Bonellie verte

Bonellia viridis | Rolando, 1821

N° 473

Méditerranée, Adriatique, rare en Atlantique et mer du Nord

Clé d'identification

Corps globuleux (généralement cachée dans le substrat)
Trompe longue et élastique
Extrémité de la trompe en forme de T caractéristique
Couleur vert sombre

Noms

Autres noms communs français

Ver hérissé

Noms communs internationaux

Green spoon worm (GB), Bonelia verda, gusano marino verde (E), Igelwurm, Grüne Bonellia (D), GrØnn pØlseorm (N)

Distribution géographique

Méditerranée, Adriatique, rare en Atlantique et mer du Nord

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Cette espèce est commune en Méditerranée occidentale (nord, centre, sud) en en Adriatique. Elle est plus rare en Atlantique jusqu'à la Norvège en passant par l'ouest de la Grande-Bretagne.

Biotope

La bonellie verte vit depuis les premiers mètres jusqu'à 100 m de profondeur, sur les fonds détritiques, coralligènes avec le corps caché dans les anfractuosités ou fissures, parfois enterré également dans le sable ou la vase.

Description

Le corps de la bonellie est de coloration brun verdâtre. Ce ver n'est pas segmenté, mais généralement globuleux, divisé en deux parties : le tronc et la trompe (proboscis ou prostomium). La bouche se trouve à la base de la trompe, entourée d'une paire de soies en forme de crochet. Le corps de la femelle de la bonellie a la forme d'un petit sac long de 8 à 9 cm se prolongeant par une trompe qui peut atteindre au maximum deux mètres en extension et qui mesure de 20 à 30 cm lorsqu'elle se contracte. La trompe se termine par deux expansions latérales en forme de T caractéristique. Le corps est généralement logé dans une anfractuosité de rocher tandis que la trompe est à l'extérieur.

Espèces ressemblantes

Bonellia fuliginosa Rolando, 1821 et
Bonellia minor Marion, 1875
sont présentes en Méditerranée et dans l'océan Indien.

Alimentation

Les bonellies vertes sont omnivores et se nourrissent de déchets organiques. Un mucus est produit tout au long du proboscis* (trompe) dont la ciliature permet le cheminement des particules organiques à la bouche de l'animal.
La surface de la trompe contient une substance neurotoxique qui peut paralyser de petites proies animales.

Reproduction - Multiplication

Cette espèce possède un fort dimorphisme sexuel. Le déterminisme sexuel est lié à l'environnement.
Les mâles ont une taille mesurant 1 à 3 mm et vivent fixés sur la trompe ou dans le corps de la femelle, d'où ils tirent leur nourriture. L'individu mâle ne possède pas de tube digestif mais seulement un orifice génital. Une femelle peut contenir jusqu'à 85 individus mâles.
Les mâles libèrent leur sperme qui fertilise les ovules. Ces derniers une fois fécondés sont ensuite expulsés dans l'eau. Les œufs fertilisés, d'abord inclus dans une masse gélatineuse, se développent en larves « libres et nageantes » de sexe indifférencié en moins de 24 heures. La larve est de type trochophore*.
Lorsque la larve se trouve en présence d'une femelle (sur la trompe), et donc sous l'influence des hormones femelles, elle se métamorphose en individu mâle, vivant aux dépens de la femelle.
En l'absence d'individus femelles, la larve se fixe sur un substrat ou un rocher et se métamorphose alors en animal femelle.

Divers biologie

La trompe de la bonellie est capable de se régénérer en cas d'agression par un prédateur.

Informations complémentaires

Le pigment vert appelé bonelline a été étudié pour ses propriétés antibiotiques. Cette substance a des effets toxiques puissants gradués sur bon nombre d'organismes. Il semble avoir une relation entre le niveau de toxicité et l'intensité lumineuse qui éclaire la trompe. La bonelline n'est pas une chlorophylle.

Durant longtemps, ces espèces vermiformes ont appartenu à leur embranchement propre : les échiuriens (Echiura), en cause : l'absence de segmentation. Mais les analyses moléculaires ont confirmé en 2007 leur appartenance à l’embranchement des annélides (Annelida).

Origine des noms

Origine du nom français

Bonellie verte : simple francisation du nom scientifique de l'espèce.

Origine du nom scientifique

Bonellia : en hommage à Franco Andrea Bonelli, 1784-1830, zoologiste et entomologiste Italien.

viridis : du latin [viridis] = de couleur verte.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 110363

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Annelida Annélides

Vers segmentés (annelés) à section cylindrique, à symétrie bilatérale constitués de segments semblables. Le premier segment porte la bouche et le dernier l’anus. Nombreuses formes marines, dulcicoles ou terrestres, libres ou parasites.

Classe Polychaeta Polychètes

Annélides marines. Chaque segment porte des excroissances locomotrices (les parapodes) plus ou moins développées, munies de touffes de soies chitineuses rigides. Chez la plupart des espèces, la tête porte plusieurs organes sensoriels, des mâchoires, et souvent un panache branchial coloré. Animaux libres dans la colonne d'eau ou sur les sédiments mais aussi galéricoles ou tubicoles.

Sous-classe Echiura
Ordre Echiuroinea Echiuroïnes
Famille Bonelliidae Bonelliidés Important dimorphisme sexuel (mâle nain et parasite sur les femelles). Long prostomium souvent fourchu. Le tronc porte une paire de soies. Les soies anales sont absentes.
Genre Bonellia
Espèce viridis

Nos partenaires