Corps fusiforme et de section ovale
Nageoire dorsale couvrant les 3/4 du corps
Grands yeux et petite bouche terminale protractile
Ligne latérale nettement démarquée par une couleur sombre
Tache noire à la naissance des pectorales
La bogue (nom féminin) est un des rares poissons communs à n'avoir en français qu'un seul nom vernaculaire courant.
Bogue (GB), Boba, boga (I), Boga (E, P), Blöker, Gelbstriemen (D), Βώπα (GR), Bops (Pologne, Ukraine), Gupa (Roumanie), Kupes (Turquie), Bukva (Slovénie), Bokvis (NL), Okseøjefisk (DK)
Box boops (Linnaeus, 1758)
Sparus boops Linnaeus, 1758
Box vulgaris Valenciennes, 1830
Boops canariensis Valenciennes 1839
Box canariensis (Valenciennes, 1839)
Méditerranée, Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Boops boops est présente en Atlantique Est : de la Scandinavie au nord, jusqu'en Angola au sud, y compris les îles Canaries et du Cap Vert, ainsi qu'en Méditerranée et en mer Noire.
La bogue vit entre deux eaux au-dessus de tous types de fonds (sablo-vaseux, plages de sable, ports, fonds mixtes, herbiers, roches…). Elle a tendance à se rapprocher du fond durant la journée et remonte plus près de la surface la nuit. Elle est également présente sur les fonds meubles du plateau continental et au-delà jusqu'à plus de 300 mètres de profondeur.
La bogue, d'une longueur moyenne de 25 cm à l'âge adulte (maximum 36 cm), a un corps fusiforme et de section ovale. Sa tête arrondie porte de grands yeux et une petite bouche terminale protractile* qui renferme une dentition très saillante.
La nageoire dorsale, qui court sur plus des 3/4 du dos, est composée d'une quinzaine de rayons épineux, suivis du même nombre de rayons souples. L'anale débute par trois rayons épineux puis compte une quinzaine de rayons souples.
Le corps est couvert d'écailles cycloïdes* argentées. Le dos est légèrement grisé, plus sombre et à reflets jaunâtres ou bleutés. Les flancs sont parés de 3 à 4 lignes longitudinales jaune doré toujours visibles et d'autres plus ou moins estompées. La ligne latérale* est nettement démarquée par une couleur sombre. On observe également une tache noire à la naissance des pectorales.
La bogue vit en banc et peut être confondue avec d'autres espèces grégaires :
Les bogues sont essentiellement planctonophages*, mais se nourrissent de toutes particules végétales ou petits invertébrés présents en suspension dans l'eau.
Chez les jeunes individus, les gonades* immatures présentent simultanément les caractères mâle et femelle (on parle alors d'ovotestis* et non d'un caractère d'hermaphrodisme*). Ce n'est qu'à la maturité sexuelle, quand la bogue atteindra une taille de 11 à 12 cm, que les ovotestis évolueront en gonade mâle ou femelle et on aura alors une espèce à sexes séparés.
Les périodes de reproduction sont variables : de janvier à mai en Méditerranée orientale, de mars à juin en Méditerranée occidentale et de mars à mai en Atlantique. Les gamètes* sont libérés dans l'eau et la fécondation est externe.
On peut observer le plus souvent un isopode fixé sur leur langue. Il s'agit de l'espèce Ceratothoa oestroides dont la relation symbiotique relève du commensalisme* (qui mange à la même table).
Les bancs de bogues sont parfois associés à d'autres espèces : castagnoles, mendoles… qui partagent le même habitat.
La dentition de la bogue est composée d'une simple rangée d'incisives très saillantes. Les dents de la mâchoire supérieure ont 4 pointes et celles de la mâchoire inférieure en ont 5, ce qui se traduit par une dentition très coupante.
Les bogues forment des bancs qui peuvent compter plusieurs milliers d'individus. Ces regroupements sont moins compacts que ceux des sardines ou des anchois, ils sont même un peu désordonnés.
L'espérance de vie de la bogue est d'environ 5 ans mais peut atteindre 13 ans si les prédateurs lui en laissent le temps.
Du point de vue culinaire, la bogue est un poisson à la chair appréciée si elle est consommée fraîche et vidée de ses viscères sitôt pêchée.
La pêche de la bogue est réglementée dans certains pays. Par exemple, en France, la taille minimale de capture est de 12 cm.
En Algérie, la loi cadre n° 01-11 du 03 juillet 2001 relative à la pêche et l'aquaculture impose une taille minimale à la pêche de 11 cm.
Bogue : du latin [boca] qui signifie bouche.
Boops : du grec [bos] = bœuf et [op] = yeux. Cela pourrait être compris dans le sens "qui a des yeux aussi gros que ceux d'un bœuf", c'est-à-dire des yeux très gros par rapport à la taille du corps.
Numéro d'entrée WoRMS : 127047
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Famille | Sparidae | Sparidés | Une seule dorsale, corps ovale et comprimé, queue fourchue. |
Genre | Boops | ||
Espèce | boops |
Un corps argenté
Les écailles cycloïdes argentées couvrent le corps de la bogue. Nuance typique des poissons de pleine eau : ventre clair et dos sombre, camouflage à l’encontre des prédateurs, se confondant respectivement avec la surface aux reflets clairs et le fond de couleur sombre.
Ile Verte, La Ciotat (13)
03/09/2005
Organisation d'un banc
Les bancs de bogues sont plus disparates et désordonnés que ceux des anchois ou des sardines qui évoluent en rangs serrés.
Sanary (83), 5 m
2006
Association avec des castagnoles
Au-dessus des herbiers, il est fréquent de trouver, au milieu des bogues, quelques castagnoles qui partagent leur habitat.
Au centre, une pélagie (Pelagia noctiluca) en bien mauvaise posture !
Villefranche-sur-mer (06), 3 m
13/08/2006
Association avec des mendoles
Les mendoles partagent également leur espace avec les bogues au-dessus des herbiers, le long des tombants ou en pleine eau.
Sanary (83), 5 m
N/A
Etrange association
Une bien curieuse situation observée par l’auteur de la photo : la girelle mâle (Coris julis), leader naturel au sein de son espèce, tente de s’imposer au milieu des bogues. A-t-elle jugé un certain désordre dans leur formation ? Ou plus sérieusement, a-t-elle affiché son machisme au milieu de bogues femelles ?
Iles de Lérins (83), 7 m
12/07/2005
Par milliers
Les bancs de bogues peuvent compter plusieurs milliers d’individus lorsqu’elles se rassemblent en profondeur sur le plateau continental. Près du bord (zone infralittorale), les rassemblements sont généralement moins importants.
Aragnon, Côte Bleue (13), 6 m
07/2005
En robe de nuit
La nuit, la robe des poissons argentés présente souvent des marbrures sombres, gris brun à brun doré, ce qui est le cas chez la bogue. La couleur des nageoires est également intensifiée, d’une légère teinte le jour à un orangé plus prononcé la nuit.
Agay (83), 7 m, de nuit
16/08/2010
De nuit
La robe de nuit complique souvent son identification.
La Vesse (13), 5 m, de nuit
03/03/2023
Habitats diversifiés
On peut rencontrer des bogues au-dessus de tous types de fonds : roche, herbiers, sable et même les fonds meubles du plateau continental jusqu'à plus de 300 mètres de profondeur.
St-Jean-Cap-Ferrat (06), 16 m
04/08/2010
Dos à reflets jaune doré
Bogues pêchées à la tombée de la nuit.
Coloration typique des espèces au corps argenté : un dos plus sombre aux reflets bleutés ou dorés.
Les Oursinières, Toulon (83), pêche
01/08/2010
Rédacteur principal : Christian COUDRE
Vérificateur : Sylvain LE BRIS
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
El-Agamy A., Zaki M.I., Awad G.S., Negm R.K., 2004, Reproductive biology of Boops boops (family Sparidae) in the Mediterranean environment, Egyptian Journal of Aquatic Research, 30(B), 241-254.
Khemeri S., Kaamour A., Zylberberg L., Meunier F., Romdhane M.S., 2005, Age and growth of bogue, Boops boops, in Tunisian waters, Acta Adriatica, 46(2), 159-175.
La page sur Boops boops sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Boops boops dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN