Buissons souples, grêles, peu denses
Ramifications dichotomiques
Couleur blanchâtre
Segments cylindriques et rigides de 5 à 10 mm de long
Logettes de forme hexagonale ou rectangulaire, gros aviculaires arrondis sporadiques (caractère microscopique)
Cellaire salicornioïde (Cuvier)
Cellaria johnsoni Busk, 1859
Méditerranée, Atlantique Nord-Est, Manche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Commune en Méditerranée, la cellaire salicorne est une espèce des eaux chaudes tempérées. Elle est également présente au nord sur les côtes occidentales des îles Britanniques jusqu’en Ecosse.
Cellaria salicorniodes fréquente les fonds côtiers rocheux, de graviers et de sables où elle est attachée à divers débris durs. En Méditerranée elle s'observe des petits fonds jusqu’à 80 à 100 m de profondeur et en Atlantique à partir de l'infralittoral* (absente de l'estran*).
Les représentants du genre Cellaria forment des colonies érigées, touffues, évoquant une algue tubulaire. Les rameaux à division dichotomique* (rarement latérale), sont articulés par de petits joints chitineux souples de couleur foncée. Ces ramifications sont parfois inarticulées. Chaque segment (entre-noeud) est rigide, calcifié, cylindrique ou plus rarement aplati. L'identification de l’espèce est rarement possible sans observation microscopique (voir "Divers biologie").
Cellaria salicornioides se présente sous la forme de colonies érigées, grêles, branchues, de couleur blanche, de 4 à 5 cm de diamètre. Ses fins segments cylindriques sont formés par 2 à 5 séries spiralées d’autozoïdes* alternés. Les rameaux ovicellés* peuvent être un peu plus larges et coniques. Cellaria salicornioides est de taille identique (colonie, branches et entre-noeuds de 5 à 10 mm sur 0,2 à 0,6 mm de diamètre) à Cellaria fistulosa, mais tend à un port plus diffus et délicat reconnaissable à l’œil nu.
Cellaria sinuosa : la cellaire sinueuse, de couleur blanc ivoire, forme des touffes denses plus robustes que les deux autres Cellaria d'Europe. Elle présente des joints typiquement noirs et des autozoïdes de forme hexagonale à rectangulaire.
Cellaria fistulosa : la cellaire fistuleuse présente un port plus touffu et compact reconnaissable à l’œil nu. Sa coloration est blanchâtre et ses ramifications plus petites. Elle est souvent fixée en épibionte* sur des hydraires ou sur des coquilles.
Comme tous les bryozoaires, c'est un filtreur* microphage* qui se nourrit principalement d'algues unicellulaires planctoniques* (diatomées). Les tentacules* du lophophore* sont ciliés et bien que l’aspiration soit assez faible, les mouvements des cils infléchissent la circulation porteuse des particules alimentaires.
La reproduction est sexuée : les polypides* sont hermaphrodites* protandres*. Les larves* sont incubées dans une poche, l’ovicelle* (l’espèce est vivipare*) puis après expulsion elles vont rejoindre le plancton* pour une phase nageuse courte (quelques heures). Leur déplacement est assuré par de nombreux cils vibratiles qui vont leur permettre de rejoindre le substrat* afin de s’y fixer et de s’y développer.
L’accroissement de la colonie passe par une phase asexuée par bourgeonnement des logettes chitineuses. Les polypides, bien qu’isolés les uns des autres vont rester en communication par des plaques en rosettes perforées de petits pores.
Les ramifications dressées offrent un support pour divers espèces : petites éponges (Sycon sp.), hydraires ou même d'autres bryozoaires (en particulier Plagioecia patina ou Valkeria tuberosa).
Description microscopique des espèces du genre Cellaria :
Description microscopique pour Cellaria salicornioides :
Cellaire salicornioïde est la traduction du nom scientifique utilisé par Cuvier dès 1830.
Cellaire salicorne est une proposition actualisée/simplifiée des auteurs de la fiche DORIS.
Cellaria : du latin [cellarium] = chambre, cellule : ce qui correspond aux cistides* contenant les zoécies*.
salicornioides : du latin [sal] = sel et [cornu] = corne, les "cornes de sel" de la salicorne et du suffixe [-oides] = en forme de, qui ressemble à... Et donc "qui ressemble à la salicorne".
Numéro d'entrée WoRMS : 111259
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Cheilostomatida | Cheilostomes | Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…). |
Sous-ordre | Flustrina | Flustrine | |
Famille | Cellariidae | Cellariidés | |
Genre | Cellaria | ||
Espèce | salicornioides |
Dans les gorgones
Cellaria salicornioides forme de petits buissons souples, grêles et peu denses.
L'Armoire, les Fourmigues de Giens (83), 35 m
16/06/2009
Rameaux peu denses
La cellaire salicorne est constituée de segments cylindriques et rigides de 5 à 10 mm de long articulés entres eux par des joints chitineux souples.
Sausset-les-Pins, Côte Bleue (13)
13/04/2013
Buisson lâche
La densité des rameaux est plus faible chez Cellaria salicornioides que chez les deux autres espèces européennes Cellaria sinuosa et Cellaria fistulosa.
Fourmigues de Giens (83), 25 m
27/07/2008
Communauté de bryozoaires
Au moins 5 espèces de bryozoaires cohabitent dans ce buisson de Cellaria salicornioides.
Sec de la Jaune Garde, Porquerolles (83), 25 m
01/08/2013
Buisson grêle
Les rameaux se divisent de façon dichotomique.
Aragnon, Côte Bleue (13), 12 m, de nuit
02/08/2008
Valkeria tuberosa sur Cellaria salicornioides
Valkeria tuberosa serpente ici sur les fins rameaux de Cellaria salicornioides.
Marseille (13)
04/08/2012
En Catalogne
Parmi les éponges et d'autres bryozoaires sciaphiles au pied des gorgones rouges.
Port La Selva, Espagne, 25 m
07/06/2009
Bryozoaire discret
Le port lâche des petites touffes délicates de la cellaire salicorne rend cette espèce discrète dans le coralligène.
Tamaris, Côte Bleue (13), 30 m
03/08/2008
Gros buisson
Ce buisson de moins de 10 cm de diamètre est composé de la cellaire salicorne et de divers autres organismes filiformes dont des petits vers tubicoles.
Grotte à Perez, île Plane, Marseille (13), 23 m
28/06/2008
Echantillon frais au microscope
La membrane frontale est translucide, les autozoïdes ovales.
Provence
08/08/2010
Gros aviculaire arrondi
Gros aviculaire arrondi remplaçant un autozoïde, typique de Cellaria salicornioides.
(Photo au microscope électronique à balayage)
Provence
08/2010
Portion ovicellée
L'orifice rond distal au-dessus de l'ouverture correspond à l'ovicelle. Notez les cadres zoïdaux bien marqués.
(Photo au microscope électronique à balayage)
Provence
23/08/2010
Agencement régulier des autozoïdes
Autozoïde ovale à hexagonal ou aussi rectangulaire agencé en quinconce régulier. Généralement pas de contact entre les autozoïdes d’une même ligne (extrémités distales et proximales séparées par les cadres latéraux des autozoïdes des lignes adjacentes). Opesia dans le tiers distal, semi-circulaire, avec un processus convexe à sa base proximale et 2 petits denticules proximaux (paire de condyles). Cryptocyste granuleux et nettement concave (observation au MEB après traitement à l’eau de Javel).
(Photo au microscope électronique à balayage)
Provence
23/08/2010
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Philippe LE GRANCHÉ
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Hayward P.J., McKinney F.F., 2002, Northern Adriatic bryozoa from the vicinity of Rovinj, Croatia, Bulletin of the American Museum of Natural History, 270(1), 1-139.
La page de Cellaria salicornioides dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN