Cérithe réticulé

Bittium reticulatum | (Da Costa, 1778)

N° 1604

Manche ouest, Atlantique Nord-Est, Méditerrannée

Clé d'identification

Coquille conique et turriculée
Longueur moyenne 6 à 12 mm
Réseau de nodules réticulé
Couleur de la coquille variable chamois à noir
Opercule corné ovale
Pied et manteau de couleur jaunâtre translucide chiné de brun-noir

Noms

Autres noms communs français

Bittium réticulé

Noms communs internationaux

Needle whelk, small needle whelk (GB), Netzhornschnecke, Netzhörnchen, Kleine Gitterschnecke (D), Naaldje, muizenkeuteltje, muizekeutel (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Strombiformis reticulatus da Costa, 1778
Cerithium reticulatum
(da Costa, 1778)
Murex reticulatus (da Costa, 1778)
Murex scaber
Olivi, 1792
Bittium scabrum
(Olivi, 1792)
Cerithium exile Eichwald, 1829
Cerithiolum exile
(Eichwald, 1829)
Rissoa vulgatissima
W. Clark, 1855
Cerithium afrum Danilo & Sandri, 1856
Bittium jadertinum Brusina, 1865
Cerithium jadertinum Brusina, 1865
Bittium reticulatum var. bifasciata Bucquoy, Dautzenberg & Dollfus, 1884
Bittium reticulatum var. exigua
Bucquoy, Dautzenberg & Dollfus, 1884
Bittium reticulatum var. paludosa
Bucquoy, Dautzenberg & Dollfus, 1884
Bittium ragusianum Locard & Caziot, 1900
Bittium jadertinum antonium
Nordsieck, 1976
Bittium atticum
F. Norsieck, 1977

Distribution géographique

Manche ouest, Atlantique Nord-Est, Méditerrannée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Ce petit gastéropode, localement abondant, est présent sur la façade Atlantique Nord-Est des îles Lofoten, en mer de Norvège au nord jusqu’aux îles Canaries au sud. On le rencontre également en Manche Ouest et sur toutes les côtes méditerranéennes.
Il est absent de la mer du Nord à la Manche orientale.

Biotope

Bittium reticulatum vit le plus souvent sur des substrats* meubles (sable fin ou grossier, sable vaseux) parmi les herbiers de zostères ou les algues, de l’étage médiolittoral* jusqu’à 250 m de profondeur environ.
Cependant il n’est pas rare de l’observer également, à marée basse, sous des rochers ou des pierres de ces mêmes zones.

Description

La coquille de ce petit gastéropode est allongée, dextre*, conique et turriculée*. Elle comprend 10 à 12 tours, voire 15 exceptionnellement. Sa hauteur moyenne est de 6 à 12 mm mais peut atteindre parfois 16 mm. Des côtes axiales et des cordons en spirale épais se croisent régulièrement pour former de petits tubercules plus ou moins ovales, ce réseau est dit réticulé*. Ces tubercules ou nodules sont disposés en 4 rangées sur le dernier tour et 3 rangées sur les tours supérieurs. Seule la partie basale en est dépourvue. La spire* est conique, fine et allongée.

On observe parfois une varice* longitudinale plus proéminente généralement présente sur le dernier tour, plus rarement sur les autres tours. L’ouverture est ovale et l’ombilic* absent.

La couleur de la coquille est variable, le plus souvent chamois à brun clair mais des spécimens rougeâtres, brun foncé voire noirs ne sont pas rares.

La tête de l’animal possède un museau ou mufle proéminent et bifide*, en arrière duquel on observe 2 tentacules sensoriels assez longs, cylindriques et pointus. A la base de ces appendices, 2 minuscules yeux sont disposés au sommet d’un petit renflement. Le bord du manteau* est largement lobé et le pied*, de forme triangulaire, est étroit avec un opercule* corné ovale fixé postérieurement. Pied et manteau sont de couleur jaunâtre translucide parsemés de microscopiques points blancs et de marques brunes.

Espèces ressemblantes

Bittium simplex : le corps de cette espèce très proche est presque entièrement rose chair. Sa coquille est plus fine et sans tubercules. Cette espèce vit également plus profondément sur des fonds de maërl* ou l’enchevêtrement de petites algues, d’éponges, d’ascidies qui tapissent le sol entre les pieds des zostères.

Bittium latreillii : cette espèce ne se rencontre qu’en Méditerranée et en proche Atlantique. Elle se caractérise par des nodules plus petits, de couleur rouge-bai et disposés en 4 rangées sur chaque tour.

Cerithiopsis tubercularis : sa coquille est brune et peut comporter jusqu’à 14 tours de spire. Elle peut mesurer jusqu’à 6,5 mm de haut avec trois rangées de tubercules quadrangulaires. Le dernier tour compte 2 ou 3 crêtes spirales, parfois avec des nodosités. Cette espèce vit sur des éponges dont elle se nourrit.

Marshallora adversa : cette espèce est senestre* et nettement plus petite, puisqu’elle ne dépasse pas 5 à 7 mm de longueur. Son dernier tour ne possède que 3 rangées de nodules. Sa coquille est brun-jaune, le bord de l’ouverture plus sombre. Elle vit sur des éponges, mais aussi sous des pierres et sur des algues (basses mers). Elle est absente dans le sud de la mer du Nord.

Alimentation

Phytophage*, ce Bittium se nourrit d’algues filamenteuses (Gelidium spinosum,…) et de nombreux petits débris divers (diatomées…). Il râpe les particules de nourriture par un mouvement de la radula*, sorte de langue râpeuse, vers l'intérieur de la bouche. Cette radula mesure à peine 900 µm de longueur, elle est munie d’une quarantaine de dents disposées en plusieurs rangées : centrale, latérales et marginales. La nourriture est ensuite transportée par des sillons ciliés* vers l'œsophage et le tube digestif.

Reproduction - Multiplication

Chez ce Cérithiidé, la reproduction est sexuée. La femelle pond entre 600 et 1 000 œufs, mesurant chacun 60 µm de diamètre. Ils sont enveloppés dans un cordon de mucus d’environ 3 mm de diamètre sous la forme d'une spirale étroitement fermée. Cette dernière est déposée et fixée au substrat (roche, pierre ou algue). La ponte a lieu de la fin de l’hiver à l’été suivant les régions.
Les œufs éclosent au bout de quelques semaines et les larves* sont libérées en pleine eau. Ces larves, dites trochophores*, nageuses et planctoniques*, sont caractérisées par une couronne ciliée*. Elles se transforment en larves véligères* qui mesurent 300 µm environ. Ces larves présentent également un mode de vie pélagique* et un régime alimentaire microphage*. C’est à ce dernier stade de développement que l’on voit apparaître un pied* permettant au mollusque de se fixer et de se déplacer sur le fond benthique*.
Les jeunes animaux mesurent entre 5 et 6 mm au bout d'un an, et atteignent 8 mm au bout de 2 ans.
La plupart des adultes meurent à la fin de la deuxième période de ponte ; seuls quelques-uns vivent un an de plus.

Vie associée

Parmi les nombreux petits gastéropodes qui vivent dans les herbiers de zostères ou de posidonies Bittium reticulatum, du fait de sa taille minime, ne porte que peu d’espèces symbiontes*.
Sa coquille n’arbore, en effet, que des familles peu variées. On notera essentiellement des colonies de bryozoaires : Hagiosynodos latus, Spathipora comma

Informations complémentaires

Bittium reticulatum est une espèce plutôt grégaire*.

Origine des noms

Origine du nom français

Cérithe : francisation d’un nom de genre ancien, Cerithium : mollusque gastéropode dont la coquille très pointue est en spirale.

réticulé : qui forme un dessin en forme de réseau, d’un filet.

Origine du nom scientifique

Bittium : de l’ancien anglais [bitt] = pointe d’outil de forage, latinisé en Bittium par le zoologiste marin britannique William Elford Leach (1790-1836). La forme de la coquille rappelle la forme de l’outil.

reticulatum : du latin [reticulatus] = fait en forme de réseau, croisé, réticulaire.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 139054

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Caenogastropoda Caenogastropodes
Ordre non attribué non attribué

Ce taxon n'a pas encore reçu un nom de la part des spécialistes.

Famille Cerithiidae Cérithiidés

Coquille à tours nombreux, à sculptures axiales , coloration variable. Canal siphonal peu incurvé.

Sous-famille Bittiinae Bittiinés
Genre Bittium
Espèce reticulatum

Nos partenaires