18 cm d'envergure maximum, couleur blanche à brune
Le long des bras effilés, 5 sillons radiaires sombres
Épines supérieures fortes et érigées vers le haut
Épines inférieures fréquemment rabattues le long des bras
Face latérale des plaques supramarginales hérissée de petits piquants
Etoile à peignes
Asterias platyacantha Philippi, 1837
Astropecten flanaticus Lorenz, 1860
Astropecten pedicellifera Doderlein, 1917
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Il s'agit d'une espèce endémique de Méditerranée. Sur les côtes françaises, son observation est assez rare. L'espèce est plus fréquemment observée en mer Adriatique.
Cette espèce affectionne les fonds meubles sableux mais aussi les fonds détritiques et coquilliers, depuis la surface jusqu'à une soixantaine de mètres de profondeur. Enfouie le jour, elle s'extirpe du sédiment dès la tombée de la nuit pour chasser.
Avertissement : certains auteurs, comme Koehler (1921), considéraient Astropecten platyacanthus comme une variété de Astropecten bispinosus. La description rapportée ci-dessous est quasi identique à celle de A. bispinosus. Seule une vue rapprochée des plaques supramarginales permet de distinguer ces deux espèces. Des analyses biochimiques récentes confirment qu'il s'agit bien d'espèces différentes.
La différenciation est donc le plus souvent impossible sur une photographie. L'identification des spécimens sur les photos illustrant cette fiche est confirmée par Roberto Pillon.
Astropecten platyacanthus est une étoile-peigne dont la taille ne dépasse pas les dix-huit centimètres. Les bras sont plus effilés que chez les autres étoiles-peigne.
La face dorsale, percée d'une unique plaque madréporique excentrée, est parsemée d'une multitude de petites pièces squelettiques appelées paxilles* dont la couleur varie du blanchâtre au brun foncé. La zone de l'anus, centrale, est marquée d'un disque sombre, d'où irradient cinq sillons bien visibles jusqu'à l'extrémité de chaque bras. La face dorsale est de plus totalement dépourvue de pédicellaires*.
Sur le bord supérieur des bras et sur toute la périphérie de l'étoile, on observe deux rangées de fortes épines, l'une dressée vers le haut et portée par la rangée de plaques supramarginales (situées sur la face supérieure de l'étoile), l'autre, plus latérale, portée par la rangée de plaques inframarginales (situées sur la face inférieure de l'étoile). Ces piquants, qui mesurent jusqu'à un centimètre, sont blancs et leur pointe peut être teintée de brun orangé. Chez Astropecten platyacanthus, ces piquants sont très souvent rabattus le long des bras mais ce n'est pas toujours le cas. Les plaques infra et supramarginales portent (en plus des gros piquants) de nombreuses petites épines fortes. La face ventrale est brun pâle, les pieds ambulacraires sont dépourvus de ventouses.
Il est très rare, enfin, d'observer une étoile-peigne à piquants plats avec un nombre de bras différent de 5.
En Méditerranée, il existe 5 autres espèces du genre Astropecten.
Elles diffèrent par la disposition de leurs piquants et par leur taille. Citons :
Astropecten aranciacus (grande étoile-peigne) : comme son nom scientifique l'indique, elle arbore toujours une couleur rouge orangé. Sa taille atteint parfois les 60 centimètres, ce qui en fait la plus grande espèce du genre ;
Astropecten bispinosus (étoile-peigne hérissée) : confusion la plus probable. Il s'agit d'une espèce jumelle. Parfois, mais pas toujours, les piquants de A. platyacanthus sont rabattus le long des bras. Seule l'observation à la loupe des plaques supramarginales permettra de faire la distinction. Celles de A. bispinosus sont nues sur leur face latérale, celles de A. platyacanthus portent plusieurs petites épines (voir schéma et photos) ;
Astropecten irregularis (étoile-peigne commune) : couleur jaune orangé à brune, 20 cm maximum. Une tache oculaire rose violacé à l'extrémité de chaque bras. Absence de piquants sur les plaques supramarginales (pour les individus méditerranéens uniquement) ;
Astropecten jonstoni (étoile-peigne de Johnston) : les cinq bras sont parfaitement triangulaires. Le disque central est large. Couleur grise parfois bleutée, les plaques supramarginales forment un contour bleu-vert net. La base des piquants est annelée d'orange. La taille ne dépasse pas les 8 centimètres ;
Astropecten spinulosus (petite étoile-peigne) : comme son nom vernaculaire l'indique, sa taille dépasse rarement les 8 centimètres. Elle arbore toujours une couleur brun chocolat. C'est en outre la seule espèce du genre à posséder de vrais podia terminés en ventouse.
Prédateur très vorace, l'étoile-peigne à piquants plats a un régime carnivore. Elle se nourrit de gastéropodes, de bivalves, de vers et de petits organismes du sable. Ces derniers sont piégés par les bras de l'étoile puis acheminés vers la bouche par les podia. Quand les proies sont plus volumineuses (bivalves), elle dévagine son estomac afin de déverser des enzymes digestives et elle n'a plus qu'à aspirer le contenu de sa victime, préalablement liquéfié.
La reproduction est sexuée. Elle fait intervenir des gamètes* des deux sexes. Les étoiles se redressent alors sur leurs bras et émettent en pleine eau des nuages de semence.
La fécondation donne une larve dipleurula, qui rejoint la microfaune du plancton. Après quelques semaines, la larve subit une métamorphose. Alors que la grande majorité des larves d'Astérides passent par deux stades larvaires supplémentaires, dits bipinaria puis brachiolaria, les étoiles du genre Astropecten n'ont pas de phase brachiolaria, ce qui est un caractère primitif du groupe. La larve bipinaria tombe sur le fond et se transforme directement en une minuscule étoile-peigne, qui ne tardera pas à s'enfouir.
Les étoiles-peigne ont par ailleurs la capacité de régénérer efficacement tout ou partie d'un membre abîmé ou amputé.
Les étoiles-peigne sont fréquemment vendues séchées dans des boutiques pour touristes !
Après une tempête, on peut en retrouver dans la laisse de mer.
Étoile-peigne est la traduction directe de Astropecten, à piquants plats : traduction de platyacanthus, à cause des épines fréquemment rabattues le long des bras.
Ce nom vernaculaire n'existe pas dans la littérature naturaliste, il s'agit ici d'une proposition du site DORIS.
Astropecten : du grec [aster] = étoile, et du latin [pecten] = peigne, les rangées de forts piquants alignés évoquant des peignes,
platyacanthus : du grec [platy] = plat, et du grec [acanth] = épine, à cause de l'allure aplatie des piquants rabattus.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Asteroidea | Astérides | Organismes en forme d’étoile, libres. 5 à 50 bras, squelette réduit, estomac dévaginable. Ce sont les étoiles de mer. |
Ordre | Paxillosida | Paxillosides | Face dorsale recouverte de paxilles*. |
Famille | Astropectinidae | Astropectinidés | Ce sont les étoiles peigne, dont les bras sont bordés de piquants rigides. |
Genre | Astropecten | ||
Espèce | platyacanthus |
Des piquants rabattus
Fréquemment, mais ce n'est pas toujours le cas, les piquants inférieurs de Astropecten platyacanthus sont rabattus le long des bras.
Sinon la description de l'espèce est identique à celle de Astropecten bispinosus : les plaques supramarginales supportent une rangée de fortes épines hérissés vers le haut. La face latérale de ces plaques est de plus hérissée de nombreux petits piquants (voir plus loin).
[Identification confirmée par Roberto Pillon.]
Koufonissi, Grèce, 3 m
17/09/2008
Un peu de vocabulaire
Schéma de la coupe transversale d'un bras d'étoile-peigne.
1- Papule respiratoire
2- Paxille
3- Epine supramarginale
4- Plaque supramarginale (ou marginale dorsale)
5- Piquants de la face latérale des plaques supramarginales
6- Plaque ambulacraire
7- Plaque adambulacraire
8- Plaque inframarginale (ou marginale ventrale)
9- Epines inframarginales
10 et 14- Podia
11, 12, et 13- Epines adambulacraires
N/A
N/A
Pour une identification fiable...
...observez la face latérale des plaques supramarginales : elles sont hérissées de plusieurs piquants courts et forts. Celles de Astropecten bispinosus sont nues.
Sardaigne, Italie, 2 m
05/06/2009
A Cagnes, de nuit
L'étoile-peigne à piquants plats est d'ordinaire nocturne.
Sur la face latérale des plaques supramarginales de droite, on devine les petits piquants caractéristiques de l'espèce.
[Identification confirmée par Roberto Pillon.]
Cagnes sur mer (06), 6 m, de nuit
23/10/2007
Enfouissement
Début d'enfouissement. Cette étoile-peigne a été trouvée sous 5 cm de sable de jour, elle a rapidement cherché à se réensabler sans laisser le temps au photographe de lui tirer le portrait !
[Identification confirmée par Roberto Pillon.]
La Gabinière Ouest, Port-Cros (83), 25 m
05/06/2007
Parmi les débris végétaux
Une étoile-peigne à piquants plats rampe, de nuit et à faible profondeur, parmi les débris végétaux (posidonies) en quête de nourriture.
[Identification confirmée par Roberto Pillon.]
Sardaigne, Italie, 3 m
08/06/2009
Sillons radiaires
Chez Astropecten platyacanthus, comme chez Astropecten bispinosus, les bras sont parcourus dorsalement par une ligne sombre qui part du disque central vers l'extrémité des bras.
[Identification confirmée par Roberto Pillon.]
Sardaigne, Italie, 3 m
08/06/2009
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Roberto PILLON
Responsable historique : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Samuel JEGLOT
La page de Astropecten platyacanthus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN