Triton cutacé

Cabestana cutacea | (Linnaeus, 1767)

N° 5347

Mer Méditerranée Nord, principalement Nord-Occidentale

Clé d'identification

Coquille massive de 50 à 90 mm de hauteur
Spire courte
Tours avec sculptures constituées de varices axiales très saillantes
Cordons spiralés pourvus de nodules
Profond canal siphonal
Ouverture de la coquille grande et de couleur blanche
Périostracum épais, velouté, de couleur jaunâtre
Animal de couleur beige rosé parsemée de taches brunâtres

Noms

Autres noms communs français

Triton ceinturé, cymatium cutacé, ranelle tuberculée

Noms communs internationaux

Cuticle-clad triton, girdled triton, Poulsen's triton, Mediterranean bark triton (GB), Tritón levantino (E), Borken-Tritonshorn (D)

Synonymes du nom scientifique actuel

Murex cutaceus Linnaeus, 1767
Murex dolarium
Linnaeus, 1767
Aquillus cutaceus
(Linnaeus, 1767)
Aquillus dolarium
(Linnaeus, 1767)
Cabestana dolaria
(Linnaeus, 1767)
Simpulum dolarium
(Linnaeus, 1767)
Triton cutaceus
(Linnaeus, 1767)
Cabestana costata
Röding, 1798
Murex succinctus
Risso, 1826
Ranella lemania
Risso, 1826
Ranella tuberculata
Risso, 1826
Triton africanum
A. Adams, 1855
Tritonium curtum
Locard, 1886
Tritonium danieli
Locard, 1886

De nombreuses variétés ont été nommées, notamment par Pallary, mais sont toutes regroupées dorénavant sous le même nom de Cabestana cutacea.

La variété, anciennement appelée, Cabestana cutacea africana (A. Adams, 1855) est devenue une espèce à part entière : Cabestana africana (A. Adams, 1855). Son aire de répartition semble limitée à l’Afrique du Sud.

Parfois appelé improprement, dans certains ouvrages, Cymatium cutaceum qui est en fait une espèce de l’Atlantique central tropical et des archipels de Macaronésie dont le taxon actuel est Linatella caudata (Gmelin, 1791).

Distribution géographique

Mer Méditerranée Nord, principalement Nord-Occidentale

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

Le triton cutacé a une répartition géographique assez restreinte puisqu'il n'est connu que de la Méditerranée occidentale, des archipels de Macaronésie (Açores, Madère et Canaries) et de la côte nord-est de l'Afrique du Maroc au Mozambique.

Sa présence en Atlantique Nord-Est (du Portugal aux îles Anglo-Normandes) est très incertaine bien que l’on ait observé sa présence avant 1885.

Biotope

Cabestana cutacea vit sur les fond sableux, vaseux ou rocheux de l’étage infralittoral* entre 10 et 60 m de profondeur environ. Il a cependant été récolté jusqu’à 160 m de profondeur par des pêcheurs, soit dans des filets, soit dragué.

Description

Ce gros gastéropode possède une coquille massive de 50 à 90 mm (maximum 105 mm) de hauteur pour 30 à 40 mm de largeur. La spire* est courte et les tours sont étagés avec des sculptures constituées de varices* axiales très saillantes et de cordons spiralés pourvus de nodules. De fines stries transversales recoupent les cordons et les régions intermédiaires.
Le bord externe du labre*, très épais, est aplati et dentelé. Le bord columellaire* est lisse et se termine à sa base par une forte callosité qui laisse apparaître un profond canal siphonal. L'ouverture de la coquille est grande et de couleur blanche. La coquille est de couleur beige-fauve à gris brunâtre et recouverte par un périostracum* épais et velouté, de couleur jaunâtre. Cette couche cornée empêche la fixation de tout épibionte* (éponges, bryozoaires, etc.). L’animal possède un opercule* corné de forme ovale.
Le pied, la tête et le corps sont de couleur beige rosé parsemée de nombreuses taches brunâtres.

Espèces ressemblantes

Monoplex parthenopeus : sa coquille est plus grande (150 mm de hauteur) et son périostracum* velu et de couleur brune. La columelle* porte de nombreux plis de couleur blanche sur fond brun foncé.

Monoplex corrugatus : sa coquille est sensiblement de la même hauteur mais nettement plus allongée. Le périostracum est brun doré. Le bord externe de l'ouverture porte des dents de couleur brune.

Alimentation

C'est un mollusque carnivore, chasseur nocturne, qui se nourrit principalement d'échinodermes (étoiles de mer, oursins de sable), de vers, de petits gastéropodes et de bivalves.
Il capture ses proies avec son pied et perce les test, derme ou coquille à l'aide de sa radula*. Il introduit ensuite sa trompe ou proboscis* dans le petit trou ainsi foré et paralyse partiellement sa prise au moyen d’une sécrétion d’enzymes probablement acide qui liquéfie les tissus. Il aspire ensuite la substance interne.

Reproduction - Multiplication

Chez les Cymatiidés, les sexes sont séparés et la fécondation est interne. Ils sont ovipares*. Les mâles possèdent un pénis et les femelles pondent des capsules ovigères* contenant les œufs. Ces enveloppes protectrices sont déposées généralement sous une cavité rocheuse plus ou moins abritée. Elles éclosent au bout de quelques semaines et les larves* sont libérées en pleine eau. Ces larves, dites trochophores*, nageuses et planctoniques, sont caractérisées par une couronne ciliée. Elles se transforment en larves véligères* qui présentent également un mode de vie pélagique et un régime alimentaire microphage*. Ces dernières précèdent le stade pédivéligère*, dernier stade de développement, qui voit l'apparition d'un pied permettant au mollusque de se fixer et de se déplacer sur le fond benthique*.

Informations complémentaires

Cette espèce fait l'objet d'une pêche occasionnelle par différent moyens : dragues, filets maillants, casiers. Peu consommée car de qualité gustative médiocre, on la trouve parfois sur les marchés de Turquie ou du sud de l'Italie.

Origine des noms

Origine du nom français

Triton : dans la mythologie le triton était une divinité marine puis en zoologie désigne un « genre de Mollusque gastéropode marin de très grande taille à la coquille conique en spirale ».

cutacé : francisation de l’ancien nom de genre cutaceum, du latin [cutis] = peau.

Origine du nom scientifique

Cabestana : nom de genre créé par le malacologiste allemand P.F. Röding (1767-1846). Ce dernier a précisé qu'il faisait allusion à un cabestan (le treuil vertical utilisé sur les navires) avec une aussière enroulée dessus pour la forme de la coquille (selon Repetto & al 2011).

cutacea : recouvert d'une peau, le périostracum*, du latin [cutis] = peau.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 141099

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Caenogastropoda Caenogastropodes
Ordre Littorinimorpha Littorinimorphes
Famille Cymatiidae Cymatiidés
Sous-famille Cymatiinae Cymatiinés
Genre Cabestana
Espèce cutacea

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