Buissons souples
Ramifications dichotomiques
Couleur blanc-ivoire
Segments cylindriques et rigides d'environ 2 cm de long
Logettes de forme hexagonale allongée (caractère microscopique)
Petite salicornaire
Sinuous cellaria (GB)
Farcimia sinuosa Hassall, 1840
Salicornaria sinuosa Johnston, 1847
Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est jusqu'à l'Espagne et Méditerranée.
On rencontre cette espèce sur les fonds rocheux, les cailloutis ou les sables coquilliers de la zone infralittorale d'une dizaine de mètres jusqu'à 100 mètres de profondeur environ.
Les représentants du genre Cellaria forment des colonies érigées, touffues, évoquant une algue tubulaire. Les rameaux à division dichotomique* (rarement latérale), sont articulés par de petits joints chitineux souples de couleur foncée. Ces ramifications sont parfois inarticulées. Chaque segment (entre-noeud) est rigide, calcifié, cylindrique ou plus rarement aplati. L'identification de l’espèce est rarement possible sans observation microscopique (voir "Divers biologie").
Ce bryozoaire cheilostome* forme des buissons souples aux ramifications dichotomiques bien distinctes. Les colonies se présentent en touffe dense, plus robuste que les 2 autres Cellaria d’Europe. La colonie mesure 4 à 5 cm de haut, elle atteint fréquemment 10 cm (rarement 15 cm). Les segments cylindriques ou entre-nœuds sont rigides, ils ont un diamètre d'à peine 1 mm pour 7 à 20 mm, voire 30 mm de longueur. Ils sont articulés et nettement renflés vers l’extrémité distale*, ce qui donne une certaine souplesse à la colonie.
La coloration générale est blanc ivoire, avec un joint noir, corné et souple, au niveau des ramifications (sur les "nœuds" articulés).
A la loupe binoculaire, on remarquera que les logettes sont réparties sur toute la surface (pourtour et longueur) des segments. Ces logettes ont une forme hexagonale allongée.
Il existe plusieurs espèces de Cellaria : les différencier nécessite une observation microscopique pour voir la forme des logettes et des aviculaires*.
Cellaria fistulosa : ramifications plus petites. Souvent fixée en épibionte* sur des hydraires ou sur des coquilles.
Cellaria salicornioides : la cellaire salicornioïde montre un port moins touffu et moins compact que Cellaria fistulosa malgré une taille quasi identique. Ses autozoïdes sont ovales à hexagonaux.
Comme tous les bryozoaires, c'est un filtreur microphage qui se nourrit principalement d'algues unicellulaires planctoniques (diatomées). Les tentacules du lophophore sont ciliés et bien que l’aspiration soit assez faible, les mouvements des cils infléchissent la circulation porteuse des particules alimentaires.
La reproduction est sexuée : les polypides* sont hermaphrodites protandres*. Les larves* sont incubées dans une poche, l’ovicelle* (l’espèce est vivipare*) puis après expulsion elles vont rejoindre le plancton pour une phase nageuse courte (quelques heures). Leur déplacement est assuré par de nombreux cils vibratiles qui vont leur permettre de rejoindre le substrat afin de s’y fixer et de s’y développer.
En Méditerranée, le développement des larves dans les ovicelles à lieu d'avril à novembre, la croissance des embryons en juin et juillet.
L’accroissement de la colonie passe par une phase asexuée par bourgeonnement des logettes chitineuses. Les polypides, bien qu’isolés les uns des autres vont rester en communication par des plaques en rosettes perforées de petits pores.
Les ramifications dressées offrent un support pour divers espèces : petites éponges (Sycon sp.), hydraires ou même d'autres bryozoaires.
Cette espèce, sans être rare, n'est pas souvent observée. Localement, on peut trouver des concentrations de nombreux « buissons ».
Au large de la Bretagne, de fortes concentrations d'articles morts de cette espèce ont été découverts dans les sédiments atlantiques.
Description microscopique des espèces du genre Cellaria :
Description microscopique de l'espèce cellaria sinuosa :
La houle et les palmes qui traînent... peuvent endommager ces colonies souples qui ondulent avec les mouvements de l'eau mais restent très fragiles de par leur fixation peu adhérente au substrat.
Petite salicornaire : par comparaison avec les salicornes (plantes des rivages) qui se présentent sous l'aspect de segments successifs.
Cellaria : du latin [cellarium] = chambre, cellule : ce qui correspond aux cistides* contenant les zoécies*.
sinuosa : du latin [sinus] = pli, courbe. Les informations à ce sujet sont rares. N'ayant pu trouver la description orginale de Hassall, nous supposons que cela correspond à la forme courbée (croissant de lune) de l'ouverture par laquelle sort le lophophore*.
Numéro d'entrée WoRMS : 111260
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Cheilostomatida | Cheilostomes | Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…). |
Sous-ordre | Anasca | Anasques | La paroi frontale (ventrale) est membraneuse, flexible. |
Famille | Cellariidae | Cellariidés | |
Genre | Cellaria | ||
Espèce | sinuosa |
Segments cylindriques
Les segments cylindriques ou entre-nœuds ont un diamètre d'à peine 1 mm pour une longueur de 7 à 20 mm.
Audierne (29), 15 m
15/06/2008
Blanc ivoire
La coloration générale est blanc ivoire avec un joint noir, corné et souple.
Grande Anse du Cerf, archipel des Sept Iles, Perros-Guirec (22), 25 m
05/07/1997
A Brest
Bouquet compact de couleur blanc ivoire.
La Cormorandière Ouest, Brest, 24 m
26/07/2009
Colonie rameuse et bryozoaires en épibiontes
Cellaria sinuosa forme des buissons souples aux ramifications dichotomes* bien distinctes.
Les ramifications dressées offrent un support pour diverses espèces : petites éponges (Sycon sp.), hydraires ou même d'autres bryozoaires (en particulier Plagioecia patina comme ici).
Hendaye (64), 22 m
20/07/2008
En Bretagne Nord
Des algues rouges sont mélangées avec Cellaria sinuosa dans ce buisson robuste.
Bretagne, Saint Quay Portrieux (22), 20 m
07/09/2014
Dessins anciens des zoïdes
Notez l'aviculaire caractéristique. Celui-ci est oblique, quadrangulaire, de la moitié de la taille d’un autozoïde et à la mandibule triangulaire arrondie positionnée en oblique par rapport à l’axe de l’entre-noeud (II). Les autozoïdes sont typiquement hexagonaux (I) à rectangulaires (II & III) allongés à larges extrémités et organisés en au moins 10 séries longitudinales (jusqu’à 16).
D'après Hincks
Reproduction de documents anciens
1880
Rédacteur principal : Hervé LIMOUZIN
Vérificateur : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Jean-Georges HARMELIN
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
La page de Cellaria sinuosa dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN