Petit échassier d'aspect assez trapu de 44 à 49 cm d'envergure
Plumage bigarré, noir, blanc et marron-roux
Bec court, noir et un peu retroussé
Dos noir et marron en contraste avec poitrine noire et ventre blanc
Pattes assez courtes et rouge orangé
Tourne-brette, trétin, trotin, titi (Normandie)
Pluvier des salines (Martinique)
Ruddy turnstone (GB), Voltapietre (I), Vuelvepiedras, vuelvepiedras rojizo (E), Steinwälzer (D), Steenloper (NL)
Sous espèces :
Arenaria interpres interpres (Linnaeus, 1758)
Arenaria interpres morinella (Linnaeus, 1766)
Cosmopolite
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Caraïbes, ● Indo-Pacifique, ● Atlantique Nord-Ouest, ● Eau douce d'EuropeA la fin du printemps et en été, il s'établit sur son site de nidification en Alaska, dans le nord-est du Canada et sur le littoral arctique, du Groenland à la Sibérie orientale. A l'automne, il migre sur son site d'hivernage le long des rivages de l'Europe occidentale et peut aller même jusqu'en Afrique.
Sa présence est signalée pendant cette même période sur les côtes américaines jusqu'au Chili et en Argentine mais également aux Antilles Françaises (Guadeloupe et Martinique).
Cet oiseau fréquente le littoral toute l'année. Sur son site d'hivernage, on le rencontre surtout sur les parties de littoral rocheux et aussi le long des côtes et dans les estuaires. On peut aussi le trouver le long des rivières et des lacs dans l'intérieur des terres.
Le tourne-pierre à collier est un petit échassier limicole* d'aspect assez trapu dont la taille peut atteindre 21 à 24 cm pour une envergure de 44 à 49 cm et un poids de 80 à 110 g. Il n'y a pas de dimorphisme* sexuel.
En hiver et en automne, le plumage internuptial présente un dos brun noir, avec la poitrine et le ventre blanc, et un collier noir sous la tête.
Le plumage nuptial est plus bigarré, noir, blanc et marron roux, et pour le dessous, d'un blanc plus pur. La tête et le cou présentent des dessins en noir et blanc.
Le plastron* est noir et le dessus du corps est blanc. Les ailes noires, blanches et marron, forment un V quand elles sont déployées pour le vol. Les sus-caudales sont dans les mêmes teintes. Le bec conique, assez court, est noir et retroussé. Les pattes assez courtes sont rouge-orange.
Les poussins sont gris jaunâtre avec des petits points noirs sur le dessus. Les juvéniles ressemblent à l'adulte internuptial mais avec un dessus plus écailleux (liserés jaune brunâtre ou blanchâtres).
Arenaria melanocephala : le tourne-pierre noir, sensiblement de même corpulence mais vivant en Alaska et à l'ouest des Etats-Unis et du Canada.
Le tourne-pierre à collier soulève et retourne les pierres, les algues humides, les coquillages par des mouvements saccadés et rapides afin de dénicher les petits invertébrés qui pourraient se réfugier en dessous. Pour ce faire, il fréquente notamment les laisses de mer. Son régime varie selon son habitat et selon les saisons. Il se nourrit de puces de mer, de mollusques, de crustacés, d'échinodermes, de vers, d'insectes mais également de graines, de poissons et de petits mammifères morts qu'il prélève dans le sol sablonneux.
Fin mai, début juin, il arrive sur les sites de reproduction dans les terres arctiques. Il est très fidèle à son territoire et en général, occupe le même endroit que l'année précédente. La femelle construit son nid sur un îlot rocheux ou dans l'herbe. C'est une simple cuvette garnie de débris végétaux. Elle pond 3 à 5 œufs de 37 à 44 mm de long par 27 à 31 mm de large, gris verdâtre, bleu verdâtre pâle, chamois ou vert olive foncé, mouchetés de brun. Elle les couve entre 22 et 24 jours. Les jeunes sont élevés par les deux parents et quittent le nid après quelques heures ; ils prennent leur envol dès le 20e jour.
On rencontre souvent le tourne-pierre en compagnie d'autres petits échassiers limicoles coureurs de grèves comme les gravelots et les bécasseaux.
Espèce de mœurs grégaires, il vit en petits groupes de 6 à 10 individus en se mélangeant à d'autres espèces fréquentant les mêmes milieux. Ces limicoles ont une structure sociale claire, et les hiérarchies de dominance sont établies entre eux, ce qui génère parfois des combats très violents pouvant aller jusqu'à la mort d'un des antagonistes.
A la fin du printemps et en été, il est sur son site de nidification dans les terres arctiques, ensuite il migre sur son site d'hivernage et peut aller jusqu'en Afrique tropicale. Ce petit oiseau est donc capable de parcourir des milliers de kilomètres en quelques semaines chaque année.
En France, le dernier relevé réalisé par l'Office National de la faune sauvage estime à près de 24400 le nombre d'individus sur le littoral de la Normandie, de la Bretagne, du Centre-Ouest et du Sud-Ouest.
Pour trouver sa nourriture cet oiseau ne retourne pas que des pierres mais tout ce qui peut dissimuler des petits invertébrés, algues, galets, coquilles, bois d'épave, cadavres de poissons échoués.
Leurs cris dominent ceux des autres limicoles ; leurs bavardages incessants sont coupés d'appels roulés "trru-drru ou dru-dru" tremblés qui sont brusquement remplacés par des "Hhi-kikikik" stridents et rapides surtout au moment de l'envol quand ils sont en groupes.
L'espérance de vie de cet oiseau est généralement de 20 ans.
C'est une espèce monogame.
Espèce sensible à la grippe aviaire.
Au niveau national l'espèce est protégée : article 1er, arrêté modifié du 17/04/1981 et article 5.
Au niveau international elle est inscrite à l'Annexe II de la Convention de Berne et à l'annexe II de la Convention de Bonn.
Le nom de tourne-pierre à collier fait référence à la manière qu'a cet oiseau de retourner les pierres ou les algues pour chercher sa nourriture.
Arenaria du latin [arena] = sable,
et interpres en latin signifie médiateur, agent entre deux parties, interprète, celui qui retourne les paroles comme cet oiseau retourne les pierres pour chercher sa nourriture.
Numéro d'entrée WoRMS : 147431
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Aves | Oiseaux | Vertébrés à plumes, ovipares. Les membres antérieurs sont transformés en ailes. |
Ordre | Charadriiformes | Charadriiformes | Oiseaux plus ou moins aquatiques, au bec pointu et aux pattes fines. |
Famille | Scolopacidae | Scolopacidés | |
Genre | Arenaria | ||
Espèce | interpres |
Tourne-pierre à collier en avril
Les caractéristiques de l'oiseau sont bien visibles : poitrail blanc, collier noir et pattes orangées.
Agon-Coutainville, (50), Estran
15/04/2011
En automne
Le plumage semble légèrement modifié.
Agon-Coutainville (50) estran
18/09/2011
Recherche de nourriture
En groupe, sur l'estran*, à marée descendante
Côte de Jade, Pornic, Loire Atlantique (44)
27/08/2010
Sur l'estran* sablo-vaseux, en plein hiver
La marée basse est le bon moment pour la pêche "à pattes"
La Tranche-sur-mer, (86) estran
26/12/2009
Se nourrissant
Effectivement sur cette grève, il n'a que des pierres à retourner.
Carro, Côte Bleue (13)
11/08/2007
Camouflage
Ce groupe se déplaçant sur des laisses de mer en haut de l'estran* est parfaitement camouflé.
Île de Groix, Morbihan (56)
22/08/2010
Dans les rochers
En attendant que la marée baisse.
Presqu'île de Gâvres (56)
01/08/2008
Groupe à marée haute
En attendant que la marée basse découvre les zones de gagnage*, les groupes se forment sur les rochers, et s'orientent en fonction du vent, tous dans le même sens.
Tatihou (50)
20/03/2010
Aux Canaries
En fin de saison d'hivernage, le grand voyage se prépare.
Lanzarotte, Iles Canaries, Espagne
08/04/2011
A Djibouti
Djibouti est bien dans le sud de la zone d'hivernage.
Djibouti, estran*
25/11/2011
Toujours plus loin
Cette photo prise en Nouvelle-Calédonie illustre bien l'immense aire de répartion géographique de cet oiseau.
Phare de l'ilot Amédée, Nouvelle-Calédonie
12/01/2013
A bord d'un chalutier
Cet individu égaré au large a passé deux jours à bord du chalutier au large de la Bretagne ... nourri avec des crabes pêchés en profondeur de l'espèce Geryon trispinosus.
Pont d'un chalutier au large du Finistère, début du talus continental
29/08/2015
Planche naturaliste
NAUMANN, NATURGESCHICHTE DER VÖGEL MITTELEUROPAS : Band VIII, Tafel 8 - Gera (Germany), 1902
Cette image fait partie de Klassiker der Biologie im Internet - Universität Hamburg
N/A
Reproduction de documents anciens
1902
Il se chauffe au soleil sur l'embouchure
Embouchure de la Cagnes, Cagnes-sur-mer 06
23/10/21
En quête de nourriture
Il se nourrit sur l'embouchure
Embouchure de la Cagnes, Cagnes-sur-mer 06
23/10/21
Rédacteur principal : Laurent FEY
Rédacteur : Murielle TOURENNE
Rédacteur : Jean-Pierre COROLLA
Vérificateur : Laetitia BEAUVERGER
Responsable historique : Michel BARRABES
Responsable régional : Laurent FEY
(Ouvrage collectif) 1993, ENCYCLOPEDIE DES ANIMAUX, VIE SAUVAGE, ILES ET RIVAGES, Ed Larousse-Sélection du Reader's Digest, 180p.
BirdLife International, 2004, Birds in Europe: population estimates, trends and conservation status, BirdLife International, Conservation Series N 12, Cambridge, UK, 374p.
Mullarney K., Svensson L., Zetterström D, Grant P. J., 2008, LE GUIDE ORNITHO, Les guides du naturaliste, Ed. Delachaux et Niestlé, 400p.
Office National de la chasse et de la faune sauvage, 2012, Limicoles séjournant en France, Convention de Partenariat ONCFS-FRCB, no 2012/53/6281, 50p.
Reade W., Hosking E.,1978, LES OISEAUX, LEURS ŒUFS ET LEURS NIDS, Ed Fernand Nathan, 298p.
Stroud D.A., Davidson N.C., West R., Scott D.A., Haanstra, L., Thorup O., Ganter B., Delany S., (Compilers) on behalf of the International Wader Study Group, 2004, Status of migratory wader populations in Africa and Western Eurasia in the 1990s. International Wader Studies, 15, 1-259.
La page sur Arenaria interpres sur le site de référence de DORIS pour les oiseaux : Oiseaux.net
La page d'Arenaria interpres dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN