Ascidie solitaire, allongée ou dressée
Forme rectangulaire
Siphons très proches l’un de l’autre
Taille de 8 centimètres maximum
Tunique propre, lisse et translucide
Couleur blanc laiteux à rosâtre
Rectangular sea-squirt (GB), Ascidia rectangular (E, P), Rechteckige Seescheide (D), Rechthoekige zakpijp (NL), Rektangulærsjøpung (Norvège)
Ascidia venosa Mueller, 1776
Ascidiella virginea (Mueller, 1776)
Phallusia venosa (Mueller, 1776)
Ascidia patoni Herdman, 1881
Atlantique Nord (Est et centre), Manche et Méditerranée occidentale (rare)
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Relativement abondante sur les côtes de la Manche et de l’Atlantique. On la rencontre également en mer Baltique et dans la mer du Nord, exception faite des côtes Françaises, Belges, Néerlandaises et Allemandes. Beaucoup plus rare sur les côtes de la Méditerranée nord et occidentale (observations fiables à Naples, Sète, Banyuls), jusqu’à l’Adriatique. Présente également en mer Noire, sur les côtes sud-est de l'Islande et aux Açores.
Cette ascidie plutôt sciaphile* affectionne les substrats rocheux ou de gros graviers, de préférence assez abrités. On pourra ainsi la trouver dans de petites anfractuosités, sur une coque d’épave, mais aussi sur des fonds meubles fixée sur un galet ou une coquille. Sa présence est exceptionnelle sous les surplombs. Sur les parois verticales elle est fixée par toute sa face gauche, sur les parois horizontales ou obliques par sa partie postérieure. On la trouve généralement à partir de 10 mètres et jusqu’à de plus grandes profondeurs (400 mètres).
Ascidia virginea est une ascidie solitaire de forme allongée, quasi rectangulaire. Elle peut atteindre 6 à 8 cm de long pour 2 à 3 cm de large, sa taille moyenne est de 45 x 25 mm.
L'axe général du corps est rectiligne contrairement à beaucoup d'espèces proches, Ascidia mentula par exemple, qui présente une courbure générale du corps.
La tunique est lisse et ferme, cartilagineuse et de couleur rosée ou blanc laiteux. Cette ascidie est toujours exempte d'épibionte* ou de dépôts vaseux, ce qui lui confère un aspect propre, « vierge ». La tunique, translucide, peut parfois être tachetée de blanc et/ou veinée de rouge. Elle laisse voir le manteau, lui aussi transparent.
Le bord des siphons est bordé de rose, parfois très pâle. Les siphons buccal terminal (inhalant) et cloacal latéral (exhalant), sont très proches l’un de l’autre, situés du même côté du corps. Ces siphons sont toujours dressés. Le siphon anal se rétracte très rapidement. Cette ascidie est fixée au substrat soit par sa face postérieure, soit par toute ou une grande partie de son côté gauche (voir aussi Biotope). On peut ainsi la voir plutôt dressée ou allongée.
Ascidia mentula, a une tunique translucide rose pouvant varier du blanc au rouge. Sa forme est allongée mais plus courbée que Ascidia virginea ; elle peut également être beaucoup plus grande (jusqu’à 15 cm). Le signe distinctif majeur sera la présence d’organismes épibiontes ou de salissures. La confusion peut être ainsi assez facile avec des petits spécimens blancs ou rose pâle (forme d’Ascidia mentula la plus fréquente en Méditerranée) et non colonisés, propres de tout sédiment ou épibionte.
Ciona intestinalis, également de forme allongée, mais toujours dressée, plus fine. Les siphons sont également plus marqués et souvent bordés de jaune, contrairement à Ascidia virginea.
Corella parallelogramma a également une forme rectangulaire, mais comporte une tunique nettement plus fine et transparente.
Les petits spécimens d’Ascidia virginea peuvent parfois être confondus avec Rhopalaea neapolitana, cependant beaucoup plus ronde.
Ascidia virginea, comme tous les tuniciers, a un régime omnivore microphage, filtrant les particules en suspension.
Comme toutes les ascidies, Ascidia virginea est hermaphrodite et ovipare, avec une reproduction sexuée.
Plusieurs petits copépodes parasitent la tunique (ectoparasites) de Ascidia virginea : Doropygella normani (Brady, 1878), Notodelphys caerulea Thorell, 1859, Lichomolgus marginatus Thorell, 1859, ...
Le petit gastéropode prosobranche (escargot de mer) Velutina velutina se nourrit du fluide de son hôte et pond ses œufs dans la tunique de cette ascidie. Pour ce faire, il perce un petit trou rond qui blesse la tunique de l'ascidie. La coquille blanchâtre de ce gastéropode est bien visible par transparence sur les ascidies parasitées.
Caractères anatomiques spécifiques nécessitant une dissection :
Le raphé* dorsal est finement denté et haut placé, le sac branchial n'est pas plissé et montre de petites papilles principales trifurquées. Le tube digestif forme un "Z".
Les 60 tentacules du siphon buccal sont disposés en trois ordres.
Ascidie rectangulaire, en raison de sa forme caractéristique.
Ascidia : du grec [ascid] = petite outre
virginea : du latin [virginea] = vierge, virginale, … faisant référence à la couleur généralement blanche de l’animal.
Numéro d'entrée WoRMS : 103717
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Urochordata / Tunicata | Urochordés / Tuniciers | Chordés marins fixés (ascidies) ou pélagiques (thaliacés), solitaires ou coloniaux. Epaisse tunique cellulosique. Deux siphons, pharynx bien développé, la chorde larvaire régresse chez l'adulte (sauf chez les Appendiculaires). |
Classe | Ascidiacea | Ascidies / Ascidiacés | Tuniciers fixés. Solitaires ou coloniaux (seuls capables de bourgeonnement). Chorde uniquement au stade larvaire. Siphon inhalant au sommet, proche du siphon exhalant latéral. Souvent en eau peu profonde. |
Ordre | Phlebobranchia | Phlébobranches | Le sac branchial* a des sinus longitudinaux qui portent ou non des papilles internes mais qui ne sont jamais plissés. Ascidies essentiellement solitaires. Gonades* situées sur l’anse du tube digestif ou à proximité. |
Famille | Ascidiidae | Ascidiidés | Espèces solitaires et très répandues. |
Genre | Ascidia | ||
Espèce | virginea |
Corps rectangulaire et siphons rapprochés
Cette Ascidia virginea est accrochée sur un substrat dur (rocher en granit). On distingue les deux siphons bordés à peine marqués de rose et la tunique ponctuée de taches blanches.
Stolvezen, Carantec (29), 20 m
12/08/2005
Dans une anfractuosité
Ascidia virgina est ici fixée par sa face latérale gauche dans une zone relativement protégée. On remarque la proximité des 2 siphons dirigés vers le bas, le cloacal ouvert face à nous.
Molène Ouest, Trébeurden (22), 25 m
08/08/2006
Position dressée sur fond meuble
Ces deux spécimens implantés bien droit sur un fond meuble sont fixés par leur face postérieure sur des débris coquillers enfouis.
Rade de Brest, 17 m
06/11/2010
Espèce grégaire
Le regroupement de plusieurs ascidies est fréquent.
Molène Ouest, Trébeurden (22), 25 m
08/08/2006
Siphons bordés de rose
Sur une surface verticale, comme ici, Ascidia virginea est fixée au substrat par une large partie de sa face gauche.
Bretagne nord
10/09/2004
Siphons rétractés
Cette ascidie rétracte à la moindre alerte ses siphons. Il devient alors difficile de percevoir qu'il s'agit d'une ascidie solitaire.
Stolvezen, Carantec (29), 20 m
18/08/2005
Siphons bordés de rose et rétractés
Même lorsqu’ils sont rétractés, la couleur rose bordant les siphons de certains spécimens reste bien visible. Ici, l’ensemble de l’ascidie est d’ailleurs rosé.
Épave du Dellec, Camaret sur Mer (29), 13 m
06/06/2010
Ascidie au contour rectangulaire
La transparence de la tunique (externe) et du manteau (juste au-dessous) laisse apparaître le sac branchial finement quadrillé.
Les deux siphons sont ici contractés, cette espèce est effectivement très sensible aux mouvements (du plongeur en particulier).
Trébeurden (22)
08/08/2006
Une espéce ressemblante : Ascidia mentula en Atlantique
Il s’agit ici de Ascidia mentula variante claire et translucide. Noter l’écartement des siphons (ici partiellement contractés) et le dépôt sale sur la tunique, critères permettant de ne pas retenir ce spécimen comme étant A. virginea.
Teresia, Noirmoutier (85), 26 m
12/08/2007
Rédacteur principal : Anne ANDLAUER
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Monniot C., 1967, Problèmes écologiques posés par l'observation des ascidies dans la zone infralittorale, Helgoland Marine Research, 15, 1-4, 371-375.