Poisson plat sénestre de forme elliptique pouvant atteindre 51 cm
Profil antérieur de tête concave et grosse protubérance au-dessus de la bouche
Distance entre les yeux importante
Filaments de la pectorale de la face oculée très longs chez les mâles
Deux à trois grosses taches noirâtres le long de la ligne latérale
Barbue ocellée, sole tropicale, turbot tropical, flet tropical
Flowery flounder, manyray flatfish, peacock flounder, tropical flounder (GB), Passera fiorita, passera pavone (I), Lenguado tropical (E), Blomsterhvarre (Danemark), Lenguado isleño, lenguado tropical (Mexique), Areeiro tropical (Mozambique), Tropiese botvis (Afrique du Sud)
Pleuronectes mancus Broussonet, 1782
Platophrys mancus (Broussonet, 1782)
Rhombus macropterus Quoy & Gaimard, 1824
Pleuronectes barffi Curtiss, 1944
Mer Rouge, océan Indien et océan Pacifique
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]L’espèce est présente en mer Rouge et dans les zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et du Pacifique.
Dans l’océan Indien, on la trouve des côtes orientales de l’Afrique à l’Australie en passant par Madagascar et les Mascareignes*.
Dans l’ouest et le centre de l’océan Pacifique, elle est présente du sud du Japon et de Hawaï au nord de la Nouvelle-Zélande et à l’île de Pâques. Dans l’est du Pacifique, on la trouve à Clipperton, dans l’archipel des îles Revillagigedo et sur les côtes du Mexique, du Panama et de l’Equateur.
Le rombou tropical fréquente les fonds sableux et sablo-détritiques des zones coralliennes côtières, mais on peut aussi le trouver sur des fonds rocheux. Sa distribution verticale va de 1 à 150 m.
Description sommaire : poisson plat sénestre* caractérisé par une grosse protubérance au-dessus de la bouche. La distance entre les yeux est importante. Chez les mâles, la pectorale de la face oculée* comporte des filaments qui peuvent aller jusqu’au pédoncule* caudal. La couleur dominante est grise ou beige, avec de multiples taches bleues en forme d’atoll* sur le corps et des taches circulaires bleues sur les nageoires impaires. Deux à trois grosses taches noirâtres sont présentes le long de la ligne latérale*.
Description détaillée :
Poisson plat de forme elliptique dont la taille maximale documentée est de 51 cm. La hauteur du corps (le petit axe de l’ellipse) équivaut à 50 à 60% de la longueur standard (longueur sans la queue). L’espèce est sénestre* : la face oculée* (celle où se trouvent les yeux) est donc le côté gauche du corps.
Le profil antérieur de la tête est légèrement concave au niveau des yeux jusqu’à une grosse protubérance au-dessus de la bouche, qui fait à l’animal une sorte de museau proéminent. Cette caractéristique de l’espèce est plus marquée chez les mâles que chez les femelles ; elle est absente chez les juvéniles. Le museau porte une épine rostrale dans sa partie inférieure chez certains mâles.
Les yeux sont saillants, globuleux et indépendants l’un de l’autre. L’espace interorbitaire* est concave. L’iris* est doré autour de la pupille, et de la même couleur que celle de la protubérance charnue qui porte l’œil au-delà. Les yeux sont décalés : le bord antérieur de l’œil supérieur se situe derrière la verticale du bord postérieur de l’œil inférieur. La distance entre les yeux est importante chez les adultes (elle peut équivaloir à plus de 30% de la longueur de la tête chez les mâles). Chez les mâles, on trouve une série de petites épines de taille croissante sur le bord inférieur des yeux, avec parfois une dernière épine nettement plus forte. Cette série se prolonge souvent en un repli de peau porteur de tentacules charnus, éventuellement ramifiés, formant un arc de cercle oblique orienté vers l’extérieur jusqu’au-dessus de l’œil.
La bouche est protractile*. Elle est large et dessine un arc de cercle descendant vers la gorge. Les lèvres sont charnues, l’extrémité de la lèvre inférieure dépasse celle de la lèvre supérieure. Les mâles présentent souvent une petite bosse sous la lèvre inférieure. On peut aussi trouver un appendice charnu de forme irrégulière sous le menton, à l’aplomb de la commissure des lèvres.
Les nageoires dorsale et anale sont continues et dépourvues de rayons durs. La dorsale commence au-dessus du museau et va jusqu’au pédoncule caudal. L’anale commence derrière la pelvienne de la face oculée (qui commence sous la partie inférieure de l’opercule*), et elle est symétrique de la dorsale pour le reste de son parcours.
Les pectorales sont asymétriques chez les mâles : celle de la face aveugle est courte, mais celle de la face oculée, en forme de faucille, porte des filaments qui peuvent aller jusqu’au pédoncule caudal.
La nageoire caudale est lancéolée* ; elle est nettement distincte des nageoires dorsale et anale.
La couleur de fond de la face oculée est généralement d’un gris plus ou moins clair, parfois beige, jaunissant ou rosé. L’ensemble du corps est parsemé de motifs bleu ciel de taille variable dont la forme évoque celle d’un atoll*. Entre ces marques se trouve une multitude de taches plus petites et généralement ovales. Les plus nombreuses et les moins discernables sont blanchâtres, les autres, dont la densité est plus forte sur les nageoires impaires, sont bleues. Enfin, de très nombreux petits points bruns sont disséminés entre ces motifs, et parfois sur eux. Le noircissement des yeux et de l’espace interorbitaire, ou de l’ensemble de la livrée, est un signe d’agressivité.
Deux à trois grosses taches noirâtres de taille variable sont présentes le long de la ligne latérale*, dont le dessin est irrégulier (voir dans la rubrique « Divers biologie »). La première tache se situe approximativement à la limite du premier tiers du corps, au-dessus de son axe médian, avant l’endroit où la ligne latérale devient rectiligne jusqu’au pédoncule caudal ; la seconde se trouve à peu près au milieu de la partie rectiligne de la ligne latérale ; la troisième, souvent effacée, est située en avant du pédoncule caudal. Deux séries de quatre zones noirâtres de taille variable peuvent former une paire de parenthèses autour des taches médianes.
Les nageoires impaires et la pelvienne de la face oculée sont marquées par de nombreuses petites taches bleues et par des taches grisâtres un peu plus grosses ; les nageoires dorsale et anale présentent en outre une série de taches noires plus ou moins discernables le long de leur base. La pointe des rayons est blanche dans ces quatre nageoires. Les rayons et les filaments de la pectorale de la face oculée sont marqués par des taches noires et bleues alternées. La couleur de fond de toutes les nageoires de la face oculée peut devenir noirâtre alors que celle du corps reste claire.
La face aveugle est dépigmentée et donc blanchâtre à légèrement jaunissante.
Les larves* et les juvéniles sont décrits dans la section consacrée à la reproduction.
La grosse protubérance présente au-dessus de la bouche de Bothus mancus est spécifique de son espèce. Toutefois, cette particularité peut être difficile à apprécier sur le terrain, d’autant que d’autres espèces présentent cette protubérance, bien qu’elle soit chez elles beaucoup plus discrète. Dans sa distribution, qui exclut l’Atlantique et la Méditerranée, B. mancus peut être confondu principalement avec les deux espèces suivantes, dont le patron de couleur et la distribution verticale sont similaires :
Deux espèces rares peuvent aussi poser problème :
Bothus mancus est un carnivore généraliste qui se nourrit d’invertébrés benthiques* ou de petits poissons. Il est actif le jour mais il chasse principalement la nuit.
La biologie de la reproduction n’a pas été documentée chez Bothus mancus à la date de publication de cette fiche (septembre 2022), à notre connaissance. Toutefois, celle de quelques autres espèces du genre (B. podas, B. ocellatus, B. lunatus et B. ellipticus) a été étudiée ou observée, et les points communs sont suffisamment nombreux pour supposer que les comportements de reproduction sont similaires chez B. mancus.
Ces points sont les suivants : les espèces sont gonochoriques*. Elles sont territoriales, avec une organisation sociale de type harémique*. Chaque territoire regroupe un mâle et plusieurs femelles (entre 3 et 6), dont chacune a son propre territoire à l’intérieur de celui du mâle. Les mâles font de fréquentes incursions dans le territoire d’un rival. Les concurrents se postent alors en face l’un de l’autre, le corps arqué en appui sur la pectorale de la face aveugle et les premiers rayons des nageoires dorsale et anale, la pectorale de la face oculée déployée. Puis ils se chargent au-dessus du substrat* en essayant de mordre la mâchoire supérieure du rival. Les femelles sont agressives avec les autres femelles du territoire et avec les juvéniles.
La reproduction a lieu pendant la saison chaude, généralement avant le coucher du soleil (mais on a observé B. podas se reproduisant à l’aube). Le mâle se rend dans le territoire d’une femelle et la courtise en faisant plusieurs ascensions d’un mètre devant elle, puis il l’approche par derrière et se place sous elle si elle est réceptive. Le couple fait alors une ascension d’un ou deux mètres à l’apex* de laquelle les gamètes* sont émis.
Les larves* sont pélagiques*. La durée de vie larvaire chez B. mancus n’est pas connue. Cette durée semble pouvoir être très longue dans le genre Bothus puisque des larves d’espèces de l’Atlantique ouest (B. ocellatus et B. robinsi) ont été collectées jusqu’aux Açores, à plus de 4000 km de leur site d‘origine.
Les larves ont une symétrie bilatérale (elles ont un œil de chaque côté du corps) et évoluent en position verticale. Autour d’une taille d'un cm, leur corps est fortement comprimé, avec une grosse tête suivie par un corps en pointe translucide. La tête présente une nette encoche au-dessus de la bouche. Le premier rayon de la dorsale est très long. Le corps s’arrondit ensuite rapidement, des zones de pigmentation orange régulièrement distribuées apparaissent à la périphérie du corps et le long de la ligne latérale, le premier rayon de la dorsale raccourcit jusqu’à avoir la même hauteur que le suivant, et la vessie natatoire disparaît. L’étude des larves des espèces étudiées montre que la métamorphose* commence en situation pélagique avec la migration de l’œil droit vers le côté gauche du corps à travers un trou présent devant l’insertion de la dorsale (exception faite de B. lunatus, chez lequel l’œil migre à travers une fente formée lors de la séparation de l'insertion de cette nageoire et du crâne), entre autres transformations majeures. Durant cette période critique, la post-larve* pélagique se nourrit probablement de réserves accumulées dans son foie. Puis elle migre vers les zones côtières pour descendre sur le fond, généralement pendant la nouvelle lune, et achever sa transformation en juvénile. Elle mesure alors autour de 3 cm. Son corps est moins haut, de couleur gris pâle parsemée de larges taches blanches à peu près rondes avec des taches noires diffuses sur sa périphérie, deux taches noires diffuses sur la ligne latérale et une multitude de petites taches noires disséminées sur tout le corps. La face aveugle est dépigmentée.
La livrée du rombou tropical se fond d’autant plus parfaitement dans son environnement qu’il peut en faire varier la tonalité (claire ou foncée). Il peut aussi, en situation de stress ou de chasse à l’affût, s’ensabler grâce à l’ondulation des nageoires dorsale et anale, seuls les deux yeux émergeant alors.
Les adultes ne possèdent pas de vessie* natatoire, ce qui ne leur permet que de brèves incursions à faible hauteur au-dessus du substrat. La nage au ras du substrat est assurée par des battements de la caudale et par l’ondulation des nageoires dorsale et anale, la pectorale de la face oculée* se déployant souvent à cette occasion.
L’évitement d’un observateur jugé trop proche se fait par avancées successives de quelques mètres avant une immobilisation sur le substrat, avec ou sans ensablement. Si l’observateur persiste à le suivre, l’animal fuit hors de portée en nageant et il est capable d’accélérations surprenantes. Bothus mancus peut aussi avancer et reculer discrètement en progressant sur le substrat par des ondulations des nageoires dorsale et anale, les rayons au contact du sédiment exerçant alors une poussée. Il peut aussi changer de direction en tournant, au besoin sur place, les deux nageoires impliquées ondulant alors en sens inverse.
La différenciation sexuelle apparaît à partir de 25 à 26 cm. Chez le mâle, elle fait apparaître les transformations extérieures suivantes : allongement de la protubérance tenant lieu de museau, apparition d’une épine rostrale chez certains individus, élargissement de l’espace interorbitaire, formation d’épines et d’appendices sur les yeux, et allongement de la pectorale de la face oculée.
La dorsale comprend 96 à 104 rayons mous, l’anale 74 à 81. Les pectorales ont de 10 à 13 rayons sur la face oculée et de 10 à 12 rayons sur la face aveugle. Les pelviennes en ont 6.
La ligne latérale, qui n’existe que sur la face oculée, comprend 76 à 90 écailles. Elle commence sous forme de « y » écrit en miroir () derrière l’œil supérieur, puis elle dessine un arc de cercle au-dessus de la pectorale et descend vers l’axe médian du corps, qu’elle longe jusqu’à la base de la caudale.
Stricto sensu, le nom commun « turbot » ne devrait être utilisé que pour les espèces de la famille des Scophthalmidés, mais il est désormais appliqué à de nombreuses espèces qui ne sont pas des turbots au sens strict, comme celles de la famille des Bothidés.
La différence entre espèces dextres* et sénestres n’étant pas évidente pour un observateur peu familiarisé avec les poissons plats, voici un moyen simple de s’y retrouver : se placer à la perpendiculaire de l’animal et identifier la nageoire dorsale (elle est plus longue que l’anale et elle couvre généralement une bonne partie de la tête). Si la tête de l’animal est orientée vers la gauche, la nageoire dorsale sera en position supérieure chez les espèces sénestres (c’est le côté gauche du corps qui est visible), et en position inférieure chez les dextres (c’est le côté droit du corps qui est visible). Ce sera l’inverse si la tête est orientée vers la droite.
Il existe, dans les espèces sénestres comme dans les dextres, des individus dits « inversés » dont les yeux se trouvent sur la face inverse de celle qui caractérise leur espèce. Ces individus sont rares chez les Bothidés.
Le poids maximum documenté chez Bothus mancus est de 1.8 kg.
L’espèce est pêchée dans un cadre de pêche de subsistance, mais elle paye aussi un tribut parfois lourd à la pêche au chalut au titre des « captures accessoires ».
Le plus grand poisson plat du monde est Hippoglossus hippoglossus (famille des Pleuronectidés), qui vit dans l’Atlantique Nord. Il peut mesurer jusqu’à 4,70 m, peser jusqu’à 320 kg et vivre 50 ans.
Le statut de Bothus mancus pour l’UICN* est LC (Least Concerned, traduit par « Préoccupation mineure »), ce qui signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, notamment dans les trois qui alertent sur une menace (CR : en danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : vulnérable). Fonction de quoi elle n’est pas actuellement concernée par des mesures de protection.
Rombou : du grec [rhombos], puis du latin [rhombus], qui signifie losange et désignait aussi les turbots du fait de la forme losangée de leur corps. En occitan, le mot « romb » pour désigner les turbots est attesté depuis le XIIIe siècle. Le nom commun rombou s’est depuis étendu à d’autres familles de poissons plats, y compris ceux dont la forme n’est pas losangée, comme les Bothidés.
tropical : en référence à la distribution de l’espèce.
Bothus : Le genre est décrit par le naturaliste américain Constantin Samuel Rafinesque (1783-1840) en 1810, dans Caratteri di alcuni nuovi generi e nuove specie di animali e piante della Sicilia, con varie osservazioni sopra i medesimi (page 23). Il assure que « Bothus » est l'un des deux noms donnés par Aristote à ce type de poisson mais c’est, semble-t-il, une erreur. L’origine de ce mot et son sens sont indéterminés.
Rafinesque n’a pas mentionné d’espèce-type*. Elle a été déterminée ultérieurement comme étant Scophthalmus rhombus (le Pleuronectes rhombus de Linné).
Le genre comprend actuellement 17 espèces acceptées.
mancus : adjectif latin signifiant « mutilé, estropié, défectueux, incomplet ». L’espèce est décrite en 1782 par Pierre Marie Auguste Broussonet (1761-1807), médecin et naturaliste français, dans Ichthyologia sistens piscium descriptiones et icones (pas de pagination) sous le nom de Pleuronectes mancus. Le choix de l’épithète spécifique est probablement lié aux multiples déformations du corps liées à la métamorphose, et singulièrement aux pectorales asymétriques, caractère que souligne Broussonet pour distinguer l’espèce d’autres Pleuronectiformes.
La localité du type* est l’île Raiatea (alors nommée Ulietea), dans l’archipel de la Société (océan Pacifique).
Numéro d'entrée WoRMS : 219796
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopteri | ||
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Ordre | Pleuronectiformes | Pleuronectiformes | Poissons plats, aux deux yeux sur une seule face. Corps comprimé et couché sur un flanc dépigmenté et aveugle. |
Famille | Bothidae | Bothidés | Poissons gauchers, nageoire pelvienne droite avancée vers l’avant. |
Genre | Bothus | ||
Espèce | mancus |
Espèce sénestre
La tête du sujet est orientée vers la droite et la nageoire dorsale (plus longue que l’anale et descendant jusque sur la tête) est dans la moitié inférieure de la photo. C’est donc le côté gauche du corps qui est visible : l’espèce est dite "sénestre".
Avec une espèce "dextre", la dorsale serait dans la moitié supérieure de la photo.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (), océan Indien, 1,5 m, en PMT
1012/2012
Profil spécifique
L’espèce est caractérisée par une grosse protubérance présente au-dessus de la bouche, faisant à l’animal une sorte de museau. Cette protubérance est moins marquée chez les femelles, et absente chez les juvéniles.
Ce gros plan permet en outre de bien voir les motifs bleus évoquant des atolls qui ornent la livrée de l’espèce.
Notez la présence d’un parasite noir, probablement une sangsue, au-dessus de la pectorale.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
08/05/2009
Appendices oculaires
On trouve chez les mâles une série d’appendices oculaires disposés en arc de cercle oblique dirigé vers l’extérieur.
La série commence par de petites épines dans la partie inférieure de l’œil, et se poursuit avec un repli de peau porteur de tentacules charnus jusqu’au-dessus de l’œil.
Outre le « museau » caractéristique de l’espèce, cette photo permet d’observer (flèche) l’excroissance en forme de boule présente sous la mâchoire inférieure chez la plupart des mâles.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
10/12/2012
Pupille
Les yeux sont saillants, globuleux et indépendants l’un de l’autre.
Les pupilles sont horizontales et bordées d’un iris jaune.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
03/01/2015
Juvénile à l’installation
Comme tous les juvéniles de l’espèce, cet individu de 3 cm ne présente pas de protubérance au-dessus de la bouche et l’écartement de ses yeux est relativement faible.
Il a été trouvé mort, sans blessure apparente, au bord d’une plage. Sa taille suggère qu’il venait de s’installer dans le récif. La cause de sa mort est indéterminée
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
17/05/2021
Jeune adulte
Le rapport entre hauteur et longueur du corps montre que cet individu est encore jeune (il est plus arrondi que celui d’un adulte dans la force de l’âge). On distingue pourtant un « museau » bien marqué, ce qui signifie que c’est un mâle.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
27/04/2013
Mimétisme
Bothus mancus pratique le camouflage par homochromie. Cet individu qui se sentait suivi s’est immobilisé sur un bloc de béton en accordant sa couleur de fond à celle de la surface du bloc, et n’en a pas bougé jusqu’à ce que l’observateur soit au-dessus de lui.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
14/05/2011
Affût ?
L’espèce se nourrit essentiellement la nuit, mais elle est active de jour.
Cet individu posté sur un monticule de sable semble observer les alentours en quête d’une proie.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
08/05/2009
Survol à basse altitude
L’absence de vessie natatoire empêche le rombou tropical de nager dans la colonne d’eau. Il peut néanmoins faire des survols en rase-mottes au-dessus d’un substrat encombré d’obstacles.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), océan Indien, 1,5 m, en PMT
14/05/2011
Distribution : en Malaisie
Bothus mancus a une large distribution, qui couvre la mer Rouge, l’océan Indien et l’ensemble de l’océan Pacifique. Cet individu a été photographié à Mayotte.
Malgré la livrée peu uniforme de cet individu, on peut observer les grosses taches noirâtres de taille variable présentes le long de la ligne latérale. La première tache se situe dans l’axe des deux premiers cinquièmes du corps. La seconde se trouve à peu près au milieu de la partie rectiligne de la ligne latérale. Une troisième tache, souvent effacée, est située en avant du pédoncule caudal.
Mayotte (976), océan Indien, 12 m
07/12/2008
Distribution : Indonésie
Cet individu a été rencontré sur le site de plongée de Puri Jati, au nord de Bali.
Son œil supérieur observe la photographe pendant que l’œil inférieur surveille les alentours.
Notez aussi, sous le menton, la pelvienne de la face oculée bien déployée.
Puri Jati, Bali, Indonésie, océan Pacifique, 6 m
11/04/2009
Dessin original
Planche originale de 1782, effectuée d’après l’holotype* de Pleuronectes mancus (protonyme de Bothus mancus).
Extrait de : Broussonet P.M.A., 1782, Ichthyologia, sistens piscium descriptiones et icones, Decas I., London.
Reproduction de documents anciens
.
Rédacteur principal : Philippe BOURJON
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
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La page de Bothus mancus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page sur Bothus mancus dans l'Inventaire Nationale du Patrimoine Naturel : INPN