Poisson ovale verdâtre à tête jaune
Première nageoire dorsale en forme de gâchette
Nageoire anale et seconde dorsale symétriques
Ces deux nageoires sont situées en arrière du corps
Pas de nageoire pelvienne, réduite à une pointe sur le ventre
Petite bouche avec de grosses dents souvent visibles
Baliste olivâtre, baliste à tête jaune, baliste à moustache
Titan triggerfish, giant triggerfish (GB), Reisen drückerfisch (D), Pesce balestra titan (I), Pez ballesta titan (E), Blauwfin trekkervis (NL)
Balistes brasiliensis, Bloch & Schneider, 1801
Balistoides veridescens, (Bloch & Schneider, 1801)
Pseudobalistes viridescens, (Bloch & Schneider, 1801)
Balistes nigromarginatus, (Tanaka, 1908)
Pachynathus nigromarginatus, Tanaka, 1908
Mer Rouge, océan Indien, Pacifique tropical Ouest
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]Balistoides viridescens est présent de la mer Rouge au Mozambique à l'ouest, des îles Line à la Polynésie Française à l'est, et du sud du Japon à la Nouvelle-Calédonie et le New South Wales (Australie).
Le baliste olivâtre se rencontre dans les lagons, les passes et les pentes externes de 1 à 50 m de profondeur. Les juvéniles fréquentent plutôt les petits fonds sableux abrités et parsemés de patates de corail.
C'est la plus grande des quarante espèces de balistes, pouvant atteindre 85 cm de longueur.
Le corps de forme ovale est comprimé latéralement. Sa coloration est verdâtre, avec la gorge et le pédoncule caudal blanchâtre et la tête jaune. Une zone plus sombre au-dessus de la lèvre supérieure rappelle une moustache, ce qui explique un de ses noms communs.
Les yeux sont globuleux et situés très haut sur la tête. La première nageoire dorsale est constituée d'une forte épine et de deux plus petites. Cette nageoire peut se replier dans une gouttière dorsale pour disparaître complètement. La deuxième nageoire dorsale et l'anale sont de taille identique et placées de façon symétrique en arrière du corps. Les nageoires pelviennes sont réduites à une simple protubérance sur le ventre. La bouche est très petite par rapport au corps, ressemblant vaguement à un bec d'oiseau mais possède de grandes dents coniques robustes. Enfin, le corps est couvert de larges écailles bien visibles.
Les juvéniles sont clairs, avec de nombreux points noirs et une zone plus sombre qui recouvre les yeux comme un masque, ainsi que le dos.
Les balistes ont une forme caractéristique qui permet de les identifier rapidement. Il existe un autre grand baliste, Pseudobalistes flavimarginatus, qui ressemble au baliste olivâtre, mais avec une robe plus pâle et plus uniforme et le pourtour de la bouche de couleur rose.
La seule autre espèce du genre Balistoides est le baliste clown, B. conspicillum, qui ne peut être confondu avec B. viridescens.
Balistoides viridescens se nourrit d'invertébrés durs (coraux, échinodermes, mollusques, crustacés, vers tubicoles ) mais aussi d'algues calcaires. Ses mâchoires puissantes sont capables de broyer les coquilles les plus dures comme celles des strombes et des bénitiers. Cette espèce s'attaque aussi à l'étoile de mer mangeuse de coraux Acanthaster planci et apprécie celles du genre Linckia. Il est fréquent de voir le baliste olivâtre retourner de gros morceaux de coraux morts ou creuser profondément le sable pour dénicher ses proies.
Balistoides viridescens est ovipare*. Les mâles creusent des nids en forme de cratères pouvant faire un mètre de diamètre, dans lesquels les femelles déposent une couronne d'œufs de couleur rosâtre. Les parents se relayent pour ventiler la ponte et défendre le nid contre toute intrusion, y compris contre les plongeurs à qui ils peuvent infliger de graves morsures.
Le territoire défendu prend la forme d'un cône, dont la pointe serait le nid, et qui s'évase en se rapprochant de la surface. Il est donc plus probable de se faire attaquer en nageant en surface ou en pleine eau, plutôt qu'en suivant le fond.
Le crustacé copépode parasite Dissonus heronensis a été décrit chez trois espèces de balistes, dont Balistoides viridescens.
En dehors de la période de reproduction, les balistes olivâtres sont plutôt craintifs, qu'ils soient solitaires ou en couples.
La première épine dorsale peut se verrouiller en position verticale, la base de la deuxième épine venant bloquer la première. Il est alors impossible de la dégager et la rabattre, sauf en appuyant sur la troisième épine, la plus petite, ce qui débloque le système. Semblable à la gâchette d'une arme à feu, ce système a donné son nom anglais aux balistes : triggerfish = poissons-gâchettes. La nuit, les balistes dorment dans des anfractuosités et s'y bloquent en relevant leur "gâchette" ce qui empêche de les en déloger. Les individus plus petits utilisent également cette stratégie durant la journée en cas de danger. Les balistes redressent également leur première épine dorsale pour impressionner un adversaire et lors de la parade nuptiale.
Les yeux des balistes peuvent s'orienter de façon indépendante l'un de l'autre.
Pour se déplacer, les balistes utilisent la deuxième nageoire dorsale et la nageoire anale, la caudale n'étant utilisée que pour de brèves accélérations. Lorsqu'ils nagent rapidement, pour s'enfuir ou pour attaquer, les balistes s'inclinent sur le côté.
Cette espèce peut présenter un certain risque pour les plongeurs et les baigneurs (cf. la rubrique "reproduction").
Le baliste olivâtre est souvent pêché car sa chair est appréciée mais il peut être ciguatérique* dans certaines régions, comme aux Tuamotu par exemple.
Première nageoire dorsale avec trois épines, seconde nageoire dorsale avec 24 – 26 rayons mous, nageoire anale avec 22 – 24 rayons mous.
Baliste titan : en raison de la grande taille (85 cm) qu'il peut atteindre.
Baliste olivâtre : du fait de sa coloration
Balistoides : du latin [balista] et [oides] = qui a la forme d'une baliste (machine de guerre antique projetant des pierres ou des traits -grandes flèches-), en référence à la première épine dorsale qui se redresse rapidement quand l'animal est menacé.
viridescens : du latin [viridis] = vert et [escens] = devenant
Numéro d'entrée WoRMS : 219875
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Tetraodontiformes | Tétraodontiformes | Groupe hétérogène mais absence d'écailles imbriquées, ouvertures branchiales réduites, bouche très peu fendue, pelviennes anormales ou absentes. |
Sous-ordre | Tetraodontoidei | Tétraodontoïdes | Mâchoires et dents transformées en "bec de perroquet". |
Famille | Balistidae | Balistidés | La première épine de la première nageoire dorsale peut se bloquer en position verticale. |
Genre | Balistoides | ||
Espèce | viridescens |
Son plus beau profil
La teinte générale olivâtre a déterminé le nom commun en français du baliste viridescens.
Maldives, 15 m
11/12/2011
Poisson gâchette
Les balistes sont caractérisés par une première nageoire dorsale ressemblant à une gâchette, qui peut se bloquer en position verticale. Notez également la symétrie entre la nageoire anale et la seconde dorsale, qui sont situées en arrière du corps.
Similan Islands, Thaïlande
16/02/2007
Détail de la dentition (la nuit)
La nuit, les balistes dorment dans des trous. Il est alors possible de s'approcher assez près pour voir leurs dents impressionnantes qui peuvent infliger de graves blessures aux plongeurs en cas d'attaque, notamment en période de reproduction.
Maldives, 17 m, la nuit
15/01/2008
Gros plan
Détails de la tête. On constate que les yeux (qui peuvent bouger indépendamment l'un de l'autre) sont placés très haut sur la tête. Ici encore notez l'impressionnante dentition de ce poison.
Rangiroa, Polynésie Française, 10 m
26/12/2007
De face
Les yeux sont globuleux et placés haut sur la tête.
Passe en S, Mayotte, 10 m
06/02/2010
Nageoires déployées
Chez les balistes, les nageoires pelviennes sont réduites à une pointe sous le corps.
La Réunion
21/02/2007
Près du fond
Les nageoires symétriques en arrière du corps sont caractéristiques des balistes. Elles encadrent le pédoncule caudal qui est blanchâtre.
St John's, Egypte, 12 m
02/08/2007
Un titan
Le baliste olivâtre est aussi appelé "baliste titan". Il est en effet le plus grand des balistes et peut atteindre 85 cm.
Similan Islands, Thaïlande
15/02/2007
Tête en bas
Les balistes s'observent fréquemment la tête en bas, retournant le corail ou fouillant les débris de leur puissante mâchoire à la recherche de nourriture.
Fakarava sud, Polynésie Française, 8 m
07/03/2006
En Polynésie
Ce baliste olivâtre est à la recherche de nourriture dans des débris de coraux morts qu'il déplace de sa puissante mâchoire à la recherche d'invertébrés.
Fakarava sud, Polynésie Française, 8 m
07/03/2006
Avalant le sable
Lorsqu'il se nourrit, le baliste olivâtre avale une partie du sable qu'il rejette par ses ouies.
Passe en S, Mayotte, 12 m
06/02/2010
Vidéo : Construction du nid
Ce baliste olivâtre construit son nid au sein des débris de coraux. Il parait trier les morceaux en fonction de leurs tailles, les petits d'un coté et les gros de l'autre. Notez la présence d'autres poissons opportunistes qui cherchent à glaner de la nourriture sous les morceaux de corail déplacés.
Vélidhu, Maldives
04/2017
Ponte
La ponte forme un massif qui a l'allure d'une éponge en décomposition (flèche rouge). En général elle est au fond d'une dépression bien creusée dans le sable, mais ici la dépression était peu prononcée.
Pour éviter une agression de la part du parent qui gardait la ponte, le photographe l'a approchée au ras du sédiment. En effet, le territoire défendu prend la forme d’un cône, dont la pointe serait le nid, et qui s'évase en se rapprochant de la surface. Il est donc plus probable de se faire attaquer en nageant en surface ou en pleine eau, plutôt qu'en suivant le fond.
Safaga, Egypte, 20 m
31/08/2012
Juvénile
La coloration des juvéniles diffère beaucoup de celle de l'adulte. En effet, ils sont couverts de points noirs et de zones sombres sur le dos, dont une qui recouvre les yeux tel un masque.
La Réunion, 1 m
19/02/2011
En Nouvelle-Calédonie
Ce poisson dresse sa première épine dorsale quand il se sent en danger.
Îlet aux canards, Nouvelle-Calédonie, 2 m
25/02/2018
Squelette
La silhouette du baliste olivâtre est reconnaissable sur son squelette : une forte dentition, l'œil haut, les nageoires anale et dorsale très en arrière et symétriques.
Sydney Australian Museum
04/2006
Attention danger
Un plongeur imprudent est passé trop près du nid de ce baliste. La réaction n'a pas tardé, comme l'atteste cette blessure sur le bras, montrant bien la trace des dents malgré une combinaisson de 5 mm !
Miyarufaru, Maldives, 15 m
08/03/2010
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Vérificateur : Michel PEAN
Correcteur : Benjamin GUICHARD
Responsable régional : Michel PEAN
La page sur Balistoides viridescens sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Balistoides viridescens dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN