Coquille massive de 50 à 90 mm de hauteur
Spire courte
Tours avec sculptures constituées de varices axiales très saillantes
Cordons spiralés pourvus de nodules
Profond canal siphonal
Ouverture de la coquille grande et de couleur blanche
Périostracum épais, velouté, de couleur jaunâtre
Animal de couleur beige rosé parsemée de taches brunâtres
Triton ceinturé, cymatium cutacé, ranelle tuberculée
Cuticle-clad triton, girdled triton, Poulsen's triton, Mediterranean bark triton (GB), Tritón levantino (E), Borken-Tritonshorn (D)
Murex cutaceus Linnaeus, 1767
Murex dolarium Linnaeus, 1767
Aquillus cutaceus (Linnaeus, 1767)
Aquillus dolarium (Linnaeus, 1767)
Cabestana dolaria (Linnaeus, 1767)
Simpulum dolarium (Linnaeus, 1767)
Triton cutaceus (Linnaeus, 1767)
Cabestana costata Röding, 1798
Murex succinctus Risso, 1826
Ranella lemania Risso, 1826
Ranella tuberculata Risso, 1826
Triton africanum A. Adams, 1855
Tritonium curtum Locard, 1886
Tritonium danieli Locard, 1886
De nombreuses variétés ont été nommées, notamment par Pallary, mais sont toutes regroupées dorénavant sous le même nom de Cabestana cutacea.
La variété,
anciennement appelée, Cabestana cutacea africana (A. Adams, 1855) est devenue
une espèce à part entière : Cabestana africana (A. Adams, 1855). Son aire de
répartition semble limitée à l’Afrique du Sud.
Parfois appelé improprement, dans certains ouvrages, Cymatium cutaceum qui est en fait une espèce de l’Atlantique central tropical et des archipels de Macaronésie dont le taxon actuel est Linatella caudata (Gmelin, 1791).
Mer Méditerranée Nord, principalement Nord-Occidentale
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Le triton cutacé a une répartition géographique assez restreinte puisqu'il n'est connu que de la Méditerranée occidentale, des archipels de Macaronésie (Açores, Madère et Canaries) et de la côte nord-est de l'Afrique du Maroc au Mozambique.
Sa présence en Atlantique Nord-Est (du Portugal aux îles Anglo-Normandes) est très incertaine bien que l’on ait observé sa présence avant 1885.
Cabestana cutacea vit sur les fond sableux, vaseux ou rocheux de l’étage infralittoral* entre 10 et 60 m de profondeur environ. Il a cependant été récolté jusqu’à 160 m de profondeur par des pêcheurs, soit dans des filets, soit dragué.
Ce gros gastéropode possède une coquille massive de 50 à 90 mm (maximum 105 mm) de hauteur pour 30 à 40 mm de largeur. La spire* est courte et les tours sont étagés avec des sculptures constituées de varices* axiales très saillantes et de cordons spiralés pourvus de nodules. De fines stries transversales recoupent les cordons et les régions intermédiaires.
Le bord externe du labre*, très épais, est aplati et dentelé. Le bord columellaire* est lisse et se termine à sa base par une forte callosité qui laisse apparaître un profond canal siphonal. L'ouverture de la coquille est grande et de couleur blanche. La coquille est de couleur beige-fauve à gris brunâtre et recouverte par un périostracum* épais et velouté, de couleur jaunâtre. Cette couche cornée empêche la fixation de tout épibionte* (éponges, bryozoaires, etc.). L’animal possède un opercule* corné de forme ovale.
Le pied, la tête et le corps sont de couleur beige rosé parsemée de nombreuses taches brunâtres.
Monoplex parthenopeus : sa coquille est plus grande (150 mm de hauteur) et son périostracum* velu et de couleur brune. La columelle* porte de nombreux plis de couleur blanche sur fond brun foncé.
Monoplex corrugatus : sa coquille est sensiblement de la même hauteur mais nettement plus allongée. Le périostracum est brun doré. Le bord externe de l'ouverture porte des dents de couleur brune.
C'est un mollusque carnivore, chasseur nocturne, qui se nourrit principalement d'échinodermes (étoiles de mer, oursins de sable), de vers, de petits gastéropodes et de bivalves.
Il capture ses proies avec son pied et perce les test, derme ou coquille à l'aide de sa radula*. Il introduit ensuite sa trompe ou proboscis* dans le petit trou ainsi foré et paralyse partiellement sa prise au moyen d’une sécrétion d’enzymes probablement acide qui liquéfie les tissus. Il aspire ensuite la substance interne.
Chez les Cymatiidés, les sexes sont séparés et la fécondation est interne. Ils sont ovipares*. Les mâles possèdent un pénis et les femelles pondent des capsules ovigères* contenant les œufs. Ces enveloppes protectrices sont déposées généralement sous une cavité rocheuse plus ou moins abritée. Elles éclosent au bout de quelques semaines et les larves* sont libérées en pleine eau. Ces larves, dites trochophores*, nageuses et planctoniques, sont caractérisées par une couronne ciliée. Elles se transforment en larves véligères* qui présentent également un mode de vie pélagique et un régime alimentaire microphage*. Ces dernières précèdent le stade pédivéligère*, dernier stade de développement, qui voit l'apparition d'un pied permettant au mollusque de se fixer et de se déplacer sur le fond benthique*.
Cette espèce fait l'objet d'une pêche occasionnelle par différent moyens : dragues, filets maillants, casiers. Peu consommée car de qualité gustative médiocre, on la trouve parfois sur les marchés de Turquie ou du sud de l'Italie.
Triton : dans la mythologie le triton était une divinité marine puis en zoologie désigne un « genre de Mollusque gastéropode marin de très grande taille à la coquille conique en spirale ».
cutacé : francisation de l’ancien nom de genre cutaceum, du latin [cutis] = peau.
Cabestana : nom de genre créé par le malacologiste allemand P.F. Röding (1767-1846). Ce dernier a précisé qu'il faisait allusion à un cabestan (le treuil vertical utilisé sur les navires) avec une aussière enroulée dessus pour la forme de la coquille (selon Repetto & al 2011).
cutacea : recouvert d'une peau, le périostracum*, du latin [cutis] = peau.
Numéro d'entrée WoRMS : 141099
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | Littorinimorpha | Littorinimorphes | |
Famille | Cymatiidae | Cymatiidés | |
Sous-famille | Cymatiinae | Cymatiinés | |
Genre | Cabestana | ||
Espèce | cutacea |
In situ en Corse
Présence dans son biotope de prédilection : fond rocheux vers 50 m de profondeur.
Les 3 Roches, Lavasina, Cap Corse (2B), 47/52 m
28/05/2022
Coquille massive
Ce triton possède une coquille massive avec des sculptures constituées de varices axiales et de cordons spiralés pourvus de nodules.
Les 3 Roches, Lavasina, Cap Corse (2B), 47/52 m
28/05/2022
Sur la Côte Vermeille
Cabestana cutacea vit sur les fonds sableux, vaseux ou rocheux de l’étage infralittoral entre 10 et 60 m de profondeur environ.
Pointe nord du cap Peyrefitte, Banyuls-sur-Mer (66), 12 m
17/09/1993
Périostracum velouté
La coquille est recouverte par un périostracum épais et velouté, de couleur jaunâtre.
Note : les collections de coquillages que DORIS reconnaît sont uniquement celles qui sont à visée scientifique.
Pointe nord du cap Peyrefitte, Banyuls-sur-Mer (66), 12 m
28/04/2019
Coquille concrétionnée
Vieille coquille vide concrétionnée par des vers annélides tubicoles
Point Zéro, La Grande Motte (34), 2 m
06/07/2019
Spire
La spire est courte et les tours sont étagés avec des sculptures constituées de varices axiales très saillantes et de cordons spiralés pourvus de nodules.
Note : les collections de coquillages que DORIS reconnaît sont
uniquement celles qui sont à visée scientifique.
Pointe nord du cap Peyrefitte, Banyuls-sur-Mer (66), 12 m
28/04/2019
Ouverture
L'ouverture de la coquille est grande et de couleur blanche.
Note : les collections de coquillages que DORIS reconnaît sont uniquement celles qui sont à visée scientifique.
Pointe nord du cap Peyrefitte, Banyuls-sur-Mer, 12 m
28/04/2019
Opercule
Ce gastéropode possède un opercule corné de forme ovale.
Note : les collections de coquillages que DORIS reconnaît sont uniquement celles qui sont à visée scientifique.
Pointe nord du cap Peyrefitte, Banyuls-sur-Mer, 12 m
28/04/2019
Comparaison faces dorsale, ventrale
Coquille trouvée fraîchement morte.
Note : les collections de coquillages que DORIS reconnaît sont uniquement celles qui sont à visée scientifique.
Pointe nord du cap Peyrefitte, Banyuls-sur-Mer, 12 m
28/04/2019
Morphologie
Points-clés de la description en image de cet échantillon de 59 mm de hauteur.
Note : les collections de coquillages que DORIS reconnaît sont uniquement celles qui sont à visée scientifique.
Pointe nord du cap Peyrefitte, Banyuls-sur-Mer, 12 m
28/04/2019
Dessins anciens
Dessin ancien colorié montrant les faces dorsale et ventrale sous le nom erroné de Triton doliarius. On notera la spire basse et les fortes sculptures.
Dessins 2 et 3 de la planche 65 dans l'ouvrage de W. Kobelt “Die geschwänzten und bewehrten Purpurschnecken (Murex, Ranella, Tritonium, Trophon, Hindsia) ”, Systematisches Conchylien-Cabinet, Nürnberg.
Reproduction de documents anciens
1878
Deux formes
L’auteur nous présente deux formes du Triton cutaceus (ancien nom entré en synonymie).
Planche XXXVII dans l'ouvrage de W. Kobelt " Iconographie der schalentragenden europäischen Meeresconchylien" vol II, ed. Cassel.
Reproduction de documents anciens
1887
Planche ancienne
Dessin représentant un échantillon des Alpes-Maritimes (06).
Dessin n° 123 planche IX dans "Histoire naturelle des principales productions de l'Europe Méridionale et particulièrement de celles des environs de Nice et des Alpes Maritimes", tome 4, par A. Risso.
Reproduction de documents anciens
1826
Dessin de l’animal
Dessin colorié montrant quelques caractéristiques de l’animal vivant.
Dessin n° 5 de la planche XLIX dans l'ouvrage de G.S. Poli "Testacea utriusque siciliae eorumque historia et anatome tabulis aeneis illustrata", vol. IV, Parma.
Reproduction de documents anciens
1791-1796
Comparaison
Illustration de 3 espèces proches : n° 38 Triton corrugatus (Monoplex corrugatus), n° 39 = Triton cutaceus (Cabestana cutacea), n° 40 Bufonaria scrobilator (Talisman scrobilator). Entre parenthèses les noms utilisés actuellement.
Planche coloriée de A. D'Apreval dans l'ouvrage de Ph. Dautzenberg "Atlas de poche des coquilles des côtes de France".
Reproduction de documents anciens
1913
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Doneddu M., Trainito E., Macic V., 2014, First record of Cabestana cutacea (Linnaeus, 1767) (Gastropoda; Ranellidae) found on the coast of Montenegro: notes about the range of the species, Biologia Serbica, 35, 1-2, 76-81.
La page de Cabestana cutacea sur le site de référence de DORIS pour les mollusques : MolluscaBase
La page de Cabestana cutacea dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN