Petite étoile-peigne, 8 cm d'envergure maximum
Face dorsale aplatie gris-vert à bleu pâle
Bras triangulaires et pointus, disque central large
Plaques supramarginales bleu-vert délimitant un contour net
Piquants blancs annelés de jaune orangé à leur base
Etoile à peignes
Asterias jonstoni Delle Chiaje, 1827
Astropecten squamatus Müller & Troschel, 1844
Astropecten aster De Filippi, 1859
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Astropecten jonstoni est une espèce endémique de Méditerranée.
Cette espèce affectionne quasi exclusivement les fonds sableux, les herbiers de posidonies et de zostères, depuis la surface jusqu'à une douzaine de mètres de profondeur. Contrairement aux autres espèces du genre Astropecten, A. jonstoni rampe sur le sédiment, de nuit (essentiellement) comme de jour (plus rarement).
Astropecten jonstoni est une petite étoile-peigne dont l'envergure ne dépasse pas les 8 centimètres.
La face dorsale, aplatie et percée d'une unique plaque madréporique excentrée, est parsemée d'une multitude de petites pièces squelettiques appelées paxilles* dont la couleur varie du gris-vert au bleu pâle. Le disque central est large, la face dorsale est totalement dépourvue de pédicellaires*. Les bras sont triangulaires, pointus et on observe à leur extrémité une tache sombre (tache oculaire) caractéristique.
Sur le bord supérieur des bras et sur toute la périphérie de l'étoile, on observe une rangée de plaques, dites supramarginales (car situées au-dessus du bord de l'étoile). Elles portent chacune une toute petite épine, sauf celles situées à l'aisselle des bras. Ces plaques sont d'un bleu-vert plus marqué que la face dorsale, le bord de l'étoile étant ainsi nettement délimité. Sur le bord inférieur des bras, on observe une autre rangée de plaques, dites inframarginales (car situées en dessous du bord de l'étoile). Elles portent une double rangée d'épines rigides et pointues dirigées vers le bas et leur disposition alignée évoque un peigne. Ces piquants sont jaune orangé à leur base, blancs à leur extrémité et mesurent moins d'un centimètre.
La face ventrale et les pieds ambulacraires, dépourvus de ventouses, sont jaunâtres.
Il est très rare d'observer une étoile-peigne de Johnston avec un nombre de bras différent de 5.
En Méditerranée, il existe 5 autres espèces du genre Astropecten.
Elles diffèrent par la disposition de leurs piquants et par leur taille. Citons:
Astropecten aranciacus (grande étoile-peigne) : comme son nom scientifique l'indique, elle arbore toujours une couleur rouge orangé. Sa taille atteint parfois les 60 centimètres, ce qui en fait la plus grande espèce du genre ;
Astropecten bispinosus (étoile-peigne hérissée) : les bras sont plus effilés, le disque central est étroit et le long des bras les piquants sont érigés vers le haut. La face latérale des plaques marginales est nue ;
Astropecten irregularis (étoile-peigne commune) : couleur jaune orangé à brune, 20 cm maximum. Une tache oculaire rose violacé à l'extrémité de chaque bras. Absence de piquants sur les plaques supramarginales (pour les individus méditerranéens uniquement) ;
Astropecten platyacanthus (étoile-peigne à piquants plats) : espèce jumelle de A. bispinosus. Les bras sont plus effilés, le disque central est étroit, une rangée de piquants érigés vers le haut, une autre rangée de piquants souvent rabattus le long des bras. La face latérale des plaques marginales est hérissée de courtes et fortes épines ;
Astropecten spinulosus (petite étoile-peigne) : comme son nom vernaculaire l'indique, sa taille dépasse rarement les 8 centimètres. Elle arbore toujours une couleur brun chocolat. C'est en outre la seule espèce du genre à posséder de vrais podia terminés en ventouses.
Prédateur vorace, l'étoile-peigne a un régime carnivore. Elle se nourrit de gastéropodes, de bivalves, de vers, et d'ophiures.
Grâce à ses pieds ambulacraires, elle parvient à déceler la présence des proies enfouies et est capable de les extirper de leur cachette. Elle creuse alors le sable en le rejetant latéralement. Les petits organismes (vers, gastéropodes) sont piégés par les bras de l'étoile puis acheminés vers la bouche par les podia. Quand les proies sont plus volumineuses, l'astérie dévagine son estomac afin de déverser des enzymes digestives et elle n'a plus qu'à aspirer le contenu de sa victime, préalablement liquéfié.
La reproduction est sexuée. Elle fait intervenir des gamètes* des deux sexes. Les étoiles se redressent alors sur leurs bras et émettent en pleine eau des nuages de semence.
La fécondation donne une larve* dite dipleurula, qui rejoint la microfaune du plancton*. Après quelques semaines, la larve subit une métamorphose*. Alors que la grande majorité des larves d'Astérides passent par deux stades larvaires supplémentaires, dits bipinnaria puis brachiolaria, les étoiles du genre Astropecten n'ont pas de phase brachiolaria, ce qui est un caractère primitif du groupe. La larve bipinnaria tombe sur le fond et se transforme directement en une minuscule étoile-peigne, qui ne tardera pas à s'enfouir.
Les étoiles-peigne ont par ailleurs la capacité de régénérer efficacement tout ou partie d'un membre abîmé ou amputé.
Les étoiles-peigne sont fréquemment vendues séchées dans les boutiques pour touristes !
Après une tempête, on peut en retrouver dans la laisse de mer.
Etoile-peigne de Johnston est la traduction directe de Astropecten jonstoni.
Astropecten : du grec [aster] = étoile et du latin [pecten] = peigne, les rangées de piquants alignés évoquant des peignes,
jonstoni : en hommage à George Johnston (1797-1855), un chirurgien écossais et zoologiste amateur de Berwick qui a effectué un travail considérable. Delle Chiaje a latinisé ce nom ou a vraisemblablement oublié le "h".
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Asteroidea | Astérides | Organismes en forme d’étoile, libres. 5 à 50 bras, squelette réduit, estomac dévaginable. Ce sont les étoiles de mer. |
Ordre | Paxillosida | Paxillosides | Face dorsale recouverte de paxilles*. |
Famille | Astropectinidae | Astropectinidés | Ce sont les étoiles peigne, dont les bras sont bordés de piquants rigides. |
Genre | Astropecten | ||
Espèce | jonstoni |
Une petite étoile caractéristique
L'étoile-peigne de Johnston ne mesure pas plus de huit centimètres d'envergure. Ses bras sont triangulaires, pointus. La face dorsale est gris-vert à bleu pâle. Les plaques supramarginales délimitent un contour bleu-vert net. Les piquants sont blancs, annelés de jaune à leur base.
Antibes (06), 12 m, de nuit
2009
Un peu de vocabulaire
Schéma de la coupe transversale d'un bras d'étoile-peigne.
1- Papule respiratoire
2- Paxille
3- Epine supramarginale
4- Plaque supramarginale (ou marginale dorsale)
5- Piquants de la face latérale des plaques supramarginales
6- Plaque ambulacraire
7- Plaque adambulacraire
8- Plaque inframarginale (ou marginale ventrale)
9- Epines inframarginales
10 et 14- Podia
11, 12, et 13- Epines adambulacraires
N/A
N/A
Une étoile plutôt nocturne
C'est la nuit, sur le sable et dans quelques mètres d'eau que l'on aura le plus de chance de rencontrer Astropecten jonstoni.
Cagnes-sur-mer (06), 5 m, de nuit
12/12/2009
Anus et plaque madréporique
Comme chez tous les Paxillosides, la face aborale des étoiles du genre Astropecten est parsemée d'une multitude de petites pièces squelettiques appelées paxilles*. Elles arborent ici une teinte bleu-vert. Observez au centre l'anus et, au-dessus à droite, excentrée, la plaque madréporique, qui permet à l'étoile de moduler la quantité d'eau contenue dans son système aquifère.
Cagnes-sur-mer (06), 10 m, de nuit
12/12/2009
A l'aisselle des bras
Les plaques supramarginales d'Astropecten jonstoni portent chacune une très courte épine blanche érigée, excepté à l'aisselle des bras, où elles n'en portent pas.
Naxos, Grèce, 3 m
08/09/2008
Enfouissement
Les étoiles-peigne ont la faculté de s'enfouir rapidement dans le sable, après un repas, ou tout simplement à la lumière d'un phare.
Cagnes-sur-mer (06), 10 m, de nuit
12/12/2009
Teinte bleutée, en Grèce
Astropecten jonstoni est présente dans l'ensemble du bassin méditerranéen. Cet individu a été photographié en Grèce. Notez que cette espèce se déplace aussi de jour.
Parfois, comme ici, sa couleur tend vers le bleu.
Koufonissi, Grèce, 3 m
17/09/2008
Position de reproduction
Observation très rare, cette étoile-peigne redressée sur ses bras est en train d'émettre ses gamètes. Il faut noter le gonflement de la partie supérieure. Ce cône est pour le moment une énigme pour les scientifiques. Mais d'après cette photo, il pourrait bien être lié à un comportement de reproduction et jouer un rôle dans l'émission des gamètes.
Le Graillon, Antibes (06), 16 m
07/08/2019
Émission des gamètes
Gros plan sur l'émission des gamètes et du cône au sommet de l'animal.
Le Graillon, Antibes (06), 16 m
07/08/2019
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Roberto PILLON
Responsable historique : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Samuel JEGLOT
La page de Astropecten jonstoni dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN