Etoile de mer trapue atteignant 20 cm de diamètre
Bras de section triangulaire
Bras garnis d'épines disposées latéralement et sur la crête
Coloration très variable : gris à brun plus ou moins moucheté avec 2 bandes plus sombres sur les bras
Astérie carinifère (nom donné par Lamarck en 1816)
Sheriff-badge seastar, keeled sea star, reef comb star (GB)
Asterias carinifera Lamarck, 1816
Gymnasteria carinifera (Lamarck, 1816)
Gymnasteria spinosa Gray, 1840
Asterope carinifera Müller & Troschel, 1842
Gymnasteria biserrata von Martens, 1866
Gymnasteria valvulata Perrier, 1875
Gymnasterias carinifera Bell, 1893
Mer Rouge, Indo-Pacifique
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]L'étoile de shérif se rencontre en mer Rouge, dans l'océan Indien, y compris Mayotte et la Réunion, ainsi que dans le Pacifique tropical jusqu'aux côtes américaines (Mexique au Panama) en passant par la Polynésie française, et du sud du Japon à la Nouvelle-Calédonie.
C'est une espèce vivant soit dans les zones rocheuses couvertes d'algues et battues par les vagues dans les deux premiers mètres de profondeur, soit sur les pentes externes récifales jusqu'à 55 m.
Asteropsis carinifera est une étoile de mer trapue pouvant atteindre 20 cm de diamètre. Elle est peu épaisse, un peu plus bombée sur le large disque central. Les bras sont de section triangulaire et garnis de fortes épines coniques qui sont disposées latéralement (1 épine par plaque marginale) et également, dans une moindre mesure et surtout à maturité, sur la crête centrale qui court sur toute la longueur des bras (plaques carinales). Le tégument* est lisse.
La coloration de cette étoile de mer est très variable et fonction du milieu environnant. Elle peut aller du gris au brun, en passant par le jaunâtre ou le verdâtre, parfois orange vif, plus ou moins mouchetée. Deux bandes plus sombres marquent les bras.
La plaque madréporique* est souvent bien repérable sur le disque central. Les papules*, disposées uniquement sur la face dorsale des bras et du disque (face abactinale) sont généralement bien visibles. Les pédicellaires* sont absents chez cette espèce. Les podia* sont fins et terminés par une petite ventouse.
Les juvéniles ont des bras proportionnellement plus courts, et moins épais, ce qui leur donne un aspect pentagonal (souvent confondus avec la famille des Goniasteridés).
Asteropsis carinifera est régulièrement confondue avec sa proche cousine Valvaster striatus, qui fréquente les mêmes sites. Cependant cette dernière a des épines marginales plus nombreuses et plus petites, pas d’épines carinales, et une surface beaucoup plus irrégulière, donnant une impression de laine tricotée.
Asteropsis carinifera pourrait éventuellement être confondue avec les étoiles-peignes du genre Astropecten et Archaster qui elles aussi ont des épines de part et d'autre de leurs bras, mais ces étoiles sont extrêmement plates, ont des épines plus fines et non coniques, absentes de la face supérieure, et vivent dans le sable.
Il est aussi possible de confondre l'étoile de shérif avec des étoiles du genre Pentaceraster et Protoreaster. Cependant, ces dernières ont un corps plus haut, des bras également de section plus ou moins triangulaire mais les épines sont plus larges, semblables à des cornes. Ces cornes sont disposées moins régulièrement, en général uniquement au niveau de l'extrémité des bras, ainsi que sur la crête des bras et sur le disque. Elles sont souvent d'une couleur différente de celle du corps.
Cette espèce est un omnivore opportuniste qui se nourrit de la matière organique et des détritus présents à la surface du substrat*. Des observations de prédation de cônes (gastéropodes) ont également été faites.
Asteropsis carinifera est une espèce gonochorique* (les sexes sont séparés) qui se reproduit sexuellement par émission des gamètes* dans la colonne d'eau. Les œufs* d'environ 200 µm de diamètre et les larves* sont planctoniques*. La métamorphose* a lieu environ 4 semaines après la ponte et les jeunes étoiles commencent alors leur vie benthique*. A ce moment-là leurs bras sont très courts et elles ont une forme pentagonale.
Les étoiles de mer ont généralement un fort pouvoir de régénération. Il n'y a pas d'information à ce sujet pour cette espèce.
Le ver polychète errant Hololepidella nigropuntata se rencontre parfois sur la face ventrale de l'étoile de shérif, ainsi que la crevette des astérides (Zenopontia soror).
L'étoile de shérif est la seule espèce du genre Asteropsis, genre-type de la minuscule famille des Asteropseidés, une des plus restreintes des étoiles de mer (avec seulement 6 espèces), encore relativement mal comprise. Génétiquement, cette famille pourrait être le maillon intermédiaire entre les Oreasteridés et les Acanthasteridés, contenant la célèbre étoile couronne d’épines.
Plus d'une trentaine de stéroïdes ont été isolés à partir d'Asteropsis carinifera. Ces composés ont un intérêt médical pour l'homme, avec des propriétés anti-fongiques, anti-bactériennes, anti-virales et bien d'autres.
Etoile de shérif est la traduction du nom anglais. Le site DORIS a retenu ce nom, plus évocateur que le nom donné par Lamarck en 1816 : astérie carinifère, transcription du nom scientifique.
Asteropsis : du latin [aster] = étoile et [opsis] = en forme de
carinifera : du latin [carina] = carène, crête et [ferre] = porteur de
Numéro d'entrée WoRMS : 213177
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Asteroidea | Astérides | Organismes en forme d’étoile, libres. 5 à 50 bras, squelette réduit, estomac dévaginable. Ce sont les étoiles de mer. |
Super ordre | Valvatacea | Valvatacés | |
Ordre | Valvatida | Valvatides | Etoiles de mer à 5 bras arrondis et souples. Papules* respiratoires réparties sur la face dorsale. |
Famille | Asteropseidae | Asteropséidés | |
Genre | Asteropsis | ||
Espèce | carinifera |
Etoile de shérif
Asteropsis carinifera a un corps trapu et des bras courts.
Moalboal, Philippines, 20 m
11/05/2014
Bras
Les bras sont garnis d'épines sur leur marge ainsi que sur leur crête centrale.
Thaïlande, 23 m de nuit
09/04/2010
Papules
Sur ce gros plan du disque central on voit bien les papules en doigt de gant, qui jouent un rôle dans la respiration. La plaque claire au centre de l'image correspond au madréporite.
Koh Haa Lay, Thaïlande, 17 m de nuit
09/04/2010
Corps aplati
Les bras sont peu épais et de section triangulaire. Noter la plaque madréporique blanche bien visible sur le disque central.
Thaïlande, 23 m de nuit
09/04/2010
Camouflage
La couleur de cette étoile de mer est variable suivant le substrat, mais en général elle lui permet de se confondre dans le milieu.
Moalboal, Philippines, 1 m
10/04/2004
De profil
Cette espèce est un charognard qui se nourrit de la matière organique et des détritus présents à la surface du substrat.
Archipel des Togian, Sulawesi central, Indonésie, 10 m de nuit
10/10/2004
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Vérificateur : Frédéric DUCARME
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Malyarenko T. V.,
Ivanchina N. V., Kalinovsky A. I., Dmitrenok P. S., Smirnov A.V., 2010, Three New Polyhydroxysteroids from the Tropical Starfish Asteropsis carinifera, Russian Journal of Bioorganic Chemistry, 36(6), 755-761.La fiche de Asteropis carinifera dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN