Colonies en chaînettes
Toujours associées aux éponges Xestospongia
Couleur jaune brun
Polypes reliés par une base commune blanc grisâtre
Parazoanthus catenularis (Duchassaing de Fonbressin et Michelotti, 1860)
Bergia vialactea Duchassaing et Michelotti, 1861
Parazoanthus monostichus Duerden, 1900
Atlantique tropical Ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesLe zoanthaire en chaînette a été signalé à la Jamaïque, à Puerto-Rico, aux Barbades, et se trouve probablement réparti dans tout l'arc antillais, partout où se trouvent ses éponges hôtes spécifiques.
Comme tous les zoanthaires, Bergia catenularis apprécie les eaux claires et non stagnantes : il lui faut un courant de renouvellement léger et constant. L'activité de filtration de l'éponge-hôte lui procure ce mouvement d'eau permanent. On le trouve le plus souvent sur les éponges-barriques Xestospongia muta.
Ce zoanthaire forme des colonies en chaînettes d'une dizaine d'individus courant à la surface de son éponge-hôte. Les polypes minuscules (environ 1 mm de diamètre) forment une légère saillie au-dessus du coenenchyme*, la base charnue qui les relie à la manière d'un stolon. Ils ne peuvent pas se rétracter à l'intérieur de celui-ci.
Le coenenchyme est blanchâtre ou grisâtre, les polypes et leurs tentacules plutôt jaune-brun. Les tentacules sont au nombre d'une vingtaine et répartis en deux couronnes alternées, comme chez tous les Parazoanthidés.
Bergia catenularis ne pourrait être confondu qu'avec un autre Parazoanthidé : Bergia cutressi West, 1979 associé spécifiquement à Xestospongia sp. et qui se développe également en chaînettes d'une dizaine de polypes.
Mais ce dernier est beaucoup plus petit, d'une taille inférieure au millimètre avec seulement 12 tentacules en deux rangées alternes. Sa couleur est plutôt jaunâtre et le coenenchyme* est enfoncé dans l'éponge hôte, seul le disque oral est visible à la surface.
Bergia catenularis ressemble aussi à Umimayanthus parasiticus à cause de sa couleur grisâtre, mais le mode de croissance de celui-ci est différent et aboutit à des colonies où les polypes sont dispersés à la surface de l'hôte.
Les Bergia des zones tropicales ont dans leurs tissus des algues unicellulaires appelées zooxanthelles*, qui leur apportent une partie de leur alimentation par photosynthèse. L'autre partie leur est apportée par les petites proies qu'ils capturent dans le courant grâce à leurs tentacules munis de cnidocytes*.
La reproduction de cette espèce n'est pas connue. On peut supposer que comme les autres espèces de Bergia, celle-ci est ovipare*.
Les ovocytes* et spermatozoïdes* sont libérés en pleine eau, où a lieu la fécondation. La petite larve formée ira s'installer sur une éponge où elle fondera une nouvelle colonie.
Multiplication asexuée : la colonie s'agrandit par croissance horizontale, sur sa bordure où de nouveaux polypes bourgeonnent.
On a constaté une forte affinité entre l'espèce du zoanthaire et celle de la ou des éponges hôtes. Bergia catenularis n'a été trouvé que sur des éponges du genre Xestospongia, celles-ci par contre peuvent héberger simultanément plusieurs espèces de zoanthaires.
Bergia catenularis n'a pas encore de nom vernaculaire. "Zoanthaire-éponge en chaînette" est une proposition du site DORIS (traduction de son nom scientifique).
Bergia : nom créé en hommage à un M. Berg, "gouverneur éclairé de l'île de St Thomas".
Ancien Parazoanthus : composé du grec [para-] = à côté de, et [zo-anth -] (comme dans zoanthaires = animaux-fleurs) : signifie "proche de Zoanthus".
catenularis : du latin [catenula] diminutif de [catena] = petite chaîne, chaînette.
Numéro d'entrée WoRMS : 853592
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Sous-classe | Hexacorallia / Zoantharia | Hexacoralliaires / Zoanthaires | Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6. |
Ordre | Zoanthidea | Zoanthides | Hexacoralliaires coloniaux pour la plupart tropicaux. Polypes de 1 mm à 2 cm de diamètre, souvent reliés par des stolons. Ce sont les anémones encroûtantes, qui peuvent coloniser de grandes surfaces. |
Famille | Parazoanthidae | Parazoanthidés | |
Genre | Bergia | ||
Espèce | catenularis |
Tentacules déployés
Petits polypes typiquement organisés en chaînettes courant à la surface d'une éponge-barrique Xestospongia muta.
Saint Pierre, Martinique, 21m
11/12/2015
Comme un collier de perles !
Les petits polypes grisâtres sont ici contractés, ce qui fait ressortir l'aspect de chaînette.
Port Louis (Guadeloupe)
17/03/2007
Stolons rétrécis
Le coenenchyme est incrusté dans l'éponge et se rétrécit entre les polypes, qui eux ne peuvent pas se rétracter sous la surface.
San Salvador, (Bahamas), vers 18 m
26/08/2009
Colonisation
Là où les polypes ont disparu, on voit la trace de la chaînette en creux dans l'éponge.
Les Saintes, Guadeloupe, 18 m
18/07/2006
Dissémination
Au cours de leur croissance, les chaînettes se rompent entre les polypes et finissent par former de petits groupes de 4 ou 5 polypes. Ceux-ci bourgeonnent à leur tour, toujours par l'extrémité, et peuvent peu à peu envahir toute la surface disponible.
Les Saintes (971)
28/07/2006
Infestation massive
Certaines éponges finissent par être totalement recouvertes de zoanthaires. Ceci ne semble pas affecter l'éponge.
Les colonies s'allongent par leur extrémité et, parfois, forment des bifurcations.
Port-Louis, Guadeloupe, 16 m
17/03/2007
Chaînettes rompues
A la longue, toute la surface se couvre de petits groupes par 2 ou 3 et de polypes isolés. Cependant l'organisation en chaînettes reste visible.
Marie-Galante, Guadeloupe, 25 m
08/08/2006
Eruption ?
Cette grosse éponge-barrique (Xestospongia muta) n'est pas malade : elle héberge une ou plusieurs colonies de zoanthaires-éponges très prospères.
Les Saintes (971)
26/07/2006
Rédacteur principal : Anne PROUZET
Vérificateur : Alain GOYEAU
Correcteur : Frédéric SINNIGER
Responsable régional : Anne PROUZET
Crocker L.A., Reiswig H.M., 1981, Host specificity in Sponge-incrusting Zoanthidea of Barbados, West Indies, Journal of Marine Biology, 65, 231-236.
Duchassaing P., Michelotti J., 1860, Mémoire sur les coralliaires des Antilles, Mémoires de l'Académie des Sciences de Turin, (2, 19, 279-365).
West, D.A., 1979, Symbiotic zoanthids (Anthozoa, Cnidaria) of Puerto Rico, Bulletin of Marine Science, 29, 253–271.
La page de Bergia catenularis sur le site : Hexacorallians of the World