Colonie en forme de petite coupole calcifiée, convexe
Aspect de surface irrégulier, rugueux (umbo*) et bosselé
De couleur orange en général, parfois plus foncée
Cellépore orange, bryozoaire pierreux orange
Orange stony bryozoan (GB), Orangenes steinförmiges Moostierchen (D), Briozoo anaranjado pedroso (E), Oranje steenachtig mosdiertje (NL), Briozoo pedroso alaranjado (P), Orange stenmosdyr (N)
Atlantique Nord-Est, Manche, mer du Nord, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Atlantique Nord-Est, Manche, mer du Nord, Méditerranée.
La colonie vit fixée sur la roche et ne peut se développer que sur un support solide. Ce sont plutôt des animaux de l'ombre, sous les surplombs ou dans les grottes, à l'abri de la lumière directe. Ils peuvent aussi être fixés au pied des laminaires, mais on peut les retrouver dans d'autres zones ombragées où ils évitent l'étouffement par les algues. Ils sont présents près des côtes de 5 à 20 m.
Ce bryozoaire vit en colonie massive, encroûtante et bombée, en forme de petites coupoles calcifiées constituées par toutes les logettes* les unes à côté des autres (case calcaire qui abrite le polypide*). Les colonies peuvent atteindre 2 à 3 cm d'épaisseur et jusqu'à 15 cm de diamètre en Atlantique.
L'aspect de surface est irrégulier et bosselé ; la colonie est rapeuse quand on la touche. Elle est en général orange, mais sa coloration peut varier jusqu'au verdâtre ou au brun dans les zones éclairées où des algues microscopiques peuvent se développer sur les parties les moins actives de la colonie. Lorsque les lophophores sont sortis, l'ensemble prend un aspect duveteux.
Les zoïdes* (individus de la colonie) semblent liés sans axe préférentiel et on repère assez mal les limites entre eux. Ils sont cylindriques ou ovoïdes, dressés. L'orifice des zoïdes est arrondi avec une concavité proximale (sinus) large et un petit aviculaire* fixé sur un grand umbo*.
Chaque logette de ce bryozoaire possède un opercule qui se rabat pour fermer le cystide* quand le polypide se rétracte.
Turbicellepora magnicostata (Barroso, 1919) forme des colonies aux formes noueuses.
Turbicellepora avicularis (Hinks, 1860) forme des colonies brunes aux longues branches, se terminant en pointe, souvent sur des supports filiformes.
Celleporina hassali qui est moins rugueuse.
Schizomavella mamillata (Hincks, 1880) forme des plaques encroûtantes forts semblables mais généralement plus jaunes, moins épaisses et légèrement moins grenues. D'autre part, les lophophores plus petits forment, lorsqu'ils sont déployés, un duvet plus discret à la surface de la colonie.
Cellepora pumicosa fait partie des espèces difficiles à identifier, à moins de se servir d’une bonne loupe et d’avoir de bonnes figures de référence.
Les individus de la colonie se nourrissent d'éléments planctoniques* ou de particules organiques en suspension, capturés par le lophophore* (tentacules ciliés en couronne autour de la bouche), englués dans un mucus et apportés à la bouche : ce sont des suspensivores actifs car les tentacules des lophophores créent des microcourants qui dirigent les proies vers la bouche. Ces tentacules sont dépourvus de cellule urticante.
Elle est sexuée pour disséminer l'espèce grâce à des larves* dispersées par les courants, les individus étant hermaphrodites* protandres*. Une multiplication asexuée par fragmentation de la colonie est possible mais sans doute peu fréquente chez cette espèce en raison de la forme des colonies.
Les embryons sont orangés, voire rouges.
Le nudibranche Onchidoris luteocincta (Onchidoris = doris à tubercules ; luteocincta = à anneau jaune) se nourrit sur cette cellépore.
D'autre part, comme sur la plupart des bryozoaires, une importante vie fixée, constituée d'organismes microscopiques, peut se développer à la surface de la colonie. C'est d'ailleurs cela qui donne parfois un ton verdâtre à l'ensemble.
Enfin, il n'est pas rare que la colonie encroûtante enserre d'autres organismes fixés tels que des tubes de vers ou des pieds d'algues.
Si la colonie se détache de son support ou si celui-ci se fragmente, elle sédimente sur le sol, meurt en se décolorant et participe à la constitution de graviers d'origine organique.
