Corps longiligne, fuselé en avant
Longueur maximale : 11,5 cm
Couleur dominante bleue, variations grises, brun violacé, jaunâtres, etc.
Bande noire traversant l'œil et s'élargissant du museau à la queue
Petite barre noire oblique en avant des pectorales
Bouche infère
Faux labre nettoyeur, blennie mimétique, blennie à dents de sabre
Mimic blenny, false cleanerfish, striped blenny, saber tooth blenny, cleaner mimic (GB), Nabooster-blennie (Afrique du Sud), Aspidont witnik (Pologne)
Aspidontus filamentosus (Valenciennes, 1836)
Blennechis filamentosus Valenciennes, 1836
Aspidontus taeniatus tractus Fowler, 1903
Mer Rouge, ouest de l’océan Indien
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]On peut le trouver en mer Rouge et dans l’ouest de l’océan Indien, de l’Afrique de l’Est et du sud aux îles Mascareignes en passant par Madagascar. Il était auparavant considéré comme présent dans tout l’océan Indien.
On le rencontre dans les lagons, sur les platiers et les pentes externes, ou sur les fonds coralliens abrités jusqu’à 25 mètres de profondeur.
Le corps est longiligne et comprimé latéralement. Il est fuselé en partie antérieure mais la hauteur du corps est pratiquement identique sur toute sa longueur à partir de la nuque, et ne s’amincit légèrement qu’au niveau du pédoncule* caudal. Le pédoncule lui-même est réduit à sa plus simple expression puisque la fin de la nageoire dorsale est attenante au début de la caudale. Sa longueur maximale documentée est de 11,5 cm.
La couleur usuelle est un bleu grisé très pâle à argenté ou violacé en partie antérieure, la gorge demeurant généralement blanche. Cette teinte devient progressivement d’un bleu ciel très soutenu en partie postérieure. De nombreuses variations existent compte non tenu de l’imitation des variations locales de la livrée de Labroides dimidiatus, dont cette blennie est le mime scrupuleux. La partie antérieure peut par exemple être jaunâtre ou rosâtre, tout le dos peut être gris violacé ou brun clair, voire rouille, etc. Les couleurs varient aussi en fonction de l’humeur de l’individu, qui peut notamment pâlir beaucoup, la bande noire et les motifs des nageoires s’estompant. Par ailleurs, ces couleurs s’affaiblissent avec l’âge, le mime imitant là-encore son modèle.
Une bande horizontale noire part des lèvres, traverse l’œil, rejoint la base de la dorsale vers sa fin et atteint l’extrémité de la nageoire caudale en s’élargissant progressivement à partir des opercules*. Il arrive que cette bande commence avec un gris très pâle, bordé de noir, du museau à l’opercule. Une petite barre oblique noire se situe devant la base des pectorales.
Cette blennie, comme les autres, ne porte pas d’écailles.
La tête est assez longue. L’œil est relativement grand, sa hauteur fait un peu moins de la moitié de la profondeur orbitaire* ; l’iris est argenté. La bande noire qui le traverse laisse deux marques noires de part et d’autre de la pupille. La bouche est infère (placée sous le museau), cette particularité étant ce qui distingue le plus aisément cette blennie imitatrice de son modèle. Elle est petite et coupée en oblique, les lèvres sont fines. Les dents, placées sans espacement sur une seule ligne, ont un tranchant légèrement arrondi. Deux très longues canines incurvées arment la mâchoire inférieure (d’où l’appellation de blennie à dents de sabre), leur extrémité est logée dans deux cavités latérales de la mâchoire supérieure quand la bouche est fermée. Les ouvertures branchiales sont petites : elles ont à peu près la hauteur de l’œil.
Les nageoires dorsale et anale sont particulièrement longues. La dorsale comprend 10 à 12 rayons durs et 26 à 28 rayons mous, elle part de la nuque légèrement en retrait du niveau de l’œil et va presqu’au contact de la caudale. L’anale comprend 2 rayons durs et 25 à 28 rayons mous. Elle commence à la moitié de la longueur standard (longueur sans la queue) et se poursuit aussi loin que la dorsale. Ces nageoires peuvent être noires à fin liseré blanc, ou commencer par une bande bleuâtre à laquelle succède une large bande noire. Les pectorales sont longues, larges et translucides. Les pelviennes, situées en avant des pectorales (comme chez les autres Blenniidés), sont blanchâtres, le premier rayon pouvant être plus sombre. La caudale est plus ou moins arrondie. La fin de la bande noire en occupe la plus grande part et s’y élargit en adoptant des formes différentes selon les individus (elle peut notamment former une boucle et revenir vers le bas du pédoncule caudal, comme chez de nombreux Labroides dimidiatus). Sa couleur de fond est celle du corps, elle porte souvent un fin liseré translucide à blanchâtre. Les rayons des nageoires ne sont pas ramifiés.
Aspidontus taeniatus : ce très proche parent est exactement identique quant à l’aspect extérieur. Il ne présente généralement pas de barre noire sous les pectorales dans le Pacifique et peut en avoir une dans l’océan Indien, mais cette marque semblant liée aux variations de la livrée des populations de Labroides dimidiatus présentes sur les mêmes lieux, ce n’est pas systématique. La meilleure façon de les discriminer reste donc le lieu de la rencontre.
Aspidontus dussumieri : son museau est moins pointu que celui d’Aspidontus tractus. Sa bouche est presque terminale, la pointe du museau dépassant à peine le niveau de la lèvre supérieure. Elle porte davantage d’incisives. Les individus indonésiens ont de longs filaments au bout de la queue. Cette blennie peut présenter un ocelle noir au début de la dorsale. Ses couleurs sont variables et la bande horizontale noire peut être diffuse.
Labroides dimidiatus : la blennie imitant tous les aspects possibles du labre, il n’y a que deux critères morphologiques pour les différencier in situ : d’une part la bouche de la blennie est infère, alors que celle du labre est terminale (placée au bout du museau), d’autre part les pelviennes de la blennie sont placées en avant de l’aplomb des pectorales et celles du labre sont dans le même alignement. Pour les grands individus : la taille maximale de L. dimidiatus est supérieure à celle d’A. tractus.
Labroides pectoralis : la confusion est possible dans les lieux où A. tractus imite la livrée jaune de L. dimidiatus, mais la bande noire de L. pectoralis s’élargit brusquement sous les derniers rayons durs de la dorsale, et il a une grosse tache noire très visible sous les pectorales.
Plagiotremus rhinorhinchos : l’adulte n’est pas mimétique, mais ses juvéniles peuvent imiter la livrée de ceux de Labroides dimidiatus quand ils sont proches d’une station de nettoyage pour agresser les poissons trompés. Ils ressemblent alors de facto aussi aux juvéniles d’A. tractus. Leur museau est cependant un peu moins pointu, mais ce détail est difficile à apprécier in situ.
Meiacanthus vittatus : la couleur du corps est uniformément grise à beige sur la face dorsale, et blanchâtre sur la face ventrale. La bande noire est de largeur régulière sur la plus grande partie du corps. Elle est de surcroît bordée de blanc et couvre tout le museau au-dessus de la bouche. La queue est fourchue.Malacanthus lattovittatus
: étant donné la taille de l'espèce, seul son juvénile peut prêter à confusion, mais il a une bande noire allant du museau à la queue, elle est plus large que celle d’A. tractus dès le début, et elle ne traverse que la moitié inférieure de l’œil. Le corps est plus fin, la bouche est beaucoup plus fendue.
Hologymnosus annulatus : son juvénile peut aussi être confondu avec un adulte A. tractus, mais sa bande horizontale noire est plus régulière, elle couvre la presque totalité du museau et elle s’amincit sur le pédoncule caudal. La couleur de fond est le plus souvent régulièrement jaunâtre (alors que cette couleur concerne rarement l’ensemble du corps chez A. tractus).
Le juvénile de Coris picta peut présenter une bande noire horizontale au tracé régulier, mais elle passe sur la moitié supérieure de l’œil en la couvrant, et la couleur de fond est blanche. Il en va de même pour Coris musume, la bande noire couvrant complètement l’œil.
Cette blennie est réputée se nourrir des nageoires, de la peau et des écailles des poissons que son imitation du labre nettoyeur Labroides dimidiatus lui permet d’approcher, mais elle consomme aussi des œufs de poissons et des vers tubicoles.
Plusieurs études faites sur l’espèce-sœur, A. taeniatus, ont cependant montré que ses contenus stomacaux étaient en majorité composés d’œufs et de tentacules* de vers polychètes (des sabelles). J. Randall, qui estime qu’A. tractus est une sous-espèce de A. taeniatus, considère que ce qui vaut pour l’une vaut très probablement pour l’autre : le mimétisme* de l’une et l’autre ne serait alors pas fondamentalement de type « agressif » (voir ci-dessous, rubrique Divers Biologie).
L’espèce est gonochorique* et ovulipare* ; les œufs sont fixés sur le substrat* ; la fécondation est externe.
Les larves* sont pélagiques* ; on peut les trouver concentrées autour d’algues flottantes. On soupçonne la métamorphose* après la colonisation* d’être très rapide.
Le préjuvénile (ainsi nommé parce qu’il est différent à la fois des stades post-larvaire et juvénile) est si différent du juvénile et de l’adulte qu’il a été longtemps considéré comme une espèce d’un genre différent, nommée Aspidontus filamentosus ou Blennechis filamentosus. Différents auteurs, et ce jusqu’en 1951, ont aussi pensé que B. filamentosus était le mâle d’une espèce dont A. taeniatus était la femelle. Le préjuvénile est particulièrement grand pour son stade (jusqu’à 6 cm), il a la même forme longiligne que l’adulte mais sa livrée est marquée par 7 ou 8 barres verticales foncées. Les premiers rayons de la dorsale sont souvent beaucoup plus longs que les autres, et l’ouverture branchiale descend plus bas que chez l’adulte. Il possède des canines très fortement recourbées vers l’intérieur alors que l’adulte les a beaucoup moins incurvées. Smith-Vaniz et Randall (1973) observent que la rareté des individus en cours de transformation et la variabilité de leur taille sont certainement les raisons qui ont conduit à la description à tort du préjuvénile en tant qu'espèce à part entière. Les juvéniles sont quant à eux d’un bleu plus foncé et plus brillant que celui des adultes, imitant ainsi déjà les juvéniles de Labroides dimidiatus.
Si le rapport modèle-mime est bien une association, l’association avec Labroides dimidiatus est évidente, d’autant que le mime s’efforce de se maintenir dans la proximité du modèle et en imite alors les variations.
Aspidontus tractus n’est pas commun. C’est un prédateur diurne. Il imite la danse d’invitation au nettoyage de son modèle, y compris à destination des observateurs humains. Il nage alors avec les pectorales, comme le labre, et reprend une nage de blennie pour fuir sur une attaque. Pour qui est habitué à voir Labroides dimidiatus prodiguer sa danse d’invitation, celle de la blennie apparaît plus agitée, plus acrobatique et plus variée dans ses figures que celle du labre. Des groupes, généralement d’un nombre pair, peuvent être observés dans une supposée station de nettoyage, chaque membre du groupe mimant la danse d’invitation à l’approche d’une victime potentielle. Ces « stations » se trouvent généralement proches de véritables stations où officie L. dimidiatus. Cette proximité permet à la fois d’optimiser l’effet protecteur lié au mimétisme, puisque le labre n’est pas ou très peu attaqué, et de profiter de l’inexpérience de clients potentiels du nettoyeur.
Le mimétisme dont fait preuve Aspidontus tractus est de type batésien* : il y a bien une triade modèle-mime-dupe, un apprentissage de la dupe, une rareté du mime relativement au modèle, et un bénéfice en matière d’immunité par rapport aux prédateurs. Son comportement vis-à-vis des poissons renvoie cependant à un autre type d’imitation dit « imitation agressive », où l'imitation permet de s'approcher des victimes en vue d'un comportement agressif, ici se nourrir de fragments du corps de la victime. Ceci suggère que des pressions de sélection existent pour maintenir la confusion avec les espèces mimées. Toutefois, dans la mesure où l’essentiel de la diète d’Aspidontus tractus est composé d’œufs et de vers polychètes, et où ses victimes chez les poissons sont le plus souvent des juvéniles inexpérimentés qui apprendront rapidement à l’éviter, il se peut que l’imitation agressive ne soit qu’une conséquence secondaire d’un mimétisme visant d’abord la protection contre les prédateurs. Il a été récemment proposé de nommer ce système de comportements (partagés avec d’autres blennies) « mimétisme batésien-agressif ».
Aspidontus tractus pourrait être capable d’imiter aussi d’autres poissons : J. E. Randall a observé aux Marquises un individu de l’espèce-sœur adoptant la livrée de la femelle Coris heweti.
Dès que survient un danger, il se cache dans un trou inoccupé de ver tubicole ou une petite anfractuosité, sa tête seule dépassant pour observer les alentours. On l’y retrouve la nuit.
Le genre Aspidontus se distingue par la différence de la forme des canines chez le juvénile et chez l'adulte des autres Nemophini, regroupant les genres des « blennies à dents de sabre » : Aspidontus, Meiacanthus, Petroscirtes, Plagiotremus, Xiphasia. De plus, contrairement aux autres blennies, dont le mode d’existence est benthique* du fait de l'absence de vessie natatoire, les blennies à dents de sabre en possèdent une leur permettant de se déplacer plus aisément dans la colonne d'eau.
Son statut n’est pas évalué par l’UICN* (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Son niveau de résilience* est considéré comme haut : le temps minimum requis pour le doublement d’une population est inférieur à 15 mois. Sa vulnérabilité est faible.
Il est cependant considéré par R. Fricke comme en probable déclin à La Réunion du fait de sa sensibilité à la dégradation des récifs (perte d’habitat), à l’eutrophisation* du milieu qui en est une des causes, et à la diminution de ses proies électives qui en est une conséquence.
Il est évité par les aquariophiles du fait de son agressivité envers les autres poissons. On conseille aux amateurs de le placer dans un aquarium n’accueillant que des invertébrés.
Faux nettoyeur : cette blennie imite parfaitement Labroides dimidiatus, le plus connu des labres nettoyeurs, mais c'est pour agresser les poissons abusés au lieu de les libérer de leurs parasites.
Aspidontus : du latin [aspis] qui signifie serpent, et du grec [odontos] qui signifie dent. Cette composition de termes renvoie aux canines recourbées de la blennie, comparables à "deux longs crochets comme ceux d'un serpent" (Voyages de découvertes de l'Astrolabe, exécuté par ordre du Roi, dans les années 1826-29, sous le commandement de M. J. Dumont D'Urville, Quoy et Gaimard, descripteurs d'A. taeniatus).
Le genre Aspidontus est décrit par Cuvier en 1834 : il comprend trois espèces (A. taeniatus, A. tractus et A. dussumieri).
tractus : Fowler, dans la description originale de 1903, indique "(Tractus, a streak)". Le mot anglais "streak" signifie notamment un trait de peinture : il traduit le mot latin, dont l'une des traductions est une "traînée", dans le sens d'une marque. Le terme tractus est choisi pour distinguer cette espèce d'A. taeniatus Quoy et Gaimard, 1834, le terme taeniatus étant issu du mot latin [taenia], qui signifie "bande". Le premier mot désigne donc la barre noire présente sous les pectorales d'A. tractus et le second, la longue barre verticale noire d'A. taeniatus, que présente aussi A. tractus.
NB : Le désaccord des scientifiques entre partisans des sous-espèces et ceux qui y sont opposés persistant, on peut trouver la sous-espèce Aspidontus taeniatus tractus chez des auteurs récents, chaque école considérant l'autre taxon comme un synonyme. A. taeniatus tractus est considéré comme un synonyme par les partisans de l'espèce A. tractus.
Numéro d'entrée WoRMS : 219245
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Blennioidei | Blennioïdes | |
Famille | Blenniidae | Blenniidés | Nageoire dorsale unique. |
Genre | Aspidontus | ||
Espèce | tractus |
Mimétique
L'imitation de Labroides dimidiatus, une fois la bouche fermée et les pelviennes rabattues sur le corps, est presque parfaite.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), 1,5 m
04/05/2011
Nageoires
Les nageoires dorsale et anale sont très longues. Elles peuvent être noires à fin liseré blanc ou commencer par une bande bleuâtre à laquelle succède une large bande noire.
Ngouja, Mayotte (976), 3 m
09/10/2010
Critère discriminant
La différence avec Labroides dimidiatus la plus facile à repérer in situ est la position de la bouche : elle est infère chez la blennie, comme on le voit bien ici, et terminale chez le labre. Dans la mesure où ces individus sont généralement petits et agités, c'est le plus souvent à la position de la pointe du museau qu'on peut d'abord les identifier : il est légèrement retroussé, alors qu'il est toujours dans l'axe du corps chez le labre.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), 1,5 m
03/02/2011
Poste d'affut
Les trous dans le corail qu’occupe cette espèce la nuit lui servent d‘abri le jour. Elle y rentre pour se protéger d’un poursuivant, mais aussi comme d’un poste d’affût pour observer les poissons approcher.
Notez sur ce cliché la position infère (càd en-dessous de la pointe du museau) de la bouche, caractère discriminant pour cette espèce.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,5 m
03/02/2019
Couple
Aspidontus tractus se rencontre en couple, tout comme le plus souvent, Labroides dimidiatus. Le baliste présent sur cette photo est un petit juvénile de Rhinecanthus aculeatus d'environ 4 cm, ce qui peut donner une idée de l'échelle.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), 1,5 m
03/02/2011
Danse d'invitation au "nettoyage"
La danse d'invitation au supposé nettoyage imite celle de Labroides dimidiatus mais elle est plus agitée et variée que celle du labre. Elle comporte de nombreux moments où le couple est parfaitement synchrone sur la même figure et les positions sont souvent verticales, alors que la position du labre ondule généralement sur un axe horizontal.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), 1,5 m
03/02/2011
En groupe
Il arrive que plusieurs couples s'associent sur le même emplacement. Ils pratiquent alors en même temps la danse d'invitation destinée à duper les poissons inexpérimentés ou, éventuellement, comme c'est le cas ici, l'observateur humain. Ce groupe comprenait six membres, le dernier est hors champ.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), 1,5 m
06/02/2011
Attaque !!
Les attaques d’Aspidontus tractus sont extrêmement rapides. L’agresseur arrive en douceur près de sa victime comme le ferait un labre nettoyeur proposant ses services, puis il prélève un bout de nageoire dans un mouvement aller-retour qui dure quelques dixièmes de seconde. Notez l’ouverture de la bouche à 90°, et la taille des canines.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion, océan Indien, 1,50 m
03/02/2019
En mer Rouge
Aspidontus tractus, dont la distribution est limitée à l'ouest de l'océan Indien, se trouve aussi en mer Rouge.
Wadi Lahami, Egypte, 10 m
30/11/2010
L'espèce-sœur, Aspidontus taeniatus
Rien ne permet de distinguer à coup sûr A. taeniatus d'A. tractus en dehors de la localisation géographique. On voit ici notamment la barre noire sous les pectorales réputée à tort être l'apanage d'A. tractus. Cette caractéristique est présente chez A. taeniatus dans l'est de l'océan Indien, sur les individus imitant le même trait quand il se trouve sur les labres nettoyeurs des environs.
Thaïlande sud
12/02/2007
Le modèle
La seule différence constante entre le modèle et le mime est la position de la bouche : on voit bien ici qu’elle est terminale chez Labroides dimidiatus, alors qu’elle est infère chez le mime. On peut observer aussi que cet individu porte la petite barre oblique noire sous les opercules.
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), 1,5 m
22/05/2010
Dans son abri
Cette blennie était en train de tenter d’attirer des victimes en prodiguant la danse d’invitation des labres nettoyeurs quand elle a jugé inquiétante l’arrivée du photographe. Elle s’est alors précipitée dans la petite anfractuosité d’un massif de corail Porites qui lui sert d’abri et dans lequel elle passe aussi la nuit. Sa gueule ouverte est probablement une menace dirigée contre le caisson de l’appareil photo, très proche de son sujet …
Lagon de l'Ermitage, La Réunion (974), 1,5 m
04/11/2012
Rédacteur principal : Philippe BOURJON
Correcteur : Thomas DESVIGNES
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
Cheney K. L., 2010, Multiples selective pressures apply to a coral reef fish mimic : a case of Batesian-agressive mimicry, Proceedings of the Royal Society B22, 277, 1689, 1849-1855.
Fricke R., Mulochau T., Durville P., Chabanet P., Tessier E., Letourneur Y., 2009, Annotated check-list of the fishes species (Pisces) of La Réunion, including a Red List of threatened and declining species, Stuttgarter Beiträge zur Naturkunde A, Neue Serie 2, 110, 94.
Kuwamura T., 1983, Reexamination on the agressive mimicry of the cleaner wrasse Labroides dimidiatus by the blenny Aspidontus taeniatus (Pisces ; Perciformes), Journal of Ethology, 1, 22-23.
Randall J. E., 2005, A review of mimicry in marine fishes, Zoological studies, 44(3), 322-323.
Randall J. E., Randall H. A., Examples of mimicry and protective resemblance in tropical marine fishes, Contribution n°289, The Marine Laboratory, University of Miami, 444-456.
Smith-Vaniz W. F., 1976, The saber-toothed blennies, tribe Nemophini (Pisces : Blenniidae), The Academy of Natural Sciences of Philadelphia, Monograph 19, 196, 53-62.
Smith-Vaniz W. F., Randall J. E., 1973, Blennechis filamentosus Valenciennes, the prejuvenile of Aspidontus taeniatus Quoy and Gaimard (Pisces : Blenniidae), The Academy of Natural Sciences of Philadelphia, Notulae Naturae, 448.
Springer V. G., Smith-Vaniz W. F., 1972, Mimetic relationship involving fishes of the family Blennidae, Smithsonian Contributions to Zoology, 112, 25-26.
La page d'Aspidontus tractus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase