Forme de petits buissons
Allure d’éventails
Couleur jaune d'or à orangé
Pédoncule très court
Terminaison dichotomique des branches
Geel vogelkopmosdiertje (NL)
Bugula simplex Hincks, 1886
Bugula sabatieri Calvet, 1900
Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est et Nord-Ouest, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestL'origine de cette espèce invasive serait la mer Adriatique où elle a été recensée en 1886. Elle a migré ensuite de la mer Méditerranée vers l'Atlantique Est et Ouest, la Manche et la mer du Nord par le commerce maritime (ballasts et fouling*).
Elle est présente actuellement en mer du Nord, en Manche, en Atlantique Nord-Est des côtes écossaises au nord au Portugal au sud. Elle est largement répandue en Méditerranée occidentale jusqu'à l'Adriatique ainsi que dans l'archipel des Açores. Elle est commune également sur les côtes nord-américaines du golfe du Maine au nord jusqu'à la Floride au sud.
Également, mais ponctuellement, en Amérique du Sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Bugulina simplex se cantonne aux ports , marinas et lagunes littorales dont elle colonise les structures artificielles comme les piliers, les pontons et les digues. Cette espèce sessile* se fixe également sur la faune et la flore marines.
Cette espèce forme de petits buissons, à l’allure d’éventails, légèrement calcifiés de couleur jaune d’or à orangée ou brune ponctuée de petites taches plus foncées correspondant aux corps bruns*. Sa taille ne dépasse guère 2 à 3 cm de hauteur. Les rameaux de la colonie ou zoarium* partent d’un pédoncule* très court ; plus étroits à la base, ils s’élargissent vers le sommet. Les branches se terminent de façon dichotomique*. Jeunes, les colonies sont en forme d’éventail ou de coupe ; elles prennent un aspect plus touffu en vieillissant.
Les zoïdes*, dont la taille mesure 0,75 x 0,14 mm environ, sont disposés le long des branches par séries de trois à six.
Les ovicelles* sont approximativement hémisphériques. Les ouvertures sont larges et ouvertes, elles sont cependant recouvertes d’une fine membrane pendant l’incubation.
Les aviculaires* latéraux sont présents seulement sur les zoïdes marginaux, leur longueur dépassant légèrement la largeur du zoïde, leur bec est bombé.
Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".
Bugulina flabellata : longtemps confondue avec Bugulina simplex, cette espèce s'en diffère notamment par la forme générale, l'emplacement des épines, la forme des ovicelles* et des aviculaires*. Une observation à la loupe binoculaire est cependant conseillée afin d'éviter toute erreur d'identification.
Bugulina simplex est suspensivore* et microphage*. Elle filtre activement l'eau de mer afin d'y puiser les particules nutritives et l'oxygène dont elle a besoin pour vivre. Les autozoïdes* disposent d'un système digestif complet. Ils possèdent une couronne de tentacules* ciliés*, le lophophore*, qui crée un courant d'eau dirigé vers la bouche. Ces tentacules ciliés, recouverts de mucus, piègent les particules nutritives, micro-organismes planctoniques et particules organiques, qui sont ensuite amenées jusqu'à la bouche.
Les polypides* n'ont pas de système excréteur spécialisé. La majeure partie des déchets s'accumule dans la paroi du tube digestif, provoque la dégénérescence, puis la mort du polypide, qui devient un "corps brun"*. Ultérieurement, un nouveau polypide se forme par bourgeonnement et expulse ou digère le corps brun.
Chez les bryozoaires, les deux types de reproduction, sexuée et asexuée, concourent au développement.
Au sein d'une même colonie, des polypides* mâles et femelles existent, mais on connaît aussi des zoïdes* hermaphrodites*.
La fécondation (reproduction sexuée) conduit à la formation d'œufs, incubés dans les ovicelles* de forme hémisphérique, en grande partie inclus dans la masse zoéciale* et placés au-dessus de l'ouverture. Ces œufs se développent et donnent des larves* lécithotrophiques* de couleur jaune visibles sur certaines colonies. Une fois libérées, elles entament une courte vie nageuse (moins d’un jour). Cela permet la dissémination spatiale de l'espèce. Les larves de Bugulina simplex se fixent peu après leur émission sur un substrat* dur et libre et se transforment en zoïdes primaires isolés appelés ancestrules*. Chaque ancestrule forme une nouvelle colonie (reproduction asexuée) par bourgeonnement*, qui assure la croissance de la colonie.
En Manche et en Atlantique les larves sont émises en juin et en octobre, en Méditerranée, au printemps (avril) et à la fin de l'automne (décembre).
En Manche et en Atlantique, on trouve Bugulina simplex de la fin du printemps à la fin de l'été quand la température de l'eau est la plus chaude. Elle semble disparaître en automne ne laissant que des souches réduites ou des ancestrules* pour survivre pendant l'hiver.
Description microscopique : les autozoïdes*, munis d'épines à leur sommet, mesurent 0,5–0,8 x 0,1–0,2 mm.
Bugule simple : francisation des noms de genre et d'espèce. C'est une proposition des auteurs du site DORIS.
Bugulina : origine obscure. Cependant, il est possible qu'elle vienne du latin [bugula] qui est une plante terrestre (Ajuga reptans ou bugle) et qui ressemble, notamment pour la forme de son inflorescence, à Bugula plumosa ou Bugulina turbinata. Le suffixe [-ina] est un diminutif.
simplex : du latin [simplex] = simple, seul, naturel.
Numéro d'entrée WoRMS : 834016
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Cheilostomatida | Cheilostomes | Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…). |
Sous-ordre | Flustrina | Flustrine | |
Super-famille | Buguloidea | Buguloïdes | |
Famille | Bugulidae | Bugulidés | Colonies érigées et ramifiées. |
Genre | Bugulina | ||
Espèce | simplex |
Allure d'éventails
Bugulina simplex forme de petits buissons à l’allure d’éventails légèrement calcifiés de couleur jaune d’or à orangée.
Yerseke, Zélande, Pays-Bas
09/09/2006
Rameau vivant
Les rameaux de la colonie ou zoarium partent d’un pédoncule très court ; plus étroits à la base, ils s’élargissent vers le sommet.
Port de Trébeurden (22), sur un pare-battage
10/09/2024
Lophophores
Les petites masses rondes visibles par transparence correspondent aux lophophores rétractés dans les autozoïdes (photo prise à la loupe binoculaire).
Goesse Sas, Zélande, Pays-Bas
12/09/2006
Zoïdes
Gros plan sur quelques rameaux avec latéralement des aviculaires (photo prise à la loupe binoculaire).
Port de Trébeurden (22), sur un pare-battage
10/09/2024
Aviculaires
On distingue sur cette photo prise au microscope, de chaque côté des zoïdes, de petits appendices en forme de tête d’oiseau, les aviculaires, dont la fonction est de capturer les proies planctoniques et de tenir à l’écart les corps étrangers (rôle de défense). On aperçoit également 2 ovicelles hémisphériques.
Port de Trébeurden (22), sur un pare-battage
10/09/2024
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
De Blauwe H., 2025, Cheilostomatida, Marine and Brackish Bryozoans from the Southern Bight of the North Sea, Identification Guide for Belgium, the Netherlands and the North Sea Coast of Germany, Springer, Cham (CH), 119-414.
De Blauwe H., Faasse M., 2001, Extension of the range of the Bryozoans Tricellaria inopinata and Bugula simplex in the north-east Atlantic ocean (Bryozoa: Cheilostomatida), Nederlandse Faunistische Mededelingen, 14, 103-112.
Fehlauer‐Ale K. H., Winston J. E., Tilbrook K. J., Nascimento K. B., Vieira L. M., 2015, Identifying monophyletic groups within Bugula sensu lato (Bryozoa, Buguloidea), Zoologica scripta, 44, 3, 334-347.
Hincks, T., 1886, The Polyzoa of the Adriatic: a Supplement to Prof. Heller's 'Die Bryozoen des adriatischen Meeres', 1867, Journal of Natural History, Series 5, 17, 99, 254-271.
Kerckhof F., 2001, Het mosdiertje Bugula simplex Hincks, 1886 (Bryozoa, Cheilostomatida) nieuw voor de Belgische fauna, De Strandvlo, 21, 1, 36-39.
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Ryland J.S., Bishop J.D., De Blauwe H., El Nagar A., Minchin D., Wood C.A., Yunnie A., 2011, Alien species of Bugula (Bryozoa) along the Atlantic coasts of Europe, Aquatic Invasions, Regional Euro-Asian Biological Invasions Centre (REABIC), 6, 1, 17-31.
La page de Bugulina simplex dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page de Bugulina simplex sur le site de référence de DORIS pour les bryozoaires : WoRMS
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