vif. La partie orange peut virer nettement au jaune chez certains individus.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, 1,5 m, en PMT
01/03/2012
Corps comprimé
Le corps des poissons-anges en général, et celui des poissons-anges nains en particulier, est fortement comprimé.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m
03/03/2012
Épine
Une longue épine bleue dirigée vers l’arrière se trouve à l’angle du préopercule*. Deux autres épines, moins longues, apparaissent dans la zone infraorbitaire à quelques millimètres derrière la commissure des lèvres. Le nombre de ces épines peut varier de 1 à 4 selon les individus.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m
04/02/2012
Ecailles
Les écailles sont cténoïdes*, c’est-à-dire qu’elles portent de nombreuses pointes minuscules (les spinules, aussi nommées ctenii) sur leur bord extérieur libre. Ces pointes, alignées en rangées, donnent une apparence striée aux écailles.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m
03/03/2012
Nageoires dorsale et anale
La nageoire dorsale est orange et l’anale bleu nuit. Les deux nageoires arborent un liseré bleu précédé d’une ligne noire. La partie postérieure des rayons mous de la dorsale peut être bleuissante et le liseré de la dorsale peu coloré, comme c’est le cas chez cet individu.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m
09/07/2013
Yeux
Les yeux sont globuleux, indépendants et de grande taille.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m
01/03/2012
Bouche protractile
Comme tous les membres de la famille des Pomacanthidés, C. acanthops a une bouche protractile*. Cette particularité lui permet d’aspirer avant de les couper les petites touffes d’algues ou de capturer les petits invertébrés dont il se nourrit.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m
01/03/2012
Habitat
Les fonds coralliens détritiques sont l’habitat électif de l’espèce.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m
15/05/2012
En compagnie
Le poisson-ange nain africain se nourrit volontiers en compagnie, pourvu qu’aucun de ses voisins ne présente un danger. On le voit ici avec la demoiselle Stegastes fasciolatus (sur la gauche) et le labre Thalassoma genivittatum. On distingue au troisième plan le barbet Parupeneus trisfasciatus.
Cette espèce est par ailleurs craintive, ce pourquoi ses membres ne se trouvent jamais loin d’un abri.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m
15/05/2012
Flameback angelfish
Centropyge acanthops porte bien l’un des noms communs que lui donnent les anglophones (« flameback angelfish », qui signifie poisson-ange au dos couleur de flamme), et qu’on retrouve dans le nom franco-mauricien de « poisson ange à dos flammé africain ». Cet individu en train de sortir d’une zone d’ombre illustre particulièrement bien cette comparaison.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m
11/02/2012
Distribution limitée à l'océan Indien Ouest
Individu réunionnais. La distribution de cette espèce est limitée à l'océan Indien Ouest.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m
01/03/2012
Rédacteur principal : Philippe BOURJON
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
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La page de Centropyge acanthops dans le site de référence DORIS sur les poissons : FishBase