La calcification des loges étant très importante, elles ne sont pas flexibles. l'épanouissement à l'extérieur de la couronne de tentacules du polypide se fait par pression hydrostatique, des muscles agissant sur la paroi d'un sac situé sous la paroi frontale calcifiée, lequel communique avec l'extérieur par un pore.
Même si ce bryozoaire affectionne les supports rocheux, on peut le rencontrer sur des algues ou des hydraires.
Comme il n'a pas d'organe pour éliminer les déchets azotés, le polypide s'intoxique petit à petit et meurt. Il est remplacé par un nouveau polypide fabriqué par la cystide.
Cette espèce semble très commune tout autour des côtes des îles Britanniques.
Cellépore est directement francisé, à partir du nom scientifique.
Pierreuse fait référence au squelette qui, détaché de la roche, prend alors l'aspect d'une pierre.
Orange du fait, bien sûr, de sa couleur la plus répandue.
Celle- : du latin [cella] = cellule, loge, cabine
-pora : du latin [porus] = pore
pumicosa : du latin [pumicosus] = poreux, qui a des pores.
Numéro d'entrée WoRMS : 111268
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Cheilostomatida | Cheilostomes | Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…). |
Famille | Celleporidae | Celléporidés | Colonies encroûtantes ou dressées, fortement calcifiées, épaisses et où les loges sont disposées sans ordre, en plusieurs assises. |
Genre | Cellepora | ||
Espèce | pumicosa |
Colonie complète et détails des lophophores
Forme et couleur caractéristiques de la colonie ; tous les lophophores sont sortis de leur logette.
Belmullet (County Mayo, Ireland), Doonamo Head, 26 m
08/08/1992
Vue de profil
Il est toujours très difficile d'identifier cette espèce sans examen microscopique. Ici, in situ, on peut déjà observer la présence d'épines (umbo*) caractéristiques de cette espèce, mais c'est en prélevant cette colonie (voir les deux dernières photos faites au laboratoire) que la confirmation de l'espèce a pu être faite.
Corse, Stareso (2B), 20 m
24/10/2008
Détail des aspérités de surface
De couleur plus pâle, cette colonie est marquée par un fort relief de surface, qui amoindrit le volume d’ensemble.
Niolon (13)
10/06/2006
Petite colonie sur la roche
L'aspect rugueux, la couleur orangée, la relative importance du duvet formé par les lophophores (ici bien sortis) et la forte épaisseur de cette petite colonie calcifiée peut nous faire penser à Cellepora pumicosa.
Porquerolles, sec du Langoustier (83), 21 m
19/05/2007
Epibionte sur gorgone
Ici dans une grotte ouverte, donc balayée par un courant régulier mais à l'ombre, cette colonie n'est pas noircie par des algues microscopiques, elle conserve donc une couleur bien orangée.
Corse, la Bibliothèque, Calvi (2B), 14 m
20/10/2008
De couleur beaucoup plus terne
Sans doute avec des algues symbiotiques.
L'identification de cette colonie reste à confirmer par un prélèvement.
Port Cros (83), Tombant Ouest de la Gabinière, 16 m
04/06/2006
En Manche
En Manche on peut trouver des cellepores vivement colorées avec les panaches de tentacules des polypides très épanouis.
Noter que lorsque la colonie est propre (zones ombragées ou turbides), les parois des zoïdes (la partie calcifiée de la colonie) restent très claires, blanchâtres.
Boulogne-sur-mer (62) 20 m
10/06/2004
Détail des zoïdes
Il s'agit de la même colonie illustrée sur la seconde photo de la fiche. Celle-ci a été prélevée et observée ici à la loupe binoculaire encore "fraîche". On y observe bien l'inorganisation des zoïdes, les ouvertures par où sortent les lophophores (ici rétractés) et les longs umbo* portant des aviculaires.
Stareso (2B), vue binoculaire
10/2008
Squelette
Il s'agit de la même colonie illustrée sur la seconde photo de la fiche. Celle-ci a été prélevée et traitée à la javel pour en observée sa structure calcifiée. On y observe bien l'inorganisation des zoïdes et les longs umbo* portant des aviculaires.
Stareso (2B)
10/2008
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Correcteur : Jean-Georges HARMELIN
Responsable régional : Véronique LAMARE
La page de Cellepora pumicosa dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN