Forme de petits coussinets
Aspect hérissé
Couleur beige à marron clair
Nombreux oscules exhalants
Quelques 23 noms en synonymie ont été attribués à cette espèce, nous n’en retiendrons qu’une sélection :
Halichondria varantia Bowerbank, 1858
Desmacella variantia (Bowerbank, 1858)
Hymeniacidon variantia (Bowerbank, 1858)
Desmacidon peachii Bowerbank, 1866
Biemna peachii (Bowerbank, 1866)
Desmacidon korenii Schmidt, 1875
Gellius capillifer Levinsen, 1887
Biemna capillifera (Levinsen, 1887)
Biemna groenlandica (Fristedt, 1887)
Raphiodesma aculeatum Topsent, 1888
Biemna hamifera (Lundbeck, 1902)
Gellius gemmuliferus Breitfuss, 1912
Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est et Nord-Ouest, Méditerranée (rare)
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestCette espèce est présente dans l'océan Arctique de l'est du Groenland à la mer de Barents, en mer du Nord, en Manche, en Atlantique Nord-Est de l'Irlande au nord jusqu'au sud du Portugal.
Elle a également été signalée aux îles Canaries et en mer d'Alboran à l'ouest de la Méditerranée.
En Atlantique Nord-Ouest on l'observe sur les côtes sud du Groenland ainsi que dans le détroit du Saint-Laurent au Canada.
Biemna variantia préfère les parois rocheuses verticales dans des sites aux courants modérés. On peut la rencontrer également sous les pierres ou sur des éboulis rocheux. Sa présence dans les estuaires n'est pas rare car elle supporte bien les eaux saumâtres.
On peut l'observer de la zone intertidale* jusqu'à 1600 m de profondeur.
Cette éponge revêtante, forme de petits coussinets couverts de petits conules* fins et rapprochés donnant à l'ensemble un aspect hérissé dû à la présence de spicules* qui dépassent de la surface. Certains individus (adultes ?) peuvent prendre une forme d'éventail ou de coupe.
Sa couleur est beige, marron clair, parfois jaunâtre. Sa taille est modeste puisqu'elle ne dépasse guère 7 à 8 cm de diamètre pour une épaisseur de 1 à 2 cm. Douce au toucher elle est fragile et friable.
De nombreux oscules* sont disposés sans ordre défini à la surface de l'éponge. De microscopiques pores* inhalants* sont visibles entre les conules.
Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".
Dysidea fragilis : si l’aspect général peut prêter à confusion, la couleur blanche de l’éponge mie de pain mouillée ôtera tout doute. Un examen microscopique confirmera l’identification puisque Dysidea fragilis est dépourvue de spicules propres alors que Biemna varantia possède de nombreux spicules mégasclères* et microsclères*.
Les éponges sont des animaux filtreurs* suspensivores* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas en général 3 micromètres.
Le courant d’eau nécessaire est créé par le mouvement des flagelles* des cellules* ciliées* spécifiques des éponges : les choanocytes*. L'ensemble pénètre avec le courant d'eau via de tout petits trous, les ostioles*, puis est capté par les choanocytes.
La digestion est intracellulaire, les déchets non métabolisables sont évacués par des orifices exhalants : les oscules*.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
On notera que les éponges ont une forte capacité de régénération.
Description microscopique :
Les spicule*s mégasclères* sont des styles* ou des tylostyles* droits ou légèrement courbes de 360-700 µm de longueur.
Les microsclères* très nombreux sont de trois catégories : des sigmas* de 2 tailles 10-20 µm et 50-70 µm, des raphides* de 165 µm, à l’allure de petits oxes*, rassemblés les uns à côté des autres et des commas* fusiformes de 63 µm.
Éponge-coussin : forme de cette espèce.
épineuse : aspect donné par les conules fins et hérissés.
Éponge-coussin épineuse est une proposition des auteurs du site DORIS.
Biemna : du latin [bi] = deux et [mni] = doux, mou, à l'aspect de mousse.
variantia : mot latin = variété, faisant référence à la diversité de ses spicules.
Numéro d'entrée WoRMS : 133205
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Biemnida | Biemnides | |
Famille | Biemnidae | Biemnidés | |
Genre | Biemna | ||
Espèce | variantia |
Coussin hérissé
Cette éponge massive forme de petits coussinets couverts de petits conules fins et rapprochés.
Baie de Saint-Brieuc (22), 20 m
01/11/2014
Couleur marron clair
Sa couleur peut être beige, marron clair ou parfois jaunâtre.
Basse du Pordicais, baie de Saint-Brieuc (22), 20 m
18/07/2015
Nombreux oscules
De nombreux oscules sont disposés sans ordre défini à la surface de l'éponge.
La Grande Basse, baie de Saint-Brieuc (22), 20 m
05/01/2015
Pores inhalants visibles
De microscopiques pores inhalants sont visibles entre les conules.
Baie de Saint-Brieuc (22), 20 m
01/11/2014
Sur une paroi rocheuse
Biemna varantia préfère les parois rocheuses verticales dans des sites aux courants modérés.
Épave du Seaspray, baie de Saint-Brieuc (22), 20 m
02/08/2015
Dessin ancien
Dessin de Desmacella peachii var. groenlandica (syn.) d’après un échantillon de 30 mm de longueur, 20 mm de largeur et 12 mm d’épaisseur récolté à des fins scientifiques sur la côte est du Groenland par 230 m de fond.
Fig. 14, pl. 28 dans "Sponges from the Atlantic and Arctic Oceans and the Behring Sea" par K. Fristedt
Reproduction de documents anciens
1887
Spicules méga- et microsclères
Spicule mégasclère = 1. long tylostyle. Spicules microsclères = 2. et 3. trichodragmates à l’allure d’oxes et commas, 4. sigmas, 5. raphide droit.
Fig. 5 B dans : "Démosponges de l'Archipel de Glénan" par A. Descatoire
Reproduction de documents anciens
1966
Spicules du type
Ces dessins de spicules ont été exécutés d’après l’échantillon type nommé Halichondria variantia (nom original).
Fig. 16-39, pl. 23 -24 dans "On the Anatomy and Physiology of the Spongiadae. Part I. On the Spicula" par J.S. Bowerbank
Reproduction de documents anciens
1858
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Bowerbank J.S., 1858, On the Anatomy and Physiology of the Spongiadae. Part I. On the Spicula, Philosophical Transactions of the Royal Society, 148, 2, 279-332, pls XXII-XXVI.
Descatoire A., 1966, Sur quelques Démosponges de l'Archipel de Glénan, Cahiers de Biologie Marine, 7, 3, 231-246, pl. 1.
Descatoire A. 1969, Peuplements sessiles de l’archipel de Glénan I - Inventaire : Spongiaires, Vie et Milieu, 177-209.
Fristedt K., 1887, Sponges from the Atlantic and Arctic Oceans and the Behring Sea, Vega-Expeditionens Vetenskap, Iakttagelser (Nordenskiöld), 4. 401-471, pls 22-31.
Topsent E., 1888, Contribution à l'étude des Clionides, Archives de Zoologie expérimentale et générale, (2) 5 bis, 1-165, pls I-VII.
La page de Biemna variantia sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires est ici : World Porifera Database
La page de Biemna variantia dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN