Urnes, de forme ovoïde allongée, de 15 mm de longueur maximum
Siphons buccaux surélevés donnant un aspect de pomme de pin à la colonie
Grande cavité cloacale commune et ouverture cloacale apicale unique
Colonies de consistance ferme au toucher
Couleur rougeâtre à l’intérieur, jaune-vert à l’extérieur
Anneau blanc autour du siphon cloacal
Sur substrat dur, souvent au-delà de 40 m de profondeur
Petite synascidie-urne
Lesser urn ascidian, robust sea squirt (GB)
Atriolum robostum Kott, 1983 (erreur d'orthographe)
Indo-Pacifique tropical Ouest et central
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueCette espèce est largement répartie depuis le nord de l'Australie (d’où elle a été décrite) et la Papouasie-Nouvelle-Guinée jusqu'à Madagascar.
La petite synascidie-urne est présente à La Réunion, Mayotte et en Nouvelle-Calédonie.
La petite synascidie-urne a été observée dès 12 m jusqu’à 300 m de profondeur, sur substrat* dur. En Nouvelle-Calédonie, elle n'est commune qu'au-delà de 40 m de profondeur.
Les colonies sont constituées de plusieurs petites urnes souvent contiguës et de forme ovoïde allongée, mesurant chacune au maximum 15 mm de hauteur et reliées entre elles par une base encroûtante commune.
Chaque lobe érigé de la colonie montre une grande cavité cloacale* commune avec une ouverture apicale* unique et bien circulaire.
Les urnes sont fermes au toucher. Sur les flancs de chaque urne, chacun des siphons* buccaux, matérialisés par un petit orifice bien distinct et relativement espacés les uns des autres, est clairement surélevé. La surface externe a ainsi un aspect mamelonné qui fait penser à une pomme de pin.
La tunique* porte un pigment rouge qui est visible sur la face interne du siphon cloacal commun et au niveau des ouvertures orales des zoïdes*. Ce pigment est souvent masqué par la présence d’algues vertes symbiotiques* contenues dans la tunique, ce qui donne une coloration vert-jaune à l’ensemble de la colonie.
Une couche de spicules* calcaires et blancs, en forme d’étoiles, est présente dans la tunique commune. Les spicules à 5 branches sont souvent concentrés autour du siphon cloacal qui apparaît plus blanc que le reste de la tunique. Des spicules à 6 branches se concentrent au niveau des siphons buccaux. Ces siphons portent 6 languettes blanches.
Didemnum molle, la grande synascidie-urne, est très souvent confondue avec la petite synascidie-urne, surtout quand elle est petite et encore en forme d’urne. Ses siphons inhalants sont proportionnellement plus petits et plus nombreux, la surface est lisse. L’outre comporte un réseau de canaux internes qui relient les zoïdes au siphon cloacal commun et sécrète un mucus collant, deux caractéristiques que n’a pas la petite synascidie-urne.
Notons que la confusion dans les guides naturalistes et sur Internet est tellement généralisée entre les petites colonies de D. molle et A. robustum, qu'il est difficile d'avoir un avis tranché, certains pensent que la "petite (lisse) à gros trous" est réellement A. robustum et que la "bosselée" serait une autre espèce. Nous nous sommes référés aux publications de référence de C. et F. Monniot pour nous faire notre opinion personnelle, et considérons que la « petite à gros trous » est nommée à tort Atriolum robustum dans les guides.
Ces animaux sont des filtreurs* microphages*. Ils se nourrissent de petites particules, depuis les molécules en suspension, jusqu’aux débris et micro-organismes animaux et végétaux.
Les ascidies génèrent un courant d’eau (rentrant par les orifices inhalants individuels) pour capturer les particules en suspension. Les particules digérées et les déchets sortent ensuite par le gros siphon exhalant apical.
Les espèces du genre Atriolum possèdent une poche incubatrice thoracique qui les distingue des espèces du genre Leptoclinides au niveau de leur anatomie interne.
En Nouvelle-Calédonie, les colonies d'Atriolum robustum sont la proie de l’étoile de mer Gomophia egyptiaca ainsi que du gastéropode Gyrineum gyrinum.
Cette espèce, malgré sa large répartition géographique, présente une remarquable constance de ses caractères anatomiques. Une description anatomique interne est disponible en français dans la publication [Monniot 1989].
Plus d’une dizaine d’espèces d‘ascidies tropicales de la famille des Didemnidés (dont les deux synascidies-urne) vivent en symbiose* avec des cyanobactéries (procaryotes* photosynthétiques*, anciennement appelées algues bleu-vert) du genre Prochloron. Les cellules de Prochloron sont bien individualisées et sont situées sur la paroi du siphon cloacal des synascidies-urne.
Le genre Atriolum a été créé par Kott en 1983. En 2014, 9 espèces sont répertoriées dans WoRMS.
Petite synascidie-urne en comparaison avec Didemnum molle, la grande synascidie-urne, qui a la même forme d’urne quand elle est de petite taille.
Synascidie pomme de pin est une suggestion DORIS qui lève toute confusion avec la "petite lisse à gros trous".
Atriolum : du latin [atriolum] = petit atrium*. L’atrium est la cavité commune de la colonie dans laquelle débouchent les siphons cloacaux.
robustum : du latin [robustus] = fort, solide, ferme, en référence à la consistance de cette petite urne par rapport à l’espèce semblable D. molle.
Numéro d'entrée WoRMS : 250055
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Urochordata / Tunicata | Urochordés / Tuniciers | Chordés marins fixés (ascidies) ou pélagiques (thaliacés), solitaires ou coloniaux. Epaisse tunique cellulosique. Deux siphons, pharynx bien développé, la chorde larvaire régresse chez l'adulte (sauf chez les Appendiculaires). |
Classe | Ascidiacea | Ascidies / Ascidiacés | Tuniciers fixés. Solitaires ou coloniaux (seuls capables de bourgeonnement). Chorde uniquement au stade larvaire. Siphon inhalant au sommet, proche du siphon exhalant latéral. Souvent en eau peu profonde. |
Ordre | Aplousobranchia | Aplousobranches | Ascidies coloniales. |
Famille | Didemnidae | Didemnidés | Aplousobranches avec thorax et abdomen. Zoïdes très petits et courts formant de fines colonies encroûtantes. Incrustations calcaires étoilées. (Ce n'est pas le cas du genre Diplosoma). |
Genre | Atriolum | ||
Espèce | robustum |
Petites urnes en forme de pomme de pin
Chaque petite urne constituant la colonie a une grande cavité cloacale commune et une ouverture cloacale apicale unique. Chaque siphon buccal est surélevé. Les urnes sont de forme ovoïde allongée, et mesurent au maximum 15 mm de longueur (le photographe a précisé que les plus grandes mesuraient 2 cm au maximum).
Nouvelle-Calédonie, Poindimié, 20 m
24/11/2013
Vue de près
Ce zoom montre bien la surface bosselée de cette ascidie. On voit aussi que le siphon buccal porte 6 petites languettes.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié, 20 m
24/11/2013
Couleurs
L'intérieur de l'outre est pigmenté de rouge. Les spicules calcaires se concentrent sur l'ouverture cloacale faisant apparaître un anneau blanc. La tunique est jaune-vert, couleur due à la présence de cyanobactéries symbiotiques Prochloron combinées au pigment rouge propre à l’ascidie.
Poindimié (Nouvelle-Calédonie)
12/01/2013
Biotope
Les petites synascidies-urne se rencontrent plutôt profond (vers 40 m).
Celles-ci ont été vues à relativement faible profondeur, toutes regroupées sur 30 cm2, dans la partie supérieure de la paroi du fond d'une grande cavité.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié, 20 m
24/11/2013
Ne pas confondre avec Didemnum molle qu'on trouve sous le nom d'Atriolum robustum dans les guides
Atriolum robustum est bosselée contrairement à Didemnum molle à la surface externe lisse et sans relief. L'ouverture cloacale est bordée d'un anneau blanc. On ne voit pas de réseau de canaux à l'intérieur de l'urne alors que D. molle en possède un bien développé.
Poindimié (Nouvelle-Calédonie)
16/07/2012
Comparaison des deux synascidies-urne
En haut Atriolum robustum, en bas Didemnum molle.
Seule la forme générale de la colonie et les dimensions des urnes sont semblables. Le biotope, l'aspect de surface, la taille des siphons buccaux, les couleurs permettent de différencier ces espèces sans difficultés à partir de photos.
Au toucher, l'une est de consistance ferme, l'autre est molle.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié, 20 m
24/11/2013
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Véronique LAMARE
Monniot F., 1989, Ascidies de Nouvelle-Calédonie. VII. Les genres Atriolum et Leptoclinides dans le lagon sud, Bulletin Museum National Histoire Naturelle, 11 A(4), 673-691.
Monniot F., Monniot C., 2001, Ascidians from the tropical western Pacific, Zoosystema, 23(2), 201-383.
La page d'Atriolum robustum dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN