Enchevêtrement de tubes blanchâtres très fins
Tubes très entortillés
Oscules en position verticale
Clathrina spongiosa (Kölliker, 1864)
Nardoa spongiosa Kölliker, 1864
Ascaltis contorta (Bowerbank, 1866)
Leucosolenia contorta Bowerbank, 1866
Ascetta spinosa Lendenfeld, 1891
Clathrina spinosa (Lendenfeld, 1891)
Clathrina spinosa (Von Lendenfeld, 1891)
Clathrina contorta Minchin, 1905
Méditerranée, Atlantique Est, océan Arctique
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Côtes d'Europe, de l'océan Arctique à la Méditerranée et la mer Noire, en passant par l'Atlantique.
Cette éponge vit à partir de 10 m jusqu'à environ 40 m de profondeur dans les biotopes* sciaphiles* sur substrats durs.
Ascandra contorta forme un réseau de tubes blanchâtres très fins (0,5 à 1 mm de diamètre), aplatis et irréguliers. Ces tubes sont très enchevêtrés et contournés et fusionnent d'une manière aléatoire. Les oscules*, sis à l'extrémité des tubes, sont en position verticale.
L'épaisseur de cette éponge est de 10 mm au maximum, sa surface sur le substrat* est variable. Cette éponge est fragile et douce au toucher.
Le squelette de l'éponge est composé de spicules* de type triactines et tétractines répartis aléatoirement sur les parois des tubes. Des spicules de type diactines se trouvent majoritairement dans les tubes périphériques.
Ascandra contorta ressemble beaucoup à Clathrina clathrus, si ce n'est la couleur qui diffère, ce qui les rend distinguables sous l'eau (C. clathrus est jaune et présente des oscules pas toujours visibles alors qu'A. contorta est blanche avec des oscules bien visibles).
En plongée, Ascandra contorta est difficile à distinguer de Borojevia cerebrum, autre clathrine blanche présente principalement en Méditerranée, mais rencontrée occasionnellement autour des îles Britanniques ou sur la côte atlantique d'Espagne. B. cerebrum peut présenter une couleur légèrement rosée et sa forme fait plus penser aux convolutions d'un cerveau.
Ascaltis (ex. Clathrina) reticulum a une forme arrondie avec un oscule apical.
Des études récentes ont montré que Clathrina coriacea, autre clathrine blanche, n'est pas présente en Méditerranée. Cette espèce peut donc être confondue avec A. contorta dans la zone de l'Atlantique.
En tout état de cause, il faut observer les spicules pour déterminer l'espèce avec certitude.
Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant en général pas 3 microns. Le courant d'eau nécessaire est créé par le mouvement de cellules ciliées spécifiques des éponges : les choanocytes*.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
- Sexuée : par œufs et spermatozoïdes, aboutissant à la naissance d'une larve* ciliée nageuse qui se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge. Les éponges sont hermaphrodites*, les gamètes* mâles et femelles d'une même éponge ne sont pas expulsés au même moment. Comme les autres clathrines, cette éponge est vivipare*. Elle se reproduit en août et septembre.
- Asexuée : par bourgeonnement ou bouturage de fragments qui se détachent de l'éponge mère pour se fixer un peu plus loin. Les éponges se reproduisent surtout asexuellement et ont une énorme capacité de régénération.
A. contorta peut présenter par endroits une couleur rose, due à une association avec des cyanobactéries symbiotiques* (cf. photo 2).
Cette éponge n'a pas de nom spécifique en français. Nous proposons « clathrine blanche » puisqu'il est difficile de la différencier sous l'eau des autres clathrines de même couleur : Borojevia cerebrum ou Clathrina coriacea.
Ascandra : du latin [asc] = outre, vésicule et du grec [andros] = homme.
Clathrina : du latin [clathri-] lui-même venant du grec [clathr-] = grillage, treillis, grille.
contorta : du latin [contortus] = tordu, entortillé.
Numéro d'entrée WoRMS : 236225
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Calcarea / Calcispongia | Eponges calcaires / Calcisponges | Eponges exclusivement marines. Squelette de spicules calcaires à 1 à 4 axes. Eau peu profonde, substrat dur. Vivipares, larve typique : coeloblastula ou amphiblastula. |
Sous-classe | Calcinea | Calcines | Spicules à 3 rayons (triaxones) aux angles égaux et aux branches égales. |
Ordre | Clathrinida | Clathrinides | Eponges formées d'un réseau de tubes calcaires souples entremêlés de consistance gélatineuse. |
Famille | Leucaltidae | Leucaltidés | |
Genre | Ascandra | ||
Espèce | contorta |
Clathrine blanche
Cette clathrine blanche pourrait bien être Ascandra contorta, mais seul un examen des spicules peut lever l’ambiguïté avec Clathrina reticulum ou Borojevia cerebrum. Néanmoins, l'épaisseur des tubes ne plaide pas en la faveur d'A. contorta.
Ajaccio (Corse du Sud), 20 m
27/07/2006
Ascandra contorta
Ascandra contorta forme un réseau de tubes blanchâtres très fins, aplatis et irréguliers. Ces tubes sont très enchevêtrés et contournés et fusionnent d’une manière aléatoire. Les oscules, sis à l’extrémité des tubes, sont en position verticale.
Côte bleue (13), Sausset-les-Pins, Le nid, 18 m
22/09/2007
Association avec des cyanobactéries
Ascandra contorta est de couleur blanche mais on peut parfois observer des zones roses, dues à une association avec des cyanobactéries symbiotiques.
Côte bleue (13), Petit Mornas, 7 m
17/03/2007
Clathrine blanche de couleur rose...
Ascandra contorta peut présenter une couleur rose, due à une association avec des cyanobactéries symbiotiques.
La Ciotat (13), 10 m
17/08/2012
Ascandra contorta dans son biotope
Sur cette paroi rocheuse, on peut observer de nombreuses clathrines blanches.
Costa Brava (Espagne), Montgo Escala, 16 m
13/07/2007
Individu de Bretagne
Il s'agit soit d'Ascandra contorta soit de Clathrina coriacea, deux clathrines blanches présentes en Manche et différenciables par leurs spicules uniquement !
Ploumanach (22), Pors Kamor, 10 m
27/06/2009
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Jean VACELET
Responsable régional : Véronique LAMARE
Klautau M., Azevedo F., Cóndor-Luján B., Rapp H.T., Collins A., Russo C.A.M., 2013, A Molecular Phylogeny for the Order Clathrinida Rekindles and Refines Haeckel's Taxonomic Proposal for Calcareous Sponges, Integrative and Comparative Biology, 53(3), 447-461.
La page d'Ascandra contorta dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN