4 gonades en fer à cheval
Diamètre compris entre 5 et 40 cm
Grand nombre de fins tentacules marginaux
4 bras buccaux
Moon jelly, common jellyfish (GB), Medusa quadrifoglio, pota marina (I), Medusa aurelia, aurelia (E), Ohrenqualle (D), Oorkwal (NL), Medusa aurelia (P), Glassmanet (N)
Aurelia dubia
Aurelia flavidula
Medusa aurita (Linnaeus, 1758)
Cosmopolite
Zones DORIS : ● Caraïbes, ● Atlantique Nord-Ouest, ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]Espèce cosmopolite, elle se rencontre a priori dans toutes les mers du globe !
Espèce pélagique* que l'on rencontre quasiment toujours à très faible profondeur. La phase polype* se rencontre le plus souvent en milieu saumâtre, estuaire ou zone portuaire, le plus souvent sous de petits surplombs.
Cette méduse présente une allure générale de soucoupe laissant voir par transparence quatre gonades* en forme de fer à cheval (ou en forme « d'oreilles », d'où le nom aurita). L'ombrelle, qui peut mesurer jusqu'à 40 cm de diamètre, très convexe, est bordée d'un grand nombre de fins tentacules marginaux (jusqu'à 1200 !). La bouche ventrale quadrangulaire est entourée par quatre bras buccaux (ou oraux) plus ou moins développés et visibles. Ils proviennent de la transformation des « lèvres » de la méduse. Ces bras sont très festonnés* et leur face interne est creusée d'une gouttière alimentaire. On remarque, partant de l'estomac, des canaux radiaires. Certains sont rectilignes, ils transportent de manière centrifuge les produits de la digestion. D'autres sont divisés, dans ceux-là ces produits sont transportés de manière centripète, c'est à dire vers le centre.
Les gonades* sont le plus souvent de teinte blanche ou jaune chez les mâles et de teinte rose ou violacée chez les femelles. En dessous de ces gonades se trouve une poche radiale. Un canal marginal circulaire parcourt la périphérie de l'ombrelle.
Confusion possible sous nos latitudes (en Méditerranée), avec la très ressemblante Aurelia coerulea von Lendenfeld, 1884.
Jeune (diamètre 5 cm), l'aurélie peut consommer jusqu'à 60 larves* de harengs par jour ! Lorsque sa taille devient plus importante, elle devient microphage*. Comme chez les autres cnidaires, la bouche, unique orifice digestif, sert aussi d'anus.
Ces méduses possèdent des sexes séparés. Elles émettent dans le milieu ambiant leurs spermatozoïdes*. La rencontre des spermatozoïdes et des ovules a lieu en automne dans les gonades de la femelle et donne à chaque fois un œuf qui migrera vers des poches situées sur ses bras buccaux. Il y a eu auparavant production d'une hormone par les gonades qui transforme la partie interne des bras en poches. C'est la première hormone connue dans le règne animal puisque les méduses sont très primitives.
Dans ces poches a lieu une incubation de quelques jours. Une larve planula* s'en échappera pour mener une très brève existence pélagique avant de se fixer sur un support rigide, souvent vertical ou en surplomb, à moins de 20 m de profondeur. Elle se transforme alors en polype.
Sur les polypes peuvent apparaître divers types de bourgeonnement qui leur permettront une reproduction asexuée. Chaque petit polype, à longs tentacules, passera l'hiver sous cette forme, puis subira vers le mois de mars une série d'étranglements qui le feront ressembler à une pile d'assiettes, il porte alors le nom de scyphopolype*.
A partir du mois de mai a lieu la strobilation* (ou strobilisation) : chacune des petites « assiettes » se sépare du polype et donne une très jeune méduse nommée éphyrule*.
La face inférieure de ces jeunes méduses porte une colonne formée par les bras buccaux soudés. Elles se transformeront ensuite en scyphoméduses adultes.
Le crustacé amphipode Hyperia galba peut être observé dans les cavités sous-ombrellaires des aurélies.
Dans certains milieux particuliers : milieux portuaires, mer Baltique (où des secteurs voient leur température modifiée par les rejets d'eaux chaudes des centrales nucléaires…) il peut y avoir modification du calendrier de reproduction : on peut voir alors la libération des éphyrules se dérouler en continu ! Conséquences : pullulation de l'espèce, colmatage des crépines d'aspiration des centrales et baisse des captures de poissons par les pêcheurs du fait des jeunes alevins dévorés par les petites méduses !
Les piqûres d'Aurelia aurita sont très diversement ressenties selon les individus. Certaines personnes ne ressentent absolument rien, alors que d'autres ressentiront une petite inflammation superficielle qui ne dure pas beaucoup plus de deux heures.
C'est dans des milieux bien particuliers : estuaires (Escaut…), zones portuaires (Boulogne-sur-mer, le Havre….) que les probabilités d'observation de scyphistomes par les plongeurs sont les plus importantes.
Il n'est pas rare, en aquarium ou en milieu naturel de voir des individus avec un nombre de gonades aberrant : 3, 5, 6 ou même 7 gonades !
Des individus à l'ombrelle « retournée » comme un parapluie qui aurait subit une rafale de vent ont déjà été observés. Cause de l'anomalie ?
Le corps de la méduse est composé à 98 % d'eau.
Depuis que le cycle de reproduction de l'espèce est maîtrisée par l'homme, cette espèce est fréquemment rencontrée dans les aquariums publics. En aquarium, on prend garde d'élever seulement des individus mâles pour éviter la reproduction donnant des larves qui se fixeraient dans les bassins et pour éviter les pollutions que les femelles pourraient induire avec le vitellus de leurs gamètes.
Au 19e siècle, aux Pays-Bas, des personnes souffrant de rhumatisme se baignaient dans des baignoires remplies d'aurélies pour soigner leurs douleurs...
Aurélie : francisation du nom latin de genre : Aurelia.
Aurelia : du latin [aurum] = or, en latin, à cause de la couleur éclatante de l'ombrelle ;
aurita : du latin [auris] = oreille, évoque la forme des gonades : forme d'oreilles.
Numéro d'entrée WoRMS : 135306
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Sous-embranchement | Medusozoa | Médusozoaires | Cnidaires présentant une phase méduse acraspède (le plus souvent libre et pélagique) dans leur cycle de reproduction. Scyphoméduses, cuboméduses et stauroméduses. |
Classe | Scyphozoa | Scyphozoaires | Méduses vraies (ou acraspèdes). Phase polype réduite à absente. Le plus souvent strobilisation du polype (de petite taille) pour produire des méduses pouvant atteindre une grande taille. Cavité gastrale cloisonnée en quatre. |
Sous-classe | Discomedusae | Discoméduses | Scyphoméduses à ombrelle discoïde, non sillonée. |
Ordre | Semaeostomeae | Séméostomes | Grandes méduses au manubrium allongé et divisé en quatre bras oraux. L'ombrelle porte des tentacules marginaux et huit rhopalies. |
Famille | Ulmaridae | Ulmaridés | |
Genre | Aurelia | ||
Espèce | aurita |
Aurelia aurita
Bel individu, dont l’ombrelle est en contraction pour la nage.
Le Havre (76), 1 m
15/05/2005
Scyphistomes
Ces polypes blanchâtres sont les scyphistomes; grâce à eux, la phase asexuée du cycle de reproduction va débuter...
Dieppe (76), 1,5 m
05/1997
Strobilisation
Ca y est... Un scyphistome (au centre) subit une série d'étranglements: c'est la strobilisation (ou strobilation). Bientôt, de jeunes méduses seront libérées : les éphyrules...
Le Havre (76), 2,5 m
03/1998
Bourgeonnement
Dans certains cas on peut voir un bourgeonnement apparaître directement sur un scyphistome. Ceci est visible au milieu de ce cliché.
Grevelingenmeer, Zélande, Pays-Bas, 10 m
08/06/2008
Ephyrule
Une petite méduse en forme d'assiette, l'éphyrule, s'est détachée du scyphistome. Une jeune aurélie est née.
Le Havre (76), 3 m
03/1996
Jeune individu
Petite aurélie, de diamètre environ 2 cm, montrant des bras buccaux encore soudés, ce qui est caractéristique d'un stade jeune.
Le Havre (76), 1 m
15/05/2005
Rhopalie
La rhopalie est un petit organe situé en bordure d’ombrelle, avec des fonctions stato-*, photo-* et chémoréceptrices.* La tache blanche est probablement un ocelle.
Le Havre (76), 1 m
15/05/2005
Tentacules
Tentacules marginaux en bordure de l’ombrelle, on distingue des points blancs qui sont autant de batteries de cnidocytes.
Le Havre (76), 1 m
15/05/2005
En nage active
Belle phase de nage active avec les tentacules harmonieusement disposés.
Tobia Arba, Les 7 pillards, Safaga, Egypte, de nuit
05/05/2004
6 gonades et poches incubatrices
Certaines aurélies peuvent présenter, suite à un incident de développement, 6 gonades. On voit bien chez cet individu, par transparence, les poches incubatrices réparties sur les bras buccaux. Elles apparaissent comme de gros grains blanchâtres.
Le Havre (76), 1 m
15/05/2005
Aurélie à 7 gonades
Certaines aurélies peuvent présenter, suite à un incident de développement, 7 gonades.
Guadeloupe, 5 m
07/2006
Aurélie retournée
On observe parfois des aurélies retournées comme un doigt de gant, pour quelle raison ?
Le Havre (76), 1 m
15/05/2005
Pullulation d’aurélies en mer du Nord
Certaines conditions (température, disponibilité de la nourriture) peuvent amener des pullulations d’aurélies.
Dunkerque (59), surface
15/05/2004
Aurélie consommée
On peut observer des méduses consommées par des anémones de mer (ici, Sagartiogeton undatus), ou par des crabes …
Dunkerque (59), 7 m
11/06/2005
Banc d'aurélies en Guadeloupe
Un important banc d'aurélies dérive juste sous la surface de la mer des Caraïbes.
Guadeloupe, 1 m
07/2006
Palier parmi les aurélies
Commentaire d'un plongeur passionné par les méduses :
"Il est agréable d'effectuer sa décompression avec un tel spectacle autour de soi..."
En effet, la plupart du temps, il n'y a rien à craindre des aurélies.
Guadeloupe, 1 m
07/2006
En Indo-Pacifique
A faible profondeur, une aurélie femelle (gonades roses) passe devant les reflets d'un bateau de croisière. Encore une fois, il s'agit d'un individu muni d'un nombre de gonades anormal.
Marsa Alam, Egypte, 1 m
25/08/2004
Hyperia galba
Le Crustacé Amphipode Hyperia galba est observé ici dans la cavité sous-ombrellaire d'une aurélie.
Zélande (Pays-Bas), 1 m
24/05/1997
Rédacteur principal : Vincent MARAN
Vérificateur : Patrick SCAPS
Correcteur : Jacqueline GOY
Responsable historique : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
La page d'Aurelia aurita dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN