Béania-paillasson

Beania mirabilis | Johnston, 1840

N° 1681

Méditerranée, Atlantique Nord, Atlantique tropical Ouest, Indo-Pacifique, mer Rouge

Clé d'identification

Bryozoaire encroûtant, robuste, de couleur beige
Colonie en relief à l’aspect d’un paillasson légèrement hirsute
Zoïdes non jointifs, avec 7 à 9 paires de longues épines robustes
Aviculaires* pédonculés, globuleux visibles à l'œil nu

Noms

Synonymes du nom scientifique actuel

Diachoris hirtissima var robusta Hincks, 1881
Beania robusta (Hincks, 1881)
Beania hirtissima var robusta Waters, 1885

Beania mirabilis (ex. robusta) est une espèce à part entière. Elle a d'abord été considérée comme une variété puis une forme de B. hirtissima.

Distribution géographique

Méditerranée, Atlantique Nord, Atlantique tropical Ouest, Indo-Pacifique, mer Rouge

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-Ouest, ● Caraïbes, ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]

Beania mirabilis se rencontre en Méditerranée occidentale et probablement dans l'Atlantique proche. Sa présence est attestée au Cap Vert.

Biotope

Béania-paillasson affectionne les fonds détritiques, coquillers et d'algues calcaires, entre 30 et 60 m de profondeur.

Description

Beania mirabilis est un robuste bryozoaire encroûtant de couleur beige et formant un tapis en relief au dessus de son support. La colonie (ou zoarium*) n'est constituée que d'une seule couche d'individus (zoïdes*) faiblement fixés au substrat* par quelques fins tubules nommés rhizoïdes*. Les zoïdes de grande taille et dressés, portent 7 à 9 paires de longues épines robustes qui donnent un aspect hirsute à la colonie, rappelant la surface d'un paillasson.
Les colonies portent quelques aviculaires*, pédonculés et globuleux visibles à l'œil nu.

Les zoïdes ne sont pas jointifs. Chacun est relié à 6 autres par de courts tubules ce qui aère la colonie. Les lophophores* sont discrets.

Espèces ressemblantes

Beania hirtissima a des épines plus fines mais en plus grand nombre (11 - 17 paires) et ne possède pas d'aviculaire. Cette espèce semble très discrète pour le plongeur.

Beania magellanica est une espèce proche, également encroûtante mais sans épines.

Schizomavella hastata est de couleur jaune orangé et le plus souvent fixé sur d'autres organismes.

Alimentation

Comme tous les bryozoaires, c'est un filtreur suspensivore* microphage*. Les diatomées* (algues unicellulaires) et particules organiques sont la base de l'alimentation des bryozoaires. Les cils des tentacules* du lophophore* sont capables de créer des microcourants permettant l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore (dont les fonctions sont aussi celles de respiration et de nettoyage de la colonie).

Reproduction - Multiplication

Chez les bryozoaires, les deux types de reproduction, sexuée et asexuée, concourent au développement de l'espèce.
Au sein d'une même colonie, des zoïdes* mâles et femelles existent, mais on connaît aussi des zoïdes hermaphrodites*.
La fécondation (reproduction sexuée) conduit à la formation d'œufs incubés dans les ovicelles*. Ils donnent ensuite des larves* libres nageuses, assurant la dissémination spatiale de l'espèce. Puis, ces larves se fixent sur un substrat* dur et libre, et se transforment en zoïdes primaires isolés appelés ancestrules*.

Chaque ancestrule forme une nouvelle colonie (reproduction asexuée) par bourgeonnement*, qui assure la croissance de la colonie. Cela s'accompagne d'une spécialisation de certains individus au sein de la colonie : on parle de polymorphisme* des zoïdes (autozoïdes*, aviculaires*, kénozoïdes* ...).

Divers biologie

Description microscopique :
- Colonies adhérant faiblement au substrat* car seulement reliées par 1 à 4 rhizoïdes chitineux (kénozoïdes*), issus de la face dorsale lisse des cystides*,
- taille des zoïdes : 0,84 mm de longueur environ sur 0,44 mm de largeur,
- chaque zoïde a une forme de barque et est relié à 6 autres individus par de très courts tubules,
- aperture semi-circulaire,
- 1 à 4 kenozoïdes* fixateurs par zoïde,
- lophophores discrets, en forme de cloche,
- aviculaires pédonculés, globuleux, latéro-distaux,
- ovicelles* présentes.

Origine des noms

Origine du nom français

Béania-paillasson est une proposition du site DORIS, et caractérise l'aspect de ce bryozoaire qui ressemble à un paillasson par son apparence légèrement hirsute, son relief et sa couleur brune.

Origine du nom scientifique

Beania : en hommage à William Bean, 1787-1866, politicien anglais et collègue de George Johnston. Il s'intéressa principalement aux coquillages et à la géologie mais également à tous les organismes ayant un squelette calcaire, y compris les bryozoaires.

robusta : du latin [robusta] = robuste, pour qualifier les épines de Beania robusta par rapport à celles de B. hirtissima, qui sont plus fines.

mirabilis : du latin [mirabilis] = merveilleux, admirable.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 111072

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Bryozoa / Ectoprocta Bryozoaires / Ectoproctes Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette.
Classe Gymnolaemata Gymnolèmes Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins.
Ordre Cheilostomatida Cheilostomes Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…).
Sous-ordre Flustrina Flustrine
Famille Beaniidae
Genre Beania
Espèce mirabilis

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