Coquille conique et turriculée
Longueur moyenne 6 à 12 mm
Réseau de nodules réticulé
Couleur de la coquille variable chamois à noir
Opercule corné ovale
Pied et manteau de couleur jaunâtre translucide chiné de brun-noir
Bittium réticulé
Needle whelk, small needle whelk (GB), Netzhornschnecke, Netzhörnchen, Kleine Gitterschnecke (D), Naaldje, muizenkeuteltje, muizekeutel (NL)
Strombiformis reticulatus da Costa, 1778
Cerithium reticulatum (da Costa, 1778)
Murex reticulatus (da Costa, 1778)
Murex scaber Olivi, 1792
Bittium scabrum (Olivi, 1792)
Cerithium exile Eichwald, 1829
Cerithiolum exile (Eichwald, 1829)
Rissoa vulgatissima W. Clark, 1855
Cerithium afrum Danilo & Sandri, 1856
Bittium jadertinum Brusina, 1865
Cerithium jadertinum Brusina, 1865
Bittium reticulatum var. bifasciata Bucquoy, Dautzenberg & Dollfus, 1884
Bittium reticulatum var. exigua Bucquoy, Dautzenberg & Dollfus, 1884
Bittium reticulatum var. paludosa Bucquoy, Dautzenberg & Dollfus, 1884
Bittium ragusianum Locard & Caziot, 1900
Bittium jadertinum antonium Nordsieck, 1976
Bittium atticum F. Norsieck, 1977
Manche ouest, Atlantique Nord-Est, Méditerrannée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Ce petit gastéropode, localement abondant, est présent sur la façade Atlantique Nord-Est des îles Lofoten, en mer de Norvège au nord jusqu’aux îles Canaries au sud. On le rencontre également en Manche Ouest et sur toutes les côtes méditerranéennes.
Il est absent de la mer du Nord à la Manche orientale.
Bittium reticulatum vit le plus souvent sur des substrats* meubles (sable fin ou grossier, sable vaseux) parmi les herbiers de zostères ou les algues, de l’étage médiolittoral* jusqu’à 250 m de profondeur environ.
Cependant il n’est pas rare de l’observer également, à marée basse, sous des rochers ou des pierres de ces mêmes zones.
La coquille de ce petit gastéropode est allongée, dextre*, conique et turriculée*. Elle comprend 10 à 12 tours, voire 15 exceptionnellement. Sa hauteur moyenne est de 6 à 12 mm mais peut atteindre parfois 16 mm. Des côtes axiales et des cordons en spirale épais se croisent régulièrement pour former de petits tubercules plus ou moins ovales, ce réseau est dit réticulé*. Ces tubercules ou nodules sont disposés en 4 rangées sur le dernier tour et 3 rangées sur les tours supérieurs. Seule la partie basale en est dépourvue. La spire* est conique, fine et allongée.
On observe parfois une varice* longitudinale plus proéminente généralement présente sur le dernier tour, plus rarement sur les autres tours. L’ouverture est ovale et l’ombilic* absent.
La couleur de la coquille est variable, le plus souvent chamois à brun clair mais des spécimens rougeâtres, brun foncé voire noirs ne sont pas rares.
La tête de l’animal possède un museau ou mufle proéminent et bifide*, en arrière duquel on observe 2 tentacules sensoriels assez longs, cylindriques et pointus. A la base de ces appendices, 2 minuscules yeux sont disposés au sommet d’un petit renflement. Le bord du manteau* est largement lobé et le pied*, de forme triangulaire, est étroit avec un opercule* corné ovale fixé postérieurement. Pied et manteau sont de couleur jaunâtre translucide parsemés de microscopiques points blancs et de marques brunes.
Bittium simplex : le corps de cette espèce très proche est presque entièrement rose chair. Sa coquille est plus fine et sans tubercules. Cette espèce vit également plus profondément sur des fonds de maërl* ou l’enchevêtrement de petites algues, d’éponges, d’ascidies qui tapissent le sol entre les pieds des zostères.
Bittium latreillii : cette espèce ne se rencontre qu’en Méditerranée et en proche Atlantique. Elle se caractérise par des nodules plus petits, de couleur rouge-bai et disposés en 4 rangées sur chaque tour.
Cerithiopsis tubercularis : sa coquille est brune et peut comporter jusqu’à 14 tours de spire. Elle peut mesurer jusqu’à 6,5 mm de haut avec trois rangées de tubercules quadrangulaires. Le dernier tour compte 2 ou 3 crêtes spirales, parfois avec des nodosités. Cette espèce vit sur des éponges dont elle se nourrit.
Marshallora adversa : cette espèce est senestre* et nettement plus petite, puisqu’elle ne dépasse pas 5 à 7 mm de longueur. Son dernier tour ne possède que 3 rangées de nodules. Sa coquille est brun-jaune, le bord de l’ouverture plus sombre. Elle vit sur des éponges, mais aussi sous des pierres et sur des algues (basses mers). Elle est absente dans le sud de la mer du Nord.
Phytophage*, ce Bittium se nourrit d’algues filamenteuses (Gelidium spinosum,…) et de nombreux petits débris divers (diatomées…). Il râpe les particules de nourriture par un mouvement de la radula*, sorte de langue râpeuse, vers l'intérieur de la bouche. Cette radula mesure à peine 900 µm de longueur, elle est munie d’une quarantaine de dents disposées en plusieurs rangées : centrale, latérales et marginales. La nourriture est ensuite transportée par des sillons ciliés* vers l'œsophage et le tube digestif.
Chez ce Cérithiidé, la reproduction est sexuée. La femelle pond entre 600 et 1 000 œufs, mesurant chacun 60 µm de diamètre. Ils sont enveloppés dans un cordon de mucus d’environ 3 mm de diamètre sous la forme d'une spirale étroitement fermée. Cette dernière est déposée et fixée au substrat (roche, pierre ou algue). La ponte a lieu de la fin de l’hiver à l’été suivant les régions.
Les œufs éclosent au bout de quelques semaines et les larves* sont libérées en pleine eau. Ces larves, dites trochophores*, nageuses et planctoniques*, sont caractérisées par une couronne ciliée*. Elles se transforment en larves véligères* qui mesurent 300 µm environ. Ces larves présentent également un mode de vie pélagique* et un régime alimentaire microphage*. C’est à ce dernier stade de développement que l’on voit apparaître un pied* permettant au mollusque de se fixer et de se déplacer sur le fond benthique*.
Les jeunes animaux mesurent entre 5 et 6 mm au bout d'un an, et atteignent 8 mm au bout de 2 ans.
La plupart des adultes meurent à la fin de la deuxième période de ponte ; seuls quelques-uns vivent un an de plus.
Parmi les nombreux petits gastéropodes qui vivent dans les herbiers de zostères ou de posidonies Bittium reticulatum, du fait de sa taille minime, ne porte que peu d’espèces symbiontes*.
Sa coquille n’arbore, en effet, que des familles peu variées. On notera essentiellement des colonies de bryozoaires : Hagiosynodos latus, Spathipora comma…
Bittium reticulatum est une espèce plutôt grégaire*.
Cérithe : francisation d’un nom de genre ancien, Cerithium : mollusque gastéropode dont la coquille très pointue est en spirale.
réticulé : qui forme un dessin en forme de réseau, d’un filet.
Bittium : de l’ancien anglais [bitt] = pointe d’outil de forage, latinisé en Bittium par le zoologiste marin britannique William Elford Leach (1790-1836). La forme de la coquille rappelle la forme de l’outil.
reticulatum : du latin [reticulatus] = fait en forme de réseau, croisé, réticulaire.
Numéro d'entrée WoRMS : 139054
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | non attribué | non attribué | Ce taxon n'a pas encore reçu un nom de la part des spécialistes. |
Famille | Cerithiidae | Cérithiidés | Coquille à tours nombreux, à sculptures axiales , coloration variable. Canal siphonal peu incurvé. |
Sous-famille | Bittiinae | Bittiinés | |
Genre | Bittium | ||
Espèce | reticulatum |
Sur une feuille de zostère
Bittium reticulatum vit le plus souvent sur des substrats meubles parmi les herbiers de zostères ou les algues.
Ponton de Bordeaux, étang de Thau (34)
02/06/2019
Tentacules mouchetés
On observe 2 tentacules sensoriels assez longs, cylindriques et pointus, de couleur jaunâtre, parsemés de petites marques brunes.
Petit port de Marignane, étang de Berre (13)
13/06/2020
Couleur brun rougeâtre
La couleur de la coquille est variable, le plus souvent chamois à brun rougeâtre, comme ici.
Trébeurden (22), 15 m
10/07/2007
Coquille turriculée
La coquille de ce petit gastéropode est allongée, conique et turriculée.
La Chapelle, archipel de Chausey (50), 17 m
12/09/2020
Varices longitudinales
On observe parfois une varice longitudinale plus proéminente généralement présente sur le dernier tour, plus rarement sur les autres tours.
Port de La Restinga, île d'El Hierro, archipel des Canaries
16/04/2021
Couleur de l’animal
Pied et manteau sont de couleur jaunâtre translucide parsemés de microscopiques points blancs et de marques brunes.
Bassin de Thau (34), 2 m
02/03/2021
Reptation
Le pied, appelé sole pédieuse ou sole de reptation, est un organe musculeux destiné à la locomotion.
Bassin de Thau (34), 2 m
04/03/2021
Alimentation
Ce petit gastéropode se nourrit d’algues et de nombreux petits débris divers qu’il râpe grâce à un mouvement de sa radula.
Bassin de Thau (34), 2 m
04/03/2021
En Méditerranée
A l’instar de ce couple, ce petit gastéropode, localement abondant, est présent dans toute la Méditerranée.
Bassin de Thau (34), 2 m
04/03/2021
Colonies nombreuses
On rencontre cette espèce le plus souvent formant des colonies nombreuses sur les algues et les rochers.
La Chapelle, archipel de Chausey (50), 17 m
12/09/2020
Vue dorsale
Cet individu de 8,5 x 2,5 mm a été récolté en épave sur une plage de sable.
Note : les collections de coquillages que DORIS reconnaît sont uniquement celles qui sont à visée scientifique.
Plage du port d'Arcachon (33), médiolittoral
28/10/2020
Pour mieux comprendre
Structure de la coquille.
Note : les collections de coquillages que DORIS reconnaît sont uniquement celles qui sont à visée scientifique.
Plage du port d'Arcachon (33), médiolittoral
28/10/2020
Dessin ancien
Illustration de la tête de l’animal.
Tiré de l'ouvrage "A History of British Mollusca and their Shells" de E. Forbes et S. Hanley. Vol. I, ed. J. van Voorst, London.
Reproduction de documents anciens
1853
Gravure ancienne
Dautzenberg précisait que ce petit mollusque était « très variable sous le rapport de l’ornementation ainsi que de la taille ».
Dessin colorié (planche n° 57 p. 17) de A. D'Apreval dans "Atlas de poche des coquilles des côtes de France" par Ph. Dautzenberg
Reproduction de documents anciens
1913
Illustrations anatomiques
On peut observer sur cette gravure ancienne quelques aspects de l'anatomie de l'animal.
1 - l'animal rampant vu du côté gauche
2 - vu de dessous
3 - coquille côté ouverture
4 - opercule
5 - ponte grandeur nature et agrandie 8 fois
6 - dents de la radula
Illustrations 1- à 6, p. 44 dans l'ouvrage "Fauna der Kieler Bucht, zweiter Band : die Prosobranchia und Lamellibranchia" de H.A. Meyerr et K. Möbius.
Reproduction de documents anciens
1872
Ponte de Bittium reticulatum
Ponte de taille moyenne (580 embryons), vue par dessus
Dessin (fig 109A-K, p. 192) de G. Thorson, dans l'ouvrage "Reproduction and larval development of Danish marine bottom invertebrate, with special reference to the planktonic larvae in the Sound (Oresund)".
Reproduction de documents anciens
1946
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable historique : Vincent MARAN
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Borja A., 1986, La alimentacion y distribucion del espacio en tres molluscos gastropodos: Rissoa parva (da Costa), Barleeia unifasciata (Montagu) y Bittium reticulatum (da Costa), Cahiers de Biologie marine, 27, 69-75.
Da Costa M. E., 1778, Historia naturalis testaceorum Britanniæ, or, the British conchology ; containing the descriptions and other particulars of natural history of the shells of Great Britain and Ireland : illustrated with figures. In English and French - Historia naturalis testaceorum Britanniæ, ou, la conchologie Britannique ; contenant les descriptions & autres particularités d'histoire naturelle des coquilles de la Grande Bretagne & de l'Irlande : avec figures en taille douce. En anglois & françois, Millan, White, Emsley & Robson, London, i-xii, 1-254, i-vii, Pl. I-XVII.
Fernández E., Anadón R., Fernández C., 1988, Life histories and growth of the gastropods Bittium reticulatum and Barleeia unifasciata inhabiting the seaweed Gelidium latifolium, Journal of Molluscan Studies, The Malacological Society of London, 54, 119-129.
Gautier Y., 1955, Bryozoaires des gastéropodes de l’herbier de posidonies, Vie et Milieu, Observatoire Océanologique, Laboratoire Arago, 6(3), 335-341.
Locard A., Caziot E., 1901, Les coquilles marines des côtes de Corse, Annales de la Société Linnéenne de Lyon, 47, 1-80.
Mulder G., Voskuil R.P.A., 1996, On the Mollusca of the étangs (lagoons) of the French Mediteranean coast, Vita Marina, 43, 3(4), 1-16.
Thorson G., 1946, Reproduction and larval development of Danish marine bottom invertebrate, with special reference to the planktonic larvae in the Sound (Oresund), Meddelelser fra Kommissionene for Danmarks fiskeri- og havundersøgelser, Serie : Plankton, 4, 1, 1-523.
Wagner W.M., van der Linden J., 1990, Mariene gastropoden van het schiereiland Antibes (Alpes-maritimes, Frankrijk), Vita Marina, 40, 1(2), 181-184.
La page de Bittium reticulatum sur le site de référence de DORIS pour les mollusques : MolluscaBase
La page de Bittium reticulatum dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN