Etoile-peigne de 18 cm d'envergure maximum
Nombreuses paxilles dorsales de couleur brune
Le long des bras effilés, 5 sillons radiaires sombres
2 rangées de fortes épines érigées, surtout à l'aisselle des bras
Face latérale des plaques supramarginales dépourvue d'épines
Etoile à peignes
Slender starfish (GB), Stella doppie spine (I)
Asterias bispinosa Otto, 1823
Astropecten myosurus Perrier, 1869
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Il s'agit d'une espèce typiquement méditerranéenne. Certains individus ont cependant été observés aux Açores.
Cette espèce affectionne les fonds meubles sableux, mais aussi les fonds détritiques et coquilliers, depuis la surface jusqu'à une soixantaine de mètres de profondeur. Enfouie le jour, elle s'extirpe du sédiment dès la tombée de la nuit pour chasser.
Astropecten bispinosus est une étoile-peigne de taille moyenne, sa taille maximale ne dépasse pas les dix-huit centimètres. Les bras sont plus effilés que chez les autres étoiles-peigne.
La face dorsale, percée d'une unique plaque madréporique excentrée, est parsemée d'une multitude de petites pièces squelettiques appelées paxilles* dont la couleur varie du brun clair au brun foncé. La zone de l'anus, centrale, est marquée d'un disque sombre, d'où irradient cinq sillons bien visibles jusqu'à l'extrémité de chaque bras. La face dorsale est de plus totalement dépourvue de pédicellaires*.
Sur le bord supérieur des bras, et sur toute la périphérie de l'étoile, on observe deux rangées de fortes épines, l'une dressée vers le haut et portée par la rangée de plaques supramarginales (situées sur la face supérieure de l'étoile), l'autre, plus latérale, portée par la rangée de plaques inframarginales (situées sur la face inférieure de l'étoile). Ces piquants, qui mesurent jusqu'à un centimètre, sont blancs et leur pointe peut être teintée de brun orangé. Les plaques inframarginales portent de une à trois rangées supplémentaires d'épines de taille modeste. La face latérale des plaques supramarginales est nue (voir photos). La face ventrale est brun pâle, les pieds ambulacraires* sont dépourvus de ventouses.
Il est très rare, enfin, d'observer une étoile-peigne hérissée avec un nombre de bras différent de 5.
En Méditerranée, il existe 5 autres espèces du genre Astropecten.
Elles diffèrent par la disposition de leurs piquants, et par leur taille. Citons:
Astropecten aranciacus (grande étoile-peigne) : comme son nom scientifique l'indique, elle arbore toujours une couleur rouge orangé. Sa taille atteint parfois les 60 centimètres, ce qui en fait la plus grande espèce du genre ;
Astropecten irregularis (étoile-peigne commune) : couleur jaune orangé à brune, 20 cm maximum. Une tache oculaire rose violacé à l'extrémité de chaque bras. Absence de piquants sur les plaques supramarginales (pour les individus méditerranéens uniquement) ;
Astropecten jonstoni (étoile-peigne de Johnston) : les cinq bras sont parfaitement triangulaires. Le disque central est large. Couleur grise parfois bleutée, les plaques supramarginales forment un contour bleu-vert net. La base des piquants est annelée d'orange. La taille ne dépasse pas les 8 centimètres ;
Astropecten platyacanthus (étoile-peigne à piquants plats) : confusion la plus probable. Il s'agit d'une espèce jumelle. Parfois, mais pas toujours, les piquants de A. platyacanthus sont rabattus le long des bras. Seule l'observation à la loupe des plaques supramarginales permettra de faire la distinction. Celles de A. bispinosus sont nues sur leur face latérale, celles de A. platyacanthus portent plusieurs petites épines (voir schéma et photos) ;
Astropecten spinulosus (petite étoile-peigne) : comme son nom vernaculaire l'indique, sa taille dépasse rarement les 8 centimètres. Elle arbore toujours une couleur brun chocolat. C'est en outre la seule espèce du genre à posséder de vrais podia terminés en ventouse.
Prédateur très vorace, l'étoile-peigne hérissée a un régime carnivore. Elle se nourrit de gastéropodes, de bivalves, de vers et de petits organismes du sable. Ces derniers sont piégés par les bras de l'étoile puis acheminés vers la bouche par les podia. Quand les proies sont plus volumineuses (bivalves), elle dévagine son estomac afin de déverser des enzymes digestives, et elle n'a plus qu'à aspirer le contenu de sa victime, préalablement liquéfié.
La reproduction est sexuée. Elle fait intervenir des gamètes* des deux sexes. Les étoiles se redressent alors sur leurs bras, et émettent en pleine eau des nuages de semence. La fécondation donne une larve* dipleurula, qui rejoint la microfaune du plancton*. Après quelques semaines, la larve subit une métamorphose. Alors que la grande majorité des larves d'Astérides passent par deux stades larvaires supplémentaires, dits bipinaria puis brachiolaria, les étoiles du genre Astropecten n'ont pas de phase brachiolaria, ce qui est un caractère primitif du groupe. La larve bipinaria tombe sur le fond et se transforme directement en une minuscule étoile-peigne, qui ne tardera pas à s'enfouir.
Les étoiles-peigne ont par ailleurs la capacité de régénérer efficacement tout ou partie d'un membre abîmé ou amputé.
Chez certains individus, la rangée d'épines portées par les plaques inframarginales n'est pas érigée vers le haut, mais est disposée perpendiculairement à l'autre rangée.
Les étoiles-peigne sont fréquemment vendues séchées dans des boutiques pour touristes !
Après une tempête, on peut en retrouver dans la laisse de mer.
Etoile-peigne est la traduction directe de Astropecten, hérissée, à cause des épines dressées vers le haut.
Ce nom vernaculaire n'existe pas dans la littérature, il s'agit ici d'une proposition du site DORIS.
Astropecten : du grec [aster] = étoile, et du latin [pecten] = peigne, les rangées de forts piquants alignés évoquant des peignes,
bispinosus : du latin [bi] = deux, et du latin [spina] = épine, à cause des deux rangées d'épines dressées.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Asteroidea | Astérides | Organismes en forme d’étoile, libres. 5 à 50 bras, squelette réduit, estomac dévaginable. Ce sont les étoiles de mer. |
Ordre | Paxillosida | Paxillosides | Face dorsale recouverte de paxilles*. |
Famille | Astropectinidae | Astropectinidés | Ce sont les étoiles peigne, dont les bras sont bordés de piquants rigides. |
Genre | Astropecten | ||
Espèce | bispinosus |
Des piquants hérissés
L'étoile-peigne hérissée mesure 18 cm maximum. Elle présente une couleur brune, claire à foncée. Ses bras sont effilés, et ils portent deux rangées de piquants, l'une dressée vers le haut, l'autre latérale. Au centre des bras, et bien visibles ici, cinq lignes noires qui courent jusqu'à leur extrémité.
Koufonissi, Grèce, 3 m
21/09/2008
Pour une identification fiable...
...observez la face latérale des plaques supramarginales : elles sont nues.
Celles de Astropecten platyacanthus sont hérissées de courtes épines.
Koufonissi, Grèce, 4 m
20/09/2008
Piquants orangés
La couleur des piquants varie du blanc à l'orangé.
Koufonissi, Grèce, 3 m
17/09/2008
Parmi les posidonies
Les étoiles-peigne sont des hôtes fréquents des herbiers de phanérogames.
Croatie (mer Adriatique), 2 m
22/05/2007
Recouverte de sable
Ses piquants trahissent la présence de l'étoile-peigne hérissée, qui passerait presque inaperçue sur les fonds meubles...
Naxos, Grèce, 2 m
08/09/2008
A Antibes
L'étoile-peigne commence ici à s'enfouir. Encore une fois, observez les piquants dressés le long des bras. Leur extrémité est ici teintée de brun orangé.
Antibes (06), 12 m, de nuit
08/2006
Un peu de vocabulaire
Schéma de la coupe transversale d'un bras d'étoile-peigne.
1- Papule respiratoire
2- Paxille
3- Epine supramarginale
4- Plaque supramarginale (ou marginale dorsale)
5- Piquants de la face latérale des plaques supramarginales
6- Plaque ambulacraire
7- Plaque adambulacraire
8- Plaque inframarginale (ou marginale ventrale)
9- Epines inframarginales
10 et 14- Podia
11, 12, et 13- Epines adambulacraires
N/A
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Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
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