Méduse à l'envers indo-pacifique

Cassiopea andromeda | (Forsskål, 1775)

N° 2417

Indo-Pacifique, mer Rouge, Méditerranée orientale

Clé d'identification

Méduse posée à l'envers sur le fond
Ombrelle jaune à brune, avec des taches et stries claires
Huit bras oraux plus courts que le rayon de l'ombrelle
Palpes labiaux comme des fanions colorés
Aspect en "chou-fleur"

Noms

Autres noms communs français

Méduse Cassiopée ou simplement Cassiopée.

Noms communs internationaux

Upside-down jellyfish (GB)

Synonymes du nom scientifique actuel

Medusa andromeda Forsskål, 1775
Cassiopea forskalea Péron & Lesueur, 1809
Cassiopea medusa Light, 1914

Distribution géographique

Indo-Pacifique, mer Rouge, Méditerranée orientale

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]

D’origine Indo-Pacifique, on la retrouve principalement de l’ouest de l’océan Indien à l’ouest de l’océan Pacifique.
Cassiopea andromeda a été introduite accidentellement dans l’archipel d’Hawaii depuis la dernière guerre.
Il existe également une population en mer Méditerranée orientale qui aurait migré depuis la mer Rouge par le canal de Suez.

Biotope

C’est une espèce benthique* qui apprécie particulièrement les lagons peu profonds, les baies et les zones intertidales* sableuses et vaseuses protégées. Elle vit dans les eaux calmes et relativement chaudes. On peut la retrouver jusqu’à 30 m de profondeur mais elle préfère les petits fonds de moins de 10 m, les prairies de phanérogames* et les alentours des mangroves.

Description

Cassiopea andromeda est une petite méduse que l’on trouve la plupart du temps posée à l'envers sur le fond, et qui se déplace avec l’ombrelle* côté sol et les tentacules* vers le haut. Le diamètre de l’ombrelle est en moyenne de 12 cm mais elle peut mesurer jusqu’à 30 cm.
Son ombrelle aplatie forme un disque d’apparence lisse et indivise. Sa couleur jaune à brune est due à la présence des zooxanthelles* ; elle présente des petites taches blanchâtres et quelques rayures claires.
De cette ombrelle partent 8 bras oraux, plus courts que le rayon de l'ombrelle, se divisant en rameaux très denses qui portent de nombreux filaments enchevêtrés et des vésicules aplaties ; ils lui donnent un aspect de « chou-fleur ». Chaque bras porte 4 à 6 palpes labiaux, expansions aplaties et allongées ressemblant à des fanions colorés en blanc, jaune, vert ou bleu. Les rhopalies*, en forme de massue, sont au nombre de 16 (de 12 à 18).

Espèces ressemblantes

Selon Jacqueline GOY (Communication personnelle), la systématique des Cassiopées est assez difficile car les espèces se ressemblent et les auteurs ont privilégié le critère de la répartition géographique.
C. xamachana Bigelow, 1892 vit dans l'Atlantique Ouest et le golfe du Mexique, les palpes labiaux sont en ruban, les bras de la taille du rayon de l'ombrelle et 16 rhopalies* (de 11 à 23).
C. frondosa (Pallas, 1774) fréquente elle aussi les Caraïbes.

Parmi les Cassiopées d'Indo-Pacifique,
C. andromeda est la plus répandue, cosmopolite dans les eaux chaudes littorales.
C. mertensi Brandt, 1838 vit dans les îles Carolines en Micronésie, la sus-ombrelle* est concave, les palpes labiaux très larges, les bras oraux sont de la taille du rayon, 16 rhopalies.
C. ornata Haeckel, 1880 vit en Nouvelle Guinée, elle a des palpes très petits, les bras oraux de la taille du rayon et 16 rhopalies.
C. depressa vit dans le canal du Mozambique, les palpes sont très petits, les bras oraux sont plus petits que le rayon et 14 à 16 rhopalies.
Catostylus mosaïcus (Quoy et Gaimard) semble limitée au sud de l'Australie.

La distinction entre ces espèces étant très difficile sur photo, il se pourrait que certaines des photos illustrant cette fiche montrent en fait des représentantes d'une des autres espèces.

Alimentation

Une partie de son alimentation lui est apportée grâce à sa relation symbiotique avec des zooxanthelles*, qui produisent à l’intérieur de son manubrium* de la matière organique, en majorité des glucides.
La position à l'envers et la faible profondeur lui permettent d’avoir une quantité suffisante de lumière pour les zooxanthelles qu’elle abrite dans ses tissus.
Elle complète son alimentation par un régime carnivore microphage* : son ombrelle est animée de pulsations pour créer des mouvements d’eau et ainsi attraper sa nourriture via ses bras buccaux, récoltant ainsi de petits morceaux d’animaux et du zooplancton*. Elle paralyse ses proies grâce à un mucus contenant ses nématocystes*.

Reproduction - Multiplication

Il y a deux types de reproduction chez ces espèces : par voie sexuée et par voie végétative, à deux étapes différentes de son cycle de vie.

La reproduction sexuée se produit lorsque l’espèce est sous la forme méduse. Les femelles produisent des ovules* qu’elles gardent sur elles. Les mâles élaborent leurs spermatozoides* et les larguent dans le milieu marin. La femelle utilise alors ses tentacules pour récupérer les gamètes mâles et fertiliser ses ovules, ensuite relargués. Après la fécondation, il y aura formation d’une larve* de type planula* qui se fixe pour évoluer en polype*.

Celui-ci (quasiment non observable à l'œil nu) libère une larve de type ephyra ou éphyrule*, planctonique, qui se métamorphosera en forme méduse.

La reproduction asexuée se fait par bourgeonnement* de la forme polype.

Vie associée

Elle entretient une relation symbiotique étroite avec des dinoflagellés* photosynthétiques* (zooxanthelles) qui lui fournissent de la matière organique dont elle se nourrit, de glucides essentiellement. Ces zooxanthelles, qui ont donc besoin de lumière, sont logées dans les tissus de la surface ventrale et c’est pourquoi la méduse se présente retournée.

Il y a aussi une relation symbiotique avec des crustacés minuscules, Idiomysis tsurnamali (Communication personnelle d'Adrien Weckel), qui s’abritent entre les ramifications de ses bras et dans l’ombrelle pour se protéger, et, en échange, la débarrassent de parasites potentiels.

Un commensalisme moins étroit existe aussi avec d'autres crustacés : sur les photos on remarque un crabe décorateur, probablement du genre Ethusa sp., qui transporte la méduse en se camouflant dessous, et la crevette Ancylomenes (Periclimenes) magnificus (Bruce 1979), qui apprécie la protection des méduses et anémones.

Divers biologie

Les formes qui se déplacent sont souvent des juvéniles de taille inférieure à 4 cm.
Cassiopea andromeda est considérée comme une espèce invasive dans l’archipel d’Hawaii. Elle y aurait été introduite accidentellement, soit au stade benthique* sur les coques de navires, soit par sa forme pélagique* dans les eaux de ballast.

Informations complémentaires

Comme les autres méduses, elle possède des cellules urticantes dans l’épiderme et le gastroderme* pour sa protection et la capture des proies.
Les effets sur l’homme varient en fonction de la sensibilité : éruption cutanée, vomissements, douleurs musculo-squelettiques, sueurs, malaise.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Statut UICN (liste rouge des espèces menacées) : LC : peu concernée.

Origine des noms

Origine du nom français

Méduse à l'envers est le nom générique des Cassiopéidés, qui vivent retournées contre le substrat*. La précision géographique "indo-pacifique", attribuée à Cassiopea andromeda rend compte de son aire de répartition vaste et la différencie des espèces caraïbes. Mais elle ne lève pas le risque de confusion avec les autres espèces de la zone, difficiles à identifier à l'œil nu.
Cassiopée est la simple transcription de son nom scientifique.

Origine du nom scientifique

Cassiopea : Ce nom provient de la mythologie grecque. Cassiopée, mère d’Andromède, n’avait pas tenu sa promesse de donner à Poséidon la main de sa fille en échange de sa délivrance du monstre marin Cètos.
Poséidon la punit en l’envoyant au ciel dans un panier qui se retournait inlassablement.
En effet, les méduses du genre Cassiopea sont retournées, ombrelle sur le fond et tentacules vers le ciel.

andromeda : Andromède, fille de Cassiopée, était selon les dires de celle-ci, d’une beauté égale à celle des Néréides. Cela déplut à Poséidon qui provoqua une inondation et envoya la baleine Cètos pour détruire les hommes. Pour apaiser le dieu, Andromède fut livrée au monstre, ligotée nue à un rocher. Elle fut plus tard délivrée par Persée.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Cnidaria Cnidaires

Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula.

Sous-embranchement Medusozoa Médusozoaires Cnidaires présentant une phase méduse acraspède (le plus souvent libre et pélagique) dans leur cycle de reproduction. Scyphoméduses, cuboméduses et stauroméduses.
Classe Scyphozoa Scyphozoaires Méduses vraies (ou acraspèdes). Phase polype réduite à absente. Le plus souvent strobilisation du polype (de petite taille) pour produire des méduses pouvant atteindre une grande taille. Cavité gastrale cloisonnée en quatre.
Sous-classe Discomedusae Discoméduses Scyphoméduses à ombrelle discoïde, non sillonée.
Ordre Rhizostomeae Rhizostomes Pas de tentacules. Manubrium complexe avec des bras oraux ramifiés et fusionnés. Planctonophages. Quelques espèces ont des zooxanthelles dans le manubrium et vivent retournées.
Sous-ordre Kolpophorae Kolpophores
Famille Cassiopeidae Cassiopéidés
Genre Cassiopea
Espèce andromeda

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