Manteau blanc translucide
Petites excroissances blanches sur le manteau
Rhinophores et panache branchial rétractables brun chocolat
Taille de 20 mm
Cadline à pointes noires, cadeline à pointes brunes
Black-tipped cadlina (GB), Cadlina diaphana (I)
Doris pellucida Risso, 1826
Echinochila pellucida Risso, 1826
Cadlina clarae Von Ihering, 1881
Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]On la rencontre dans l'Atlantique Nord-Est, sur les côtes européennes, principalement de la pointe de la Bretagne Sud au Portugal. Des observations ont aussi été faites en Arctique et en Méditerranée, dans le détroit de Gibraltar, Banyuls et la région de Nice. Sa répartition en Méditerranée est mal connue.
La cadline translucide se rencontre sur les fonds rocheux, de la surface à 50 m. Cependant, les données d'observation en matière de profondeur ne sont pas suffisantes et ne permettent donc pas d'être catégorique. La profondeur est estimée en fonction de la profondeur de sa nourriture.
La cadline translucide se reconnaît facilement à son manteau blanc quasiment translucide, de forme ovale, recouvert de petites excroissances blanches. Celles-ci sont également translucides sur le dessus du manteau, tandis que celles situées au bord du manteau, plus opaques, forment une couronne. Les rhinophores* sont lamellés, rétractables et brun chocolat à base blanche. Le panache branchial, de petite taille, est également brun chocolat, rétractable et comprend 5 à 7 branchies. Le pied blanc est caché la plupart du temps sous le manteau. Ce doridien mesure généralement de 15 à 20 mm et peut atteindre 30 mm pour les plus grands individus.
Cadlina laevis : espèce de 30 à 35 mm, toute blanche avec de petites papilles jaunes. Les rhinophores et le panache branchial sont blancs. On la rencontre de l'océan Arctique à la Bretagne.
Cadlina luteomarginata : possède un liseré jaune périphérique et ne partage pas les mêmes aires de distribution (Pacifique Est, côtes d'Amérique du Nord).
La cadline se nourrit d'éponges. Une étude analysant les furanoterpènes* extraits de Cadlina pellucida et des éponges avoisinantes montre que son régime alimentaire est moins sélectif que celui des autres chromodoridiens. Elle se nourrit de l'éponge oreille d'éléphant Spongia lamella, mais aussi de l'éponge mie de pain Dysidea sp.. Elle a aussi été observée sur Sycon sp.. Sa nourriture n'est pas mieux connue.
Il existe peu de données sur la reproduction de ce doridien. Cependant, les nudibranches sont tous hermaphrodites* et se reproduisent de façon proximale pour échanger leurs gamètes*. La ponte transparente présente une forme spiralée et contient des petits œufs blancs.
Toute observation de l'accouplement de Cadlina pellucida et de sa ponte est la bienvenue.
La radula* des nudibranches est une sorte de râpe qui leur sert à dilacérer leur nourriture. La forme et la disposition des dents, observées au microscope, est caractéristique de chaque espèce et sert à leur identification. Celle de Cadlina pellucida est trisériée*, de formule 65 (24,1,24).
Les excroissances blanches du manteau sont des glandes à mucus toxique qui servent à la défense de la cadline. Des métabolites secondaires et les furanoterpènes (métabolites majoritaires) des éponges qu'elle mange sont intégrés à ce mucus et utilisés comme répulsifs vis-à-vis des prédateurs.
Cadline : francisation du nom Cadlina
translucide : traduction littérale de l'adjectif latin pellucida
Cadlina : ce nom de genre a été créé par Bergh en 1878. Il évoque un personnage d'une saga islandaise.
pellucida : du latin [pellucida] = translucide, en rapport avec la transparence du manteau.
Numéro d'entrée WoRMS : 139135
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Cadlinidae | Cadlinidés | |
Genre | Cadlina | ||
Espèce | pellucida |
Identification
La cadline translucide se reconnaît facilement à son manteau blanc quasiment translucide recouvert de petites excroissances blanches. Les rhinophores* et le panache branchial sont brun chocolat à base blanche. Notez la petite taille du doridien en comparaison avec les balanes juste à côté.
La nourre du pilier, Noirmoutier (85), 18 m
06/08/2005
Deux individus
On ne voit que le panache branchial de celui de droite.
Quiberon, Bretagne Sud (56), 15 m
20/05/2017
Manteau
On aperçoit le pied permettant la locomotion de l'animal. Le manteau ondule sur un fond de bryozoaires Electra pilosa.
Cap Ferret (33), 11 m
10/08/2008
Rhinophores lamellés
Sur cet individu méditerranéen, on voit bien les rhinophores lamellés. Les excroissances situées au bord du manteau sont blanches et opaques, formant comme une couronne autour de l'animal.
Rascoui, Antibes (06), 20 m
10/03/2007
Pied
Le pied est blanc et caché la plupart du temps sous le manteau. Ici, il est bien visible. Le panache branchial est rétracté.
La colline aux chevaux, Noirmoutier (85), 16 m
10/08/2005
Translucide
Sur cette photo, on voit particulièrement la transparence de la cadline translucide. La couleur chocolat des rhinophores et du panache branchial contraste bien avec la blancheur immaculée du reste du corps. La limace se baladait sur un fond de sable grossier.
Cap Ferret (33), 5 m
16/08/2008
Sur une huître
La cadline translucide se rencontre sur les fonds rocheux, de la surface à 50 m.
Cap Ferret (33), 5 m
10/08/2008
Alimentation
La cadline translucide se nourrit d'éponges. Ici, la photographe précise qu'elle a très souvent rencontré cette limace sur cette éponge encroûtante jaune. Cette éponge n'a pas été identifiée.
Notez aussi le bord du manteau translucide : la cadline paraît moins large qu'elle ne l'est vraiment.
Bassin d'Arcachon (33), 5 m
31/07/2005
Rédacteur principal : Sandra SOHIER
Vérificateur : Yves MÜLLER
Vérificateur : Michel BARRABES
Responsable historique : Sandra SOHIER
Responsable régional : Yves MÜLLER
Fontana A., Gavagini M., Mollo E., Trivellone E, Ortea J., Cimini G., 1995, Chemical studies of Cadlina molluscs from the Cantabrian Sea (Atlantic Ocean), Comparative Biochemestry and Physiology, part B Biochemestry and Molecular Biology III, 283-290.
Nordsieck F., 1972, DIE EUROPAÏSCHEN MEERESSCHNECKEN (OPISTHOBRANCHIA MIT PYRAMIDELLIDAE; RISSOACEA), Gustav Fischer Verlag, Stuttgart, Deutschland, 327p.
Rudman, W.B., 2001 (July 4) Cadlina pellucida Risso 1826 [In] Sea Slug Forum Australian Museum, Sydney.