Baliste titan

Balistoides viridescens | (Bloch & Schneider, 1801)

N° 1334

Mer Rouge, océan Indien, Pacifique tropical Ouest

Clé d'identification

Poisson ovale verdâtre à tête jaune
Première nageoire dorsale en forme de gâchette
Nageoire anale et seconde dorsale symétriques
Ces deux nageoires sont situées en arrière du corps
Pas de nageoire pelvienne, réduite à une pointe sur le ventre
Petite bouche avec de grosses dents souvent visibles

Noms

Autres noms communs français

Baliste olivâtre, baliste à tête jaune, baliste à moustache

Noms communs internationaux

Titan triggerfish, giant triggerfish (GB), Reisen drückerfisch (D), Pesce balestra titan (I), Pez ballesta titan (E), Blauwfin trekkervis (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Balistes brasiliensis, Bloch & Schneider, 1801
Balistoides veridescens, (Bloch & Schneider, 1801)
Pseudobalistes viridescens, (Bloch & Schneider, 1801)
Balistes nigromarginatus, (Tanaka, 1908)
Pachynathus nigromarginatus, Tanaka, 1908

Distribution géographique

Mer Rouge, océan Indien, Pacifique tropical Ouest

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]

Balistoides viridescens est présent de la mer Rouge au Mozambique à l'ouest, des îles Line à la Polynésie Française à l'est, et du sud du Japon à la Nouvelle-Calédonie et le New South Wales (Australie).

Biotope

Le baliste olivâtre se rencontre dans les lagons, les passes et les pentes externes de 1 à 50 m de profondeur. Les juvéniles fréquentent plutôt les petits fonds sableux abrités et parsemés de patates de corail.

Description

C'est la plus grande des quarante espèces de balistes, pouvant atteindre 85 cm de longueur.
Le corps de forme ovale est comprimé latéralement. Sa coloration est verdâtre, avec la gorge et le pédoncule caudal blanchâtre et la tête jaune. Une zone plus sombre au-dessus de la lèvre supérieure rappelle une moustache, ce qui explique un de ses noms communs.

Les yeux sont globuleux et situés très haut sur la tête. La première nageoire dorsale est constituée d'une forte épine et de deux plus petites. Cette nageoire peut se replier dans une gouttière dorsale pour disparaître complètement. La deuxième nageoire dorsale et l'anale sont de taille identique et placées de façon symétrique en arrière du corps. Les nageoires pelviennes sont réduites à une simple protubérance sur le ventre. La bouche est très petite par rapport au corps, ressemblant vaguement à un bec d'oiseau mais possède de grandes dents coniques robustes. Enfin, le corps est couvert de larges écailles bien visibles.

Les juvéniles sont clairs, avec de nombreux points noirs et une zone plus sombre qui recouvre les yeux comme un masque, ainsi que le dos.

Espèces ressemblantes

Les balistes ont une forme caractéristique qui permet de les identifier rapidement. Il existe un autre grand baliste, Pseudobalistes flavimarginatus, qui ressemble au baliste olivâtre, mais avec une robe plus pâle et plus uniforme et le pourtour de la bouche de couleur rose.

La seule autre espèce du genre Balistoides est le baliste clown, B. conspicillum, qui ne peut être confondu avec B. viridescens.

Alimentation

Balistoides viridescens se nourrit d'invertébrés durs (coraux, échinodermes, mollusques, crustacés, vers tubicoles ) mais aussi d'algues calcaires. Ses mâchoires puissantes sont capables de broyer les coquilles les plus dures comme celles des strombes et des bénitiers. Cette espèce s'attaque aussi à l'étoile de mer mangeuse de coraux Acanthaster planci et apprécie celles du genre Linckia. Il est fréquent de voir le baliste olivâtre retourner de gros morceaux de coraux morts ou creuser profondément le sable pour dénicher ses proies.

Reproduction - Multiplication

Balistoides viridescens est ovipare*. Les mâles creusent des nids en forme de cratères pouvant faire un mètre de diamètre, dans lesquels les femelles déposent une couronne d'œufs de couleur rosâtre. Les parents se relayent pour ventiler la ponte et défendre le nid contre toute intrusion, y compris contre les plongeurs à qui ils peuvent infliger de graves morsures.
Le territoire défendu prend la forme d'un cône, dont la pointe serait le nid, et qui s'évase en se rapprochant de la surface. Il est donc plus probable de se faire attaquer en nageant en surface ou en pleine eau, plutôt qu'en suivant le fond.

Vie associée

Le crustacé copépode parasite Dissonus heronensis a été décrit chez trois espèces de balistes, dont Balistoides viridescens.

Divers biologie

En dehors de la période de reproduction, les balistes olivâtres sont plutôt craintifs, qu'ils soient solitaires ou en couples.

La première épine dorsale peut se verrouiller en position verticale, la base de la deuxième épine venant bloquer la première. Il est alors impossible de la dégager et la rabattre, sauf en appuyant sur la troisième épine, la plus petite, ce qui débloque le système. Semblable à la gâchette d'une arme à feu, ce système a donné son nom anglais aux balistes : triggerfish = poissons-gâchettes. La nuit, les balistes dorment dans des anfractuosités et s'y bloquent en relevant leur "gâchette" ce qui empêche de les en déloger. Les individus plus petits utilisent également cette stratégie durant la journée en cas de danger. Les balistes redressent également leur première épine dorsale pour impressionner un adversaire et lors de la parade nuptiale.

Les yeux des balistes peuvent s'orienter de façon indépendante l'un de l'autre.

Pour se déplacer, les balistes utilisent la deuxième nageoire dorsale et la nageoire anale, la caudale n'étant utilisée que pour de brèves accélérations. Lorsqu'ils nagent rapidement, pour s'enfuir ou pour attaquer, les balistes s'inclinent sur le côté.

Informations complémentaires

Cette espèce peut présenter un certain risque pour les plongeurs et les baigneurs (cf. la rubrique "reproduction").

Le baliste olivâtre est souvent pêché car sa chair est appréciée mais il peut être ciguatérique* dans certaines régions, comme aux Tuamotu par exemple.

Première nageoire dorsale avec trois épines, seconde nageoire dorsale avec 24 – 26 rayons mous, nageoire anale avec 22 – 24 rayons mous.

Origine des noms

Origine du nom français

Baliste titan : en raison de la grande taille (85 cm) qu'il peut atteindre.

Baliste olivâtre : du fait de sa coloration

Origine du nom scientifique

Balistoides : du latin [balista] et [oides] = qui a la forme d'une baliste (machine de guerre antique projetant des pierres ou des traits -grandes flèches-), en référence à la première épine dorsale qui se redresse rapidement quand l'animal est menacé.

viridescens : du latin [viridis] = vert et [escens] = devenant

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 219875

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Super classe Osteichthyes Ostéichthyens Vertébrés à squelette osseux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Sous-classe Neopterygii Teleostei Néoptérygiens Téléostéens Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées.
Super ordre Acanthopterygii Acanthoptérygiens Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens.
Ordre Tetraodontiformes Tétraodontiformes Groupe hétérogène mais absence d'écailles imbriquées, ouvertures branchiales réduites, bouche très peu fendue, pelviennes anormales ou absentes.
Sous-ordre Tetraodontoidei Tétraodontoïdes Mâchoires et dents transformées en "bec de perroquet".
Famille Balistidae Balistidés La première épine de la première nageoire dorsale peut se bloquer en position verticale.
Genre Balistoides
Espèce viridescens

Nos partenaires