Assemblage de tubes piriformes et anastomosés
Couleur blanche à jaunâtre
Oscules terminaux
Eponge pompon courbée, clathrine tubulaire courbe
Leucosolenia falcata (Haeckel, 1870)
Homandra falcata (Haeckel, 1870)
Clathrina falcata (Haeckel, 1872)
Grantia lieberkuehni Graeffe, 1882
Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Sa présence est rare en Manche (côte nord de la Bretagne : Roscoff) et en Atlantique Nord-Est (archipel des Glénan en Bretagne Sud, bassin d’Arcachon). Elle est par contre commune en Méditerranée où on peut l’observer sur toute la côte française, en mer Egée et en mer Adriatique.
Cette éponge sciaphile*, préfère les failles, les surplombs ou les grottes entre 10 et 40 m de profondeur dans des endroits bien exposés aux courants marins. Sa répartition bathymétrique* va très certainement au-delà des 40 m en Méditerranée.
Ascandra falcata se présente sous la forme d’une masse de tubes blancs à jaunâtres, piriformes* et anastomosés*. La hauteur de la colonie peut atteindre 3 à 4 cm, chaque tube ayant un diamètre de 3 à 4 mm. Les oscules*, bien visibles, se situent à l’extrémité apicale* de chaque tube.
Sa consistance est fragile et peu contractile.
Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".
Les différentes espèces d’éponges calcaires aux tubes anastomosés (Ascandra minchini, Leucosolenia spp. comme Leucosolenia botryoides ou Leucosolenia variabilis) sont difficiles à identifier in-situ. Une observation des spicules* au microscope demeurera nécessaire dans tous les cas.
Les photos montrées dans cette fiche ont été identifiées par des spécialistes.Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas 3 micromètres en général. L’eau pénètre par les pores ou ostioles* et le courant d’eau nécessaire est créé par le mouvement des flagelles* des cellules ciliées* spécifiques des éponges : les choanocytes*. La digestion est intracellulaire, les déchets non métabolisables sont évacués par des orifices exhalants : les oscules*.
Chez cette espèce gonochorique*, la reproduction peut être sexuée ou asexuée.
- Sexuée : par ovules et spermatozoïdes*, aboutissant à la naissance d'une larve* ciliée* nageuse dite amphiblastula* qui se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge. Comme les autres clathrines, cette éponge est vivipare*. La fécondation se fait dans l'éponge « mère » par transport d'un spermatozoïde, apporté par le courant d'eau, par une cellule charriante qui l'amène jusqu'à l'ovocyte*. Le développement se fait dans les tissus maternels. La larve est évacuée par l'oscule. La reproduction a lieu en août et septembre quand la température de l’eau est la plus chaude.
- Asexuée : par bourgeonnement* externe ou bouturage de fragments qui se détachent de l'éponge mère pour se fixer un peu plus loin.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.
Description microscopique : les spicules calcaires qui constituent le squelette sont des diactines*, des triactines* et des tétractines*. Les diactines, courbes et peu nombreux mesurent 180-400 x 20 µm, les triactines possèdent des rayons réguliers de 120-150 x 10 µm, les tétractines, nettement plus gros que ces derniers, ont un rayon de 180-200 x 20 µm.
Clathrine : francisation de l'ancien nom de genre de cette espèce : Clathrina, qui vient du latin [clathri-] lui-même venant du grec [clathr-] = grillage, treillis, grille.
tubulaire : forme de chaque vésicule.
Ascandra : du latin [asc] = outre, vésicule et du grec [andros] = homme : = terminaison imaginée par Haeckel. Cette origine est précisée dans « La faune de la France illustrée, IA, Coelentérés, Spongiaires, Echinodermes, Protozoaires » de Rémy Perrier (1936) : Ernst Hæckel, naturaliste allemand, donnait, dans sa nomenclature ingénieuse pour les noms de genres des Calcisponges, un radical ASC, SYC, LEUC, suivant l'ordre auquel ils appartenaient, et une désinence qui présentait, suivant qu'il y avait 1, 2 ou 3 sortes de spicules, une consonne (etta, illa, yssa) ou bien 2 (altis, ortis, ulmis) ou enfin 3 (andra) consonnes.
falcata : mot latin = courbé, en forme de faux. Fait référence à la forme en faucille des spicules diactines.
Numéro d'entrée WoRMS : 132288
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Calcarea / Calcispongia | Eponges calcaires / Calcisponges | Eponges exclusivement marines. Squelette de spicules calcaires à 1 à 4 axes. Eau peu profonde, substrat dur. Vivipares, larve typique : coeloblastula ou amphiblastula. |
Sous-classe | Calcinea | Calcines | Spicules à 3 rayons (triaxones) aux angles égaux et aux branches égales. |
Ordre | Clathrinida | Clathrinides | Eponges formées d'un réseau de tubes calcaires souples entremêlés de consistance gélatineuse. |
Famille | Leucaltidae | Leucaltidés | |
Genre | Ascandra | ||
Espèce | falcata |
Boule de tubes
Cette éponge calcaire forme des boules de courts tubes blanchâtres, radiants et piriformes.
Banyuls-sur-Mer (66), 8 m
24/04/2012
Colonie de 4 cm de diamètre
La hauteur de la colonie de ce calcisponge peut atteindre 3 à 4 cm, chaque tube ayant un diamètre de 3 à 4 mm. Les plaques encroûtantes rouges autour de l'éponge appartiennent au bryozoaire Watersipora subatra.
Hortense, Cap-Ferret, bassin d'Arcachon (33), 8 m
08/05/2007
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Borojevic R., 1966, Éponges calcaires des côtes de France. II. Le genre Ascandra Haeckel emend, Archives de Zoologie expérimentale et générale, 107, 2, 357-367.
Boury-Esnault N., 1971, Spongiaires de la zone rocheuse de Banyuls-sur-Mer II. Systématique, Vie et Milieu, 22, 2, 287-349.
Descatoire A., 1969, Peuplements sessiles de l’Archipel de Glénan – I : Inventaire : Spongiaires, Vie et Milieu, 20, 1-B, 177-210.
Haeckel E., 1872, Die Kalkschwämme. Eine Monographie in zwei Bänden Text und einem Atlas mit 60 Tafeln Abbildungen, G. Reimer, Berlin, 2, 1-418.
Topsent E., 1891, Essai sur la faune des spongiaires de Roscoff, Archives de Zoologie expérimentale et générale, 2, 9, 4, 523-554, pl. XXII.
Vacelet J., 1976, Inventaire des Spongiaires du Parc national de Port-Cros (Var), Travaux scientifiques du Parc national de Port-Cros, 2, 167-186.
La page sur Ascandra falcata sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires : World Porifera Database
La page d'Ascandra falcata dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN